Ligne Maginot - MICHELSBERG - A22 (Ouvrage d'artillerie)



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MICHELSBERG - A22

( Ouvrage d'artillerie )


L'ouvrage est ouvert au public









Secteur Fortifié
SFT - SF Thionville

Sous Secteur
Hombourg-Budange

Quartier
Férange / Ebersviller

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
1937

Commune
EBERSVILLER (57320)

Lieu-dit / Parcelle
Michelsberg

Coordonnées
49.304843 - 6.418751

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Complet





Plan sommaire








Notes et informations



ARMEMENT, Spécificités

Le bloc 6 présente la particularité unique de disposer d'une cloche spéciale issue de secours, fabriquée sur la base d'une cloche JM grand modèle.
Il ne s'agit pas d'une cloche JM installée et modifiée après coup, mais bien d'une fabrication ayant fait l'objet d'un marché propre.
Ce marché très spécifique a été passé à la compagnie Chatillon-Commentry et Neuves Maisons le 21 septembre 1933.


CONSTRUCTION, Cout

Le marché de construction de l'ouvrage a été attribué à la Sté Gianotti de Nice pour un montant de 56 millions de Francs.


CONSTRUCTION, Description

L'ouvrage du Michelsberg a été construit entre 1930 et 1935 et appartient à la première génération d'ouvrage de la ligne Maginot dite 'anciens fronts'.
Il comprend 3 blocs d'artillerie, deux blocs d'infanterie et un bloc d'entrée répartis sur plus de 30 hectares de terrain.

L'ouvrage n'est pas doté d'une entrée des hommes spécifique comme la plupart de ceux construits à cette époque, ni de magasin à munitions M1, remplacé par des alvéoles supplémentaires dans les magasins M2 placés aux pieds des blocs d'artillerie.

Pour l'anecdote, on notera au niveau du bloc 6 l'utilisation d'une cloche JM modifiée (et implantée en conséquence) en issue de secours, exemplaire unique sur toute la ligne Maginot.

Bloc 1
- 1 tourelle de mitrailleuses
- 1 cloche GFM type A (Mortier de 50 et FM 24/29)
- 1 cloche pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31

Bloc 2
- 2 cloches GFM type A (Mortier de 50 et FM 24/29)
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm monté sur bi-rail
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 1 créneau pour FM 24/29
- 1 goulottes à grenades

Bloc 3
- 1 tourelle de mortiers de 81 mm (Tourelle Batignolles et Chatillon n°83)
- 2 cloches GFM type A (Mortier de 50 et FM 24/29)

Bloc 5
- 1 tourelle de 75mm mle 33
- 1 cloche GFM type A (Mortier de 50 et FM 24/29)

Bloc 6
- 1 tourelle de 135 mm
- 1 cloche GFM type A (Mortier de 50 et FM 24/29)
- 1 cloche LG (Cloche Lance-Grenades, jamais équipée)
- 1 cloche spéciale issue de secours

E.M (Entrée des munitions de plain-pied)
- 2 cloches GFM type A (Mortier de 50 et FM 24/29)
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm monté sur bi-rail
- 2 créneaux pour FM 24/29
- 2 goulottes à grenades

Le bloc 4 est resté à l'état de projet. Il aurait dû être doté d'une tourelle de mortiers de 81 mm mle 1932. Le bloc 2 aurait dû être doté d'une tourelle de mitrailleuses mais est devenu une simple casemate d'infanterie.


CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

La mission de l'ouvrage d'artillerie du Michelsberg était l'interdiction de l'axe routier Sarrelouis Thionville.


CONSTRUCTION, Phase ou tranche de construction

La construction d'une deuxième tourelle de mortiers de 81 fut projetée.
Ce bloc aurait dû être le bloc 4 qui ne fut pas construit.


DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

Les numéros d'abonnés de l'ouvrage au réseau téléphonique de la fortification Maginot étaient :
- Central principal : 673
- Central de tir : 674
- ...
Source(s) :
SHAT - Carton 33N14



EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'effectif théorique de l'ouvrage est de 19 officiers , et 495 hommes selon Mary, 16 officiers, 56 Sous-Officiers et 403 hommes selon le Génie.
L'équipage est principalement issu des 164° RIF pour l'infanterie et de la 22°Bie du 153° RAF puis 32° Bie du 151° RAF pour l'artillerie et des 2° 15° et 18° RG pour le Génie.

Pour la seule partie artillerie, l'effectif est de 10 officiers, 28 sous-officiers, 23 brigadiers et 137 artilleurs au 02 septembre 1939.

Commandant de l'ouvrage :
- Cdt PELLETIER prend le commandement le 24 Septembre. Le CB DUVAUCHEL passe commandant du Quartier de Klang (source : JMO du Mt des Welches).
- Cdt DUVAUCHEL de sept 39 à debut 40
- Cdt PELLETIER jusqu'au 4 juillet 1940

Officier Adjoint :
- Lt COPEAUX

Major d'ouvrage :
- Lt CHARTON

Commandant de l'infanterie :
- Lt MERCIER

Commandant le génie:
- Lt BERTOLETTI,
- adjoint, S/Lt LOUCHARD

Commandant de l'artillerie :
- Cne LOISEAU Emile de sept 39 au 291239
- Lt TOUYERAS Laurent du 291239 au 260140
- Cne de SAINT SAUVEUR du 260140 au 4 juiletl 40

Munitions, armements, Matériel Z :
- Lt MILLOT Raoul

Officier Z :
- S/Lt LEBRETON

Commandant du SRA :
- Lt DAUTEL Georges jusqu'au 19 octobre 1939
- Lt LAURENT Michel

Directeur de tir :
- Lt TOUYERAS Laurent

Médecin d'ouvrage :
- Médecin/Lt BLAISE

Pharmacien :
- Pharmacien/Lt LALLEMAENT

Bloc 1 :
- Lt CABROL

Bloc 2 :
- AC MERIC

Bloc 3 :
- Lt LAURENT Michel jusqu'au 31 janvier 1940
- S/Lt GRENIER André à partir du 31 janvier 1940

Bloc 5 :
- S/Lt KAAS Théodore du 26 aout 1939 au 4 juillet 1940 (Artillerie)
- Lt GROS André (Officier observateur O8)
- ADC Deixonne (chef tourelle 75), SC Poinsignon, Sgt Dehaye, Sgt Horner, Sgt Perrin, Sgt Gette, Sgt Ducrocq

Bloc 6 :
- Lt DESCHAMPS Philippe

Entrée :
- Asp PRULHIERE

Affectation non connue :
Soldat Charles Andriès


EQUIPEMENT, Electrique

ALIMENTATION ELECTRIQUE :

L'ouvrage du Michelsberg est alimenté en électricité par le réseau civil (10 300 V) et par sa propre usine électrique qui prend la relève en cas de disparition du réseau civil.

L'alimentation civile est initialement réalisée par un petit poste de transformation extérieur situé à proximité de l'entrée. Ce poste équipé d'un transformateur de 40 ou 60 KVA permettait l'éclairage de l'ouvrage et le fonctionnement d'un minimum d'équipements nécessaires à la maintenance de l'ouvrage en dehors des périodes d'occupation.

Un second poste de transformation a été rajouté à la fin des années 30 dans le cadre de la création à l'échelle de la région fortifiée d'une rocade haute tension destinée exclusivement à l'alimentation des gros ouvrages de la fortification Maginot, appelée 'Alimentation électrique par l'arrière' (1).
Ce poste construit à l'intérieur de l'ouvrage est alimenté par un câble aéro-souterrain depuis le poste de transformation bétonné de Bettelainville. Il est équipé de trois transformateurs de 200 KVA chacun (2) et d'un départ haute tension alimentant le petit ouvrage de Hobling. Il est par ailleurs doté d'un autotransformateur de 600 KVA destiné à compenser les chutes de tensions dues à la charge importante que représente l'ouvrage pour les infrastructures de distribution électriques de l'époque.
Des liaisons moyenne tension souterraines vers les ouvrages voisins du Mont-des-Welsches et d'Anzeling étaient prévues mais n'ont jamais été réalisées.


L'usine électrique est dotée de quatre groupes électrogènes à moteur SGCM 3 cylindres type 3 GVU 33 (125 Ch à 600 tr/min) et génératrices Alsthom de 80KW ainsi que d'un groupe auxiliaire à moteur CLM 1PJ65 équipé d'une génératrice 110 V continus de 3 KW permettant l'éclairage de l'usine et d'un compresseur pour le gonflage des bouteilles d'air comprimé nécessaires pour le démarrage des moteurs SGCM.


DISTRIBUTION ELECTRIQUE DE L'OUVRAGE :

Le réseau de distribution de l'ouvrage est en 400 V triphasé sans neutre. Chaque groupe de locaux (blocs, casernement...) a son propre tableau électrique divisionnaire doté de transformateurs avec séparation des différents circuits : chauffage, éclairage, force, etc.

Les équipements de la cuisine fonctionnant en 220 V triphasé ont nécessité la mise en place d'un transformateur dédié d'une puissance de 40 KW.

Les tensions spécifiques nécessaires pour la traction et les systèmes d'armes sont fournies par des sous-stations équipées de convertisseurs rotatifs.
La station fournissant le 600 V continu nécessaire au fonctionnement de la traction est dotée de deux convertisseurs de 40 KW. Elle est installée dans le même local que le poste de transformation intérieur de l'ouvrage.
La station produisant le 110 V continu nécessaire au fonctionnement des tourelles est quant à elle installée au niveau des blocs de l'ouvrage, elle est dotée de deux groupes convertisseurs.



(1) - Cette rocade est réalisée en aéro-souterrain, c'est à dire par des câbles profondément enterrés entre les ouvrages et à proximité de ceux-ci et par lignes aériennes dans les zones abritées de l'artillerie allemande.
Plus d'infos: voir la fiche du Poste de transformation de Bettelainville

(2) - L'un de ces transformateurs sera démonté par les allemands pour être réutilisé dans l'ouvrage du Mont des Welsches.


EQUIPEMENT, Hydraulique

L'ouvrage est alimenté en eau par un puits situé à l’extérieur de l'ouvrage à une trentaine de mètres de l'entrée mixte.

Différents forages ont été faits à l'intérieur de l'ouvrage mais ceux-ci n'ont pas donné de résultats satisfaisants.

Des citernes situés en fond de galerie et alimentées par le drainage des puits des blocs ou de puits de service rebouchés après la construction ont été utilisées pendant l'activité de la champignonnière dans les années 80.

Le stockage de l'eau est assuré par des citernes:
- Bloc 1 : Citerne de 875 litres et réservoir de 200 litres
- Bloc 2 : Citerne de 875 litres
- Bloc 3 : Citerne de 875 litres et réservoir de 200 litres
- Bloc 5 : Citernes de 15 000 litres de 13 500 litres
- Bloc 6 : Citerne de 15 000 litres et réservoir de 6 000 litres
- Entrée : Citerne de 875 litres et réservoir de 200 litres
- Casernement : Deux citernes de 21 m3 et un réservoir en hauteur de 3 m3
- Usine : 3 bâches de refroidissement des moteurs de 55m3, 40 m3 et 30 m3
- Cuisine : Deux réservoirs de 730 litres et 1000 litres


ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

L'ouvrage a été utilisé comme champignonnière jusque au début des années 1990. Il s'y produisait des champignons de Paris.
Il a été repris en 1993 par l'association AOM 22 juin qui en a entrepris la restauration.
L'ouvrage est aujourd'hui visitable.


HISTORIQUE, Chronologie

Le 10 Mai 1940, les allemands déclenchent leur offensive (Blietzkrieg) en attaquant, au Nord, la Belgique et la Hollande.

L'ouvrage ne connaitra pas d'activité avant le 9 juin. Une visite de liaison effectuée par le CB MOUZEL (3° Armée) le 26 Mai 1940 constate que l'ouvrage n'a encore jamais tiré, que son équipage est surtout occupé par l'extension des réseaux barbelés sur les dessus (syndrome Eben-Emael) et que l'habillement des hommes est "médiocre" (sic). Les mines antipersonnel demandées depuis un certain temps se font toujours attendre.

Le 9 Juin 1940, un mouvement de troupes allemandes est observé à portée de tir de l'ouvrage. La tourelle de 75 mm du bloc 5 monte en batterie et tire une volée de 40 obus.
Les résultats sont au rendez-vous et les allemands préfèreront rester à distance de l'artillerie de l'ouvrage.

Les jours suivants, l'équipage prépare le sabotage de l'ouvrage et son évacuation conformément aux ordres reçus. Le contre ordre sera donné le 15 Juin, et il sera demandé aux équipages de tenir jusqu'au bout.

Le 16 Juin l'ennemi approche l'ouvrage et les tirs reprennent. Les tourelles de 135 mm et 81 mm interviennent. L'attaque du SF de Boulay est engagée par les allemands. Les allemands trouvent tout de même des positions et mettent en batterie canons de 105, 155 mm. Mais le plus dangereux vient d'une batterie de 88 mm flak, placée à 800 m de l'ouvrage à 16h le 22 Juin. Les allemands tireront plus de 260 obus de 88. Ces obus visent particulièrement les blocs 2 et 3, qui sont les plus visibles des positions ennemies. Ces obus sont extrêmement dangereux pour l'ouvrage puisque que leur vitesse arrache d'importants blocs de béton. A ce rythme le bloc 2 ne résistera pas très longtemps et risque d'être percé. La batterie allemande n'est repérée que très tardivement, à ce moment la tourelle de 135 intervient à nouveau et la détruit. Les obus de 135 atteindront également le PC d'artillerie allemand (plusieurs officiers allemands y trouvent la mort). Un projectile ennemi touche l'une des cloches du bloc 3 et 2 observateurs sont blessés. On compte à ce moment 80 tués et blessés allemands.

Les allemands s'apercevant que leurs efforts sont vains poursuivront les tirs avec des obus classiques inoffensifs pour l'ouvrage.

Ces tirs de harcèlements dureront jusqu'au 25 Juin 00H35, date du cessez-le-feu.

Le 26 Juin, le commandant du SF de Boulay fait savoir aux ouvrages que toutes les mesures doivent être prises en vue de la cession des ouvrages aux allemands et qu'aucune destruction ne devra être opérée .

Le 30 Juin, l'équipage du Michelsberg apprend qu'il va devoir se constituer prisonnier. Les hommes ne comprennent pas. Comment accepter de se rendre alors qu'ils sont invaincus. Toutefois, ils quitteront l'ouvrage le 04 Juillet partirons en captivité en Allemagne pour près de cinq ans.

Les allemands prennent possession de l'ouvrage. Ces derniers vont lui trouver une nouvelle utilisation. Ils vont profiter de la grande caserne. Après l'avoir entièrement vidée et décloisonnée, ils vont y placer une usine qui produira des pièces mécaniques.

A leur départ en 1944, les allemands tenteront de neutraliser l'ouvrage en sabotant les installations électriques et mécaniques et en opérant des destructions légéres par explosif au niveau des puits de blocs. Ils essaient même de faire s'effondrer la galerie principale à l'aide d'explosifs au niveau de la caponnière prés de l'usine électrique et cette tentative n'aboutit pas mais abîme sérieusement la structure au niveau de la galerie et de l'usine électrique.

A partir de 1947, l'armée francaise remet en état l'ouvrage et l'entretiendra jusqu'en 1966, date à laquelle la quasi totalité de la ligne Maginot sera laissée à l'abandon. (Un mémo rédigé par le Génie daté de 1951 comportant l'inventaire et l'état des matériels et locaux de l'ouvrage ainsi qu'une estimation des couts relatifs à la remise en état de l'ouvrage est disponible en ligne dans les documents de la présente fiche).

Les moteurs n°4 de l'usine électrique de l'ouvrage et du Mont-des-Welches ont été démontés dans les années 60 par l’armée française. Cette opération avait pour but de donner une alimentation de secours à la station radar auxiliaire situé sur le Fort Lorraine (Ceinture fortifiée de Metz).

De 1978 à 1988, l'ouvrage sera transformé en champignonnière.

En 1993, l'ouvrage est confié sous le couvert d'une convention d'occupation précaire à l'association qui en assure aujourd'hui la restauration et la préservation.

Source : http:michelsberg.pagesperso-orange.fr
Source(s) :
SHD - 33N24 (rapport Mouzel)


le 20 juin, l'artillerie ennemi concentre ses tirs sur l'ouvrage. l'équipage riposte et un déluge d'obus s'abat sur l'Id 95.

" La Ligne Maginot- Guide des Forts à visiter"
page 67


HISTORIQUE, Construction

L'ouvrage du MICHELSBERG est le résultat d'un changement du tracé de la position Moselle-Nied tel qu'il avait été proposé par la CDF. Ce changement est avalisé par la CORF lors de sa 29° réunion, le 31 Juillet 1929. Dans le but de réduire un saillant et faire au passage l'économie d'un couple de casemates, elle préconise le recul de la position au droit de Chémery-les-Deux vers la cote 271 (MICHELSBERG) et le remplacement de l'ouvrage puissant prévu au-dessus et juste à l'ouest de Chémery par un "petit ouvrage" (au sens de 1929) plus en arrière.

Ce nouveau petit ouvrage du MICHELSBERG comptera deux casemates de flanquement, une tourelle de 81mm et une tourelle de mortiers de 75mm pour augmenter l'action frontale tout en protégeant les abords. La liaison entre ce petit ouvrage et le WELSCHENBERG est assurée par deux casemates, et avec l'ouvrage de la cote 241 (futur HOBLING) par deux casemates dans le Huberbusch. La commission considère cependant que l'absence de tourelle LB est préjudiciable pour faire la liaison entre celles de WELSCHENBERG et d'ANZELING. Une telle tourelle est donc ajoutée au projet comme suite de la 29° réunion de la CORF en Juillet 1929.

Le marché de gros-œuvre est adjugé le 20 Décembre 1929 à la société GIANOTTI de Paris, comme pour toute la tranche qui va du Mt des Welches au bois de Bousse. La part spécifique à l'ouvrage se monte à 26,4 MF. Les travaux ne débutent pas pour autant, car on est loin d'avoir finalisé les détails de l'ouvrage et il faut d'abord construire la route d'accès.

Le plan de masse 162/S (12 Mars 1930) du petit ouvrage de MICHELSBERG est examiné lors de la 35° réunion de la CORF, le 21 Mars. l'ouvrage est inséré entre les couples de casemate de la cote 250 à droite et de la cote 263 à gauche. On y trouve une tourelle mitrailleuses (B1, action frontale et flanquement droit), une casemate mitrailleuses et tourelle mitrailleuses (B2, flanquement gauche et complément action frontale), deux tourelles pour mortier de 81mm (B3 et B4, action frontale et contre ravins N-E et S-E), une tourelle mortiers de 75mm (B5) et de lance-bombes (B6). Une sortie (B7) est prévue à l'Est de la croupe 271 et une longueur de galerie de 400 mètres. L'observation sera assurée par un observatoire à la cote 240 (futur ouvrage HOBLING), un observatoire du moment dans le bois de Bilmette et un observatoire mobile à échelle sur le sommet mitoyen du Blauberg. Le projet présenté est considéré bien trop couteux avec notamment des tourelles redondantes (une de 81mm et la tourelle mitrailleuses du bloc 2) : lors de cette rencontre de la CORF il est décidé la suppression pure et simple du bloc 4 (tourelle de 81mm), le remplacement dans le bloc 2 de la tourelle mitrailleuses par une simple cloche GFM additionnelle, et le report en 2° cycle du bloc 5 (tourelle de mortiers de 75mm). L'entrée en puits proposée est refusée : il convient de prévoir une entrée de plain-pied plus bas, 300 mètres plus loin. La CORF écrit en ce sens à l'EMA le 26 Mars, qui valide les modifications demandées.

Le 30 Avril 1930, la CORF prie la DTF de Metz (note 283/ORF) de corriger le plan de masse et réaliser le plan d'implantation général sur la base des décisions du 21 Mars.

Le projet de plan d'implantation et de masse corrigé (dossier 299/S) est finalisé le 21 Mai 1930 et présenté pour approbation. Le 1er cycle ne contient plus aucune artillerie d'action lointaine (la tourelle de 75mm - B5 - est ajournée), l'entrée est reportée en arrière et la deuxième tourelle de 81mm (B4) est supprimée. Le projet ne prévoit pas de magasin M1 compte tenu de la modicité de l'artillerie conservée et du fait que l'ouvrage ne possède pas de deuxième sortie (entrée Hommes), rendant l'évacuation impossible en cas d'explosion du M1. Une issue de secours est tout de même prévue dans le bloc 6 (tourelle de LB 135mm). Ce projet, présenté au maréchal PETAIN, est refusé par lui non pour raison technique mais par défaut de qualité de document. Un correctif sera envoyé par le général BELHAGUE qui en profite pour faire changer la position de l'entrée munitions par la DTF et la replacer une cinquantaine de mètres plus au nord dans une zone plus pentue permettant de minimiser la longueur de galerie bétonnée. Le projet revient à un total prévisionnel de 38 millions de F et l'équipage est estimé à 190 hommes, incluant 40 hommes de la section de contre-attaque des intervalles logée dans l'ouvrage.

L'approbation du plan de masse et d'implantation interviennent finalement respectivement les 5 Juillet 1930 (DM 1387 3/11-1) et 21 Juillet 1930 (DM 1765 2/4-S).

Ultérieurement, la tourelle de 75mm (B5) est replacée en 1er cycle et sera donc construite avec une tourelle pour canons-obusiers et non une tourelle pour mortiers de 75mm. L'issue de secours prévue au bloc 6 posant problème dans un bloc purement cuirassé, elle sera finalement ménagée dans une cloche JM modifiée de façon ad-hoc (exemplaire unique).

La construction de l'ouvrage du Michelsberg débuta à l'été 1930 et le gros œuvre fut terminé en 1934.

Au 1er Octobre 1931, l'état des lieux du chantier est le suivant :
- Blocs 1 et 2 : puits terminés et maçonnés.
- Bloc 5 : puits terminé non maçonné
- Blocs 3 et 6 : puits en cours de fouille.
- Bloc 7 (entrée) : fouille de bloc entamée.
- la galerie principale est fouillée de l'entrée jusqu'au pied du B5, mais seulement maçonnée sur 35 mètres entre les puits de service 1 et 2.
- les fouilles des blocs et du casernement n'ont pas débuté.

L'ouvrage fut livré à la troupe en 1937 avec l'intégralité de ses équipements en place et travaux de second œuvre terminés.

Rédaction : Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - 2019
Source(s) :
SHD 2V244, 7N3810, 6V11100


Le 30 avril 1932, projet (non réalisé) d'issue de secours.
Source(s) :
La Muraille de France ou la Ligne Maginot (page 327)
Truttmann Philippe
Klopp 1988



Contact et infos touristiques :


Organisation ou association en charge de ce site



Informations pour la visite

L'ouvrage du Michelsberg est un gros ouvrage d'artillerie de la ligne Maginot. Construit à partir de 1930, il fut livré à l'armée en 1937. Le fort faisait partie du Secteur Fortifié de Boulay (SF), lui même intégré à la Région Fortifiée de Metz.

Le Michelsberg est composé d'une entrée mixte qui accueillait les hommes, les munitions et les matériels. En avant il alignait cinq blocs de combat pourvus de six canons, deux mortiers, plusieurs dizaines de fusils et mitrailleuses. Sa puissance de tir était d'une tonne d'obus à la minute dans un rayon de plus de douze kilomètres.

L'imposante tourelle de 75 est un équipement incontournable de l'ouvrage. Avec ses 265 tonnes, elle est le plus gros modèle de tourelle de la ligne Maginot.

Il s'agit d'une véritable ville souterraine située à une profondeur de 30 mètres. Les locaux enterrés possèdent des installations ultramodernes avec d'énormes groupes électrogènes, des cuisines électriques, un poste de commandement, une caserne et un petit train qui parcourait plus d'un kilomètre de galeries.
Informations touristiques mises à jour le 01/01/1970


L'ouvrage est ouvert tous les samedis et dimanches à 14h30 en saison d'avril à septembre. Le restant de l'année consultez les ouvertures sur www.maginot-michelsberg.fr
Réservation conseillée

Durée de la visite: 2h30, Se munir de vêtements chauds car la température intérieure est de 13°C toute l'année
Informations touristiques mises à jour le 13/11/2021

Source(s) :
Association ouvrage du Michelsberg


Contact :
Tel : +33 7 50 66 39 19
Email: o.michelsberg@wanadoo.fr

Adresse du site:
Allée du commandant Pelletier
57320 EBERSVILLER
Informations touristiques mises à jour le 07/10/2021






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Cloche issue de secours du bloc 6
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Effectif ouvrage du Michelsberg
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