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A propos du monument du Pont Saint-Louis



Fil ouvert par laurentnice ( 40 ) - Posté le 21/12/2022

« On eut l’idée de réunir au Pont Saint-Louis les dépouilles des tués dispersées dans plusieurs cimetières civils de la zone. Cette initiative pieuse fut soutenue par le comité national d’hommage aux morts au champ d’honneur si bien que, à proximité du fortin désarmé, furent élevés une croix en granit et quatre sarcophages [14] en pierre devant accueillir deux tués de chaque nation. Du côté italien furent choisis les médailles d’or Ingrao  et Lalli qui avaient sacrifié leur vie sur ce secteur du front, du côté français on ne disposait pas des noms. Cette initiative aurait dû témoigner à ceux qui seraient passés par l’unique route unissant l’Italie à la France, la fraternité retrouvée entre les peuples latins.

http://www.sahm06.com/spip.php?article116#outil_sommaire


Réponse de Azogue ( 43 ) - Posté le 30/10/2023
Dernière modification par Azogue le 30/10/2023.
Dans son article publié en mars 2009 dans le magazine n° 129 de "Ou Païs Mentounasc" de la Sté d'Art et d'Histoire du Mentonnais, puis surtout dans son livre "L'occupation italienne du Sud-Est de la France" publié aux Presses Universitaires de Rennes en 2010, le professeur Jean-Louis Panicacci a précisé ce qui s'est réellement passé après cette annonce lyrique du commissaire civil de Menton Giuseppe Frediani nommé par Mussolini, que notre ami laurentnice a justement citée ci-dessus.

Le préfet Frediani (personnage complexe) mentait : le texte du projet conservé à l'Institut d'Histoire de la Résistance et de l'Epoque Contemporaine de Pavie (IPSREC), que J.L. Panicacci a épluché, prévoyait 3 sarcophages seulement, pour les 3 officiers italiens médaille d'or, Ingrao, Mascia et Lalli (Pavie est la ville où Frediani a été Secrétaire Général fédéral du PNF). Finalement, personne ne fut enterré là.

Seule la base du monument était édifiée lorsqu'en décembre 1942 Frediani a été arrêté par la police militaire italienne pour détournement de fonds puis interné dans un camp dans les Abruzzes jusqu'à l'arrivée des Américains. Ces fondations (sur les deux restanques situées à droite du blockhaus, cf photo perso ci-joint)) ont été détruites en mai-juin 1945 par les mentonnais à coups de pioche après la libération de Vintimille.

Frediani a publié ses mémoires (édulcorés) en 1990 aux éditions Bonacci à Rome.





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