A la mobilisation, Claude-Armand est affecté en tant qu'observateur d'artillerie à la casemate de Crusnes-ouest
(C24) où il servira près de dix mois sous les ordres des lieutenants Dosmond puis Velter à partir de mars 1940 en partageant le quotidien d'une vingtaine de camarades,artilleurs, fantassins et sapeurs affectés dans la même casemate.
Interné au fort de Queuleu en juillet 1940, puis au camp de Sainte-Menehould, il travaille dans un Kommando agricole dans le nord de la France avant de bénéficier à tort d'un congé de captivité et de pouvoir regagner Paris à l'automne 1940.
Revenu à Paris, Claude-Armand Masson éprouve le besoin de prendre la plume pour retracer son existence et décrire celle ses camarades de la ligne Maginot et ces longs mois passés à attendre. Sur le conseil de son père - qui lui a trouvé une place à l'Octroi de Paris - Claude-Armand travaille sur son manuscrit qu'il a intitulé La veille inutile .
Il parviendra à faire publier son manuscrit aux Editions Fasquelle en 1942, mais, dans la droite ligne des considérations éditoriales de l'époque, on lui impose un titre politiquement correct et le titre devient ligne Maginot, bastion inutile,, dans l'esprit du Comment est
tombée la ligne Maginot écrit par Paul Allard.
A l'instar des rares témoignages de combattants publiés après-guerre, les souvenirs du brigadier Masson passent quasiment inaperçus dans le flot littéraire qu'engendre la Libération. Il sera redécouvert bien plus tard par Jean-Yves Mary
et sera alors réédité en 1985 sous le titre que Claude-Armand lui avait donné à l'origine, La veille inutile
Pascal LAMBERT, d'après Michaël Séramour (merci à lui)
Chronique : De la guerre à la mémoire : itinéraire d'un combattant - Michael Séramour pour Infortif