Compagnies Auxiliaires de Destructions Minières

Dès la mobilisation générale, il est prévu d’évacuer les civils de la zone comprise entre la frontière et l’arrière de la ligne principale de défense et cette disposition pose aux sociétés minières la problématique de la sauvegarde de leurs installations situées pour nombre d’entre elles dans la zone évacuée.

Soucieuses d’éviter l’ennoyage des dessous et les dégradations des équipements qui résulteraient de l’absence d’un minimum de personnel pour assurer le maintien en service des installations vitales, les sociétés concessionnaires ont dès le milieu des années 30 demandé à ce qu’une portion minimale de leur personnel soit maintenue sur place.
L’autorité militaire consciente des enjeux a accordé la possibilité de maintenir sur place des équipes composées d’affectés spéciaux issus du personnel de ces sociétés qui seraient chargées du maintien des installations.

A partir de février 1939, une note ministérielle précise la formation et la constitution de ces unités dénommées Compagnies Auxiliaires de Destructions Minières ainsi que leur mission, qui inclut la destruction des installations après récupération des matériels, stocks de matériaux et produits (huile, charbon, bois, outils) ainsi que de l’outillage en cas d’avancée de l’ennemi.
Ces compagnies n’étant pas des unités combattantes ne sont pas armées, à l’exception probablement des officiers mais le personnel porte l'uniforme.

Leur effectif a fait l'objet d'âpres discussions entre les sociétés concessionnaires souhaitant le maintien d'un grand nombre de personnes et l'autorité militaire souhaitant minimiser le personnel spécialement affecté.

Pour la Région Fortifiée de Metz, ce sont trois Compagnies Auxiliaires de Destructions Minières qui sont mises sur pied à partir du 24 aout 1939 par le Centre Mobilisateur du Génie n° 2 de Metz (CMG 2). Ces compagnies sont constituées à partir de personnel des société concessionnaires mobilisé sur place encadré par des officiers choisis parmi les ingénieurs et des sous-officiers choisis parmi les chefs d’équipe.
Elles comptent environ 300 personnes à la mise sur pied et leur effectif est revu à la baisse une fois l’évacuation des matériels et outillages terminée. Seuls restent alors sur place les affectés spéciaux nécessaires au maintien et à la destruction des installations.
Composées de travailleurs dont une partie est issue de l’immigration et ne parle pas français, ces unités hétéroclites rempliront toutefois leur mission avec dévouement, l’esprit et la hiérarchie de l’entreprise restant présents bien au delà de l’uniforme.

La RFM compte trois Compagnies Auxiliaires de Destructions Minières, réparties comme suit:

1° CADM

SF Thionville
Cne GUINARD Pierre (Artillerie - R), futur Directeur des mines de la Société des Aciéries de Longwy

2° CADM

SF Sarre
CB Gervais, ingénieur des Houillères de Sarre-et-Moselle

3° CADM

SF Crusnes

Des dispositions similaires sont prises dans toutes les régions où il n’est pas envisagé de laisser à l’ennemi des installations minières en état.
Dans les secteurs fortifiés de Lille et des Flandres, des Détachements de Destruction (DC1 à DC4) sont créés et, dans le Pas de Calais, des unités (compagnies ou sections) de destructions minières sont intégrées dans les Régiments Régionaux.

En Alsace, des dispositions particulières sont aussi prises pour les Mines de Potasse d'Alsace

Pascal Lambert

ATF40.fr
ATF40.1fr1.net
Les unités du Génie en 1939 1940 - François Eglemme
Symboles et traditions n° 171
SHD - 31N106 - dossier 14
SHD - 33 N 25 - dossier 10
bernard-guinard.com

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Compagnies Auxiliaires de Destructions Minières
3 messages, le dernier est de Pascal le 21/08/2021