a longtemps été le plus important chantier naval de France. Il a fourni des cuirassements dans le cadre de l'équipement de la fortification Maginot.
Les Chantiers de la Seyne ont été créés à la Seyne à coté de Toulon en 1835 par M.Mathieu, négociant à Genève et directeur de la compagnie de navigation fluviale (Rhône) l'Aigle. Il seront ensuite dirigés par la famille Lombard.
Les chantiers navals de La Seyne-sur-Mer
En 1845, Philip Taylor, ingénieur mécanicien d'origine anglaise propriétaire d'un atelier de mécanique qu'il avait créé en 1835 faubourg Menpenti à Marseille décide de se spécialiser dans la production maritime et rachète les
Chantiers de La Seyne à la famille Lombard
Il créé la société
Taylor & fils en 1847 en regroupant l’atelier de mécanique marseillais de Menpenti chargé de la fabrication des machines et des travaux d’ajustage et les chantiers navals de la Seyne où sont construits les coques de navires. Il est alors le principal commanditaire des forges installées faubourg de La Capelette à Marseille produisant des fontes et des grandes pièces de tôle, fondées en 1847 par l’industriel marseillais Amédée Armand et Raymond Soudry.
Au début de l’année 1853, la société
Taylor & fils emploie 3 000 ouvriers et la valeur des productions approche les huit millions de francs. Des investissements trop importants et une évolution de la production très rapide fragilisent toutefois grandement la société.
Celle ci est reprise avec les forges de la Capelette début 1853 par lasociété des
Forges et Chantiers de la Méditerranée(FCM) fondée par Armand Béhic (1809-1891), haut fonctionnaire des finances et du Ministère de la Marine et Président des Messageries Maritimes.
La société des
Forges et Chantiers de la Méditerranée autorisée par le décret impérial du 29 janvier 1853 (l'autorisation du gouvernement étant alors nécessaire pour pouvoir créer une société anonyme) a pour objet social « l’exploitation d’établissements à acquérir ou à créer pour la fabrication de la fonte, le forgeage et le laminage du fer, la construction, la réparation et l’entretien des machines de toute nature, les constructions navales en fer ou en bois, ainsi que de tous leurs accessoires». Son capital social est de cinq millions de francs.
Pour tenter de parer les difficultés financières liées à des investissements nécessaires mais trop importants, un emprunt de 2,5 millions de francs est contracté en 1854 mais il ne permet pas de redresser la situation.
En 1855, la société des
Forges et Chantiers de la Méditerranée est placée sous la gestion provisoire d'une société formée sous le nom
Simons, Revenez, Behic et Cie.
Lors de l’assemblée générale du 1er mars 1855, les actionnaires décident de liquider la société d'en créer une nouvelle avec l’aide d’un partenaire financier : la Compagnie des services maritimes des Messageries impériales.
Les statuts de la
Société nouvelle des Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) seront signés le 10 mai 1856 et avalisés par décret impérial du 21 Mai 1856. Le 14 aout 1856, une augmentation du capital est voté par les actionnaires qui porte alors celui-ci à 7 millions de francs.
Armand Béhic nommé président de FCM et dirigera l'entreprise de 1856 à son décès en 1891.
Jeton de banque de la société FCM
En 1870, avec la chute des commandes civiles, l'activité se recentre sur la fourniture de matériels d'artillerie et FCM créé un service d'artillerie.
Après guerre, la construction de navires militaires et civils et la fourniture de matériels industriels reprennent et FCM continue de fournir des pièces et munitions d'artillerie. En 1872, FCM acquiert les
Chantiers du Havre alors en liquidation comprenant le chantier de construction navale à Graville-Sainte-Honorine et l'usine Mazeline de moteurs et hélices.
Un atelier spécialisé dans l'usinage des bouches à feu est créé au Havre en 1884.
FCM cédera ensuite cette activité à
MM Schneider et Cie du Creusot en 1897.
En 1888, FCM est établi sur quatre sites (La Seyne, Le Havre, Granville et Marseille) ou elle emploie plus de 7 000 ouvriers. Ul semble que ce soit l'effectif le plus important que la compagnie ait connu.
En 1913,les usines de FCM sont peu mécanisées et recourent à une main-d'oeuvre importante. Le chantier de La Seyne-sur-Mer ne dispose toujours pas d'embranchement ferroviaire et FCM passe commande d'un pont basculant à la société Daydé qui permettra enfin de rompre son isolement. C'est aujourd'hui le seul vestige restant de FCM sur ce site.
Le pont basculant des chantiers de la Seyne-sur-Mer
La première guerre mondiale verra pour FCM la naissance d'un marché nouveau, celui des chars d'assaut. Cette activité devenue importante sera développée après guerre et cessera avec la disparition de l'entreprise en 1966.
En Juin 1919, la paix est revenue, FCM est confronté à un contexte social difficile et une concurrence internationale féroce. La mauvaise compétitivité de son outil de Trail lié à une politique d’investissement bien trop timorée obère grandement la compétitivité de l'entreprise. La crise de 1929 et un carnet de commande vide conduiront l'entreprise à procéder au licenciement de prés de la moitié de son personnel.
Malgré un effectif réduit à 1 800 personnes, FCM connait de nouveau de sérieuses difficultés et peine à maintenir ces emplois et subsiste grâce à des commandes publiques et étrangères..
La seconde guerre mondiale interrompt la plupart des travaux entrepris et de 1939 à 1944, l'activité de FCM est extrêmement réduite. Le site de Granville souffre des bombardements du Havre et le chantier de la Seyne est détruit en quasi totalité par les allemands en aout 1944.
Après guerre, FCM émet un emprunt obligataire de 245 millions de francs qui porte son capital à 236 millions de francs. Cette période verra la reconstruction des sites, de gros investissements pour mécaniser l'outil de travail et la mise en place de nouvelles méthodes de production, le tout avec l'objectif de redonner à l'entreprise un rentabilité qui permettant de lutter avec la concurrence internationale.
A partir de 1959, la crise de la construction navale frappe FCM de plein fouet et l'entreprise diversifie encore ses activités. Elle est membre du groupement Auxiatome et fourni des équipement pour l'industrie nucléaire, un nouveau département Matériel industriel et terrestre (M.I.T.) prend en charge la production d’équipements civils (pétrole, chimie, nucléaire) ou militaire (tubes lance missiles, chars d'assaut).
Une partie de son activité est alors constituée par la fabrication des chars AMX qui se réduira drastiquement dés 1965 en entrainant de nombreux licenciements.
Coté construction navale, un seul navire est encore en chantier et FCM en proie à de graves difficultés financières peinera à le terminer.
Le 11 février 1966 la société FCM est mise en redressement judiciaire. Elle sera prise par Sté
A.H.F. (Alfred HERLICQ et Fils )
Et le 1°Juillet 1966 , Les
Forges et Chantiers de la Méditerranée deviennent les
Constructions navales et industrielles de la Méditerranée (C.N.I.M.)
En 1979, la situation dans la construction navale contraint CNIM à procéder à de nombreuses suppressions de poste.
En 1982, les chantiers navals de la Seyne (ex FCM) de La Ciotat et de Dunkerque fusionnent sous l'impulsion du gouvernement français et donnent naissance aux Chantiers du Nord et de la Méditerranée (NORMED) afin de donner une dimension internationale à l'industrie navale française et de lui permettre de survivre.
NORMED est mis en règlement judiciaire en juillet 1986 et le 28 Février 1989, les chantiers naval de la Seyne, anciennement FCM, ferment définitivement.
Les
Construction Navales et Industrielles de la Méditerranée (CNIM) ayant conservé sa Division Industrielle et thermique spécialisée dans les chaudières insdusrielles, les turbines (sous licence GE) des escalators et les équipements pour usines d'incinération d'ordures ménagères existe toujours en 2019.
1 - Les variations d'effectifs seront importantes et liées en majeure partie à la variation du carnet de commandes et aux conflits successifs. On note en 1865 une baisse importante des effectifs liée à une épidémie de choléra.
(1913 - 4 000 ouvriers, 1856 - 2 437 ouvriers, 1859 - 1254 employés, 1863 - 2300 ouvriers, 1865 - 740, 1887 - 5800 ouvriers,