Ces observatoires CORF sont des éléments envisagés très tot dans la définition des formes techniques de la nouvelle fortification des frontières. Ils font l'objet d'une Instruction datant du 13 Mars 1930 relative à l’organisation des observatoires et des postes de commandement (DM 0665 2/4-S). Ils sont destinés aux secteurs du Nord-Est.
Ce type d'observatoire, bien que générique, n'a été appliqué avec quelques nuances qu'à deux exemplaires dans le SF de Haguenau, à HATTEN et HUNSPACH. Les observatoires construits dans la RFM sont traités dans une autre page de typologie.
L’effectif pouvant être logé est variable, dépendant du nombre d'observatoires annexes à gérer à partir de l'observatoire principal. L'équipage de base comporte un officier, deux sous-officiers et six ou huit hommes, auxquels il convient de rajouter si besoin trois hommes par observatoire annexe.
Ces observatoires CORF sont usuellement composés d'une ou deux chambres pour les hommes, une pour l'officier et une pour les sous-officiers. A ceci se rajoute un local pour les observateurs, un pour la ventilation, des latrines et des réservoirs d'eau au sous-sol. La défense rapprochée est assurée par des créneaux FM encadrant un fossé diamant.
Protection : ils sont en principe en protection 4 eu égard à l'importance de leur rôle. Les dalles et murs frontaux sont donc de 3,50 mètres d'épaisseur et les murs de gorge font 1,50 mètres.
Les observatoires étant cependant moins critiques que les installations actives pour la continuité de la ligne de résistance, ils feront largement les frais des économies à réaliser lors de la phase de construction de la ligne Maginot entre 1929 et 1935. Ensuite, le basculement vers une fortification continue mais de campagne, entrainera l'arrêt pur et simple de ce type de construction dans le Nord-Est, au profit d'observatoires de campagne en fortification légère.
L'accès possède une porte blindée et étanche précédée d'une grille. Les cuirassements sont constitués d'une cloche à vision périscopique (VP) et d'une cloche GFM type A dite "conjuguée" , et deux (ou plus rarement trois) créneaux FM de défense périphérique. La cloche GFM est en principe placée en arrière de la cloche VP pour ne pas gêner l'observation.
L'entrée est dimensionnée pour permettre le passage d'un brancard : angle de 95° du couloir d'accès et chanfreinage de l'angle de couloir. L'entrée est protégées par un fossé diamant.
On trouve un local téléphonique et une ventilation, mais ni usine électrique, ni cuisine. Des stockages à munitions, un bloc latrines et un local pour citernes d'eau sous l'observatoire complètent l'ensemble.
Par rapport à la notice de 1930, forcément imprécise et incomplète compte tenu de son caractère précoce, la typologie des observatoires CORF a connu des évolutions significatives :
Absent dans la version initiale de la notice en attente de notices ultérieures traitant la question, le traitement des gaz de combat au moyen de filtres standards sera inclus dans les réalisations effectives. Le local ventilation/filtration est déplacé en arrière du local des observateurs.
Une usine électrique est rajoutée et prend la place de la ventilation.
Un pièce TSF et une antenne radio extérieure sont ajoutés.
Ajout d'une aire de stockage des périscopes. Un monorail est installé entre ce stockage et la cloche VP pour faciliter la manœuvre d'un instrument qui pèse plus de 200 kg. Cette modification fait l'objet d'un rectificatif à l'instruction initiale (n°1 du 1 Aout 1935 - DM 6198 2/4 S)
Comme pour l'ensemble des plan-types, les observatoires CORF ont connu des variantes, la plus classique étant celle appliquée dans la RFM et visant à une amélioration, simplification et une diminution de la surface au sol. Les observatoires CORF/RFM étant d'un plan-type sensiblement différent au standard CORF/STG, ils sont traités par ailleurs.
Autres variantes possibles :
Disposition effective des locaux souterrains.
Degré de protection.
Position des cloches GFM et VP
Nombre de créneaux FM extérieurs et ajout de créneaux FM de défense intérieure de l'accès