A l'issue de la première guerre mondiale, Le programme de réarmement de 1921 prévoit une mitrailleuse lourde ainsi qu’un canon antichar de petit calibre conduisant en 1927 à la présentation d’un canon de 20 mm au calibre insuffisant. Dès lors, le calibre de 25 mm s’impose et c’est en 1931 que les sociétés APX (Atelier de construction de Puteaux) et Hotchkiss présentent sans succès chacun un spécimen. En 1933, le prototype Hotchkiss est retenu pour devenir le canon de 25 mm SA modèle 1934.
APX, continuera à travailler sur un type plus léger pour enfin être adopté : le canon de 25 mm SA Léger modèle 1937.
Ces deux canons d’infanterie seront bien présents au sein des troupes de forteresse, notamment sur les positions intervalles, à raison de 946 canons Mle 1934 et 79 Mle 1937.
Note préalable sur le vocabulaire des munitions : un projectile ne contenant pas de matière explosive est appelé balle pour un calibre inférieur à 30 mm et boulet pour un calibre supérieur. De même, pour une cartouche, la balle est montée sur un étui et un obus est monté sur une douille pour les calibres spécifiques de 20 et 25mm. Cependant, on peut trouver confondus ces deux appellations suivant les fabricants notamment sur les tracés respectifs. Conventionnellement, nous retiendrons étui pour balle et douille pour obus ou boulet.
Les premiers tracés de cette cartouche, développée par la société Hotchkiss, datent de 1931. Cette cartouche est alors constituée d’un étui conique à bourrelet en laiton 70/30 (70% de cuivre et 30% de zinc) de 193,5 mm de long, d’une charge de poudre d’environ 138g théorique de poudre H25 anti-lueur, d’un porte amorce spécifique et d’une balle chemisée de 25mm cylindro-ogivale, à noyau d’acier. La balle qui mesure 108,8 mm de long pèse de 315 à 329 grammes, suivant la nature des composants.
Suivant les notices pour les canons de 25 mm SA d’infanterie, les munitions se déclinent en différents types de chargement, les munitions de guerre et les munitions d’exercice et d’instruction.
La cartouche de 25 mm à balle Perforante Mle 1934
La cartouche de 25 mm à balle Traceuse-Perforante Mle 1934
La cartouche de 25 mm à balle Ordinaire Mle 1934
La cartouche de 25 mm à balle à Portée Réduite Mle 1934
La cartouche de 25 mm à blanc Mle 1934
La cartouche de 25 mm inerte Mle 1934
Cette cartouche, considérée comme munition de guerre, est constituée d’un étui à bourrelet en laiton 70/30 de 193,5 mm de long, pour une longueur totale de 263 mm et d’un poids de 900 grammes. L’amorçage est réalisé par le tube porte amorce Forgeat Mle 1933 renfermant un marteau, une amorce Mle 1924A, une composition d’allumage de 1,2 grammes de poudre noire comprimée (F3) et de 0,5 gramme de poudre noire superfine. La balle est composée d’un noyau en acier au tungstène surmonté d’une coiffe en plomb durci à 3% d’antimoine, recouvert d’une chemise en laiton 90/10. La balle P pèse environ 320 grammes pour une longueur de 108,8 mm. La charge propulsive théorique est de 138 grammes de poudre H25 anti-lueur conférant une vitesse initiale V0 de 920 m/s. Pour identification, la pointe de la balle P est noircie sur une hauteur théorique de 25 mm.
La cartouche, considérée comme munition de guerre, est constituée du même étui amorcé que la cartouche à balle P et la charge propulsive est identique. Seule la balle est différente car le noyau en acier au tungstène trempé comporte un évidement de 8 mm de diamètre sur une hauteur de 21 mm, renfermant 2,8 grammes de composition traçante pour un poids compris entre 307 à 317 grammes. Pour identification, la pointe de la balle TP est colorée en vert sur une hauteur théorique de 25mm, la trace rouge est visible jusqu’à 1500 m. Les valeurs balistiques de cette cartouche sont identiques à la cartouche à balle P.
La cartouche, considérée comme munition d’exercice soit à projectile d’instruction, est de même constitution que la cartouche de 25 mm à balle perforante. Seul le noyau d’acier de la balle est différent, ce dernier est en acier demi-dur. Les caractéristiques balistiques sont également identiques à la balle P mais le pouvoir perforant est moindre. Pour identification, la balle Ordinaire ne possède aucune couleur.
La cartouche, est également considérée comme munition d’exercice soit à projectile d’instruction. L’étui et l’amorce sont identiques aux cartouches à balle P et TP, la charge propulsive théorique n’est que de 110 grammes. La balle est tronquée arrondie avec une large ceinture de guidage en laiton. Cette balle existe en 2 versions soit en acier demi-dur ou entièrement en laiton. Le poids de la balle varie de 276 à 286 grammes.
Cette cartouche d’exercice s’emploie dans les champs de tir restreint pour un tir compris de 200 à 800 m.
La cartouche, sans balle, est constituée d’un étui amorcé réglementaire coupé à une hauteur de 152 mm. La charge de poudre comprend une charge d’allumage de 4 grammes de poudre F3 et une principale de 80 grammes de balistite. L’étui est fermé par 2 opercules en carton cuir embouti.
Cependant la poudre usitée est particulièrement corrosive et elle est remplacée par une charge de 50 grammes de poudres T bis en vrac, un seul opercule de fermeture en carton cuir embouti subsiste.
A noter que l’utilisation de la cartouche à blanc n’assure pas le fonctionnement automatique des canons.
La cartouche est constituée d’un étui réglementaire sur lequel est soudée une balle ordinaire l’amorce est remplacée par un disque soudé comportant un logement pour la pointe du percuteur. La cartouche est lestée et présente les mêmes caractéristiques dimensionnelles que la cartouche perforante. Elle est identifiable par des trous non débouchant, à la base du culot et au collet, de 4mm de diamètre et dont le fond est peint en rouge.
Bien qu’il existe des étuis sans marquage, la plupart sont marqués au culot suivant le principe des munitions françaises de l’époque. Il existe donc des marquages à froid réalisés lors de la fabrication des étuis, ces derniers fond état :
à 12h : du fabricant de l’étui,
à 3h : de l’année de fabrication
à 6h : du fournisseur du métal
à 9h : du trimestre de fabrication.
MGM pour Manufacture Générale de Munitions,
CF pour Cartoucherie Française,
DBS pour Davey Bickford & Sons,
SAE pour Société Alsacienne d’Explosifs.
SF pour Société Française de Munitions
Les cartouches de 25mm Mle 1934 à balle sont livrées initialement dans des caisses bois spécifiques contenant alors 40 cartouches de 25mm placées verticalement et maintenues par 2 plateaux percés 4 x10 spécimens.
Le canon de 25mm Mle 1934 se révélant une excellente arme antichar, grâce au pouvoir perforant de sa munition, il est décliné dans plusieurs configurations pour être installé à demeure en régions fortifiées. Dès lors, il est retenu au moins 3 versions présentant chacune une particularité de raccourcissement de la bouche à feu initiale, qui mesure 1,8 m, soit sous :
Cloche AM avec une longueur de 1,18 mètre,
Cloche et tourelle de mitrailleuses transformée en AM avec une longueur de 1 mètre,
Tourelle pour 2 AM avec ou sans mortier de 50 mm avec une longueur de 1,50 mètre.
Cette cartouche est identique à celle à balle P, y compris la pointe de la balle noircie sur une hauteur théorique de 25 mm. Cependant la charge de poudre H25 anti-lueur est augmentée de 10 grammes portant à 148 grammes la charge propulsive théorique. Pour identification, la marque "CHARGE FORTE" est apposée, au nitrate d’argent, à 3 emplacements (120°) sur le pourtour de l’étui.
Comme son homologue, cette cartouche est identique à celle à balle TP, y compris la pointe de la balle peinte en vert sur une hauteur théorique de 25 mm. La charge de poudre H25 anti-lueur est également augmentée de 10 grammes portant à 148 grammes la charge propulsive théorique. Pour identification, la marque "CHARGE FORTE" est apposée, au nitrate d’argent, à 3 emplacements (120°) sur le pourtour de l’étui.
Identique à la cartouche à balle PR mais la charge également augmentée de 10 grammes porte la charge propulsive théorique à 120 grammes. Elle présente la marque "CHARGE FORTE" sur l’étui.
Les cartouches sont livrées en caisse bois, N°3 modèle 1906-1923. La caisse renferme toujours 40 cartouches positionnées dans la caisse intérieure en zinc, elles sont alors disposées horizontalement, en deux colonnes de 20, emballées individuellement sous carton ondulé, les balles vers l’extérieur.
Seul le marquage sur la caisse bois voire sur l’étiquette permet d’identifier la munition à charge forte soit après le libellé du type de balle, l’abréviation entre parenthèse : Ch.F ou ch.f. Cependant le carton ondulé enveloppant chaque cartouche possède outre les renseignements sur la nature de la charge et du chargement, l’indication en rouge bordurée : CHARGE FORTE.
Par prescription N°2689 NT/IM du 11 mars 1938, il est demandé à la Section Technique de l’Infanterie d’examiner les conditions de tir de la cartouche à charge forte dans les canons de campagne, afin de simplifier les approvisionnements d’un seul modèle de cartouche commun aux matériels de campagne et à ceux de régions fortifiées. Par ailleurs, le gain de vitesse réalisé (V0 porté de 920m/s à 960m/s) permettrait d’augmenter d’environ 200 m la limite d’intervention.
Le 10 mai 1938, la STI rappelle cependant que l’augmentation de la vitesse initiale influence défavorablement la précision et entraine une usure rapide du tube, c’est alors ce qui avait été constaté (rapport n° 174/STI du 23 janvier 1937) lorsque que l’on a porté la V0 de 875 à 920 m/s sur le matériel de campagne par allongement du tube de 1,50 à 1,80 m. Dès lors, si pour avoir un nouvel accroissement de la ladite vitesse, on augmente, cette fois, la charge de poudre, on aura ainsi apporté à un matériel étudié avec sa munition, deux transformations portant une sur l’arme, l’autre sur la munition, sans s’assurer que les rayures ont le tracé optimum correspondant à l’arme et à la munition des types définitifs.
Il ne semble pas y avoir eu de suite à la prescription cependant la conclusion du 10 mai 1938 met en exergue la nature et les conditions d’emploi du canon de 25 mm monté en arme mixte utilisé sous casemate dont le tube fait 1,80 m de long. A noter, qu’un seul exemplaire a été installé au bloc 3 du WELSCHHOF et que nous n’avons pas trouvé, à ce jour, de documentation précise relative à cette bouche à feu,. Par ailleurs, est-ce ces raisons qui ont contrarié la diffusion de ce montage ?
Obus antichar de 25 mm
6 messages, le dernier est de jolasjm le 01/09/2020