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Bloc cheminée

Lien-s partie Constructions :
SAINT ANTOINE (Ouvrage d'artillerie)


Fil ouvert par gregfuchs ( 738 ) - Posté le 31/08/2021

Bonjour,

J'aimerais savoir si le bloc cheminée servait effectivement à l'évacuation des fumées et de l'air vicié de l'usine.
Ou si comme à Saint Gobain les fumées de l'usine sont évacuées par le bloc EHM et le bloc cheminée servant uniquement à l'évacuation de l'air vicié de l'usine et des fumées de la cuisine.

Amicalement

Greg


Réponse de gregfuchs ( 738 ) - Posté le 02/09/2021

Bonjour,

Je relance. J'ai remarqué sur la photo n°5 une cheminée sur la droite de l'EHM (comme à St Gobain), le conduit d'évacuation des fumées de l'usine ? Bizarrement celui de St Antoine est coudé, je me demande pourquoi, quelqu'un l'aurais vu de plus près ?

Amicalement

Greg


Réponse de jolasjm ( 7016 ) - Posté le 02/09/2021
Dernière modification par jolasjm le 02/09/2021.
Salut Greg

J'ai les éléments de réponse à tes questions. Je regarderai cela à mon retour d'Ubaye.
De mémoire et sous réserve de vérification, l'échappement des moteurs - tout comme l'air vicié de l'usine et des latrines - se faisait par la cheminée de l'aérorefroidisseur de l'entrée dans un conduit béton dans l'orillon droit de l'entrée. Le tuyau que tu vois est sans doute "moderne" : à l'origine l'échappement devait se faire directement dans le conduit béton.
Comme après guerre la cuisine a été équipée d'une cuisinière electrique, il n'était plus nécessaire d'avoir l'évacuation des fumées de combustion de charbon. Dans ce contexte, il est probable que la cheminée a été condamnée.

Je vérifierai dés que possible.

Amicalement
Jean-Michel


Réponse de gregfuchs ( 738 ) - Posté le 03/09/2021

Salut Jean-Michel

Je n'avais pas pensé aux travaux d'après guerre, les conduits présent aux entrées mixtes sont donc modernes, ok.
Merci pour cette petite précision. D'une manière générale je cherche à comprendre ce qui justifie l'échappement de l'usine par l'entrée mixte alors qu'un bloc cheminée et présent à proximité de l'usine. L'aérotherme (dans le cas de St Antoine) à l'étage inférieur de l'entrée mixte ? L'air était bien réchauffé par les gaz de l'usine ?
D'ailleurs tu parles d'aérorefroidisseur et non d'aérotherme. Heu...c'est une remarque d'ordre générale ou concernant uniquement ces deux ouvrages ?

Amicalement

Greg


Réponse de mathieju ( 262 ) - Posté le 04/09/2021

Bonjour Greg,
En attendant les précisions de Jean-Michel, voici quelques informations relatives à l’ouvrage du Galgenberg qu’il peut être intéressant de mettre en parallèle avec la situation de Saint Antoine. Le Galgenberg possédait initialement (comme Saint Antoine) des moteurs Alsthom 2 temps qui nécessitaient un aérorefroidisseur installé à l’étage inférieur de l’EH, mais mis hors service par la suite en raison d’un remplacement des moteurs par des SGCM. Au Galgenberg, il n’y avait pas de récupération de chaleur à ce niveau, mais le chauffage était assuré en pied de bloc par un échangeur alimenté par une chaudière électrique.
La cheminée de l’EH (photos jointes) possède trois arrivées grillagées, qui sont de haut en bas :
- l’échappement des moteurs,
- l’air vicié (caserne, cuisine, galeries, etc..) avec conduits regroupés en pied de bloc,
- l’évacuation de l’aéro-refroidisseur.
La cheminée est ouverte en partie basse dans le fossé pour créer un tirage naturel (photo).
Cette disposition était sans doute conçue pour un service « normal » de l’ouvrage, mais donne lieu à quelques problèmes en dehors d’une occupation permanente et de fonctionnement de la ventilation, comme nous l’avons constaté au Galgenberg.
En premier lieu, la cheminée n’est plus asséchée par la ventilation et les gaz chauds, et l’eau de pluie qui ruisselle librement sur les parois pénètre (en faible quantité) dans les conduits. Nous avons dû mettre un chapeau en toiture. Ensuite, par temps chaud, surtout très chaud, les gaz d’échappement peu propulsés stagnent sur le bloc et dans le fossé. Par effet aéraulique dans ces conditions (circulation naturelle inversée dans l’ouvrage du haut vers le bas) la moindre ouverture de cloche, de créneaux ou de porte de l’EH, aspire les gaz vers l’intérieur.
Il n’est donc pas étonnant qu’il y ait eu après-guerre des modifications des cheminées et surtout des échappements en fonction des observations : EH du Hackenberg, par exemple, et bien d’autres.
Amicalement.
Jules




Réponse de jolasjm ( 7016 ) - Posté le 08/09/2021
Dernière modification par jolasjm le 08/09/2021.
Bonjour Greg et Jules

@Greg :
- aérotherme versus aérorefroidisseur : ce sont deux choses différentes. L'aérorefroidisseur vise à refroidir l'eau de refroidissement des groupes électrogènes avec l'air froid extérieur, alors que l'aérotherme est un dispositif de réchauffage de l'air de ventilation de l'ouvrage avec cette même eau de refroidissement des groupes (ou une autre source de chaleur disponible). Les deux dispositifs ont le même résultat sur ce circuit d'eau des groupes, mais dans un cas les calories sont envoyées aux petits oiseaux (aérorefroidisseur) alors que dans l'autre elles servent au "confort" des occupants. Note que le terme "aérotherme" n'existait pas à l'époque pour autant que je sache - en tous cas je ne l'ai jamais vu dans les docs d'époque - : on parlait alors de batterie chauffante (qui pouvait être électrique ou hydraulique). Dans les Alpes, le réchauffage de l'air pulsé dans l'ouvrage était donc fait par l'eau des moteurs via une batterie chauffante, qui a été doublée ultérieurement dans la plupart des cas par une chaudière (charbon ou fuel selon), car quand l'usine ne tourne pas ou commence juste à tourner... point d'eau chaude !
Voir le chapitre Dico sur les batteries chauffantes. Pour complexifier la chose, il existe au moins un exemple que je connaisse où l'aéro-refroidisseur pouvait éventuellement être configuré pour renvoyer son air chaud dans le casernement et pas au petits oiseaux selon besoin, ce qui en faisait un engin mixte aérorefroidisseur/batterie chauffante !

Le cas du sud-est est en général spécifique et on a souvent autant de configurations de systèmes de ventilation et d'évacuation de fumées qu'il y a d'ouvrages ! Heureusement, il y a quelques règles communes :

* l'aérorefroidisseur y est presque systématiquement placé sous l'entrée en vertu du principe qu'il est plus simple de faire se promener un petit débit d'eau qu'un grand débit d'air (les aéros brassent une quantité d'air considérable et leur ventilo est un des postes importants de consommation).
* la cheminée de cuisine est presque systématiquement placée au plus proche de celle-ci et à la verticale, pour des questions de tirage naturel. Sinon, cela nécessite l'installation d'un ventilateur de tirage sur la cuisinière, ce qui est un cout et une consommation énergétique peu utile. Note que cette question de tirage naturel de la cuisinière a été source de nombreuses déconvenues, notamment si l'entrée d'air dans l'ouvrage était sous-dimensionnée. A Roche la Croix - par exemple - quand tous les ventilateurs de blocs fonctionnaient et tiraient dans la galerie principale, la cuisine se mettait en dépression et la cuisinière refoulait dans l'ouvrage... Cela a amené à des modifications ultérieures, dont la plus importante a été le projet de remplacement après guerre par une cuisinière électrique comme nombre d'autres ouvrages des Alpes (projet inachevé).

Hormis ces deux règles, après c'est du cas par cas, dont le facteur décisionnel est essentiellement financier. Si il est possible d'utiliser l'entrée pour économiser dans la taille de la cheminée...

Mais revenons à St Antoine :
- La configuration montrée par Jules pour l'EH du Galgenberg est précisément identique à celle du St Gobain. L'échappement des moteurs et d'une partie de l'air vicié se fait bien dans le conduit noyé dans le béton de façon étagée. Je rajouterai à ce fil une coupe du bloc de St Gobain. Là, cette configuration s'explique par le fait que l'usine est éloignée de la cuisine et donc rendait la "mutualisation" des conduits d'évacuation vers une cheminée pour le moins inutile. Même configuration à St Gobain, sauf que le bas de bloc cheminée dispose d'un Y inversé, une branche permettant le passage du tuyau de la cuisinière et l'autre (donnant vers la salle des filtres) récupère le tuyau de la chaudière au charbon qui était prévue dés le départ.
- Cette disposition n'est pas due au fait que les moteurs soient des AlsThom deux temps, puisque les AlsThom de St Antoine (et du Pas du Roc) sont des quatre temps conventionnels (type VI JmR 150, voir fiche créée récemment sur ces groupes).
- La cuisinière à charbon de l'ouvrage a bel et bien été remplacée après guerre par une électrique, ce qui rendait au passage le bloc cheminée inutile, hors question du fait qu'elle servait d'IS. J'arrive plus a trouver les photos, mais il me semble qu'elle a été d'ailleurs murée : au moment du changement de cuisinière ou plus récemment pour "sécuriser" l'ouvrage ? Je ne sais pas. A noter que l'ouvrage de Roche la Croix, qui subissait la même conversion charbon-électrique à la cuisine, a vu une partie de son bloc cheminée muré.
- les explications de Jules sur les effets aérauliques et les défauts de ce type de conduits communs ont probablement amené l'installation d'une "vraie" cheminée dans ce conduit béton, qui n'était pas prévue au départ, au moins pour l'évacuation des gaz d'échappement moteur. A noter que cela a été du travail de sagouin car le mur de bout de chambre de flanquement "sud" a été massacré pour pouvoir enlever la grille d'obturation et y installer le coude de la montée de cheminée metallique...

Amicalement
Jean-Michel




Réponse de gregfuchs ( 738 ) - Posté le 08/09/2021
Dernière modification par gregfuchs le 08/09/2021.
Bonjour Jules et Jean-Michel

Un grand merci pour vos réponses. Donc la configuration du bloc cheminée et la même qu'à St Gobain, à savoir évacuation d'une partie de l'air vicié de l'usine et des fumées de la cuisine, chaudière charbon comprise. L'ouvrage est équipée d'un aérorefroidisseur et d'une batterie de chauffe ? C'est bien l'aérorefroidisseur qui est présent à l'étage inférieur du bloc EHM ? Et où diable se situe cette batterie de chauffe ?
En parlant de batterie de chauffe j'en profite pour poser une question : à St Gobain la petite chaudière charbon (compagnie française des radiateurs) présente à coté de la cuisine sert uniquement à alimenter en eau chaude la batterie de chauffe ? Est ce qu'elle fournit aussi l'eau chaude pour la cuisine ou des sanitaires ? Quelle sont les principaux consommateurs d'eau chaude dans cet ouvrage ? Je parle de St Gobain car je me souviens avoir posté une photo de la chaudière.

Amicalement

Greg


Réponse de jolasjm ( 7016 ) - Posté le 08/09/2021
Dernière modification par jolasjm le 08/09/2021.
Salut Greg

Il y a les mêmes choses des deux côtés en effet.
L'aérorefroidisseur est souvent dans le sous-sol de l'entrée dans le sud-est.
La batterie chauffante est directement sur le circuit de ventilation avec connexion "eau chaude" au circuit des groupes et/ou à la chaudière d'appoint. Celle-ci se situe, à St Antoine comme St Gobain, dans la salle des filtres. Cette chaudière à St Gobain est d'ailleurs juste au dessous de l'échangeur (batterie) de chauffe, donc déperdition minimale.

Ci-dessous, photo perso de la batterie de chauffe et la chaudière de St Gobain. A côté, la même batterie de chauffe au Lavoir : double échangeur, l'un sur la chaudière d'appoint classique, installée dans la cuisine, et l'autre sur l'eau chaude des groupes car au Lavoir - cas particulier - ... il n'y a pas d'aérorefroidisseur par souci d'économie.

Bref... Comme je te le disais + haut, il y a beaucoup de cas particuliers et d'exceptions au règles de base. Cela serait plus facile à traiter par une bonne discussion et avec quelques bières pour vaincre le mal de tête :-)

Amicalement
Jean-Michel





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