Il se présente sous la forme d'une grille en acier de 2,5 m de haut sur 3 m de large et une profondeur de 3,28 m.
Le poids total est de 1 400 Kg et les éléments sont destinés a être assemblés par des goupilles et par 4 câbles d'acier non tendus.
Les éléments terminaux et certains des éléments intermédiaires dans le cadre des barrages de grande largeur étaient fixés à des plots de retenue ancrés dans le sol.
L'ensemble constitué de plusieurs obstacles assemblée entre eux présentant une certaine élasticité permettait d'absorber l'énergie cinétique d'un blindé à pleine vitesse sans rompre pour autant. Les essais faits de 1933 à 1936 montrent que l'obstacle permettait de stopper deux blindés de 14 tonnes percutant l'obstacle en roulant côte à côte à 18 Km/h ou un blindé de 24 tonnes, sous réserve pour ce dernier que des troncs soient disposés en avant de l'obstacle de manière à ralentir sa vitesse.
L'un des avantages majeurs de l'obstacle Cointet est sa simplicité et sa facilité de production. Il n'est composé que de profilés métalliques usuels et ne nécessite pas de pièce compliquée à usiner dans le cadre de. sa fabrication.
Utilisés selon la doctrine française, càd par groupe de quelques éléments, les obstacles Cointet ont rendu l'office qui était attendu d'eux. Leur mise en oeuvre est donnée par la Notice technique sur l'obstacle anti-chars du général Cointet .
A l'instar de toutes les barrières antichar, ils n'étaient pas en mesure d'opposer une résistance durable aux blindés, leur mission étant de les empêcher de forcer le passage en les ralentissant ou en les arrêtant temporairement, le temps que la pièce antichar flanquant l'obstacle puisse entrer en action.
La mise en place de ces éléments étant simple, ils pouvaient être stockés jusqu'au dernier moment. Jusqu'à 3 000 mètres linéaires de barrage pouvait être stockés sur une surface de 100 mètres par 100 mètres.
Les essais de cet équipement développé par Le Gal Cointet ont été financés par l'état français. Le principe de l'élément Cointet a été déposé pour la France et l'étranger et un droit d'utilisation sous licence concédé à la Belgique.
Le général Cointet avait aussi proposé en 1936 à la Tchécoslovaquie par le biais de la Mission militaire française auprès de la République Tchécoslovaque une licence permettant l'utilisation de ses éléments par l'armée tchécoslovaque.
Cette proposition est restée sans suite (voir document sur ces échanges dans la partie Documents).
Une note du général Cointet datée de 1936 fait état d'un cout de production de 600 à 650 Francs par mètre en cas de production en grande série.
L'armée française a fait usage de ces éléments en 1940, groupés par deux ou trois pour barrer des passages routiers.
Elle a toutefois été largement distancée en quantité par l'armée belge qui en a utilisé quelques milliers d'éléments pour créer la KW-Line en les assemblant sur plusieurs centaines de mètres de longueur.
Ces éléments ont aussi été utilisés par l'armée belge sous la dénomination Eléments C. Ceux ci différaient légèrement de la version française par l'ajout de barreaux supplémentaires évitant le passage de l'infanterie au travers des barrières constituées. La doctrine belge différait de la doctrine française en privilégiant leur usage pour créer des barrages sur de grandes longueurs.
Archives Tchèques - VHA, fond ŘOP 1936, sig. 43-3/5-2
Divers web
Pascal LAMBERT pour wikimaginot.eu
Elément de barrière Cointet - (COINTET)
11 messages, le dernier est de Pascal le 02/11/2020