Le 172ème régiment d’infanterie fut créé en 1794. Il est un héritier direct du 2ème bataillon du régiment de Hesse-Darmstatd caserné à Strasbourg entre 1783 à 1790. Après avoir lutté en Belgique de 1794 à 1795, inscrivant sur son drapeau les victoires de Bossus, Fleurus et Sprimont, le régiment retrouve le Rhin à Mayence en servant sous les ordres de Kléber l’Alsacien avant sa dissolution.
Il est reconstitué à Belfort en 1913 entrant parmi les premiers à Mulhouse en 8 août 1914. La première guerre le conduit au bois d’Ailly écrivant l’épopée de « la tranchée de la soif », en Champagne, à Verdun, dans l’Aisne, en Alsace dans la Somme, la Meuse puis une nouvelle fois l’Aisne. En 1918, il entre le premier à Haguenau et assure le service d’honneur des président Poincaré et Clémenceau devant la cathédrale de Strasbourg pour y séjourner longuement avant sa dissolution en 1924 en Rhénanie.
Durant ces quatre années de guerre, 76 officiers, 228 sous-officiers et 2489 caporaux et hommes de troupes du régiment sont tombés pour la France. Le 172 est décoré de la Croix de guerre avec 4 palmes. Ces hommes portent donc la fourragère aux couleurs de la médaille militaire qu'il reçoit en février 1919. Une association d’anciens combattant entretien les traditions du 172ème ainsi que celles du 372ème jusqu’à sa reconstitution en 1935.
Le régiment est recréé le 25 aout 1935 à partir des éléments d’active des III° et IV° bataillons du 158° RI et du IV° bataillon du 170° RI. Il prend alors l’appellation de 172° Régiment d’Infanterie de Forteresse et fournit l’infanterie du Secteur Fortifié du Bas Rhin en temps de paix et reprend les traditions du 170° RI. Il est commandé par le Col Gaston de Chomereau de Saint-André de 1935 à 1938 puis par le Col Vimal du Bouchet jusqu’à la mobilisation.
En aout 1939, chacun des bataillons du 172° RIF du temps de paix donne naissance à un régiment du temps de guerre, constituant ainsi l’infanterie couvrant le Secteur Fortifié du Bas Rhin (SFBR).
Sont ainsi mis sur pied les :
- 70° RIF, mis sur pied à partir du II° bataillon, occupe le sous secteur nord (Hereelisheim)
- 172° RIF, mis sur pied à partir du I° bataillon, occupe le sous secteur centre (Strasbourg)
- 34° RIF , mis sur pied à partir du III° bataillon, occupe le sous secteur sud (Erstein)
Conformément à l’usage, le Col Vimal du Bouchet qui est le chef de corps du régiment du temps de paix prend le commandement de l’infanterie du SFBR à la mobilisation.
Le 172° RIF du temps de guerre est un régiment de forteresse du type Nord-Est de série A. Il est mis sur pied par le CMI 201 (Centre Mobilisateur de l'Infanterie 201) à Krautegersheim (Obernai) puis à Bruyères à compter du 26 aout 1939 à partir des éléments d'active du 1°bataillon du régiment du temps de paix. Il prend en charge le sous-secteur de Strasbourg, composé de deux quartiers Robertsau et Neuhoff couverts chacun par un bataillon.
Le LtCol Le Mouel est placé à la tête du régiment en remplacement du Col Vimal du Bouchet.
Le 172° RIF de temps de guerre dispose de deux bataillons de mitrailleurs et couvre le sous-secteur de Strasbourg. Son PC est établi à Fort Pétain (Anciennement Fort Großherzog von Baden, devenu aujourd’hui Fort Frère).
A la mobilisation, son effectif est de 85 officiers, 310 sous-officiers et 2 571 caporaux et soldats. Son organisation est alors la suivante:
- Chef de Corps : Lt-Col Le Mouel
- Chef d'Etat-Major : CB Coursier
- Officier en second : Cne Frachon
- Officier de liaison : Cne Charpentier
- Officier de renseignements : Lt Pierre Bourdeaux jusqu'au 13 mars
- Officier de transmissions : SLt LéonSueur
- Officier Z : Cne Frachon
- Santé : médecin Cne Pierre,
- Pharmacien : Lt Walther
- Véterinaire : véterinaire Lt Balossier
- Cie de Commandement : Cne Jean (Lallemand) de Driesen
PC : PC DAVOUST
- Commandement : CB de Lavareille, CB Bonnescuelle de Lespinois à compter du 19 avril, Cne Janvier à compter du 13 juin
- Officier Adjoint : Cne Janvier
- Officer renseignements : Lt Christian de Place
- Officier de transmissions : Lt Alfred Stengel
- Officier Z : Lt Consigny
- Officier ravitaillement : Lt Joseph Adrian
- Officier de détail : Lt Piettre
- Officier Pionniers : Lt Chaplain
- Médecin : médecin SLt Martz
- CHR1 : Cne Verjat
- CM 1 : Quartier Robertsau - Cne Coudert puis Cne Bourdeaux à compter du 13 mars
- CM 2 : Cne Auguste Victor Pichon jusqu'au 21 septembre puis Cne Alphonse Englender
- CM 3 : sous-quartier Ponts de Kehl-Scierie - Cne Costantini puis Lt Pécheret à compter du 11 juin
- CEFV 1 : Lt Jean Libraire puis Cne Sylvain Grandmougin,
- CEO 3 : Lt/Cne Fauré
Cte de Kintzing Nord - SLt Haas
Cte de Kintzing Sud - SLt/Lt Daniel Banzet puis Lt Ledermann
Cte du Bassin au Pétroles - AC Reibel puis AC Schuler
Cte du Sporeninseln - Lt Morand Brugger
Cte du Bassin de l’Industrie - Lt Haensler
Blockhaus du pont de Kehl - SLt/Lt Fernand Huin
Cte du Champ de Courses - SLt/Lt Baltzinger
Cte du Petit-Rhin - Lt Emile Frommweiler
PC : Ecole Stockfeld
- Commandement : CB Manier, CB Bourgon à compter du 20 septembre, Cne Coudert à compter du 13 avril
- Officier Adjoint : Lt Proton de la Chapelle puis Cne Nouaille-Degorce à compter du 31 mars
- Officer renseignements : Lt Hutter
- Officier de transmissions : Lt Georges Lienhardt
- Officier Z : Lt Bony
- Officier ravitaillement : SLt J. Gruber
- Officier de détail : Lt Laugel Langel?)
- Officier Pionniers : Lt Humbert
- Médecin : médecin Lt Bres
- CHR 2 : Cne Auguste Lepoutre
- CM 5 : Cne Michaud
- CM 6 : Cne Stock
- CM 7 : Cne Nouaille-Degorce puis Lt/Cne Evrat à compter du 31 mars
- CEFV 2 : Cne Didier
- CEO 4 : Lt Lafforgue, Lt Terrisse à compter du 10 septembre puis Lt/Cne Proton de la Chapelle à compter du 31 mars
Cte de la Musau - Lt Alfred Bernard
Cte de la Ruchau - Lt Louis Bollecker
Cte du Hackmessergrund - SLt Ledermann
Cte de Rohrschollen - SLt Kwass
Cte des Paysans - Lt Hérin
Cte de l’Auberge et Cte Christian - Lt Mentré
Cte Stall 18/3 - Lt Heim
Cte Cosaques 19/3 - Lt Mentré
Le 21 bataillon est créé le 2 septembre 1939 à Obernay (Vely). Il sera affecté aux avant-postes sur le Rhin.
- Chef de bataillon: CB Fischer
- Officier transmissions : Lt Henri Paul Menant
- CEFV 3 : Lt Krotzinger
Lt d'Agassant (CEFV1), Lt Arribet (CM5), Lt Bataillon (2° Bon), SLt Barcouzareaud (CM7), Lt Bich (CM5), Lt François Cail (CM7), Lt Chanvin ( CM1), SLt Claude (CEFV1), Lt Coulon (CM3), , Slt Erdmann (CEFV1), Lt Evrat (CEFV1), Lt Feger (CM6), Lt Fuchs, Slt Franconi (2° Bon), SLt Georges Gamby (CEFV3 - 21° bon), Lt Girent, SLt Roland Gosselin (2° Bon), Lt Herrmann (CM6), Lt Jard (CM1), Lt Lanternier (CM5), Cne Marcellin (21° bon), Lt Mariot, SLt Martinaus (CM1), Lt Pecheret (CM3), Lt Pichegru (CM1), Lt Reich (CEFV1), Lt Riff (CEO4), Lt Roy (2° Bon), Lt Ribert (CM7), Lt Ruch (CEFV1), SLt Streisguth (21° bon)Lt Vinot (CM5), Lt Weil (CM1), Ltr Widmann (2° Bon), Lt Zimmermann (CM3 - Chef de section)
Adj Boone (CM3 - Transports hippo), Sgt Pierre Carpentier (CEO2 - Cte Champs de courses), Adj Pierre Cerclé (21° bon), Sgt Dufour (CEO 3), AC Fontaine (CEO3), Sgt Hirtz (CEFV1), Sgt Marcel Hourt (21° Bon), Sgt Jost (CEO3), Sgt Joseph Krauss (21° Bon), Sgt Raoul Ragon (CEO3), SGT Rolling (CEFV1), Sgt Olivier Roze (21° Bon), Adj Schmidt (CM3), SC René Valentin (CM2), Sgt Venner (CEO3),
Baudoin (CEO3), Bellanger (CEO3), Carmien, Raymond Claine (CM7), Davril, Destricht, Fontange (CEO3), Gaudement (CEO4), Maurice Ghislain (CEO3), Gombeau (CEO3), Lucien Jolas , Kauffmann (CM7), Cal Kieffer (CEO3), CC Langnickel (CM3 - Ponts du Rhin), Roland Levéque, Loudounex (CEO3), Lutz (CEFV1), Marchal, CC Poiret (CM7), Ponsin (CEO3), René Saudemont (CEO3), Scherrer (CEFV1), CC Seigneur (CM7), Théot (CEFV1), Théry (CEO3), Arthur Vanwantergheim (CEO3), CC Vavasseur, Veillat (CEO3), Villuis (CEO3),
De nombreux échanges de coup de feu auront lieu entre les deux berges du Rhin durant l’hiver et le printemps 40 ainsi que quelques tentatives d'accostage de soldats allemands, toutes repoussées. Les opérations de propagande visant à saper le moral des soldats français se multiplieront, sans réel succès.
De septembre 1939 à juin 1940 de Strasbourg a fait l'objet de nombreux remaniements avec modification du dispositif. Une valse quasi continue entre les différentes unités qui s'y sont succédées. Pour le 172° RIF, seules sont restées de manière permanente sur leur positions les CEO 3 et 4 qui occupaient les casemates et organes fortifiés, ce qui s'explique par la formation spécifique de leurs hommes à l'armement et au matériel de la fortification permanente.
Ces deux unités sont restées rattachées hiérarchiquement au 172° RIF tout au long de cette période.
5 novembre - Une réorganisation du front est prévue et le PC du régiment s'installe à Schiltigheim, dans l'école de la route de Brumath. Le 8, la défense de Strasbourg est de nouveau remaniée et est divisée en trois sous secteurs.
Le 172° RIF est chargé du sous-secteur Nord avec deux bataillons du 226° RI.
23 février - Le régiment installe son PC à l'école Sainte Anne à Neudorf.
Fin février - Nouvelle réorganisation du secteur Strasbourg. Le 172° glisse vers le sud et quitte le quartier Robertsau repris par le 226° RI. Le régiment occupe deux nouveaux quartiers, Kehl et Neuhof, divisés chacun en trois sous-quartier tenus par une CM.
5 mars - Le Secteur Fortifié du Bas Rhin devient la 103° Division d’Infanterie de Forteresse (DIF), entrainant la modification de la répartition des unités.
Le 172° RIF prend en charge le sous-secteur de Strasbourg Sud alors occupé par le 34° RIF et cède au 226° RI le sous-secteur Nord.
6 avril - Un nouveau dispositif est défini par la 103 DIF (ordre n°8) pour Strasbourg qui est à nouveau divisé en trois sous-secteurs. Le 172° RIF prend en charge le secteur centre.
15 avril - Suite au départ du 237° RI, le 172° RIF réoccupe les positions qu'il vient juste de céder....
2 mai - une tentative de débarquement allemand est repoussée au km 119.
13 juin - L’ordre de repli de la 103° DIF est donné. Le Lt Col Le Mouel reste sur place avec les troupes laissées en arrière garde composées des CEO des régiments et de Ces ou sections de FV des 226° RI et 172° RIF.
14 juin - le repli du 172° RIF s’effectue sous le commandement du Cdt de Lespinois, le 1° Bataillon passant sous les ordres du Cne Janvier qui le remplace. Il fait mouvement et stationne à Holtzheim (EM-et 1° Bon) et Entzheim (2° Bon) .
15 juin - Le régiment fait route vers Griesheim et Bischoffsheim et reçoit l’ordre de réoccuper la ligne de défense constituée par le canal du Rhône au Rhin de Strasbourg à Wibolsheim, l’odre changeant à la mi journée.
Ordre est donné en fin de journée d’embarquer en gare Mutzig (1° Bon) et d’ Obernai (EM et 1° Bon) , destination Chaumont. Cet embarquement étant annulé en dernière minute, les bataillons feront demi tour pour reprendre leur positions.
16 juin - Les allemands ayant traversé le Rhin font route vers Epinal. L’ordre est donné d’aller occuper les positions entre Molsheim et Mutzig, le 2° bataillon reste sur la position qu’occupait le 1° bataillon le jour précédent.
17 juin - La CM3 est détachée au groupement sud qui combat activement l’ennemi. Elle embarque par camions à Gertwiller et le régiment n’en aura plus aucune nouvelle après les combats dans la région de Villé. Pour le reste du régiment, la position est calme.
18 juin - Le 2° bataillon décroche et occupe les pénétrantes des Vosges dans le secteur de Grendelbruch. Le PC du régiment est à Mollkirch ou il est rejoint par le Lt Col le Mouel et les CEO 3 et 4 ainsi que la CEFV 2ayant évacué la position
19 juin - La CEO 3 est détachée à la 103° DIF pour défendre le Col du Hantz ou elle sera décimée par l’ennemi.
Des éléments allemands avancés sont signalés à Entzheim
20 juin - Les allemands sont au contact à Dorlisheim et sur la voie ferrée Molsheim Mutzig. Ils seront contenus, mais leur percée au nord imposera le repli du régiment vers Schimeck - Saulxures.
21 juin - Le régiment fait mouvement. Le PC est installé à Schartzbach puis dans un bois au sud de Vipucelle.
22 juin - Les deux bataillons sont en position et tient les coteaux entre Vipucelle et la Claquette (1° Bon) ainsi que les pentes juste de la vallée de la Bruche (2° Bon).
Devant la situation, la déçision est prise de bruler le drapeau du régiment à 6h45.
23 juin - La nuit a été calme. A 11h 30, le Lt Col le Mouel revient avec l’information de l’armistice et l’ordre de reculer de 1 km vers l’arrière. Le régiment est dés lors considéré comme prisonnier.
Le 1° bataillon se regroupe dans la vallée d’Albert, le 2° bataillon à la sortie ouest de Schirmeck.
25 juin - L’ordre est donné de regrouper le régiment à Salm et de déposer son équipement et son armement à Schirmeck.
26 juin - Après avoir effectué le versement du matériel et de l’armement est achevé, le régiment est réorganisé.
27 juin - Le régiment fait route sur Mutzig.
28 juin - Le régiment fait route sur Strasbourg ou il est confiné caserne Liautey en attendant son départ en captivité.
Juillet 1940 - le 172° Régiment d’infanterie de Forteresse est dissous.
Mai 1967 - Le drapeau du régiment est retrouvé en Allemagne bien qu'il ait été donné officiellement comme incinéré le 17 ou le 23 juin 1940.
On notera la courte existence d’une 1° Cie du 172° Régiment d’Infanterie de 1963 à 1966
Pascal Lambert
SHD - 34 N 162
Hommes et Ouvrages de la ligne Maginot - Tome 1, J-Y. Mary, A. Hohnadel et J. Sicard;
1940, la Ligne Maginot - Jean Louis Burtscher
Wikimaginot - Journal de marche du 172° RIF
Gallica - Historique du 172° RIF pendant la grande guerre https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63279171/f39.image.texteImage
lasabretache.fr
Info organisation 1er bataillon 172e RIF
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Photo militaire du 172° RIF
2 messages, le dernier est de SCHOEN le 27/08/2020