Ligne Maginot - LAUDREFANG - A37 (Ouvrage d'infanterie)



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LAUDREFANG - A37

( Ouvrage d'infanterie )


L'ouvrage est ouvert au public









Secteur Fortifié
SFFA - SF Faulquemont

Sous Secteur
Steinbesch ( Zimming )

Quartier
Est (I / 156° RIF)

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
Commune
LAUDREFANG (57114)

Lieu-dit / Parcelle

Coordonnées
49.090127 - 6.647972

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Notes et informations



ARMEMENT, Infanterie

L'ouvrage de Laudrefang est un ouvrage d'infanterie CORF comptant 5 blocs.
Le bloc 3 n'est pas relié à l'ouvrage par galerie.

Bloc 1 : Bloc d'infanterie et entrée
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses REIBEL MAC 31 et canon AC 47 mm
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses REIBEL MAC 31
- 2 créneaux pour mortiers de 81 mm en sous sol
- 2 cloches GFM, la cloche avant est une cloche GFM type A modifiée B, la cloche arrière est une cloche GFM type A partiellement modifiée B.

Bloc 2 : Tourelle de mitrailleuses
- 1 tourelle pour jumelage de mitrailleuses REIBEL MAC 31
- 1 cloche GFM type A

Bloc 3 : Bloc d'infanterie (non relié par galerie)
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses REIBEL MAC 31 et canon AC 47 mm
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses REIBEL MAC 31
- 2 créneaux pour mortiers de 81 mm en sous sol
- 1 tourelle pour jumelage de mitrailleuses REIBEL MAC 31
- 2 cloches GFM type A dont une équipée pour l'observation d'artillerie (périscope J2)

Bloc 4 : Casemate d'infanterie
- 2 cloches GFM type A
- 1 cloche Lance Grenades (non équipée)
- une issue de secours protégée par deux créneaux FM

Bloc 5 : Observatoire d'artillerie
- 1 cloche GFM type A
- 1 cloche VDP (Vision Directe et Périscopique)

Les cloches du Bloc 1 sont des cloches type A modifiées en type B. Pour l'une de ces cloches la modification n'a pas été menée à son terme, et comme l'ouvrage de l'Einseling avec lequel elle partage cette particularité, a été laissée avec des créneaux du type A et du type B.


CONSTRUCTION, Cout

Le cout de construction de l'ouvrage s'est élevé à 24 Mio de francs (valeur 1930).


DENOMINATION, Dénominations alternatives

La numérotation allemande de l'ouvrage était Werke 285.


DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

Le numéro d'abonné de l'ouvrage au réseau téléphonique de la fortification Maginot serait 936.


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage théorique de l'ouvrage est composé de 8 officiers et 267 hommes principalement issus des 156° RIF, 163° RAP et du 201° bataillon du Génie de Forteresse.

Cdt d'ouvrage :Cne Gustave CATTIAUX
Officier Adjoint : Lt Maurice VINCENT

Génie : S-Lt René CATTIAUX
Sce Electromécanique : Adj Michel DARCHEN
Médecin : Med-Aux FLAMENT prévu initialement, mais n'arrive pas à la mobilisation. Il sera remplacé par le Med-Aux Gabriel VAQUIER, muté du 163° RAP.

B1 : S-Lt Amand COINTET
B2 : Sgt Marcel TREILHOU
B3 : S-Lt Emile CHONÉ et Asp. Yves TURLOT (81mm du B3 - 163° RAP)
B4 : AC Georges MERCIER
B5 : Lt Louis LENOIR (163° RAP)

Liste des autres hommes à l'effectif au 25 Juin 1940 :
S-Lt Jacques ARNOULT (ou ARNOUX selon les sources)

Adj.-C : BAUR Marc, MERCIER Georges, DIESS Maurice

Adj : POISSIER Roland, COURTADON Georges, BONHOMME Jean, LEMAIRE Charles

Sgt.-C : RODALLEC Jean, BOUHINEAU Cléophase, BAILLET Hyacynthe, SIMON Antoine, ROYER Pierre, LASAULCE Serge, MULLER Jean-Pierre

Sgt. : THOMAS Charles, DUPON Victor, GENESTE Julien, CHARPENTIER Gilbert, TREILHOU Marcel, BIZANET Lucien, BERNARD Marcel, ALBRECHT Jean, MAILLE René, BOIZET MArcel, COURTOIS Roger, HILAIRE Marcel, ROEMER Jean, BLANCHARD Victor, DUFRANE Marcel, PETER Lucien, CHASSEPOT Edmond, DAGIEU Maurice, FRUCTIDOR Maurice

Cap.-C : FLOSSE Eugène, CHARBONNEL Robert, PARIS Georges, AUTON Raymond, BELOT Pierre, LEVERT Lucien, DEBRIEL André, GOSSE André, PEIROUX Marcel, RUFF Robert

Caporaux : ROBERT Marcel, DREYFUSS Jules, HINSBERGER Léon, GRUNDISCH Théophile, SCHMIDT Robert, RENET Georges, CHRISTMENT René, FACHAT Pierre, DUBUS Pierre, FLICHY Charles, LUTZ Marcel, POINSIGNON Louis et Joseph, SERET Lucien, RÉBOIS Eugène, BAUDUIN Emile, TORRENS Edouard, VOLIN Léon, AMIOT Gaston, EILOFF Roger, BUIDIN Claude, GOUJON Jean, RENAULT Raymond, MERARIU Léon, PILLARD Robert, BRAEM Raymond, DOYELLE Léonard, LAVENTMANN René, CAEN Marcel, STOCKLOUSER Célestin, MARTIN Jules, LANSOY Pierre, BOURGEOIS Roger, BERANGER Raymond, HAGUARD Roger, CHARTIER Roger

Hommes : ERARD Marcel, FELT Alfred, GROSSEMY Etienne, BROUARD Lucien, MARLIERE Henri, MARCEAU Marcel, De ROEK Paul, LATAYE Charles, BICHOUARD Jean, HUTINET Georges, LEPERE Henri, LAROUE Roger, QUENETTE Vincent, LEJEUNE Rachel, CHAPRON Fernand, CHAMBONNET René, AUGER André, BONNARDEL Georges, BOULAY André, GUYOT Roger, VASTER Pierre, Van der SCHURET Emile, SERON Henri, DUBOIS Fernand, MERIE René, DELFOLIE Zénon, KRITTER Marcel, GRIMMER Marcel, SCHMITT Justin, LACHAISE Marcel, DEVINEUX Florent, HEITZ Armand, VILMEN Christophe, DAVOT Robert, THON Pierre, LABIAUSSE André, KASS Jacques, BOURDAUD'HUI André, CHARPENTIER Gaston, HOLL Augustin, CHARASY Georges, MIOT Robert, ASSELINE Edgard, CAYET Jean, HORSCHOLLE Laurent, HERBO Gaston, CANTENER Marcel, SORIAUX Louis, GRIMMER Antoine, TARRADACH Maurice, THOUVENOT André, ISAERT Jean, BRUNET Fernand, MASSON Robert, WILLOT André, PERTHUIS Roger, GRIMMER Nicolas, BLIN Michel, RESLINGER Claude, CHABLE Victor, PAQUET Aloyse, DESPREZ René, KISCH Martin, FOURNIER Paul, DUFOUR André, REAUX Alphonse, DURIEUX Albert, RUCH Georges, WICKI Mathias, DUMAY Kléber, ANSSELIN Aurèle, MARTIN François, BERRY Marcel, PROBST Eugène, REGNIER Pierre, DESSEND Paul, SCHWARTZ Jean, BRACQUEMONT René, BOVERY Gaston, MOREAU Raymond, BEGON Jean, GONDRY Robert, GUILLEMAIN Pierre, GADET Jean, MARTEAU Norbert, CHERBUIS Marcel, HERAS Eugène, LAURENT Albert, WANTZ Georges, BALLABIO Charles, BARBA Albert, DAUFFEMONT Pierre, WATTIER Clovis, VINDEVOGEL Jean, CESTRIERES Léon, BECKER Joseph, THÉMÉ Roland, PHILIPPE Joseph, VAUCONSANT Alphonse, BALASSE Nicolas, MICK Victor, POTIER Fernand, CAMUS Julien, POTTIER Jean, THOMAZZO Julien, BOUCHAUD Jean, PEYSKENS Maurice, RICHARD Charles, VERHAEGHE Jérôme, SEGERS Gaston, CAEN Jacques, GABILLAUD Francis, AUGRANDJEAN Joseph, WENNER Rémy, BON Henri, GUYOT Marius, RITZ Michel, XIRIGOYEN, JARDEL Robert, HECHT Gaston, HARBONNIER Gabriel, MAILLARD Louis, PAURON Marcel, PIERRON René, CURIN Gustave, BLANCHOT Maurice, GOULON Alphonse, HEYMES Joseph, FLOSSE Michel, WEVERT Victor, BECKER Aimé, LEROY Henri, TAUSCH François, LAGARDE Armand, FEUPIER Robert; LAMAND Marcel, DECOUTURE Marcel, DECOUVELAERE Georges, VIGNEULLES Emile, GARRAUD Robert, GIRONDIN Robert, GAVIGNET Léon, POISSON Auguste, WEISSBERG Jéza, PERIOT Auguste, WEISS Georges, CHENARD Raymond, DEWITTE Lucien, VASSAUX Emile, LERAT Jean, GANTIER Octave, PRINARD Gilles, DUPONT Victor, VILAIN Roger, DARMOIS Louis, BARTH Camille, HEE Jean, LECLERC Joseph, VAST Marcel, MAUGRAS Gustave, DOISY Henri, MESLIN Henri, KIRSTAHLER Frédéric, VAN BOC SON Lionel, LYVER Fernand, ISMERT Marcel, CORDIER Lucien, FRECHARD Roger, HELVY Victor, GREINGOR Paul, JAMEAU Georges, HIVERNET Lucien, NOLOT Louis, COURNIOL Alphonse, VERNET Jean, VANDENHEND Raymond, EGUERRE Marcel, DELBECQ Edouard, TOUZANNE Roland, et DARICARERE Daniel

Honneur à eux.
Source(s) :
SHD - archives du 156° RIF - dossier Laudrefang



EQUIPEMENT, Electrique

L'alimentation électrique de l'ouvrage était assurée par le réseau civil. En cas de coupure de ce dernier, l'alimentation électrique était assurée par deux groupes électrogènes SGCM type 3 GV 33 à 3 cylindres développant 68 CV.

Le bloc 3, non relié à l'ouvrage, dispose de sa propre usine. Elle est équipée avec deux moteurs Renault type 4-115 (35 CV ?).


EQUIPEMENT, Transmissions

Le bloc 3 était équipé d'un central téléphonique sous carter étanche type TM 32 pour 12 directions (deux centraux 8 et 4 directions)
Source(s) :
Photos M Mansuy



ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

L'ouvrage a été merlonné par l'Armée française en décembre 2004.

Depuis Aout 2008, l'association ASPOLT a entrepris la sauvegarde du bloc 3 et réalisé un remarquable travail de restauration.


HISTORIQUE, Chronologie

Des parlementaires de la 95 ID, puis de la 167 ID se présenteront devant l'ouvrage de LAUDREFANG pour tenter d'en demander la reddition et seront repoussés par des tirs de mitrailleuses !

A partir du 21 juin 1940 les mortiers de l'ouvrage entrent en action au profit des ouvrages voisins d'Einseling et de Teting. L'ouvrage est dés lors pilonné par l'artillerie allemande du 21 au 24 juin 1940, avec des attaques à partir des arrières ciblant les cuirassements qui en portent encore les traces de nos jours.

Le caporal-chef Jean GAUER sera tué dans la cloche GFM du bloc 2 dès le début des tirs.

L'ouvrage est réparé pendant les nuits par les sapeurs du sous-lieutenant René CATTIAUX (un homonyme du capitaine qui commande le même ouvrage): ils obstruent les créneaux défoncés en soudant des plaques de tôle et d'acier, ils liment les éclats de métal qui bloquent les tourelles de mitrailleuses, branchent des dérivation pour les tuyaux qui ventilent l'ouvrage, détournent l'évacuation des fumées suite à la destruction de la cheminée, etc...

Invaincu au moment de l'armistice, le PO de LAUDREFANG laissera flotter son drapeau tricolore juqu'au 2 juillet 1940 !
Source(s) :
Sources diverses dont www.kerfent.com


- 30 et 31 Mai 1940 (1) : dans l'ouvrage du LAUDREFANG, la tourelle JM du bloc 2 est convertie en un temps record en tourelle pour arme mixte par les monteurs et ingénieurs de la société Chatillon-Batignolles en charge du marché, avec l'aide des sergents DUPONT et TREILLON.

- 3 Juin 1940 (1) : dans la soirée, une section de chars FT vient s'embosser dans les dessus de l'ouvrage pour le couvrir contre une éventuelle attaque de parachutistes.

- A partir du 9 Juin, l'ouvrage est bombardé journalièrement par l'artillerie ennemie.

- Le 13 Juin dans la soirée, l'ouvrage apprend que les troupes du 156° RIF vont se replier, en ne laissant qu'une mince croute défensive qui devra elle-même se replier le 15 Juin au soir. Les éléments restant du sous-secteur sont mis sous le commandement du CB DENOIX. A 23h, le CB DUPAS (I/156° RIF) vient faire ses adieux à l'ouvrage.
Le génie de l'ouvrage finit dans l'urgence dans la nuit le montage des projecteurs de blocs (le matériel est pourtant sur place depuis Mars...).

- le 14 juin 1940 (2), le CB DENOIX vient s'installer à l'ouvrage (ceci est noté pour le 15 Juin par d'autres sources). Deux bombes de gros calibre (stukas ?) tombent à côté du B3, provoquant une avarie sur les moteurs et un blessé. Le S-Lt CHONÉ, tentant d'atteindre Ab33 est mitraillé et doit revenir en courant à l'ouvrage.

- le 15 juin 1940, à 21 heures, le lieutenant KELLER et son détachement quittent l'ouvrage pour aller occuper les casemates des QUATRE-VENTS, vidées de leurs occupants. Ces casemates seront occupées sans ventilation, car celle-ci a été détruite par l'équipage au moment de son départ. De même les munitions seront minimales, car celles-ci ont été jetées dans le puits...
L'occupation des casemates de BOIS de LAUDREFANG ne pourra se faire, car les portes ont été fermées à clé au départ de l'équipage et les clés jetées "quelque part en forêt" (sic)...
Le Cne CATTIAUX étant malade, c'est le Lt SIMON qui prend temporairement le commandement de l'ouvrage. L'ordre du CB DENOIX demandant le sabotage de l'ouvrage est accueilli avec surprise et révolte les défenseurs.

- Le 16 Juin 1940 : au matin, le S-Lt ARNOULT, en charge des destructions sur le quartier, revient à l'ouvrage en signalant que l'ennemi est sur les arrières à Mainvillers et qu'on se bat dans la forêt de Hémilly. Dans l'après-midi, les tourelles de l'ouvrage sont amenées à tirer vers Redlach, en arrière. L'ordre de sabotage et de repli pour le lendemain soir est néanmoins confirmé au CB DENOIX, qui le répercute aux ouvrages contre l'avis des officiers.

- 17 Juin 1940 : Le matin, les allemands s'installent à la ferme Brandstuden et à la cote 400, à l'ouest de Laudrefang. Le CB DENOIX, commandant les ouvrages du sous-secteur, se rendant enfin compte de l'impossibilité du repli pour le soir même (les allemands arrivent sur les arrières), et après avoir consulté le Col COCHINARD dans le secteur voisin, ordonne de surseoir aux destructions et de résister sur place. L'ouvrage est rapidement remis en ordre de bataille au grand soulagement de son équipage.
Des tirs de harcèlement sont réalisés sur l'arrière (Brandstuden) et sur les lisières de la LPR (Valmont, Folschviller, bois de Fürst...). Une équipe de l'ouvrage, menée par l'Adj MERCIER (B4) déplace et repositionne 400 mines antichar sur l'arrière de l'ouvrage.

- 18 Juin 1940 : 1ere tentative de négociation menée par les allemands... Un groupe de 3 émissaires se présente avec drapeau blanc au bloc 3 et demande à voir le commandant d'ouvrage. Emmenés par le Lt CHONÉ au bloc 4, le Cne CATTIAUX les reçoit et leur signifie une fin de non recevoir. A 19h, le bombardement de l'ouvrage au gros calibre s'engage, de l'arrière est des côtés. La nuit suivante est relativement agitée, avec de nombreuses patrouilles allemandes autour des organes de la LPR.

- 19 Juin 1940 : Prise à partie directe du bloc 1 à tir tendu. La façade du bloc souffre et l'atmosphère intérieure est très empoussiérée. L'ouvrage d'EINSELING signale des batteries à la cote 400, vers la route des Quatre Vents et à Tritteling. La tourelle de l'ouvrage tente de traiter ces batteries. Le bloc 3 neutralise une batterie allemande tirant sur TETING avec ses 81mm. Ceci libère la tourelle de cet ouvrage, qui participe avec celle du B3 aux tirs contre les batteries allemandes à la ferme Brandstuden. La tourelle du B2 se charge de la défense avant de l'ouvrage et du tir vers les ouvrages mitoyens au nord.
Une première attaque importante contre l'ouvrage d'EINSELING est brisée par les armes du bloc 1, en particulier les 81mm (S-Lt COINTET) qui font merveille.
L'examen dans la soirée des dégâts du bloc B1 montre qu'ils sont spectaculaires, mais que la structure du bloc reste intacte... pour le moment.

- 20 Juin 1940 : la journée est en quelque sorte une redite de la veille. Les blocs 1 et 3 sont violemment pris à partie, et l'ouvrage participe activement à la défense de ses deux voisins, l'EINSELING et TETING. Les blocs 1 et 2 tentent bien d'aider l'ouvrage de BAMBESCH, mais c'est peine perdue car l'ouvrage doit capituler en fin d'après-midi. Une des causes de la capitulation étant la destruction de l'échappement des moteurs, le Génie de l'ouvrage de LAUDREFANG modifie l'échappement de ceux de l'ouvrage en le détournant vers l'issue de secours du B1. Cette modification sauvera l'ouvrage le lendemain car l'échappement normal est détruit par un coup d'artillerie bien placé.
Le bombardement continue sur LAUDREFANG et fait l'objet de quelques tentatives d'attaque de patrouilles dans la nuit, repoussées par la tourelle du B2.

-21 Juin 1940 : au matin, l'intervention subite des mortier de 81 du bloc 1 brise l'assaut allemand lancé vers l'EINSELING. Le soldat Pierre GAUER est tué dans sa cloche du B2 par un coup d'embrasure (type A, non modifiée. nota : 86 impacts seront décomptés sur la cloche après guerre). La cloche doit être abandonnée. L'ouvrage du KERFENT se rend dans la matinée après avoir subi le même traitement que celui de BAMBESCH. Le Sgt Roger POTRIE est tué lors d'une sortie du bloc Ab33 que son groupe occupe - sans eau depuis 36 heures... L'équipage d'Ab33 sera ultérieurement récupéré via le bloc 4.

- 22 Juin 1940 : le bombardement des ouvrages restants et des casemates des QUATRE VENTS dure toute la journée, avec le renfort des pièces qui avaient attaqué BAMBESCH et KERFENT. Les tourelles de ouvrages et les 47mm de blocs parviennent à rendre ce travail de destruction un peu moins facile.

- 23 Juin 1940 : le bloc 1 finit par être percé au niveau d'une trémie JM et du créneau de défense de l'entrée. Les brèches sont obturées avec des sacs mais l'un des mortiers de 81mm est mis hors service, culasse bloquée par des éclats. Il est réparé immédiatement et à temps pour reprendre ses tirs sur une nouvelle attaque contre l'ouvrage d'EINSELING. Des obus explosent à l'intérieur de la chambre de tir supérieure. Des tentatives d'approche des blocs 1 et 4 sont stoppées par la tourelle d'EINSELING.

- 24 Juin 1940 : une cloche du bloc 1 est neutralisée à son tour, percée. Le bombardement de l'ouvrage est considérable en cette journée (des officiers allemands préciseront au Cne CATTIAUX que 72 pièces - de 37mm au 210mm - étaient mobilisées ce jour là contre LAUDREFANG). Le front se calme à partir de 20h en prévision du cessez-le-feu du lendemain matin. L'ouvrage cesse le feu à 0h33, heure allemande, le lendemain.

- 25 Juin 1940 : le CB DENOIX sort de l'ouvrage avec le Lt SIMON vers 6h pour constater les dégâts et parler avec les émissaires allemands. Les drapeaux tricolores sont hissés sur les blocs (ils seront retirés dans la nuit du 29 au 30 à la demande des allemands, qui n'apprécie guère cette forme de provocation). Lors d'un passage dans les lignes allemandes, les défenseurs dénombrent 22 pièces d'artillerie de calibre 88mm FLAK, 105 et 150mm...
Durant les combats, l'ouvrage aura consommé 5.000 coups de 81mm (sur 12.000 en stock), 600 coups de 25mm d'arme mixte sur 1200, 500.000 cartouches sur 1.720.000 en stock.

- 30 Juin 1940 : un officier de la commission d'armistice rencontre le CB DENOIX et lui confirme que l'équipage des ouvrages partira en captivité à partir du 2 Juillet...

- 2 Juillet 1940 : l'équipage, avec à sa tête le Cne CATTIAUX, part en captivité. Seuls restent sur place le CB DENOIX, le Lt SIMON, et les S-Lt ARNOULT, COINTET et CATTIAUX avec une vingtaine d'hommes pour assurer l'entretien de l'ouvrage et de son usine. Ils s'emploieront avec discrétion mais efficacité à rendre celle-ci inopérante pour l'ennemi...

La 14 Juillet, le CB DENOIX est déféré à Mayence. Le Lt SIMON reste responsable de l'entretien des ouvrages du secteur et de la "formation" des occupants jusqu'au 25 Septembre, date à laquelle il est transféré avec ses hommes au fort de Queuleu à Metz. Il sera démobilisé comme lorrain le 17 Octobre.
Source(s) :
1 - SHD 34N152
2 - Roger BRUGE - On a livré la Ligne Maginot - pages 9, 10 et 12


Lors d'une inspection locale faite par le Col GRENET (Directeur de la DTF Metz-Est) en Janvier 1932, celui-ci est informé de la présence de plusieurs mines (plomb, cuivre) abandonnées datant de la 2e moitié du 19° siècle dans les flancs de la falaise juste en avant de la position fortifiée entre St Avold, Longeville et Dourd'hal. Deux importants réseaux sous le Castelberg et le Hochwald sont mentionnés. GRENET informe l'état-major général, qui ordonne un recensement général de ces cavités.

Ce recensement met en évidence un certain nombre de cavités plus ou moins référencées et taillées dans le grès solide, juste en avant de l'EINSELING et du LAUDREFANG. En assez bon état, elles peuvent servir d'abri à un assaillant (le réseau de Hochwald peut abriter jusqu'à un régiment…) et présentent des sorties proches de la ligne.

Le danger étant réel, l'EMA décide de faire évaluer ces réseaux par le Génie de la 6° Région Militaire (DM 472 3/11-1 du 12 Février 1932), puis de les faire détruire, ce qui est fait fin 1932.

Cette alerte entraine une étude plus large qui permet d'identifier une situation similaire devant COUME en 1933.
Source(s) :
SHD 7N3809



HISTORIQUE, Construction

Le marché de construction a été attribué à la Générale de Travaux Publics

Dans les plans initiaux de tracé de la position Est Nied issus de la CDF, le sommet 392 à Laudrefang n'aurait jamais dû être fortifié puisque la ligne devait passer en arrière de là, dans le bois de Stocken puis vers Faulquemont, Créhange et la forêt de Rémilly. La rectification de tracé intervient en Mars 1930 du fait de la mise en exploitation du gisement minier de Faulquemont. L'ouvrage de la COTE 392 (futur LAUDREFANG) apparait donc à cette occasion et voit son existence officialisée dans l'avant-projet d'organisation sommaire Est-Nied 444/S du 24 Juillet 1930, examiné par la CORF en réunion plénière le 7 Aout. Le projet d'organisation générale final est approuvé fin septembre 1930 par l'EMA, ouvrant la voie à l'étude du plan de masse des différents quartiers du secteur et des éléments constitutifs.

Le plan de masse de l'ensemble de la cote 392 (Dossier 3/S) est émis le 4 Janvier 1931. Il comporte :
- B1 : flanquement gauche par casemate de mitrailleuses
- B2 : tourelle mitrailleuses frontale
- B3 : flanquement droit vers le bois de Laudrefang - une casemate mitrailleuses et une tourelle mitrailleuses. A ce stade du projet, il n'est d'ailleurs prévu qu'un seul créneau jumelage vers le Sud compte tenu de l'action possible en flanquement de la tourelle.
- B4 et B5 : observatoire et liaison de couverture entre les blocs 1,2 et 3. La finalité essentielle du B4 est d'assurer la couverture du B3, non vu du reste de l'ouvrage, et d'assurer des feux frontaux sur la crête descendant vers St Avold. L'observatoire est placé sous le sommet vers le Nord-Ouest car il doit assurer les vues sur l'ensemble de la falaise jusqu'au KERFENT. Sa cloche GFM assure la couverture des B1 et B2.
- B6 et B8 : deux tourelles de canons 75mm (gauche, droite et se combinant en action frontale). Il a été initialement envisagé côté gauche une casemate pour trois canons de 75mm, mais cette idée fut finalement rejetée par la DTF au motif de l'impossibilité de défiler cette casemate de directions dangereuses en avant de la falaise au Nord. Le bloc de 75mm en flanquement droit est d'emblée conçu avec tourelle car l'ouvrage est le dernier maillon d'artillerie côté droit de la RFM et nécessite donc une capacité de couverture sur un vaste secteur. C'est la même raison que celle qui a dicté l'implantation de la tourelle de canons de 75mm du FERMONT à l'autre extrémité de la RFM.
- B7 : tourelle LB de 135mm frontale pour couvrir les vallons profonds montant de St Avold, Longeville et Dourd'hal.
L'ensemble dispose de deux entrées, d'un fossé sur trois côtés, et d'un escarpement au Nord défendus par quatre coffres et caponnières. En 1er cycle seuls les blocs d'infanterie B1 à B5 sont à construire ainsi qu'uniquement la communication souterraine entre B1 et B2. Ce dernier point évoluera cependant lors de l'étude ultérieure du plan d'implantation général.

A ce stade, l'ensemble a un coût estimé de 111 millions de francs, dont 18,6 en premier cycle.

Lors de l'examen de ce plan de masse (49° réunion de la CORF) le Gal BELHAGUE, constatant de nombreux ravins et points non battus par les armes de l'ensemble 392, demande à ce que son B1 et son B3 soient équipés d'une chambre de tir additionnelle pour mortiers de 81mm. Les blocs tourelles d'artillerie de cet ouvrage sont aussi jugés trop proches les unes de autres et trop alignés sur une direction dangereuse. Ceci, bien que théorique puisque concernant des blocs de 2e cycle, sera corrigé.

En 1939 avant la déclaration de guerre il fut envisagé de relier le bloc 3 à l'ouvrage et de créer une entrée séparée greffée sur la galerie créée. Ce projet restera lettre morte.
Source(s) :
SHD 7N3809, 7N3810



Contact et infos touristiques :


Organisation ou association en charge de ce site


L’association restaure et gère les ouvrages du Kerfent, de l'Einseling, le bloc 3 de l'ouvrage de Laudrefang et l'ouvrage de Teting

Informations pour la visite

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Source(s) :
Aspolt


Contact :
Tel : +33 6 83 38 75 67
Mail : info@aspolt.fr
Informations touristiques mises à jour le 07/10/2021

Source(s) :
Aspolt






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Moteur du bloc 3
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Photographies, emplacement correct ?
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