Dernière modification par jolasjm le 08/09/2021.
Bonjour Greg et Jules
@Greg :
- aérotherme versus aérorefroidisseur : ce sont deux choses différentes. L'aérorefroidisseur vise à refroidir l'eau de refroidissement des groupes électrogènes avec l'air froid extérieur, alors que l'aérotherme est un dispositif de réchauffage de l'air de ventilation de l'ouvrage avec cette même eau de refroidissement des groupes (ou une autre source de chaleur disponible). Les deux dispositifs ont le même résultat sur ce circuit d'eau des groupes, mais dans un cas les calories sont envoyées aux petits oiseaux (aérorefroidisseur) alors que dans l'autre elles servent au "confort" des occupants. Note que le terme "aérotherme" n'existait pas à l'époque pour autant que je sache - en tous cas je ne l'ai jamais vu dans les docs d'époque - : on parlait alors de batterie chauffante (qui pouvait être électrique ou hydraulique). Dans les Alpes, le réchauffage de l'air pulsé dans l'ouvrage était donc fait par l'eau des moteurs via une batterie chauffante, qui a été doublée ultérieurement dans la plupart des cas par une chaudière (charbon ou fuel selon), car quand l'usine ne tourne pas ou commence juste à tourner... point d'eau chaude !
Voir le chapitre Dico sur les batteries chauffantes. Pour complexifier la chose, il existe au moins un exemple que je connaisse où l'aéro-refroidisseur pouvait éventuellement être configuré pour renvoyer son air chaud dans le casernement et pas au petits oiseaux selon besoin, ce qui en faisait un engin mixte aérorefroidisseur/batterie chauffante !
Le cas du sud-est est en général spécifique et on a souvent autant de configurations de systèmes de ventilation et d'évacuation de fumées qu'il y a d'ouvrages ! Heureusement, il y a quelques règles communes :
* l'aérorefroidisseur y est presque systématiquement placé sous l'entrée en vertu du principe qu'il est plus simple de faire se promener un petit débit d'eau qu'un grand débit d'air (les aéros brassent une quantité d'air considérable et leur ventilo est un des postes importants de consommation).
* la cheminée de cuisine est presque systématiquement placée au plus proche de celle-ci et à la verticale, pour des questions de tirage naturel. Sinon, cela nécessite l'installation d'un ventilateur de tirage sur la cuisinière, ce qui est un cout et une consommation énergétique peu utile. Note que cette question de tirage naturel de la cuisinière a été source de nombreuses déconvenues, notamment si l'entrée d'air dans l'ouvrage était sous-dimensionnée. A Roche la Croix - par exemple - quand tous les ventilateurs de blocs fonctionnaient et tiraient dans la galerie principale, la cuisine se mettait en dépression et la cuisinière refoulait dans l'ouvrage... Cela a amené à des modifications ultérieures, dont la plus importante a été le projet de remplacement après guerre par une cuisinière électrique comme nombre d'autres ouvrages des Alpes (projet inachevé).
Hormis ces deux règles, après c'est du cas par cas, dont le facteur décisionnel est essentiellement financier. Si il est possible d'utiliser l'entrée pour économiser dans la taille de la cheminée...
Mais revenons à St Antoine :
- La configuration montrée par Jules pour l'EH du Galgenberg est précisément identique à celle du St Gobain. L'échappement des moteurs et d'une partie de l'air vicié se fait bien dans le conduit noyé dans le béton de façon étagée. Je rajouterai à ce fil une coupe du bloc de St Gobain. Là, cette configuration s'explique par le fait que l'usine est éloignée de la cuisine et donc rendait la "mutualisation" des conduits d'évacuation vers une cheminée pour le moins inutile. Même configuration à St Gobain, sauf que le bas de bloc cheminée dispose d'un Y inversé, une branche permettant le passage du tuyau de la cuisinière et l'autre (donnant vers la salle des filtres) récupère le tuyau de la chaudière au charbon qui était prévue dés le départ.
- Cette disposition n'est pas due au fait que les moteurs soient des AlsThom deux temps, puisque les AlsThom de St Antoine (et du Pas du Roc) sont des quatre temps conventionnels (type VI JmR 150, voir fiche créée récemment sur ces groupes).
- La cuisinière à charbon de l'ouvrage a bel et bien été remplacée après guerre par une électrique, ce qui rendait au passage le bloc cheminée inutile, hors question du fait qu'elle servait d'IS. J'arrive plus a trouver les photos, mais il me semble qu'elle a été d'ailleurs murée : au moment du changement de cuisinière ou plus récemment pour "sécuriser" l'ouvrage ? Je ne sais pas. A noter que l'ouvrage de Roche la Croix, qui subissait la même conversion charbon-électrique à la cuisine, a vu une partie de son bloc cheminée muré.
- les explications de Jules sur les effets aérauliques et les défauts de ce type de conduits communs ont probablement amené l'installation d'une "vraie" cheminée dans ce conduit béton, qui n'était pas prévue au départ, au moins pour l'évacuation des gaz d'échappement moteur. A noter que cela a été du travail de sagouin car le mur de bout de chambre de flanquement "sud" a été massacré pour pouvoir enlever la grille d'obturation et y installer le coude de la montée de cheminée metallique...
Amicalement
Jean-Michel