La maison Giordan a fourni des portes métalliques pour les ouvrages du secteur fortifié des Alpes-Maritimes.
La maison Giordan Frères et Cie est l'une des sociétés eponymes créées par la famille Giordan à Nice dans le quartier Riquier où on les retrouve établies rues Arson, Smollet et Beaumont (1909) puis Barberis (1930) et Boulevard de Riquier.
La confusion est facile, nous pouvons y voir un peu plus clair grâce aux informations transmises par François Giordan, descendant de la famille Giordan.
Créée en 1832, la maison Giordan est spécialisée dans les équipements pour moulins et pressoirs à huile ou à raisin.
François Giordan (1837 – 1914) succède en 1865 à son père et reprend l'entreprise. Il modernise ce savoir-faire et remplace la mécanique en bois par celle en fer se situant pleinement dans le courant de la révolution industrielle. Faisant partie des premiers industriels du quartier Riquier encore en devenir, il installe sa fonderie rue Arson sous l'enseigne Giordan Fils.
Antoine et Sauveur, ses deux fils, apprennent la fonderie et la mécanique à l'usine dès leur plus jeune âge et en reprennent plus tard la direction tout en diversifiant la production toujours basée sur la fonderie de métaux et la construction mécanique.
En 1920, trois des fils d'Antoine s'installent d'abord dans le même quartier comme concurrents directs de leur père et de leur oncle sous l'enseigne Giordan Frères et Cie puis en 1927, ils bâtissent une grande usine dans le quartier mitoyen de Saint-Roch qui leur permet de diversifier et d'augmenter leur production.
C'est une dizaine d'années plus tard que les nouveaux besoins militaires dans cette période tendue qui précède la deuxième Guerre mondiale obligent l'armée à rechercher de nouveaux fournisseurs, et les frères décrochent des marchés dans le secteur du génie militaire dès la fin des années 30.
Ces marchés portèrent sur la fourniture de pont-abris, de matériels de cuirassement comme des portes métalliques destinées aux ouvrages de la ligne Maginot et d'équipements pour la marine nationale.
A la veille de la guerre l'entreprise emploie 70 personnes dont 59 aux ateliers de mécanique et de fonderie
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Tout en conservant son activité principale autour du métier de la fonderie, la maison Giordan se diversifie et ajoute à ses compétences la métallurgie, la serrurerie et l’électricité afin de pouvoir proposer à ses clients des systèmes complets.
Sa production comprend au début du 20° siècle, outre les équipements cités ci-avant, les moteurs pour automobiles, moteurs à gaz, turbines , machines à vapeur, éclairage électrique.
On lui doit aussi des pièces d’art comme la statue ornant le monument aux morts de Fontan coulée en 1930 et des pièces de fonderie comme les cloches d’église ou les plaques d’égout de la ville de Nice.
La société est reprise en 1953 par le fils de Jean, Francis Giordan (1921 – 1985) qui, quatre ans après crée la société E.G.A. (pour Eau, Gaz, Assainissement) et transfère les installations dans le quartier de l'Ariane, toujours à Nice.
1 - Rapport de l'Inspection générale de la production industrielle, Archives départementales des Alpes-Maritimes ; cote 0146W0026