Le stand de tir type forteresse est constitué de trois parties distinctes :
- à une extrémité se trouve la casemate d'exercice, constituée de deux locaux mitoyens. Le premier local, à gauche, contient les créneaux et armes spécifiques à la forteresse. Le second, à droite, contient un pas de tir ouvert avec tranchée de tir desservant deux créneaux ordinaires pour le tir avec armes de campagne en dotation dans les RIF (mitrailleuse Hotchkiss, FM et canon de 25mm SA Mle 1934...).
Ce bâtiment à une dimension hors tout de 12,8 m x 11,6 m incluant une très volumineuse marquise (toiture inclinée) posée sur des murs parallèles aux axes de tir, en avant des créneaux. Ce dispositif, existant déjà dans les stands n°1, avait un rôle de sécurité et de confinement des tirs tout en contribuant à masquer les créneaux aux vues de l'extérieur. La marquise était constituée d'un sandwich de tôle ondulée posée sur une fine dalle de béton, elle-même posée sur une charpente croisillonnée en sapin tenue par des poutres UPN en acier. La partie la plus haute de l'intrados de la marquise recevait en outre un garnissage en laine de roche tenue par un treillage métallique, et la partie basse était protégée par une tôle inclinée permettant un ricochet vers le bas à fort angle d'incidence.
Le bâtiment est volontairement construit en hauteur par rapport au sol naturel pour limiter le risque de ricochet au sol.
Le pas de tir "CORF" est entièrement fermé pour des raisons de sureté et de confidentialité.
L'éclairage est assuré par quatre fenêtre à barreaux et un lanterneau sommital en verre qui assure aussi une fonction de ventilation naturelle durant le tir. Cette casemate d'exercice était armée de deux jumelages sur trémies n°1 (compatible 37mm) et n°4 (compatible avec le 47mm de forteresse). Outre les canons AC de 37mm, le créneau avec trémie n°1 pouvait aussi accueillir une mitrailleuse lourde de 13,2mm de forteresse.
Ces trémies et créneaux sont ménagés dans un mur en béton partiellement armé de 0,60m, apte à encaisser le choc de recul des armes sur les trémies. Le reste du stand pouvait être construit en maçonnerie. Les canons antichars d'exercice étaient suspendus à des birails conventionnels tenus entre le mur frontal et un grand IPN de 300 transversal.
Entre les deux créneaux JM on trouve un créneau équipé du montage FM de cloche GFM A. Enfin, à droite du créneau à trémie n°4 se trouve une goulotte lance-grenade standard.
Ce type de stand de tir compact a été installé à proximité de la plupart des camp de sureté établis après 1935 le long de la ligne Maginot du Nord-Est entre Montmédy et Mulhouse. On ne trouve que très peu d'exemples de ceux-ci dans le Sud-Est, en particulier compte tenu de la proximité des camps de sûreté d'anciennes places-fortes qui disposaient déjà de champs de tir. Hormis à Briançon, les stands construits dans le Sud-Est sont d'une conception simplifiée par rapport à ce plan-type.
Comme tout plan-type, celui-ci a connu un certain nombre de variantes. La plus fréquente est l'adjonction de grands murs d'aile incurvés de part et d'autre du paraballe et du bâtiment récepteur de tir, ceci pour d'évidentes raisons de sécurité. Dans la plupart des cas, le pas de tir "campagne" était fermé par un mur plein sur le côté extérieur pour améliorer la protection contre la pluie et le vent.
L'autre type de variante consiste dans l'équipement effectif du stand. Si le nombre et type de créneaux est relativement invariable d'un stand à l'autre, les armes qu'on peut y installer sont variables selon les besoins locaux. Ainsi, la mitrailleuse lourde de 13,2mm et son support pivotant ne sont pas installés partout. Il existe au moins un cas ou l'un des créneaux ordinaires de la partie droite du stand a été transformé ultérieurement en créneau pour FM sous béton, qui n'était pas prévu dans la partie "CORF" d'origine du stand*.