Le périscope est composé, de bas en haut, des éléments suivants :
Cette embase permet de fixer par boulonnage le périscope sur la colonne support de la cloche observatoire à Vision Périscopique. Elle est dotée de trois vis de calage permettant d’ajuster avec précision la verticalité du périscope, la verticalité se vérifie grâce à deux niveaux à bulles solidaires du goniomètre.
Dont le rôle est de permettre la rotation du périscope sur lui même, et la lecture de la valeur du pointage initial grace à un microscope où apparait les indications d'un secteur divisé gravé.
Le périscope type B est composé de deux systèmes optiques distincts de grossissements différents.
Le premier de fort grossissement nommé jumelle est un système binoculaire permettant l'observation détaillée, le second de faible grossissement nommé viseur permet le pointage grossier et le repérage.
Le bloc optique est surmonté d’un carter étanche comprenant aussi le sitomètre (voir ci-après). Ce carter étanche contient six sachets de produit asséchant (Silicagel) reparti dans quatre tubes perforés.
La partie haute du périscope est protégée par une coiffe blindée réalisée en acier spécial de 15 mm d’épaisseur. Cette coiffe blindée comporte en partie supérieure deux ouverture correspondants aux deux systèmes optiques protégées par des grilles de protection amovibles derrières lesquelles se trouvent des verres de protection interchangeables.
Cette coiffe blindée comporte à son sommet un anneau permettant la manutention du périscope.
Le système d’éclipse (montée - descente ) du périscope et du plancher mobile de la cloche est partie intégrante de la colonne support de la cloche sur laquelle le périscope est fixé.
Le planche mobile étant surbaissé pour permettre la mise en place et le retrait du périscope, le système agit dans un premier temps sur le périscope seul qu’il élève de 65 cm pour amener l’amener à bonne hauteur pour les observateurs, périscope en position éclipsée.
Il entraine ensuite le plancher mobile en même temps que le périscope et élève l’ensemble d’au maximum de 50 cm supplémentaire, faisant émerger la coiffe blindée du périscope hors de la cloche tout en maintenant la bonne hauteur de travail pour les observateurs.
L’émergence du périscope devant être limitée à ce qui est strictement nécessaire pour que le champ d’observation soit dégagé, une marque à la peinture est faite à l’intérieur du cuvelage indiquant la hauteur de sortie maximale pour le périscope. Cette opération devant être faite pour chaque type de périscope, plusieurs marques existent dans chaque cloche, correspondant chacune à un type de périscope.
Un levier permet le blocage de l’ensemble périscope - plancher mobile une fois le périscope amené à sa position d’observation.
Le réglage initial en direction se fait grâce au goniomètre. Il peut être fait soit rapidement grâce à une poignée, soit avec précision par l’intermédiaire d’une couronne dentée et d’une vis tangente débrayable actionnée par le volant de pointage en direction.
La valeur en direction est lisible grâce à un microscope placé devant l'observateur permettant de lire les valeurs portées sur le cercle gradué du goniomètre.
Le pointage en site est réglable à partir d’un volant de pointage situé en partie supérieure du bloc optique. Il peut varier de -165 à + 110 décigrades, le zéro correspondant à l’horizontale. Ce dispositif est commun aux deux optiques.
Le sitométre permet à l'observateur de lire directement la valeur en site vers laquelle le périscope est pointé. Il est constitué d'une fenêtre placée en face de l'observateur et dotée d'un repère vertical dans laquelle apparait une échelle circulaire correspondant à l'inclinaison des miroirs de tête des deux systèmes optiques.
Il est gradué en décigrades et affiche les valeurs positive en noir et les valeurs négatives en rouge. Les indications sont éclairées par une lampe.
Les indicateurs de pointage du périscope sont munis de dispositifs d’éclairage spécifiques permettant leur utilisation lorsque l’éclairage de la cloche est réduit ou éteint.
Ces dispositifs sont chacun équipés d'une lampe de 1,35 W fonctionnant sous 4,5 V. La tension d’alimentation du système d’éclairage est fournie par une alimentation placée en bas de la cloche. Cette alimentation est constituée par un chargeur et une batterie de 3 éléments d’accumulateur prenant le relève en cas de coupure de l’alimentation électrique.
Il convenait que les observateurs soient attentifs lors de la rotation du périscope pour éviter que le cordon ne s’enroule autour de ce dernier et ne s’endommage pas.
Les fenêtres du sitomètre et les microscopes du goniomètres sont éclairés chacun par une lampe, l’ensemble étant commandé par un seul interrupteur.
Le micromètre de la lunette et le réticule du viseur disposent chacun de leur propre ensemble interrupteur - rhéostat permettant d’en faire varier l’intensité.
Dimensions du périscope 1,72 x 0,50 x 040 m
Hauteur périscopique : 1,33 m
Poids du périscope : 257 Kg
Poids du capot de protection : 59 Kg
Poids de la caisse étanche : 132 Kg
Dimensions de la caisse étanche: 1,89 x 0,58 x 0,58 m
Poids des accessoires : 52,5 Kg
Poids du périscope avec capot de protection : 316 Kg
Poids de l'ensemble en caisse avec accessoires: 500,5 Kg
Dispositif d’éclairage : 4 lampes de 1,35 W sous 4,5 V
Jumelle
Oculaires à mise au point séparée, réglage d'écartement des oculaires , micromètre dans l'oculaire droit gradué en décigrades.
Grossissement : 12x
Champ : 4,2 gr
Anneau oculaire : 4 mm
Distance d’anneau : 20mm
Amplitude du pointage en direction: 400 gr
Amplitude du pointage en hauteur: -16,5 à +11 gr
Précision des pointages : +- 2/100 Gr
Viseur
Oculaire à mise au point réglable, micromètre réticule constitué d'une croix droite
Grossissement : 1,25 X
Champ : 35 Gr (
Anneau oculaire : 5,8 mm
Distance d’anneau : 45 mm
Amplitude du pointage : -16,5 à +11 gr
Lorsqu’il n’est pas utilisé, le périscope est stocké dans une caisse de transport en bois lorsqu'il est en dépot ou dans une caisse de transport étanche sur roulette si il est dans la fortification. Il est doté d’un capot de protection destiné à permettre de hisser le périscope sans endommager ses organes de commande et oculaires.
Afin de pouvoir indiquer des valeurs exactes en site, le périscope doit être calé afin que sa rotation se fasse dans un plan strictement horizontal.
Une fois boulonné sur la colonne support de la cloche et mis en position d’observation, le réglage de sa verticalité se fait en jouant sur les trois vis calantes reliant son embase à sa plaque de base.
L’alignement est controlé grâce aux deux niveaux à bulle placés sur le goniomètre de l’appareil.
Afin que les valeurs en direction indiquées par le goniomètre correspondent à celles utilisées lors de l’établissement du canevas de tir, il convient de procéder une fois le périscope en place au calage du cercle divisé portant les valeurs lues grâce aux deux microscopes du goniomètre.
Pour cela, l’observateur chargé du réglage pointe un élément dont le gisement est parfaitement connu. Une fois ce point centré dans le réticule de la lunette de direction, le cercle divisé est amené manuellement à la valeur de la direction du point visé, puis bloqué.
Les valeurs indiquées par le goniomètre correspondent dès lors à celles du terrain.
Le périscope type C est fourni avec les boites d’accessoires et de rechanges suivantes :
Cette boite contient les trois boulons prévus pour la fixation de l’embase du périscope sur la colonne support de la cloche ainsi que la clef de serrage correspondante.
Elle comprend aussi des grilles de rechanges pour la coiffe blindée.
La boite contient:
trois tournevis,
une clef à tube pour la manœuvre du rattrapage de jeu des vis calantes,
une grande broche pour la manœuvre des écrous de fermeture du capot
une clef plate pour la manœuvre des vis calantes,
une pince plate,
une burette à huile,
une clef à carré pour l'ouverture de l'orifice d'assèchement.
deux petites broches pour la manœuvre des écrous de réglage des miroirs,
une clef spéciale pour la mise en place des sachets de silicagel de rechange,
une clef à carré pour le réglage du niveau,
deux clefs tubulaires pour le démontage des glaces d'entrée,
un blaireau,
une boite contenant le cordon d'éclairage,
trois grillages de protection (2 pour la jumelle, un pour le viseur),
deux ajutages d'assèchement.
des lingettes
une notice sur l'entretien du périscope.
un jeu de miroirs avec supports et vis
trois glaces d’entrée (deux pour la jumelle, une pour le viseur)
un cordon souple d’éclairage
dix ampoules de rechange
six sachets Silicagel
quatre verres de protection des oculaires
notice sur le mise en place des pièces de rechange
Chaque observatoire est par ailleurs doté des ingrédients nécessaires (Huiles, graisse, alcool, chiffons, savon...).
Les périscopes type C sont de fabrication HUET et SOM Paris.
Un système d’asséchement du périscope par circulation d’air était prévu dans les cloches VP, on peut encore y voir la tubulure correspondant à l’amenée d’air.
Les premiers périscopes fabriqués ont été dotés des raccords correspondants mais ce système n’a jamais été utilisé, les générateurs d'air sec n'ayant pas été mis en place.
Sur la base d'une offre de la société Huet au ministère de la guerre de Tchécoslovaquie faite en 1936, le prix d'un périscope s'élevait à 70 000 francs, soit 59 693 euros valeur 2023
Le périscope type B a été livré en 36 exemplaires, dont 8 de rechange.
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n°22 - Observatoire de la Ferme Thierry
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Pascal LAMBERT
Wikimaginot
Instruction sur la description, l’emploi et l’entretien des périscopes type B et C pour observatoires cuirassés à vision périscopique - Avril 1938