GUENTRANGE (Feste de)

La Feste Obergentringen (Groupe fortifié de Guentrange) fait partie de la ligne de défense érigée par les allemands au début du 20° Siècle, nommée Moselstellung.
Cet ouvrage assurait la défense de Thionville de concert avec les groupes fortifiés de Koenigsmacker et d'Illange construits à la même époque.

En 1940, le numéro d'abonné au réseau téléphonique de la fortification Maginot du central principal du Groupe Fortifié de Guentrange était 1448
Le central artillerie était l'abonné 1449
Source(s) :
Ordre pour les transmissions du 27 mai 1940

La feste de Guentrange été occupée en 1930 par la 10° compagnie du 168° RI revenant de Rhénannie
En 1939 - 1940, c'est la 4° batterie du 151° RAP placée sous les ordres du CE Gastinot qui l'occupe et sert ses tourelles.

La production d'électricité de l'ensemble fortifié de Guentrange est assurée par une usine électrique dotée de neufs moteurs DEUTZ type MKD 150 dont les numéros de série vont de 83.219 à 83.224 et de 83.232 à 83.234

Ces moteurs sont des moteurs Diesel quatre temps d'une puissance unitaire de 40 CV à 415 tours/minute
Ils sont dotés d'un unique cylindre horizontal (alésage 330 mm , course 500 mm ) d'une cylindrée de 42,75 litres.
L'injection et le démarrage se font grâce à de l'air comprimé, le moteur est refroidi à l'eau.

Ils entrainent des génératrices de marque AEG. La tension de sortie est de 110V continus.

Dans le cadre de la réutilisation de l'ouvrage intégré dans le système défensif Maginot, l'ouvrage sera alimenté depuis le réseau civil.
La distribution électrique intérieure sera conservée telle que et deux groupes convertisseurs alimentées en triphasé par le réseau public fourniront le 110V nécessaire au fonctionnement des équipements électriques .

Le fort est aujourd’hui la propriété de la ville de Thionville et est entretenu par l’Amicale du Groupe Fortifié de Guentrange qui en assure des visites guidées.

En 1906 la Feste Ober Gentringen est mise en service et occupée par le 8e Fussartillerie Regiment qui sera remplacé en 1913 par le 16e Fussartillerie Regiment. Sa garnison est alors de prés de 1 800 hommes et de 54 officiers
A l'issue de la première guerre mondiale, la Moselle étant redevenue française, l’armée française investit à son tour les lieux.
Le fort de Guentrange fut intégré dans le secteur fortifié de Thionville de la ligne Maginot dans les années 1930.
Après la défaite de 1940, il servit de dépôt à l’armée allemande qui n'y stationna pas de garnison.
En 1944 l’armée américaine détruisit à l'explosif les tourelles d'artillerie et fit sauter les munitions entreposées dans la caserne nord, rendant cette partie de l'ouvrage inutilisable.
Le fort de Guentrange fut ensuite réutilisé par l’armée française en tant que dépôt de munitions (notamment par le 25e RA) jusqu’en 1971.

On notera d'ailleurs que les personnels du génie français ont ré-utilisé en 1919 en les retournant une partie des plaques et panneaux informatifs allemands et en ré-inscrivant au recto la version en français du texte allemand initial, plaques que les allemands ont retourné à leur retour en 1940 avant que les français ne refassent de même en 1945.
Source(s) :
wikipedia, ...

La Feste Ober Gentringen a été construite de 1899 à 1905 par les ingénieurs militaires allemands.
La nature de la colline de Guentrange occasionna de sérieux problèmes lors de la construction de l'ensemble du fait des glissements de terrain répétés et qui nécessiteront des travaux importants de renforcement et de drainage des sols qui retarderont la livraison de l'ouvrage à l'année 1906 et en augmenteront significativement le prix.

A sa livraison, le groupe fortifié de Guentrange se compose d'une caserne centrale (la plus grande) et deux casernes secondaires (nord et sud) ainsi que deux batteries d'artillerie cuirassées équipées chacune de quatre tourelles tournantes non éclipsables armées d'un canon court de 105 mm et d'observatoires d'artillerie cuirassés.
Ces bâtiments principaux sont complétés par des abris de piquet (infanterie) dotés d'observatoires légers d'infanterie.L'ensemble est relié par des galeries souterraines ovoïdes.

La défense contre l'infanterie est assurée par un réseau de barbelés de 30 m de largeur entourant le groupe fortifié.

Lors de la modernisation en 1912 - 1914, six coffres de contrescarpe dotés de mitrailleuses, d'observatoires cuirassés d'infanterie et de projecteurs électriques sont rajoutés ainsi qu'un système de tranchées bétonnés d'infanterie doté de trois abris de piquet supplémentaires. L'ensemble est là aussi relié à l'ouvrage existant pas des galeries souterraines.
Dans le même temps; les façades arrières des casernes et des batteries sont renforcées par une couche de béton de1,20m les mettant à l'abri des coups directs de l'artillerie et un second réseau de barbelés doublant le premier est rajouté.
Du fait des progrès de l'artillerie et de la nécessité d'améliorer la défense de l'ouvrage, les ingénieurs allemands procédèrent en 1912 1914 au renforcement des façade et dalles supérieures des casernes par une importante couche de béton et le rajout d'une seconde enceinte de barbelés et des tranchées d'infanterie autour de l'ouvrage.

Dans les années 1930 en vue de la réutilisation de l'ouvrage dans le cadre du système défensif Maginot, le génie français procéda à la mise en place d'une alimentation électrique par le réseau civil. Un transformateur extérieur fut construit et des groupes convertisseurs rajoutés pour permettre d'alimenter les installations intérieures du groupe fortifié fonctionnant en courant continu à partir de l'arrivée civile en courant alternatif.

En janvier 1940, le maréchal des logis Bouillot réalise une œuvre d'envergure, en décorant trois pans de mur de la popote des officiers de la batterie sud sur le thème de la vie en Afrique
Source(s) :
Des Arcs-En-Ciel sous l'uniforme (78)
Séramour Michaël
Paraiges 2021