Secteur Fortifié
SFD - SF Dauphiné
Maître d'ouvrage
MIL - CORF
Constructeur
Entreprises civiles
Année
Commune
BARCELONNETTE (04400)
Coordonnées
44.478057 - 6.817770
Validité information
Verifié
Niveau de réalisation en 1940
Construit
Notes et informations
CONSTRUCTION, Cout
Fin 1938, le cout cumulé pour le Génie de la construction de l'ouvrage est de 10.140.000 F de l'époque. Ceci n'intègre pas le cout d'armement et des munitions. L'ensemble reviendra à un total de 15,1 millions de F, tout compris.
Source(s) :
SHD - carton 7N3847
CONSTRUCTION, Description
L'ouvrage de Saint Ours Haut est un ouvrage d'artillerie CORF composé de 5 blocs.
Bloc 1 : Entrée en plan incliné descendant à 70%
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 (une arme mixte - jumelage et canon de 25mm - est prévue dans ce créneau mais ne sera pas livrée)
- 1 créneau FM de défense de façade
- 1 cloche GFM type A
- 1 cloche lance grenades non équipée
- 2 goulottes à grenades
Bloc 2 : Casemate d'artillerie (barrage de la vallée de l'Ubayette et flanquement de l'ouvrage de Roche la Croix
- 1 mortier de 75 mle 31
- 2 mortiers de 81 mm
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 1 créneau FM de défense de façade, au-dessus de mortier de 50 mm
- 1 créneau pour mortier de 50 mm
- 2 goulottes à grenades
Le bloc est équipé d'une issue de secours en fond de fossé.
Bloc 3 : Observatoire d'artillerie
- Une cloche GFM type A
Bloc 4 : Observatoire d'artillerie
- Une cloche GFM type A dotée d'un périscope J2
Bloc 5 : Casemate mixte (couverture du plateau de Mallemort, du ravin de pinet, de la route de Viraysse
- 2 mortiers de 81 mm Mle 1932, orientés vers le plateau de Mallemort.
- 3 créneaux pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 (1 vers ravin du Pinet, 2 vers Mallemort)
- 1 créneau pour mortier de 50 mm orienté Sud
- 1 cloche GFM type A
- 3 goulottes à grenades
Une issue de secours en fond de fossé diamant.
DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné
L'ouvrage est indifféremment nommé HAUT SAINT OURS, ouvrage HAUT de SAINT OURS, ouvrage SAINT OURS HAUT.
Le numéro d'abonné de l'ouvrage de Saint Ours Haut au réseau téléphonique de la fortification Maginot était O 1206
EFFECTIF, Commandement et/ou unité
L'équipage de l'ouvrage est constitué de 233 hommes et 11 officiers principalement issus des 83°BAF, 162° RAP et du 216°Bon du Génie.
Cdt d'ouvrage : Lt de LOYE, puis Lt CHODRON de COURCEL (83° BAF) en 1939 (promu capitaine en date du 18 janvier 40)
Cdt l'artillerie : Lt MOLLARD
Bloc 2 : Lt Beck (Artillerie)
Bloc 5 : Lt Guérin (Artillerie)
EQUIPEMENT, Divers
Monte-charges :
- SIMPLEX - 1 tonne - 2 vitesses type 1390-TM (n° 145.932), avec moteur Ateliers d'Orléans H1-12-S.P. de 10 CV au bloc 2 (8 m de course et 3 paliers)
- SIMPLEX - 1 tonne - 1 vitesse (N° 143.963) avec moteurs Ateliers d'Orléans E3 de 6 CV au bloc 5 (15 m de course et 3 paliers)
Le matériel contre l'incendie se limite à :
- 14 extincteurs à mousse type ECMG (Etablissement Central du Matériel du Génie) distribués dans l'ouvrage,
- 3 extincteurs à bromure de méthyle dans la centrale électrique,
- 1 étouffoir métallique dans la centrale,
- 4 caisses à sable,
L'alerte est assurée par sirène dans la centrale.
Source(s) :
SHD - 4V360 - Dossier technique du commandant d'ouvrage
EQUIPEMENT, Electrique
L'ouvrage est alimenté en électricité par un poste de transformation HTA installé au niveau de l'entrée. Ce poste est raccordé au réseau civil.
En cas de disparition du réseau civil, l'usine électrique équipée à l'origine de 3 groupes CLM 308 qui prenaient le relai. Ceux-ci, sabotés par l'ennemi, ont été remplacés après guerre par deux groupes électrogènes à moteur Renault de 77 CV à 600 tr/mn couplé à un alternateur Breguet AE691 de 71,5 kVA (50 kW), en provenance de l'ouvrage de CAP MARTIN.
Les moteurs sont alimentés à partir de 4 réservoirs de 7.000 litres. Le refroidissement se fait à partir de 3 réservoirs de 13.200 litres. L'huile de lubrification est stockée dans deux réserves de 800 litres chaque. Un aéro-refroidisseur de marque F. Fouché avec ventilateur de 5,25 CV, pouvant servir de batterie chauffante sur le circuit principal de ventilation pulsée, permettait le contrôle de la température de l'eau.
Un groupe auxiliaire à moteur CLM 1PJ65 permettait d'assurer l'éclairage de l'usine électrique et le gonflage des bouteilles d'air comprimé de démarrage.
EQUIPEMENT, Hydraulique
L'alimentation en eau de l'ouvrage est assuré par une source captée, située en 500 m en arrière de l'entrée, et reliée à l'ouvrage (B1) par une canalisation le long de la route. Elle est enterrée à faible profondeur - 1,50 m - permettant simplement la tenue hors gel et aboutit dans l'étage inférieur de l'entrée.
En cas de rupture de cette canalisation (bombardement ou autre) l'approvisionnement était prévu d'être réalisé par camion. Un poste de déchargement est installé à cet effet dans l'entrée.
l'adduction d'eau permettait le remplissage de une citerne de 35.000 litres et une de 32.000 litres, une citerne de réserve de 3.000 litres et des réservoirs de blocs de 600 l aux B2 et B5. La cuisine avait son propre réservoir de 300 litres.
Source(s) :
SHD - 4V360
EQUIPEMENT, Mobilier et second œuvre
La capacité de logement est de 168 places couchées, réparties en :
- 4 chambres de 30 places et une à 6 places dans le casernement (hommes)
- 1 chambre de 24 lits (sous-officiers)
- 4 lits d'officiers répartis dans trois chambres.
- 14 places dispersées dans les différents blocs (dont 6 au bloc 2 et 4 au bloc 5) et à l'infirmerie.
Source(s) :
SHD - Carton 4V360 - dossier du commandant d'ouvrage
Cuisine :
- 1 cuisinière au charbon pour 150 rations de marque Pierron-Boutier type SRCPF, datée de 1933.
EQUIPEMENT, Transmissions
L'ouvrage est relié à l'extérieur par deux câbles souterrains à 6 paires chaque le reliant à la CC de SAINT OURS HAUT.
EQUIPEMENT, Ventilation
L'ouvrage dispose de deux prises d'air :
- une prise "air pur" localisée dans l'entrée des hommes du B1,
- une prise "air gazé" principale localisée sur la façade du bloc B2, dont la conduite de 600 mm passe sous le radier du couloir, sous la centrale électrogène pour aboutir à la salle de filtres. Un bypass au bout de cette conduite aboutissant dans la salle de filtrage permet de fonctionner en régime "air pur" avec ce circuit si celui de l'entrée se trouve en zone gazée. Le B2 dispose lui aussi d'un circuit "air gazé" qui lui est propre.
Un ventilateur de 3000 m3/h refoule de l'air pur de la galerie vers les locaux du casernement, un second ventilateur extrait l'air vicié mais réutilisable de ces locaux vers la galerie.
L'air vicié est évacué selon deux réseaux. L'un - drainant les locaux de la cuisine, de la chaufferie et des réserves de vivres - s'évacue par le bloc d'entrée. L'autre - drainant l'atmosphère de la centrale, des latrines, et des réserves d'eau - est rejeté par le bloc B2. Les fumées de la cuisinière et de la chaudière sont évacuées par le bloc d'entrée, celles des groupes électrogènes par le bloc B2.
Chaque bloc actif est séparé de la galerie de l'ouvrage par un sas étanche. L'air frais est aspiré dans la galerie et refoulé dans le bloc de sorte à maintenir une surpression de 15mm CE.
Le débit des ventilateurs alimentant les blocs en débit normal (réduit ou gazé) sont les suivants :
- B1 : 1380 m3/h (1000 m3/h)
- B2 : 4400 m3/h (3300 m3/h)
- ventilateur commun B3 et B4 : 800 m3/h (600 m3/h)
- B5 : 3400 m3/h (2600 m3/h)
La salle des filtres principale comporte deux batteries de 7 filtres permettant un débit total pratique de 6300 m3/h et dessert le casernement, et les B1 à B4. Le bloc B5, éloigné, dispose de sa propre batterie de deux filtres.
Le chauffage est assuré par une chaudière à vapeur basse pression qui réchauffe uniquement l'air injecté dans le casernement. Les blocs sont chauffés indirectement par l'air chaud issu du casernement refoulé dans la galerie principale. Le bloc B1 (entrée) dispose d'un aérocondenseur indépendant, alimenté lui aussi par la chaudière. Un appoint de chauffage est assuré en hiver par l'aérorefroidisseur de la centrale électrique, qui au lieu de refouler vers la façade du B2 (régime été), refoule vers la galerie principale.
Suite au raccordement de l'ouvrage au réseau civil, permettant une consommation électrique supérieure, 18 radiateurs de 500 W et 15 de 100 W ont été ajoutés dans les locaux de l'ouvrage.
Source(s) :
SHD - 4V360 - Dossier technique du commandant d'ouvrage
ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle
Remis en état au début des années 50, l'ouvrage sera entretenu jusqu'en 1968. Il sera revendu en 1991 au syndicat intercommunal de la vallée de l'Ubaye en même temps que l'ouvrage de Roche la Croix.
Il abritait une station sismique du CNRS (1991), qui depuis a été déplacée dans l'abri NORD-EST de SAINT OURS.
2018 Juin. Les blocs 1 et 2 ont été mis en sécurité. Des barrières protègent d'une chute dans les fossés.
HISTORIQUE, Chronologie
- En 2007, le téléfilm "L'Arche de Babel", diffusé en 2010 sur FR3, a été tourné dans l'ouvrage de SAINT OURS HAUT, racontant la rencontre fortuite de plusieurs personnages dans un abri fictif en Juin 1940. Cette réalisation a entrainé la repeinte de certaines parties de l'ouvrage et l'ajout de marquages - plus ou moins fantaisistes - sur certaines portes.
HISTORIQUE, Construction
- 1929-1930
L'avant-projet initial du 9 Novembre 1929 prévoit un ouvrage à quatre blocs disposant d'un armement très inférieur à celui qu'on lui connait de nos jours.
- bloc d'entrée, avec un PM et un poste optique vers le futur abri de Meyronnes et l'ouvrage de ROCHE la CROIX.
- un bloc "Sud" avec mortier de 75mm en flanquement de BAS SAINT OURS et ROCHE la CROIX, avec un créneau PM de défense des abords
- un bloc "Est" avec 3 mitrailleuses et un mortier de 81mm, en protection du vallon descendant de Viraysse et du plateau de Mallemort. Le bloc est protégé par deux PM sous béton.
- un observatoire central avec deux cloches, une d'observation et une pour fusil mitrailleur.
La défense proche est complétée par deux lance-grenades, un dans chaque bloc "Est" et "Sud".
Sur cette base, la CORF effectue avec l’ITTF une reconnaissance sur site en Mai 1930 pour juger sur place de l’implantation. Les conclusions et recommandations sont consignées dans un rapport envoyé à la Chefferie du Génie (CG) de Gap, qui résulte dans l’établissement d’un nouvel avant-projet le 12 Aout. C’est sur la base de ce projet qu’est lancé l’adjudication pour la réalisation des galeries souterraines.
Le marché de gros-œuvre souterrain est adjugé à la société « Littoral Constructions » de Nice le 23 Septembre 1930. Les travaux de percement des galeries débutent dans la foulée par une attaque côté bloc "Sud" (futur B2) et le roctage de la grande galerie centrale du casernement, alors que le plan d'implantation détaillé n'est pas encore finalisé.
- 1931 :
Il en résulte plusieurs changements de configuration des locaux du casernement et ajouts ici ou là qui entrainent des retards et des rectifications dès ce stade, entre Mars 1931 et Septembre 1931.
A cette même date, le Lt COLLETTAZ, chef de chantier des constructions sur Meyronnes, signale à la CG de Gap que le terrain de très mauvaise qualité nécessite de commencer les maçonneries des galeries - avec des épaisseurs de piédroits importantes pour résister à la poussée du terrain coulant - dès le percement, pour éviter les effondrements permanents de terrain dus aux failles et fractures. Cette alerte « géologique » sera la première d’une longue série qui va empoisonner littéralement le processus de construction de l’ouvrage.
Les discussions sur la configuration générale de l’ouvrage se poursuivent durant 1931 : le projet présenté en 1930 intégrait un créneau lance-grenade pour la défense périphérique dans chacun des deux blocs C et D (B3 et B4), mais cette configuration couteuse est remise en cause par la CORF (note 456/FA de septembre 1931) qui préconise le remplacement de ces deux créneaux par une cloche lance-grenade dont le principe vient d’être défini en central. La préférence de la CORF pour l’installation de cette cloche LG est le bloc C (B3).
L’ouvrage de HAUT SAINT OURS est le premier dont les conceptions de détail (blocs et équipements) sont définies par la Direction de Briançon et la chefferie du Génie de Gap. Il va donc servir à essuyer les plâtres d’un travail loin d’être simple, au point de voir quasiment tous les projets préparés pour l’ouvrage refusés par les instances centrales en première lecture, pour les mêmes raisons de manque d’expérience. Ils feront l’objet de correctifs ultérieurs plus tard dans l’année. Les travaux de bétonnage prendront donc entre 6 mois et un an de retard de ce fait. L’apprentissage à la dure portera malgré tout ses fruits, les projets des autres ouvrages de la chefferie seront traités de façon beaucoup plus fluide.
Le processus débute pourtant favorablement. Le premier projet technique détaillé de bloc à être conçu est celui des blocs C et D (B3 et B4 après 1935). Ces deux blocs, quasiment identiques et limités à une simple cloche GFM, ne soulèvent pas d’objection majeure. Il est simplement demandé que le développement du mur de garde (protection contre le déchaussement et l’explosion d’obus sous le bloc) du B4 soit allongé vers le Sud. Ce projet sera approuvé le 11 Janvier 1932 (DM 77 2/4-S). Malgré cela, le colonel GRIVEAUD, de l’ITTF, s’émeut de la position très avancée et exposée de ce bloc 4, et du risque de basculement dans la pente qu’il présente. Laissée de côté, cette objection redeviendra d’actualité juste avant-guerre… La cloche LG recommandée par la CORF dans le bloc C (B3) est laissée de côté en l’absence de clarté sur ce qu’elle nécessite.
En décembre 1931, une première étude de la future ventilation de l'ouvrage et de l'usine électrogène est soumise à approbation. Si l'usine elle-même ne soulève pas commentaire, les dispositions proposées pour la ventilation et l'aéro-refroidisseur de la centrale sont jugées trop complexes et couteuses par l'ITTF qui met cette question en attente de clarté sur la configuration à venir des blocs actifs et de l'entrée de l'ouvrage.
- 1932 :
Premier bloc important et complexe à être conçu dans le détail, le bloc B (futur B2) fait l’objet d’un projet le 29 Décembre 1931 (Dossier 1118/S). Les services centraux prennent leur temps pour l’examiner et la sanction tombe en Juillet. Elle est sévère : ce projet fait l’objet de nombreuses critiques de l’ITTF et de la CORF, entrainant son rejet par le Ministère qui demande à la DTF de Briançon de le réviser. Les objections les plus importantes portent sur la conception de l’échappement de l’usine et de l’air vicié en fond de fossé et juste à côté de la prise d’air de l’aéro-refroidisseur dont l’air réchauffé doit constituer un appoint au chauffage des galeries. Le danger est double :
• Risque de bouchage des échappements par la neige accumulée dans le fossé
• Risque de pollution de l’air intérieur par recyclage des échappements…
La localisation de l’issue de secours est aussi critiquée, ainsi que la quasi-totalité des dispositions d’agencement intérieur du bloc. Seuls demeurent rescapés de la bordée de critique les dimensions générales et l’armement prévu pour le bloc. Pour le reste, tout est à refaire. Bon prince, l’ITTF renvoie à la délégation locale des schémas de ce que le bloc en question devrait être et qui vont bien l’aider pour corriger ce premier jet.
Le bloc E (futur B5 et deuxième bloc actif important de l’ouvrage) subit exactement le même sort. Le premier projet proposé est retoqué lui aussi en Mars. Ce nouveau rejet pousse la direction du Génie à recommander à la Direction des Travaux de Fortification de Briançon, supervisant Gap, de demander qu’un spécialiste de l’ITTF soit détaché auprès de la chefferie pour les aider « …tant que le bureau d’étude n’aura pas une expérience plus étendue (sic) ». Le bloc E (B5) fait l’objet d’un deuxième projet le 30 Mai (dossier 459/S). Cette nouvelle mouture est finalement approuvée en Juillet avec quelques modifications de détail. La CORF en profite pour faire supprimer le créneau pour mortier de 50mm orienté Est – jugé trop exposé – au motif de l’ajout – toujours à venir ! - d’une cloche lance-grenade commune à l’ensemble de l’ouvrage.
Les aménagements de second-œuvre du casernement (lits et équipement de chambrées, réseau d’égout, usine, eau, etc) sont présentés en février et rejetés en Avril, en attendant un projet définitif des aménagements à produire pour la fin de l’année. Ce projet rejeté a néanmoins l’avantage d’informer la chefferie de Gap des modifications prioritaires à prendre en compte, car le chantier avance de son côté…
L’avancée des travaux souterrains est notable. En Avril, 75% du percement des galeries est effectué, ainsi que 50% des maçonneries intérieures, menées en parallèle du fait du terrain défavorable. A l’été, l’ouvrage est estimé à 25% de taux d’avancement global, alors qu’aucun bétonnage extérieur n’a débuté. Les fouilles extérieures des blocs débutent durant l’été et en fin d’année l’ensemble des galeries intérieures ont été percées avec 77% de taux de maçonnage/enduits.
Les aménagements techniques principaux du casernement (ventilation, usine, citernes, latrines, etc) revus et corrigés sont approuvés le 3 Octobre 1932 sans changements majeurs par rapport au projet présenté fin Aout.
Le projet technique remanié du bloc B, largement inspiré des croquis renvoyés par l’ITTF et présenté en 2e lecture début Novembre (projet 1191/S), est finalement approuvé le 30 Décembre.
- 1933 :
Les maçonneries intérieures sont poursuivies durant l’hiver 1932-1933 et considérées achevées au printemps de l’année. L’année 1933 va voir la réalisation d’une bonne partie du gros-œuvre extérieur (fouilles des blocs et lancement du bétonnage).
Dernier bloc à être conçu est discuté, le projet de bloc d’entrée de l’ouvrage (Bloc A, futur B1) est diffusé en fin Mars 1933 (projet 395/S). C'est finalement ce bloc qui hérite par défaut de la cloche lance-grenade en discussion depuis 1931. Ce projet est approuvé en suivant par DM 2435 2/4-S du 23 Mai.
Les blocs C et D (B3 et B4 futurs) sont coulés respectivement courant Mai et Juin, leurs fouilles ayant été achevées en Avril. Le bloc B de l'ouvrage (B2) est coulé au mois d'Aout 1933.
En octobre, le Gal BELHAGUE (Président de la CORF et du Comité Technique du Génie), estimant que le risque de gazage de l'ouvrage a été sous-estimé, préconise qu'une centrale de filtration d'air – qui n’était pas prévue dans les projets initiaux - soit ajoutée à l'ouvrage. Ceci entraine par voie de conséquence une augmentation de la puissance nécessaire de la centrale électrogène (groupes passés de 30 à 40 kW) et une refonte des circuits de ventilation de l'ouvrage. Un projet d'extension de ladite centrale, des réservoirs d'eau de refroidissement et d'ajout d'un local pour la batterie des filtres est présenté par la CG de Gap le 16 Novembre 1933 dans le prolongement de la centrale, pour 200.000 F additionnels rien que pour le gros œuvre. Ce projet est validé et sera réalisé.
Le bloc E (B5) est coulé en Octobre-Novembre 1933.
- 1934 :
Un nouvel ajout est demandé par la direction du Génie de Briançon, relatif à la réalisation dans l'ouvrage de locaux ateliers pour le Génie et pour les réparations de matériel d'artillerie. Ces locaux seront ajoutés en prolongement de la salle des filtres côté plan incliné de l’entrée, en lieu et place de la fouille d’accès à la chambre des filtres qu’il aurait fallu reboucher. Ceci permet une petite économie.
Le bloc A (Entrée, futur B1), dernier bloc à être coulé, est construit durant l’été 1934 après plusieurs mois de retard lié à une incertitude sur la conception des évacuations des fumées et gaz intérieurs.
Fin 1934, force est de constater un problème généralisé d’infiltration d’eau et d’humidité – parfois massive - au niveau des locaux souterrains du casernement et du pied du bloc E (futur B5). S’engage une discussion peu aimable avec la société « Littoral Constructions » qui est jugée en partie responsable et se verra présenter une facture de 145.000 F environ. Les arguties légales autour de ce contentieux dureront jusqu’en 1941, au bénéfice final de l’armée.
- 1935 :
L’étude des champs de tir des blocs A et B (B1 et B2) montre de fortes zones mortes dans l’axe du B2 et entre l’entrée et le B2. Ceci amène le Génie à proposer deux délardements importants du terrain, l’un dans l’axe du jumelage du B2 (1e Urgence) et l’autre entre les deux blocs dans l’axe du FM d’orillon du B2 (2e Urgence). La rectification du terrain dans l’axe du jumelage est réalisée sur les budgets 1935, s’accompagnant d’un rabotage de la contrescarpe du fossé diamant pour minimiser l’angle mort.
En Juin 1935, dans le cadre plus général de la question de l'équipement des ouvrages des Alpes en armes mixtes, la décision d'équiper en 1e urgence l'ouvrage d'une arme mixte sous créneau dans l'entrée est prise (Note 35/ORF de la CORF). Le défaut de livraison de ces armes dans les Alpes fera que cette arme ne sera pas installée.
Les tirs de réception et d'essai des mortiers de 81mm du bloc E (bloc 5 dorénavant) sont effectués les 20 et 21 Septembre 1935, après accord sur l'aménagement d'un champ de tir provisoire avec les mairies de Mayronnes et Larche.
- 1936 :
La détente temporaire avec l’Italie, à la suite de la conférence de Stresa de 1935, entraine une réduction drastique des budgets de fortification dans les Alpes. Ceci amène sur la chefferie de Gap à ne prioriser que le strict minimum sur les ouvrages en voie d’achèvement – comme HAUT SAINT OURS – au profit des ouvrages du barrage de Restefond qui sont très en retard. En particulier, les travaux d’assainissement des infiltrations dans l’ouvrage, pourtant importants, sont remis à une date ultérieure.
De même, le projet de captage et d’adduction d’eau de l’ouvrage, pourtant préparé et présenté en Septembre 1936, est reporté sur 1937.
- 1937 :
L'année 1937 voit l'établissement du projet – initialement en 2e Urgence - de délardement de la butte entre l'entrée et le B2, pour permettre une meilleure protection de l'intervalle entre les deux blocs par le FM d'orillon du B2. Ce travail sera réalisé en cours d'année par la MOM par souci d’économie. Ce projet est suivi d'un autre en Novembre 1937 visant à ajouter des locaux en bas de plan incliné d'entrée pour le traitement des gazés. Ces locaux sont complétés d'une morgue et d'un local de réserve, ainsi que d'un bloc cheminée à la verticale pour détourner tous les conduits d'évacuation d'air vicié, de fumées, etc, qui débouchent dans le bloc d’entrée et le bloc 2. Ce projet sera une première fois amendé (janvier 1938) puis ajourné sine-die.
La nouvelle crispation des relations avec l’Italie consécutivement à la guerre d’Ethiopie amène l’Etat-Major à demander une relance accélérée des travaux et l’engagement des chefferies de dépenser à marche forcée les moyens établis au budget. Pour ce qui concerne l’ouvrage, ceci se traduit par le lancement du chantier d'assainissement et d'étanchéité de l'ensemble des parois fautives, dans le cadre des crédits d'amélioration de l'habitabilité des ouvrages. Ce chantier ne résoudra pas tout, mais améliorera grandement la situation.
Les projets et travaux d’équipement intérieur et d’habitabilité s’accélèrent aussi pour garantir une mise à disposition pour les utilisateurs sous un an.
- 1938 :
Les travaux d’étanchéité, réalisés par la société Pedroletty, continuent durant 1938.
Fin 1938, la chefferie de Gap estime le niveau de réalisation de l'ouvrage à 98%. Quelques aménagements intérieurs de détail sont à réaliser, mais l'armement - sauf les mortiers de 50mm sous casemate - et les munitions sont en place. Le plus gros travail reste la pose des réseaux extérieurs de barbelés.
- 1939 :
Nouvelles déconvenues géologiques… La route d’accès à l’ouvrage menace de s’effondrer au droit du torrent de Meyronnes, victime d’un important glissement de terrain. Des fonds hors budget seront alloués pour couvrir les frais de réparation et rectification du tracé de la route.
Par ailleurs, une importante fissure évolutive est apparue, localisée sur tout le pourtour de la galerie en bas de l’escalier menant au Bloc 4. Le commandant d’ouvrage craint qu’en cas de bombardement violent, le bloc complet ne se déchausse et ne bascule dans la pente (cf. l’objection soulevée par l’ITTF en 1931), créant une ouverture béante pour accéder dans les locaux de l’ouvrage. Il s’en émeut par courrier auprès du Génie le 25 Avril, en proposant la fermeture de cette galerie en partie haute de l’escalier par une porte blindée étanche.
Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - Février 2019
Source(s) :
SHD - carton 7N3847, 4V360, 2V243 et 246
Contact et infos touristiques :
Organisation ou association en charge de ce site
Informations pour la visite
La visite commence par une présentation générale de la ligne Maginot en extérieur, puis conduit de l'entrée aux secteurs logistiques (usine, casernement, etc) jusqu'au bloc 2, où des démonstrations de manœuvre de mortier de 81mm et de canon-mortier de 75/31 sont effectuées.
Informations touristiques mises à jour le 20/10/2022
La visite de l'ouvrage est possible sur réservation auprès des offices de Tourisme locaux. Attention, les groupes de visite sont limités à 19 personnes.
Informations touristiques mises à jour le 01/01/1970
Pour toute information ou réservation, contacter :
Office de Tourisme de Barcelonette - 04 92 81 04 71
Informations touristiques mises à jour le 01/01/1970
Fils de discussion
Page n° 11032 mise à jour le 12/09/2024 -
© wikimaginot.eu 2024