Ligne Maginot - 166° Régiment d'Infanterie de Forteresse



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166° Régiment d'Infanterie de Forteresse

(166° RIF)






Le 166° Régiment d'Infanterie de Forteresse est un régiment type Metz/Lauter de réserve A. Créé la première fois lors de la Révolution Française (1794), Il est l'héritier du 166° RI de la guerre de 1914-18. Ce régiment, qui passe l’essentiel de la guerre à et autour de Verdun, participe à la grande bataille, ainsi qu’a celle de la Somme (1916), puis en 1918 s’illustre dans la Champagne et l’Aisne.
Il passe la période de 1919 à 1923 comme élément de l’armée d’occupation en Allemagne, dans le secteur de Coblence. Il est finalement dissout le 23 Avril 1923 pour reprendre avec tout son effectif le numéro du 23° RI qui du fait de sa Croix de Guerre avec fourragère a le bénéfice du maintien actif du numéro.
L'insigne de ce régiment n'est resté qu'à l'état de projet.

Insigne du 166° RIF




Insigne en projet du 166° RIF

Le régiment est remis sur pied le 25 Aout 1939 par CMI 204 (St Nicolas de Port) à partir du II/153° RIF de temps de paix et tient le sous-secteur de BINING (Secteur Fortifié de ROHRBACH), et formé le 28 Aout à Rohrbach-lès-Bitche. Il compte trois bataillons totalisant 8 CM (Compagnies de Mitrailleurs), 2 CEFV (Engins et Fusiliers-Voltigeurs), 3 CHR (Compagnies Hors-Rang), une CE, une CFV (Fusiliers-Voltigeurs), une CEC (Equipage de Casemates) et une Compagnie d'Equipages d'Ouvrage.

Son PC de guerre est établi dans un blockhaus en avant de la ferme de MOHRENHOF .


Encadrement

Etat Major

PC établi dans un ensemble de blockhaus et abris en avant de la ferme de MOHRENHOF.
- Chef de Corps - Lt-Col René SUBERVIE
- Officier Adjoint : Cne Hubert RENDU
- Chef de l’EM du régiment : CB LEBRETON
- Affecté en surnombre le 12/06/1940 ; CB RENARD
- Secrétaire de commandement : Adj-C YENI-DUNIA
- Commandant l’Infanterie : Officiers : Cne GELLÉ

- Cie de Commandement : Lt René MANTELET
- Secrétaire : Adj. CLERC
- Renseignements : Lt puis Cne Max HEUDE. Adj. : Sgt-C. DREHER
- Transmissions : S-Lt PELTE, adjoint : Adj. Désiré JULLION
- Officier Z : S-Lt CHARLET
- Liaisons : Lt GURY
- Détails : Lt ARNOULD
- Approvisionnements : S-Lt CHARLET
- Pionniers : Lt ESCHMANN
- Santé : Med-Cne CALVET. Med-Aux. André ORSINI, Dentiste : S-Lt GENTIL, Phermacien : S-Lt COCHET


1° Bon - Quartier Rohrbach


PC établi à SINGLING
Chef de Corps : CB P. LETIA
Adjudant-Major : Cne Eugène MAGNIN (grièvement blessé à Turquestein le 21 juin)
- Officier Z : Lt VIGNAULT (blessé le 17 juin)
- Renseignements : Lt André MILLOT
- Santé : Med-Lt Roger COLLODIN, Med-Aux. Jean DÉTRÉ.
- Transmissions :
- Adj-C. MONNET

- 1° CM

- Cdt : Lt DAVIGNON. Chefs de section : Lt Eugène GILLET, Lt Charles FRICHE, Asp. Charles DESSAGNE. Autres personnels : Sgt-C. Jean LAMOUR, Ange BOULANGER, Sgts. Jean VILMIN, Henry BOUCHER, Jacques SAVEL, Georges RINCÉ, Sgt. Marcel HALGRAIN

- 2° CM

- Cdt : Cne Edgard TERNANO (décédé le 18 juin de ses blessures à Hesse le 17) puis Lt TOUZE. Chefs de sections : Lt TOUZE, Adj-C. GARNON. Autres personnels : Sgt Pierre LAUTHIER (tué le 16 juin à l’AP de Gros-Réderching). Sgt-C. CARDUNER (remplace le Lt TOUZE comme chef de section)

- 3° CM

– Cdt : Lt FINANCE. Autres personnels : Adj. SEELWEGER (détaché AP Gros-Réderching 13-15/06), Sgt-C. Yvon MAURICE ; Sgt. MOULIN, Sgt. MATELET, Sgt. Pierre MAISONNEUVE

- 1° CEFV

- Cdt : Cne GRANDEURY. Chefs de section : Asp. NAVEL, Lt Pierre ANTOINE, Lt CAHEN. Autres Personnels : Sgt Jacques ANDREANI (tué à Hesse le 18/06/1940), Sgt Maurice RULENCE

- 1° CHR :

Cdt : Lt André CHARLET, puis Lt MATHIEU. Autres personnels : Sgt Marcel JEANPIERRE (tué à Hesse le 17 juin 1940), Sgt. Antoine RINGOT


2° Bon - Quartier Bining

PC établi au casernement de sureté de ROHRBACH
Chef de Corps : CB Georges FLAKUS puis CB REIBALDI après le 1 Février 1940.
- Adjoint : Lt René SABOURDIN
- Transmissions : S-Lt LEDU
- Renseignements : Lt René SABOURDIN
- Officier Z et munitions : S-Lt REMILLET
- Approvisionnements : Lt LEPETIT
- Santé : Med-Lt MORIZOT

- 5° CM

- Cdt : Lt Germain PILLON (tué à la scierie de Turquestein le 22 juin). Chefs de section : Lt Jean BOYER-CHAMARD (SM1), Sgt VERNIER (SM2), Lt BOUQUIN (SM3)

- 6° CM

- Cdt : Lt puis Cne NAUTRET. Chefs de sections : Lt Joseph BARBIER

- 7° CM

- Cdt : Cne DIETERLIN (tué dans les Vosges le 22 juin). Autres personnels : Adj. TASIAS, Cal. GIGOUT

- 2° CEFV

- Cdt : Cne Lucien DANO. Chefs de section : Lt Jean LEFRANCOIS (S25mm – 3 pièces), Lt YOUNG (S25mm idem), BELLAMY (S25mm idem), Adj BOURLON (SMo81mm). Autre personnel : Adj-C. KOHR, Cal DEBAECKE (Pointeur), Sgt-C LOOTENS, Soldat PIO (pointeur), Sgt-C. SEVRAIN, RICHARD,

- 2° CHR

- Cdt : Cne HIRSCH. Autres personnels : Adj-C. SCHILZ, Adj. DEPUIS, Sgt-C. NOGARET, Cal LANGLOIS,

3° Bon - Quartier Singling


PC établi à la ferme BOMBACH
Chef de Corps : CB SOURIAU
- Adjoint : Lt DEFRADAS
- Renseignements : Lt BIHR
- Transmissions : ?. Autres personnels : Sgt KLEIN (tué à Turquestein le 21 juin 1940)
- Officier Z : Lt LAGRANDEUR
- Pionniers : Lt TRIBOUILLOT
- Approvisionnements : Lt MEYER
- Santé : Med-Lt VANHEMS

- 9° CM

- Cdt : Cne FABIANI (blessé le 22 juin). Chefs de sections : Asp. JARD, Adj-C. ARIES. Autres personnels : Sgt-C. MAGNIER, Sgt André LECREURER (tué à Turquestein le 21/06), Sgt RIBONI

- 10° CM

– Cdt ? . Chefs de sections : Sgt-C. Léon PAOLACCI

- 3° CE

– Cdt : Lt CREGUT. Chefs de section : Lt LENNERT, Lt TISSIER, Adj. Le BIHAN, Sgt REMAUX (S25mm), ANTOINE (S25, blessé le 18 juin), Lt CAHEN (S81), JOST (S25), GODOT (S25)

- 3° CFV

- Cdt : Cne DUSSARDS. Chefs de sections : Lt Louis CHAVANE, S-Lt Gabriel BOURGUIGNON, Adj-C. Emile OSTERTAG. Autres personnels : Adj-C. Gaston DELPLANQUE

- 3° CHR


Chefs de sections du Régiment : Lt FRICHE, BERNARD, BARROIS (disparu le 18 juin), FONTAINE (disparu le 18 juin), PIERRON, SANDRIER, GEORGES, S-Lt RENOUX, METZGER (blessé le 23 juin), S-Lt (TT) René METAYER (Chef de l’AP de Guising), S-Lt GROSHENS, CHAVANNES, Détails : S-Lt VIVIEN, BOUCHER

CEC n°2 :

Cne JOUHANET, PC à l’abri de ROHRBACH.
- 5 casemates CORF : O de SINGLING (S-Lt HIRCH), N-O de SINGLING Gauche et Droite (Lt JUNKER), BINING (Lt PIERRE), STATION de ROHRBACH et un abri (ROHRBACH – Lt JOUHANET)

CEO :

Cpt René LHUISSET (Cdt de l'ouvrage de WELSCHHOF).
- Ouvrage d'infanterie de WELSCHHOF - Cpt René LHUISSET
- Ouvrage d'infanterie de ROHRBACH - Cpt de SAINT FERJEUX


Corps Franc :

Cdt : Lt SABOURDIN

Soldats cités :
Cal-C. René PERSENNE (liaisons EM), Michel GIRAULT (radio CM1), Cal ZUREICH (CM1 – tué à Turquestein), Cal Georges LANGLOIS (CHR1 – tué à Turquestein le 21/06), Cal François GIBERT (CM9 – tué à Turquestein), Cal BLACHE (radio EM III/166°), Cal CROSS (brancardier III/166° RIF).
Soldats Guillaume EGLÉS, Raymond BECK, VAN QUIKENBORNE (téléphoniste à la Cie de Cdt), Henri HEYSER (agent de liaison), Emile MANDRA et Willy WELSCH (motocyclistes à la Cie de Cdt), René GROSGEORGES (CM1 – tué à Turquestein), LOUKBIANSKI (CM1 – tué à Hesse), Roger BEUCHOT (CM1, tué à Hesse), Georges CLAUDON (CM1 – tué à Hesse), Paul CHEURRE (CM1 – tué à Niederhof le 19/06), Henri MAURY (CM1 – tué à Niederhof le 19/06), VIC (CM6, tué à Hesse le 18/06), Henri FERRY (CM10 – tué à Hesse le 18/06), Marceau HUREAUX (CE3 – tué à Turquestein le 21/06), Auguste VOGELSANG (CFV3 – tué à Turquestein le 21/06), Jacques GRESSE (CHR2 - tué à Turquestein le 21/06), Roger RUELLE (chauffeur au PS du I/166°), DRIESSENS (Sct Cdt I/166°), Marc MAGNIER (motocycliste I/166°), Marcel HUCHER et Pierre CONAN (CM1-166° RIF), ROBERT (CM6), FOURNIER (CEFV2), Georges BASTIEN (CE3), Louis VAN HOENACKER (CM1-166° RIF), Willy WELTER (CM1), Pierre SALMON (CM1), Christian HAEHNEL, Albert HEINTZ (CM1), Henri RENARD (CM2), DESPOIRES (CM2), MANGIN (CE3), ALBAN (CFV3), Fernand POISSON (SCdt I/166°), André BOURRET et Roger DALLEMAGNE et Emile FOURMENTROUW et Abraham TIEGER et Marcel THIEBAULT et Albert ARRIBAT et Maurice VAN GANSBERG et Marcel CARON et Louis SCHANG et Emile AUBERT (tous CM1), Marcel DECAUX (CEFV2), QUINET et Albert MARY (CFV3), René MOREAU (CM2)


Historique du régiment


Après création du régiment, les activités entre septembre 1939 et le printemps 1940 porte essentiellement sur des travaux de renforcement de la position (coulée de blockhaus, tranchées, postes de tir sous rondins, cuve pour pièces antichars…). Les grandes unités de campagne aident à ces travaux.

- Le 13 Juin 1940 : l’ordre de repli est reçu par le régiment et d’intégration dans la Division de Marche Chastanet. L’objectif est de se rendre à Sarrebourg où un embarquement par train sera organisé pour déplacer l’unité vers le sud en vue d’organiser une nouvelle position d’arrêt (on parle alors de la région de Dijon…). Chaque CM laissera une section sur place pour former une croûte de couverture, faire assez de bruit sur la position principale pour camoufler le départ du gros de la troupe, et décrocher plus tard pour retrouver le régiment. Les bouchons d’avant poste de Gros-Réderching, Olferdingerhof et Guising restent eux aussi occupés. A partir de 21h00, le régiment décroche avec le reste de la Division de Marche CHASTANET regroupant toutes les troupes de forteresse du SF de ROHRBACH. Ce repli permet d'atteindre Eywiller au 14 Juin 1940 au matin (25 km).

- Le 14 Juin 1940 : étape nocturne Eywiller, bois de Hoff au nord de Sarrebourg (15 km). Repos dans le bois.
o Sur le LPR : journée plutôt calme, passée à récupérer autant que possible le matériel, l’armement et les munitions laissées sur place. Le bruit de la bataille de Sarre qui vient de s’engager à l’ouest du SF s’intensifie toute la journée.

- Le 15 Juin 1940, le régiment reste au repos dans le secteur Bois de Hoff-Sarraltroff près de Sarrebourg en attendant les hypothétiques trains qui n’arriveront jamais. Il faut donc se résoudre à repartir à pied. Départ le 15 au soir pour le canal de la Marne au Rhin.
o Sur la LPR : La bataille gronde dans la Sarre. Dans la soirée, les AP du sous-secteur se replient avec difficulté vers la LPR. Les troupes d’intervalle au 166° RIF restées sur place en couverture entament leur propre repli vers le sud dans la nuit du 15 au 16 Juin.

- Le 16 Juin 1940, le régiment repart, se rétablit sur le canal de Marne au Rhin dans un triangle carrières de Xouaxange (I/166° RIF), pont de Hesse (II/166° RIF) et Nitting (III/166° RIF en réserve). Les SM1 et 2 de la CM5 sont laissées en tête de pont au nord du village de Hesse. PC de régiment à Nitting.
o Sur la LPR : l’attaque allemande sur les villages arrière de l’ouvrage du HAUT-POIRIER et ses casemates débute. Le sous-secteur du 166° RIF reste calme.

- 17 Juin 1940 : Au matin, l’ennemi approchant vers Hesse prends contact avec le Régiment. A 13h, les ponts sur le canal sautent, isolant les CM5 et 6 du mauvais côté de la rive alors que les combats au nord de Hesse montent en intensité. Les éléments isolés finissent par pouvoir se replier rive sud.
o Sur la LPR : compte tenu de l’avance allemande derrière la ligne Maginot, l’ordre pour la nuit suivante de destruction et repli des ouvrages entre la Sarre et les Vosges est suspendu.

- 18 Juin 1940 : Le bataillon de gauche (I/166° RIF, entre Xouaxange et moulin de Hesse) est lourdement attaqué vers 12h par les Allemands qui réussissent à franchir le canal en profitant du masquage créé par les fumées du dépôt d’essence de la Forge en feu et la défaillance du 37° RIF. Le II/166° RIF est en revanche temporairement épargné face à Hesse, mais traite avec succès au canon de 25mm SA une mitrailleuse installée dans le clocher du village. Finalement, il doit simplement repousser une petite tentative à la nage et en péniche. Dans la soirée la situation est tendue : le 37° RIF à gauche a été enfoncé, et le I/166° RIF peine à contenir la tête de pont allemande bien qu’il se soit replacé en flanc garde entre le II/166° et Hermelange, renforcé par des éléments du III/166°. Le décrochage du régiment débute à 23h, direction sud, vers les Vosges (Sarre Rouge, Sarre Blanche, Saint-Quirin). En réalité, le 43° CAF auquel appartient la DM n’a d’autre choix que de suive le repli du 20° CA qui a subi l’attaque principale. Dans ce décrochage, un nombre important de canons de 25mm est perdu sur place par défaut de transport ou trop grande proximité des feux adverses. Sur les 9 canons en dotation à la CEFV2, il n’en restait plus qu’un en opération le 21 Juin…
Le 18 au soir, les éléments avancés du régiment (III/166° toujours en réserve) entament une nouvelle ligne de défense sur les hauteurs entre St Quirin et Abreschviller (15 km du canal).
o Sur la LPR : la présence allemande en arrière de la LPR, côté ouest, se précise. Saverne est aux mains ennemies.

- 19 Juin 1940 : Le gros du régiment est établie depuis la fin de nuit entre le bois des Harcholins, Niderhoff, Rond-Pré et les métairies de Saint-Quirin, I/166° à gauche, II/166° à droite. Il est toujours au contact et une fois de plus, c’est le I/166° qui reçoit le choc dans la journée. La CM1 est pratiquement encerclée dans Niderdorff, mais y résiste et est dégagée par une contrattaque. Le régiment reçoit son dernier approvisionnement en munitions (11 caisses de cartouches) jusqu’à l’armistice ! Dans la nuit du 19 au 20, l’ordre est reçu de monter vers le Donon et de s’établir « sans esprit de recul » (phrase souvent entendue !) entre les Harcholins-Ferme St Michel-Cense Manée-St Quirin au pied du massif pour interdire la route montant à St Quirin (Sarre Blanche) et celle allant à Lunéville (Raon-la-Plaine). La position et tenue par les II et III/166° RIF et un groupe de 75mm, le I/166° étant placé en réserve à Turquestein avec le PC régimentaire et les CHR.
o Sur la LPR : une colonne motorisée allemande arrive sur la route de Bitche à Rohrbach à 14h. Les tirs du SIMSERHOF interdisent toute installation : elle repart vers le sud… Un camion égaré arrive à 16h mais est arraisonné par l’équipage de l’abri de ROHRBACH. Les 3 soldats et les sous-officiers sont faits prisonniers.

- 20 Juin 1940 : à Saint-Quirin, le III/166° subit une attaque ennemie suite à un nouveau repli du 37° RIF... L’EM du régiment parvient à prendre contact avec celui du 37° RIF et est informé que sa destination est Cirey-s/s-Vezouze et Saussenrupt, entrainant le repli dans la soirée du III/166° pour s’aligner sur le 37° RIF et du II/166° qui a perdu le contact avec le 154° RIF au nord-est. Autant pour la maxime « tenir sans esprit de recul » … Le I/166° débute l’organisation de la position de Turquestein dans un calme relatif qui durera jusqu’au 21 matin. Le III/166° RIF est accroché sérieusement à Lafrimbollle et reçoit ordre de rejoindre le reste du régiment à Turquestein où il arrive dans la nuit. Le II/166° doit remonter la Sarre Blanche et s’installer en avant-poste à la scierie de Basse Léonard.
o Sur la LPR : à gauche du sous-secteur, les Allemands installent des canons en arrière de l’ouvrage du HAUT-POIRIER. Arrivé à Rohrbach, il occupe progressivement le camp et le village.

- 21 Juin 1940 : Toujours sous pression de l’ennemi, le II/166° RIF, perdu dans les bois de St Quirin, retraite coupée vers le Donon par l’ennemi, se défend sur place. Dans la matinée, une partie importante de la CM7, composée de Lorrains germanophones, déserte en masse et se disperse dans la nature suite au décès de son chef, le Cne DIETERLIN. D’autres rapports font état d’un massacre partiel de la CM, de l’exécution sur place de DIETERLIN et de la simple fuite des survivants. Un groupe de reconnaissance de l’équivalent de 2 sections de « non combattants » (CHR, secrétaires, etc) mené par les Lt SABOURDIN et LEFRANCOIS tente de reconnaitre les anciennes positions de la CM7, mais tombe sur les Allemands. Un vif combat débute, qui permet aux Français de capturer une dizaine de prisonniers et du matériel ennemi, puis devant l’arrivée d’autres forces allemandes, se replie vers le PC du II/166° RIF dont il contribue à la dernière défense quelques heures plus tard.
La partie du 166° RIF qui remonte la Sarre Blanche est attaquée dès 7h30, encerclée au Turquestein par les Allemands arrivant du nord et de l’est par les vides laissés par les pertes de liaisons et doit déposer les armes. A 14h30 le contact est pris avec les forces allemandes. Les munitions commencent à manquer, entrainant le ralentissement du feu et la capture d’un nombre important de personnels du 166° RIF dès 17h…
Même le II/166° RIF pourtant placé en soutien en arrière de Turquestein subit le cout de faux. Les CM9, CM10 et CE du III/166° sont neutralisées et capturées à 16h, la CM5 suit, surprise sur sa position de 2e échelon car se pensant couverte par la ligne de résistance. L’EM du II/166° RIF parvient à s’échapper de la nasse avec une centaine d’hommes et monte plein sud au col de la Charraille où se tient le PC de la DM Chastanet. Les restes du 166° RIF atteignent la position organisée au pied à l'ouest du Donon, où ils s'installent en position défensive. Au soir du 21 Juin, une grande partie des II et III/166° RIF a été capturée. Seul le I/166° continue de résister, encerclé avec le PC de régiment à la MF du Bourguignon.
o Sur la LPR : Le bombardement à tir tendu d’artillerie du HAUT-POIRIER débute dès le matin. A 21h : chute de l’ouvrage du HAUT-POIRIER (ss-secteur Kalhouse du SF Sarre, bloc 3 détruit) et de ses casemates associées, de WITTRING à ACHEN N-E. Le WELSCHHOF se retrouve en première ligne des attentions de l’ennemi et commence à être battu à son tour en tir tendu de façon permanente.

- 22 Juin 1940 : A court total de munitions, le I/166° RIF rend les armes à 14h après avoir subi une succession de bombardements et d’attaques, honneur sauf.
Du régiment il ne reste plus que le PC régimentaire est ses éléments de défense : Cie de Commandement, la section FV du Lt SABOURDIN, deux groupes FV du 154° RIF (Lt Yves PEYRONI) perdus et rattachés au 166°, et les hommes de l’AP de Guising, partis dans la nuit du 15-16 de là-bas et ayant réussi l’exploit de rejoindre le régiment au travers des lignes allemandes ! Soit 200 hommes au total environ. L’assaut ennemi commence à 13h mais toutes les attaque sont repoussées (parfois tout juste). Il semble que les Allemands eux-mêmes commencent à manquer de munitions… A 18h30, les combats cessent subitement. Il reste 2 cartouches par homme… et plus de vivres depuis la veille.
o Sur la LPR : le tir tendu d’artillerie sur les casemates à l’ouest du WELSCHHOF débute. La zone est néanmoins à portée du B5 du SIMSERHOF qui apporte son appui feu et force les Allemands à changer les canons de position. Dans la soirée les 3 casemates sont pratiquement neutralisées et les tirs sur le B1 de l’ouvrage s’intensifient.

- 23 Juin 1940 : Les reconnaissances du matin montrent qu’il n’y a plus d’Allemands autour du point d’appui du Bouguignon. Une ambulance allemande se présente en fin de matinée avec drapeau blanc pour évacuer les blessés et tués allemands et emmener les Français nécessitant des soins. Elle précise à l’EM du régiment que les autorités militaires allemandes souhaiteraient rencontrer un représentant français pour négocier un accord de reddition. Le Cne RENDU est désigné et rencontre un général allemand sans avoir pu se coordonner avec l’EM local (43° CAF – Gal LESCANNE). Le général lui montre les preuves de la signature de l’armistice, et l’article disant que les troupes encerclées devront déposer les armes et être internées. Ce que ne sais pas RENDU c’est que cet armistice n’est pas encore en vigueur, et que la consigne côté Français est de figer le front et rester sur place le temps que les ordres formels arrivent… On interdit d’ailleurs au Cne RENDU de monter au Donon pour en savoir plus.
Le coup de bluff allemand sur le 166° RIF fonctionne à plein : des négociations pratiques relatives à la reddition (honneurs de la guerre, point de rassemblement, etc) sont discutées séparément avec le 461° IR qui encercle le PA, et vers 19h, l’EM du regiment et les troupes rendent les armes et partent vers St Quirin en captivité. Ne reste plus du 166° que la petite centaine d’hommes avec le CB REIBALDI qui sont regroupés au col de la Charraille.
o Sur la LPR : Les 3 casemates à l’ouest du WELSCHHOF (O de SINGLING, N-O de SINGLING droite et gauche), dépendantes de la CEC2, déposent les armes, chambres de tir éventrées et moyens d’action pertinents réduits à néant. La chambre de tir ouest du B1 de l’ouvrage est défoncée et neutralisée, suivie de celle côté ouest du B3. L’équipage se réfugie au fond de l’ouvrage dans une atmosphère très polluée par les avaries de ventilation.

- Les négociations de reddition sont menées par le 43° CAF, entrainant le dépôt des armes des troupes massées au Donon le 24 Juin.
o Sur la LPR : la chute de la casemate de BINING en début de matinée accentue encore l’isolement du WELSCHHOF qui finalement dépose les armes à 9h du matin. Dans la journée, le dispositif allemand se repositionne en vue de l’attaque de l’ouvrage de ROHRBACH. Celui-ci étant bien protégé par le SIMSERHOF, il restera indemne jusqu’à l’armistice du 25 juin à 0h35.

- 30 juin 1940 : les installations CORF encore occupées par le 166° RIF à Rohrbach sont évacuées dans la soirée. Les équipages sont emmenés en captivité.

Carte du parcours du 166° RIF entre la 14 et le 23 Juin 1940

Le I/166° RIF sera cité à l'ordre de l'Armée.




Rédaction initiale : Pascal LAMBERT, mise à jour le 06/06/2024 par Jean-Michel JOLAS.
Sources :
Archives du 166° RI : SHD Vincennes, cote 34N158
Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, wikipedia, web




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