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METRICH - A17 (Ouvrage d'artillerie)


Fil ouvert par La Guerre En Lorrain ( 65 ) - Posté le 23/08/2023

Bonjour à tous,

Grâce à un ami ayant pu aller fouiller au SHD et à quelques recherches, il conviendrait d'effectuer quelques changements sur la page du Metrich. Je vous transmets d’abord ce qui concerne l’équipage.

Louis TOUSSAINT fut commandant de l'ouvrage jusqu'au 5 juin 1940, date à laquelle il fut nommé chef de corps du 169 RIF par décision du général Condé, commandant de la 3e Armée. Albert Charles Antoine Adrien LAUGA lui succéda, jusqu’à la reddition.

Le commandant de l’AO s’appelle ROUQUET Etienne et non Eugène.

L’officier de renseignements (SRO) était le lieutenant Jean HEMMER. Il cumula à partir du 15 juin les fonctions d’officier SRO et officier adjoint (OA).

Le sous-lieutenant Hubert GIRARD arriva à Metrich fin avril 1940. Il fut successivement officier observateur à 022 (B7), puis commandant par intérim du B15 et enfin commandant du B5 jusqu’à la reddition.

Le commandant du B8 s’appelle Henri LAURENT.

A cela s’ajoute d’autres officiers dont l’affectation m’est inconnue et que j’espère trouver par la suite. Pour l’artillerie : Lieutenant CHAIGNEAU, Lieutenant COUTURE, Lieutenant CANESSON, Aspirant DELANOE, Aspirant COUARD. Pour l’infanterie : Lieutenant DUPONT, Lieutenant LORENTZ ou LAURENZ, Sous-lieutenant BECARD, Aspirant BURIAT. Pour le génie : Lieutenant BENJAMIN, Aspirant RAUX. Arme inconnue : Lieutenant JACOB, (Chef de section) ALLAIN.

On peut également ajouter les sous-officiers suivants : Adjudant-chef BRUMM (2ème génie, électromécanicien sur moteur 1), Maréchal des logis DOGNETON, Sergent JULIEN Jacob, Sergent BOLLOTTE (18ème sapeur télégraphiste, équipe d’entretien après armistice, a réalisé de nombreuses photos), Sergent DEHAULON Pierre (réalisateur de l’insigne et de nombreuses peintures), Sergent PIEPLU Robert (vaguemestre et prêtre de l’ouvrage, gérant du mess des sous-officiers), Sergent DAOUST Raymond, (167 RIF, artiste-peintre et musicien ayant réalisé des décors dans les casernements (notamment au mess des sous-officiers), composé la musique régimentaire du 168e R.I.F. –, fut autorisé puis encouragé par le commandant Toussaint à exécuter des paysages lorrains en trompe l’œil, surmontés des insignes de l’ouvrage et du 168e R.I.F. au chiffre du 167e, pour bien rappeler la mission de défense du territoire allouée au régiment).

Et voici les soldats que l’on pourrait ajouter : Caporal QUIEVREUX René (203ème bataillon du génie, sapeur-télégraphiste), Sapeur RAUDE Maurice (2ème génie, mécanicien diesel), Soldat TACOBLE, Soldat GUEDON.


Réponse de La Guerre En Lorrain ( 65 ) - Posté le 23/08/2023

Concernant l'activité de l'ouvrage, voilà une liste des actions que j'ai pu créer avec les informations que j'ai pu trouver dans les rapports de lieutenants du Metrich et du commandant Roy du Billig.

17 mai (9h40) : Les canons de 75 du bloc 1 interviennent pour repousser une infiltration ennemie devant l’ouvrage de l’Oberheid.
21 mai (22h00) : Le bloc 1 intervient pour repousser une infiltration sur l’Oberheid et la casemate du Sonnenberg. L’action de feu fut brutale et efficace.
29 mai : L’ennemi prend contact avec la ligne principale de résistance, à l’aube, à la suite de l’évacuation des brisants du Hardt et du Kleinsherott par le bataillon du 125ème R.I.
14 juin (5h55 et 6h05) : Tirs d’arrêts 21 et 22 à la demande de l’ouvrage du Billig sur une infiltration ennemie de 80 hommes sur le blockhaus Cb2bis.
15 juin (22h00) : Evacuation de 40% de l’équipage. L’effectif du détachement quittant l’ouvrage est le suivant :
11 Officiers (Artillerie 5 – Infanterie 3 – Génie 3)
35 Sous-officiers (de toutes armes)
35 Caporaux ou Brigadiers
198 soldats (fantassins, artilleurs – sapeurs).
Le détachement est doté, par les soins du Commandant de l’ouvrage de 17 F.M. avec 30 chargeurs garnis par arme. Les hommes emportent 6 jours de vivres, prélevés sur les approvisionnements de l’ouvrage.
15 juin (24h00) : Tous les ponts et ouvrages d’arts sur les arrières sont détruits. L’ouvrage est privé de toutes communications avec l’arrière.
16 juin : Le Colonel commandant le S.F.T. apprend la percée allemande sur l’axe : St-Avold – Metz. A partir de ce moment-là, le Commandant de l’ouvrage se considérant comme définitivement encerclé donne à tous, ordres et instructions de détail. Le Commandant du Génie reçoit l’ordre de réduire la consommation en eau, gas-oil, éclairage de l’ouvrage. Le major d’ouvrage reçoit l’ordre de réduire légèrement les rations journalières de vivres, dans le but de prolonger au maximum la vie de l’ouvrage. Les défenses extérieures de l’ouvrage sont renforcées et complétées par la pose de mines antichars. Pour tout l’équipage de jour comme de nuit, branlebas de combat.
16 juin (4h40) : Tirs d’arrêts 21 et 22 à la demande de l’ouvrage du Billig sur une attaque ennemie d’une centaine d’hommes sur le blockhaus Cb2bis et le bloc 3 de A18. Les tirs se révèlent très meurtriers et seule une douzaine de fantassins en réchappent.
Nuit du 16 au 17 juin : Quelques patrouilles ennemies sont signalées aux environs de l’ouvrage et sont repoussées par des tirs de F.M. des blocs 5 et 15.
Les tirs d’autoprotection (signalisation par fusées) déjà organisées dans la nuit du 14 au 15 sont mis à l’essai. Ils donnent entière satisfaction et peuvent, à tout moment, se substituer à une défaillance du réseau des transmissions.
Le Colonel O’Sullivan quitte le fort d’Illange vers 18 heures et vient établir son P.C. à l’ouvrage de Metrich.
17 juin : Les différents abris, évacués dans la nuit du 13 au 14 par les troupes d’intervalles, sont sabordés par les soins du Commandant du Génie exécutant les ordres donnés par le Commandant de l’ouvrage.
Au cours de la nuit, même activité des patrouilles. Les hommes de l’équipage non de service aux pièces, poursuivent sans arrêt le renforcement de la défense.
17 juin (matin) : Tirs d’arrêts 21 et 22 à la demande de l’ouvrage du Billig sur une infiltration ennemie vers le bois du Billig et le blockhaus Cb2bis.
18 juin (16h00) : Des cyclistes allemands venus d’Elzange et arrivés au pont de la Canner (sud de Koenigsmacker sont signalés par les postes d’observation. Ils sont pris à partie par l’infanterie de l’ouvrage et l’artillerie ainsi que les F.M. des casemates de Metrich. L’équipage observe – avec joie – l’efficacité des tirs.
Nuit du 18 au 19 juin : Activité des patrouilles ennemies qui sont facilement repoussées ou décimées, partout où elles tentent une infiltration.
19 juin : Des cyclistes allemands viennent de Basse-Ham. Ils sont arrêtés par les feux de l’ouvrage au bout de la Canner.
Nuit du 19 au 20 juin : Des patrouilles ennemies poursuivent leur reconnaissance dans les barbelés de l’ouvrage mais ne sont pas bien mordantes. Leur but semble d’être de vérifier que l’ouvrage est toujours occupé.
20 juin : Les travaux de défense des dessus continuent. L’ouvrage est bombardé par l’artillerie ennemie (Il semble que ce soit du fort de Guentrange). Au petit matin, des tirs de protection réciproque artillerie et infanterie sont exécutés au profit du Billig, où les allemands approchent des blocs et tentent de construire une base départ sur la corne Est du bois du Billig : le bloc 8 envoie 160 coups de 75 et le bloc 11 envoie 120 coups de 135.
21 juin (8h00) : Le Commandant de A18 demande à A17 l’exécution de quelques tirs d’arrêt, prévus par le nouveau plan de feux. Ces tirs ont pour but de protéger la relève du personnel de certains abris. L’ouvrage envoie 80 coups fusants. Cette relève s’effectue du reste sans incidents.
22 juin (13h30) : Le Directeur de Tir (D.T.) de l’ouvrage du Billig demande à A17 un tir de 20 coups fusants au sud du bois B49 sur un rassemblement ennemi. Colonnes disséminées et pertes ennemies.
23 juin (7h10) : Des tirs d’arrêt d’artillerie sont exécutés à la demande du commandant de l’A18 pour protéger la relève des abris voisins. Le bloc 8 envoie 80 coups fusants de 75. La relève s’effectue sans incidents.
24 juin : Il semble que le commandement local cherche à obtenir un succès avant l’heure de la cessation des hostilités. Jusqu’à 0h35, des tirs de protection réciproque sont exécutés sur le Billig et le Hackenberg. Aucun élément ennemi ne peut se glorifier du moindre petit succès.
25 juin : Un officier allemand se présente avec un drapeau blanc et demande la reddition de l’ouvrage. Réponse négative
25 juin (15h30) : L’Oberleutnant Paul HEMMERSCHMIDT, Adjudant au IR. 278 se présente à l’entrée des munitions en compagnie du Sonderführer SCHULENBURG. Ils sont rejoints par le colonel O’Sullivan accompagné du lieutenant Emile SIMONOD. Les 4 officiers vont se rendre au château de Landonvillers pour négocier la reddition des ouvrages du secteur, avec le général VON GREIFF.
2 juillet : Le commandant de l’ouvrage A17 reçoit l’ordre de préparer la reddition de son ouvrage pour le 4 juillet matin. L’ouvrage doit être livré intact aux autorités allemandes.
3 juillet (9h00) : Réunion des commandants d’ouvrage au P.C. du colonel O’Sullivan avec les autorités allemandes pour recevoir les ordres de reddition prévue le lendemain. Le général commandant le 45 C A Allemand délègue un major auprès d’un capitaine spécialiste de la ligne Siegfried pour procéder à cette réunion.
4 juillet : Reddition de l’ouvrage. Départ de l’équipage vers son destin. Les honneurs de la guerre lui sont accordés. Les officiers sont autorisés à conserver leurs armes, jumelles, boussoles et bagages. L’équipage en grande tenue de campagne, après une ultime cérémonie militaire quitte ce coin de terre de Lorraine et défile devant son chef, la tête haute. Il a bien mérité de la Patrie.


Réponse de Pascal ( 5776 ) - Posté le 28/08/2023

Bonjour Louis

Merci pour ces informations et le temps passé à les compiler. Elles ont été rajoutées sur la page de l'ouvrage.
N’hésitez pas si vous avez d'autres éléments, wikimaginot s'est construit grâce aux collaborations de tous.

Bien cordialement, Pascal



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