71° Bataillon Alpin de Forteresse

Le 71° Bataillon Alpin de Forteresse (BAF) est créé en octobre 1935 à Modane et hérite des traditions du 30° RI.
Il est alors constitué d'un état-major, d'une section de commandement, de trois compagnies mixtes, d'une compagnie d'engins d'accompagnement (CEA), d'une section hors rang et d'une SES (Section d'éclaireurs skieurs).

Il sera successivement commandé par le CB de PERSEVAL à partir du 16 octobre 1935, puis le CB SIMIAN à partir de 1938.

Insigne de la SES du 71° BAF

Alpins du 71° BAF à l'entrainement (1935)

Les trois compagnies du 71° BAF du temps de paix constituent les noyaux d'active des 71°, 81° et 91° BAF du temps de guerre, formant la 30° DBAF (Demi Brigade Alpine de Forteresse) couvrant le sous-secteur Moyenne Maurienne du Secteur Fortifié de Savoie .

Le 71° BAF du temps de guerre est un bataillon de réserve type A, officiellement créé le 25 Aout. Il est mis sur pied entre le 23 et le 28 aout 1939 à Modane caserne Loutraz par le CMI 140 (Saint-Jean-de-Maurienne, détachement de Modane) à partir de la 1°compagnie mixte et de la 1° CEO du 71° BAF du temps de paix et couvre le quartier de l'Arc (Sous-secteur de Moyenne-Maurienne). Le CB PARIS en prend le commandement.

Il est alors établi comme suit :

Etat Major

CB John Evariste PARIS jusqu’au 13 février (1), puis intérim du Cne Félix GAILLARD, puis CB Jean Emile BOUTAIRE à partir du 1er mars 1940
Adjudant major : Cne Félix GAILLARD jusqu’au 24 mars 1940, puis Adjoint : Lt Georges FENEON
Son PC est établi caserne Loutraz puis caserne du Replat puis le REPLATON à partir du 24 mai 1940.

Transmissions : Lt Joseph GUERRE
Section de mortiers : Lt Jean VERNEY, puis Adj-C. SULPICE, au fort Charles-Albert (l’Esseillon).
SES : Cne Jean-Louis MONTEIL, puis Lt Guy MARECHAL jusqu’au 20/12/1939, Lt Edouard KAH, puis Adj. FLAMMIER. Médecin : Med-Lt Henri CHAVANNES
Ouvrages VF : Lt Jean VERNEY
Santé : Médecin-Lt Maurice GABRIELLE

1° Cie mixte

Cne Henri SABATIER puis Cne Claude BULLARD à partir du 25 février 1940, adjoint : Lt Edouard KAH jusqu’en janvier 1940, puis Lt Georges FENEON.
Sous Quartier le Seuil : L’esseillon puis le Sueil, PC Foret du Sueil
Santé : Med-Aux BARTHELEMY
Chefs de Section : S-Lt Michel THENOZ, Asp. DOURON

2° Cie Mixte

Cne Jean-Louis MONTEIL puis Cne Jean-Louis TIPHAGNE
Sous-Quartier Plan-à-Marin : L’Hortière, la Repose, PC à PLAN à MARIN
Santé : Med-Lt Philippe FEYSSE
Chefs de Section : Lt Oswald GRUNTHALER, remplacé par Lt MOLLARET, Lt Charles ROUILLON jusque début 1940, Lt Gaston CHAREYRE, Asp. Georges LEBRUN

3° Cie Mixte

Cne Ferréol BABEY,
L'Orgère - Sous Quartier Modane – Tunnel, avec PC au Blockhaus MAGASIN du tunnel.
Santé : Med-S-Lt DUPLAN
Chefs de Section : Lt Désiré ROCHE (SFV), S-Lt René TULPIN, Lt Pierre GAUDILLAT jusqu’au 13/12/1939, puis Asp. Louis JUNOT (SM en poste DCA)

4° Cie Mixte

Secteur de Haute Maurienne (la Turra, les Revets, les Arcellins, le Mollard)
Créée le 19 octobre 1939 au départ des troupes de la 28° DI qui occupaient la Haute-Maurienne et dissoute le 26 avril 1940 avec l’arrivée de la 66° DI qui prend ce secteur en charge.

CHR

Cne Jean-Louis TIPHAGNE, puis Lt Claude BULLARD en novembre 1939 jusqu’en février 1940 puis Cne Noël BECHETOILLE à partir du 25 février 1940
Modane, caserne Loutraz puis la Praz et Replaton
Approvisionnements : Lt Louis Joseph HURTEBIS
Détails : Lt François LIANDRAT, Lt Louis BOURDEAUX

SES 1 et 2

Lt ROUILLON puis Adj FLAMMIER à partir du 5 février 1940
Santé : Med-Lt LAFLAQUIERE
Le Mélèzet (SES 1)

Chalets du Vallon (SES2)

CEO

Commandant : Cne Jean-Jacques DUTREY (St GOBAIN – Cdt d’ouvrage)

PC initialement à l’ouvrage de SAINT GOBAIN, puis au Fort du REPLATON
- Fort du SAPEY et ouvrage du SAPEY - Lt Alphonse PARET-DODON (Cdt de l’Infanterie d’ouvrage)
- Ouvrage de St-GOBAIN - Cne Jean-Jacques DUTREY (Cdt d’ouvrage), Lt Albert THOMAY (Major d’ouvrage), Georges GUIBOUX arrivé le 11/02/1940 (Cdt de bloc), Med-Lt Paul GUINET (infanterie)
- Ouvrage de St-ANTOINE - S-Lt Louis BLONDEL puis Lt Charles Emile VINIT (Majors d‘ouvrage), Lt Louis BOURDEAUX puis S-Lt François ROSSET à partir de mars 1940 (Majors d’ouvrage – Cdt infanterie), Med-S-Lt Roger DEUIL
- Casemate annexe de Saint-Antoine - AC puis S-Lt Gabriel FÉRICÉE
- Abri d’AMODON - S-Lt Pierre MURGIER, puis S-Lt Louis BLONDEL après mars 1940, Med-Aux GEROMINI
- Abri de PLAN à MARIN

A la mobilisation, l’effectif du bataillon est de 35 officiers, 132 sous-officiers et 1 375 hommes du rang (caporaux et alpins). Le matériel de transport se compose de 123 mulets, 10 chevaux, 24 voitures auto, 8 motos
Fin 1939, l’effectif du bataillon est de 40 officiers, 139 sous-officiers et 1 383 hommes du rang (caporaux et alpins).

A partir du 21 février, suite à un déneigement précoce, les travaux d’organisation de la deuxième position reprennent ainsi que l’occupation des postes en altitude. La composition donnée ci-dessus change à partir du 15 mars 1940 : les 3 SES du 99° RIA qui a été envoyé en Alsace en novembre 39 sont rattachées au 71° BAF, portant leur nombre total à 5. La 4° Cie réoccupe les ouvrages de la Turra, des Revets, des Arcellins et du Mollard afin de barrer le passage du Mont-Cenis.
Le 30 avril, le secteur de Maurienne passe du Secteur Fortifié de Savoie à la 66° DI (arrivée le 22 avril). La 30° DBAF - dont le 71° BAF fait partie - lui est rattachée et la 4° Cie est dissoute mais le bataillon conserve le contrôle du fort de la TURRA.
Le 10 juin, l’Italie déclare la guerre à la France et jusqu’au 19, cela ne donne lieu qu’à quelques escarmouches sans conséquence.
Le 11 juin, le génie fait jouer les destructions préparées et les premiers engagements seront fait à partir du 20 juin.
Le 21 juin, les forts du SAPEY et du REPLATON ainsi que Modane sont bombardés par l’aviation italienne. L’ouvrage Maginot du SAPEY apporte son appui-feu au Quartier des Cols du Sud, où la poussée italienne par les cols de la Roue, Vallée Etroite et Fréjus est importante. Les éléments retardateurs de Haute-Maurienne se replient sous la pression et prennent position d’avant-poste entre l’Esseillon et l’Hortière. La SES placée à Granges du Vallon se repositionne sur le sommet de la Norma. Le col de Pelouse est franchi par un fort contingent italien qui se dirige par les crêtes vers Belle-Plinier et le Mont Rond.
Le 22, plusieurs avant-postes se replient, Modane et Fourneaux sont à nouveau bombardées (2 pertes civiles).
Le 23 et 24, l’artillerie italienne prend pour cibles Modane, le Replat, le Replaton et le hameau du Charmaix. Le 23, une attaque d’infanterie sur le Pont-St-Anne, l’Hortière et la Comba est repoussée et la SES repousse une nouvelle fois les Italiens à la Norma. Le 24, une nouvelle tentative vers l’Hortière est stoppée par la concentration de notre artillerie.

Le cessez-le-feu prend effet le 25 à 0h35. Le bataillon n’a essuyé aucune perte et tenu ses positions à l’exception d’avants postes trop exposés. Le fort de la TURRA n’évacuera que le 1 juillet sur ordre.

Les unités seront regroupées à Modane caserne Loutraz à compter du 29 juin puis envoyées à Fort-Barraux début Juillet (évacuation de la zone démilitarisée). Elles seront démobilisées sur place entre le 15 juillet et le 1er Aout 1940, les éléments d’active deviendront le 13° BCA à Chambéry.

La CEO est chargée de la surveillance des ouvrages et le 01 septembre 1940, le personnel d'active forme l’unité de gardiennage 13/14 qui sera chargé de la surveillance des ouvrages dans la zone démilitarisée le long de la frontière.
Cette unité arbore un nouvel insigne composé de l’insigne du bataillon avec la surcharge UG 13/14.
Elle sera dissoute le 1 mars 1941 et la surveillance des ouvrages reprise par le personnel de la 14° Région Militaire.

(1) Le CB PARIS est tué à Narvik (Norvège) le 29 mai 1940.

Archives du 71° BAF – SHD cote 34 N 185
SHD - Grandes unités de l'armée française
Wikimaginot.eu
Hommes et histoires de la Ligne Maginot - Tome 4 - Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel et Jacques Sicard
ATF40,
Tempête sur les alpes