La société des Aciéries de Paris et d'Outreau (APO) était spécialisée dans la fonderie et l'aciérie.
La société Robert était spécialisée dans la fonderie et détentrice d’un brevet concernant le procédé Robert pour la production de la fonte. Elle avait racheté en 1897 les hauts fourneaux de la Société Métallurgique d’Outreau et procédé à une modernisation du site le rendant capable de produire annuellement de 36000 à 40000 tonnes de fontes brutes et 100000 tonnes de coke.
Les investissements importants et le manque de trésorerie pèseront sur l’entreprise dès 1900 et la société Robert dépose son bilan en 1902.
Ses actifs sont alors repris par une nouvelle structure, la Société anonyme des Aciéries de Paris et d’Outreau au capital de 1.25 millions sous forme de 2500 actions de 500 francs créée le 17 novembre 1902 qui reprend les sites de Stenay (Meuse), Outreau (Pas-de-Calais), Paris, Lens (Pas-de-Calais) et Nantes (Loire-Atlantique) avec son siège social à Paris rue Oberkampf.
Aciéries de Paris et d’Outreau
Encart publicitaire en 1914
Le site de Stenay est fermé et l’activité recentrée sur les sites de Paris et d’Outreau. Les trois premières années sont difficiles et les résultats redeviennent positifs en 1907 avec le début de la production de ferromanganèse et de fonte hématite.
Aciéries de Paris et d’Outreau
Usine d’Outreau
La crise de 1930 voit la production baisser et les hauts fourneaux tourner au ralenti ainsi que la fermeture de la cokerie.
L’usine est mise à l’arret total en 1940 et les hauts fourneaux sont remis en état et modernisé à partir de 1944.
De 1950 à 1974, la production triple pour atteindre 708 millions de tonnes. Un cinquième haut fourneau est mis en service en 1961; un sixième en 1966
En 1970, la construction d’une nouvelle unité de production a Boulogne est décidée et le septième haut fourneau mis en service en 1972.
A partir de 1974, la Société anonyme des Aciéries de Paris et d’Outreau qui compte alors 4 127 salariés voit ses coûts de revient augmenter considérablement et subit de plein fouet le marasme qui frappe alors l’industrie sidérurgique. Dés 1976, la société voit son chiffre d’affaire s’effondrer finit par déposer son bilan en 1978, entrainant la mise à l’arrêt du dernier haut fourneau encore en activité à Outreau.
Les hauts fourneaux de Boulogne sont repris par la Société du Ferromanganèse de Paris-Outreau créée à l’instigation des pouvoirs publics français. En 1994, le contrôle de cette société est pris par Comilog, exploitant minier au Gabon . Comilog est à son tour absorbée par le groupe Eramet de Nouvelle-Calédonie en 1996 et ferme le site de Boulogne en 2003.
Le site d’Outreau est lui repris par les Aciéries de Pompey, qui avec un autre groupe industriel, Strafor, fonde en 1985 la société Manoir Industries. L’aciérie est maintenue en service mais les hauts fourneaux du site sont eux définitivement arrêtés.
La production initiale des Aciéries de Paris et d’Outreau est la fonte et des aciers , sous forme de gueuses ou de pièces moulées.
La concurrence étant importante sur ces produits, APO se spécialise dés 1906 dans la production de ferromanganèse et de fonte hématite.
Lors du premier conflit mondial, l'usine d'Outreau produit des obus et des plaques de blindage. Elle fournira dans les années 30 des cloches GFM pour l'équipement de la fortification Maginot à partir de ses usines d'Outreau. Ces dernières sont marquées APOO (pour Aciéries de Paris et d’Outreau, site d’Outreau)