Dernière modification par jolasjm le 04/04/2021.
Hello again, Michal
Here are some thoughts with respect to your questions :
- je ne pense pas qu'il y a ait des spécificités propres aux Alpes qui ne se retrouveraient pas dans les nord-est. Les principes d'engerbement de munitions étaient définis de façon centralisée par le Génie, indépendamment des secteurs.
Ma compréhension de cet aspect était que les cartouches pour mitrailleuses Reibel ou FM 24/29 étaient stockées en caisses et mises en chargeur (camembert ou droit pour FM) à la demande avec l'appareil spécial qu'on connait. Pour rappel, les munitions pour la Reibel et le FM 24/29 sont les mêmes.
- Dans les ouvrages et casemates, les cartouches de 7,5mm sont stockées dans des boites métalliques de 300 *, faites de 4 paquets de 5 boites de 15 cartouches. Ces boites métalliques pouvaient être engerbées (empilées) sur une hauteur maximale de 20 unités. Le mode d'empilage est défini dans la notice relative à l'engerbement des munitions pour casemates du 13 Février 1933. Cette notice se base pour une casemate simple sur 40.000 cartouches par jumelage, 12.000 à 22.000 cartouches par FM 24/29, 300 cartouches de 37mm ou 47mm et 1000 grenades pour goulottes. Les caisses spéciales "forteresse" pour cartouches font 291mm x 181 mm x 96 mm et pèsent 11 kg remplies.
Pour voir des photos illustratives de ces caisses à 300, voir la page ci-dessous, écrite par E. Klamerek :
https://wikimaginot.eu/V70_glossaire_detail.php?id=1000477#dwn
- le principe de stockage par engerbement des caisses de cartouches est le même pour les FM que pour les mitrailleuses Reibel. La mise en chargeur (camembert ou FM) se faisait sur une table rabattante spécifique, placée à côté du stockage.
- les caisses étaient engerbées dans des râteliers ou des armoires permettant leur maintien stable et leur sécurisation (fermeture avec cadenas au besoin). Les armoires ou râteliers ont donc des dimensions de stockage compatibles avec la taille des caisses. L'empilage total pouvait monter jusqu'à 1,92 m, ce qui donne la hauteur utile de ces rangements. Un jumelage nécessitait en gros 7 piles de caisses (6 de 20 caisses et une de 14 caisses, ou 8 piles de 16-17 caisses). Le système le plus simple (râteliers) était fait de cornières en L verticales tenues en haut et en bas par une cadre lui-même en cornière. L'enlèvement des cornières verticales d'une pile permettait la libération et l'utilisation d'une pile complète. Ce sont ce type de râtelier qu'on voit sur les photos de Michal.
- concernant les cartouches de canon antichar, elles sont stockées individuellement sur des armoires à étagères avec encoche pour chaque cartouche. Le plan-type de ce genre d'armoire était simple : 19 rangées superposées de 8 cartouches en ratelier de 0,70m de large, 0,54m de profondeur et 1,9 m de haut.
Si l'ensemble de ces rateliers ou méthodes d'engerbement étaient relativement standardisées par le Génie central, la réalisation pratique des armoires et autres rateliers était achetée directement par les chefferies régionales auprés de fournisseurs locaux, ce qui explique des écarts entre ouvrages ou régions.
Chaque casemate d'infanterie d'ouvrage - surtout dans les Alpes où rien n'est standard ! - était étudiée individuellement du point de vue des solutions de stockage. Ces projets d'engerbement étaient ensuite approuvés par le commandement (voir ci-dessous un exemple d'étude pour Gordolon).
Il y avait à disposition un stockage de chargeurs pleins prêts à l'usage. Ce stockage pour les chargeurs de FM était le support métallique standard pour les cloches GFM, qui s'accrochait au rail de la cloche. Pour les chargeurs camembert, il y avait parfois des rateliers au mur permettant d'y enfiler les camemberts, ou simplement des étagères permettant de les poser. Je n'ai pas de trace de standardisation d'une telle disposition.
Il faut faire cependant attention à ce qu'on voit de nos jours, car il y a pu y avoir des déplacements de rateliers pour les stocker ici ou là dans des endroits sécurisés. Ce qu'on voit maintenant n'est peut-être pas la disposition historique de ces rateliers.
Amicalement
Jean-Michel
* la caisse standard en bois doublée de zinc pour 2000 cartouches de 7,5mm avait été formellement refusée par la CORF en juin 1932 (Note 535/ORF) car jugées trop encombrantes et malaisées à utiliser en chambre de tir... C'est suite à ce refus que la DPST avait travaillé au développement de la caisse métallique pour 300 cartouches.
Plan d'étude d'engerbement (Gordolon) - ratelier de stockage chargeur FM - ratelier de stockage de camemberts chargés