Batterie chauffante

La batterie chauffante hydraulique est la plus courante et est en général installée sur le circuit de ventilation des zones où de grands volumes d'air pulsé sont à réchauffer (typiquement le casernement des ouvrages). Elle utilise l'eau chaude gratuitement disponible du circuit de refroidissement des moteurs des groupes électrogènes de l'usine. Ceci explique sa présence généralement proche de l'usine et de l'installation de filtration/ventilation principale de l'ouvrage.

Elle se présente sous la forme très classique d'un échangeur thermique tubulaire à ailettes disposé dans un caisson du circuit de ventilation. Comme elle doit pouvoir être déposée pour nettoyage ou entretien sans affecter la continuité du circuit de ventilation, chaque bloc de réchauffage est muni d'une tuyauterie de contournement (bypass) avec registres d'isolement. Ce bypass est normalement fermé, mais ouvert quand le bloc échangeur est démonté.

Dans les petits ouvrages des Alpes, où les aérorefroidisseurs sont proportionnellement de plus petite taille et les batteries chauffantes plus importantes, on peut aisément les confondre.

Pour fonctionner, la batterie chauffante hydraulique doit avoir de l'eau chaude en provenance de l'usine, ce qui n'est bien sur pas le cas lorsque les moteurs sont inutilisés ou juste démarrés (il faut entre 10 et 20 heures de marche normale pour que la température de l'eau nécessite un refroidissement). Ceci explique la nécessité d'avoir des moyens additionnels et/ou alternatifs, comme les batteries chauffantes électriques.

La batterie chauffante électrique est de nature similaire dans le principe (échangeur dans le conduit de ventilation) sauf que dans ce cas, l'énergie de réchauffage du tube à ailettes est apportée par des résistances électriques.

Elle est initialement considéré comme une exception dans la conception des ouvrages. Seuls quelques ouvrages - en général de petite taille - bénéficiant d'une marge importante de puissance électrique installée et des locaux de taille modeste recevront initialement un batterie chauffante électrique. C'est le cas par exemple de l'ouvrage de SENTZICH à partir de 1932.

Dans un 2e temps, les exercices d'occupation d'ouvrage à partir de 1934-35 montreront à l'évidence l'insuffisance des batteries chauffantes hydrauliques en cas de sous-utilisation de l'usine. Les blocs échangeurs électriques font leur apparition, pour réchauffer dans un premier temps les branches du réseau de ventilation desservant des locaux critiques nécessitant un chauffage confortable, comme l'infirmerie d'ouvrage ou le PC. Ces batteries électriques viennent alors en suppléance de celle hydraulique quand la quantité d'eau chaude des moteurs n'est pas suffisante.

Comme suite au développement et l'accélération de la mise en place de l'approvisionnement électrique par l'arrière, les batteries électriques prennent le pas pour la climatisation, en complément de la multiplication des radiateurs électriques.