Le canon de 37mm Mle 1916 TR est réalisé en 1915 par l’atelier de Puteaux (APX) sur la base de la bouche à feu de marine, soit le 37mm Mle 1885 de conception Hotchkiss. Ils possèdent tous deux des caractéristiques identiques notamment une longueur de 20 calibres, 12 rayures à gauche à pas constant inclinées de 6°.
La munition est également la même avec une douille à bourrelet de 94,5 mm de haut désignée 37-85 ou 37x94 R. Cette douille subit de nombreuses modifications au niveau de son amorçage mais toutes les versions sont encore d’usage en 1940. Il en est de même pour la plupart des projectiles.
La douille à bourrelet adopte un profil légèrement conique pour une hauteur d’environ 94,5 mm. Elle est en laiton 70/30 (70% de cuivre et 30% de zinc). Suivant les fabricants et les époques cette douille est confectionnée par étirage ou par emboutissage, chaque procédé influant sur les forme internes.
La douille de premier type, dénommée 37-85, certainement la plus fréquemment rencontrée possède un amorçage Berdan soit avec une amorce et un couvre-amorce (amorce n°3 de la marine). Ce type de douille bien que n’ayant pas été construit au-delà de 1918 (1) est encore largement utilisé en 1940 soit dans sa configuration originelle, soit avec un système d’amorçage modifié à l’occasion d’une réfection.
Nota (1): Il existe plusieurs lots de cartouches de 37-85 ont été fabriquées par la pyrotechnie maritime de Rochefort en juin 1929 (lot n°10) dont ci-dessous le marquage de culot.
A partir de de 1931, l’amorce et le couvre-amorce sont remplacés par un tube porte-amorce à évents latéraux. La douille est dénommée : 37-31 et les fabrications les plus fréquentes sont datées des années 1935 et 1936.
Tube porte-amorce à évents latéraux monté sur douille 37-31. C’est un tube cylindro-conique à sommet plat, fermé à l’avant et comportant 4 évents latéraux. Il posséde à l’intérieur une enclume percée de 2 évents et une amorce de 7,95 mm introduite par frottement. Une coiffe intérieure en étain obture les évents lateraux, bouchés extérieurement par de la cire et du suif. La charge de poudre superfine contenue dans le tube est d’environ 0,5 gramme. Ce tube porte-amorce pèse 11,95 grammes pour une longueur de 28,2 mm.
Puis en 1937, intervient l’ultime modification sur la douille afin de recevoir un tube porte-amorce Forgeat de 14/18 Mle 1933. La douille est dénommée : 37-37 et ne semble avoir été fabriquée qu’en 1939 et 1940.
Comme toutes ses homologues de l’artillerie, la douille de 37 mm est appelée après usage à être réfectionnée. Cette opération comporte, entre autres, un réamorçage soit à l’identique, soit en intégrant les modifications lorsqu’elles sont applicables. C’est ainsi que la douille de 37-85 Mle 1885 se voit recevoir selon la période, les différents tubes porte-amorces en vigueur. Afin d’identifier le type et d’assurer la traçabilité chaque opération de réamorçage conduit à un marquage en surcharge à froid sur le culot. Cette surcharge est barrée à l’occasion du réamorçage suivant.
Surcharges +ECP et EP
Ces acronymes ne sont pas précisément identifiés cependant pour +ECP, il pourrait s’agir d’Ecole Centrale de Pyrotechnie de Bourges et pour EP la contraction de ECP. Toujours est-il, ces marquages sont affectés aux douilles recevant un tube porte-amorce à évents latéraux dont nous n’avons pas retrouvé le millésime (avant 1930). Il se caractérise par sa forme cylindro-ogivale et possède les mêmes caractéristiques de construction que le tube porte-amorce adoptée avec la douille de 37 mm Mle 1931. Il pèse 10,38 grammes pour une longueur de 26,7 mm.
Surcharge MS ou MS
Ce marquage en surcharge n’est, également, pas identifié. Il est affecté aux douilles recevant un tube porte-amorce à évents latéraux identique à celui adopté avec la douille de 37mm Mle 1931.
Additif du 24/04/2022 :
Il vient d’être observé une rare douille de 37mm Mle 1931 fabriquée en 1939 présentant une surcharge MS indiquant un rechargement avec un nouveau tube porte-amorce à évents latéraux sans autre indication (ni la date du rechargement, ni le type du tube porte-amorce).
Sans surcharge
Il existe cependant des réamorçages ne faisant apparaitre aucune surcharge notamment avec l’emploi provisoire du tube porte-amorce Bethléem. Ce système d’amorçage est essentiellement employé avec la cartouche de 37x136 R de fabrication américaine. Le croquis est présenté ci-après à titre informatif tant l’utilisation de ce tube porte-amorce avec la douille de 37-85 est marginale.
Le réamorçage de la douille de 37mm Mle 1885 a bénéficié de l’adoption du tube porte-amorce Forgeat vraisemblablement entre 1933 et 1939, date des premières fabrications de la douille 37-37. Les exemplaires présentés mettent en exergue des surcharges particulières F 61 36 et F75 36) (36 désignant l’année de réalisation). A noter pour ce dernier marquage, le fabricant PDTE soit les ateliers Pinchart Deny à TE (localisation non identifiée)
Les exemples de surcharges ci-dessus montrent pour chaque culot une seule réfection avec un réamorçage, c’est-à -dire que la douille a servie deux fois (si l’amorce est percutée). La documentation consultée ne donne pas de limite pour la réfection et le nombre d’utilisations d’une même douille réfectionnée, ci-dessous sont présentés deux douilles ayant subi quatre réamorçages (soit cinq utilisations). Cependant cela semble le maximum de réutilisation.
Les douilles sont marquées au culot suivant le principe des munitions françaises de l’époque. Il existe donc des marquages à froid réalisés lors de la fabrication des douilles, ces derniers indiquent sur une ligne en périphérie de l’amorce :
Pour la période de 1914 à 1918
sauf 1915 (aucune fabrication cette année)
à 12h : le calibre et le modèle de la douille soit 37-85 pour 37 mm Mle 1885
à 6h : le fabricant suivi du lot et de l’année de fabrication .
Un seul fabricant est connu pour cette période, il s’agit des ateliers Pinchart Deny à Paris (PDPS)
Pour les années 1935 et 1936 (une douille de 1939 observée, cf additif du 24/04/2022 ci-dessus)
à 12h : le calibre et le modèle de la douille soit 37-31 pour 37mm Mle 1931
à 6h : le fabricant suivi du lot et de l’année de fabrication et du fournisseur du métal.
Deux fabricants sont connus, le premier dont l’abréviation est C (*) pour l’année 1935, le second est la société française de munitions (SF) pour l’année 1936.
(*) Ce marquage C n’est pas identifié précisément, il existe deux possibilités : l’atelier de pyrotechnie maritime de Cherbourg ou la compagnie française des métaux usine de Castelsarrasin (à la fois fabricant de douilles et fournisseur du métal)
Pour les années 1939 et 1940
à 12h : le calibre et le modèle de la douille soit 37-37 pour 37 mm Mle 1937
à 6h : le fabricant suivi du lot puis de l’année de fabrication et du fournisseur du métal. Trois fabricants sont connus, le premier est l’atelier de construction de Toulouse (ATE) pour les années 1939 et 1940, le second est les ateliers Pinchart Deny à Paris (PDPS) pour l’année 1940, le troisième dont l’abréviation est CA pour l’année 1940 n’est pas identifié précisément. (Il pourrait s’agir de la société Andrieux et fils à Paris).
Pour la douille de gauche fabriquée par l’atelier de construction de Toulouse lot 29 de 1939 (à noter l’absence de fournisseur de métal) et celle du centre fabriquée par les ateliers Pinchart Deny à Paris lot 50 de 1940, le métal est fourni par la compagnie générale d’électrométallurgie à Dives (D).
Pour celle de droite, fabricant CA non identifié lot 32 de 1940, fournisseur de métal les établissements Navarre (N) à Evreux.
Surcharge spécifique des douilles
Comme sur la plupart des munitions françaises sont également présent certains marquages réalisés sur le culot, au nitrate d’argent, révélant les renseignements relatifs à la charge propulsive soit la nature et le lot de poudre ainsi que l’identification de l’atelier de chargement, le lot et la date de réalisation.
Cependant, peu d’exemplaires nous parviennent avec ces renseignements facilement effaçables à la moindre opération de nettoyage.
L’adoption en 1886 de la poudre B sans fumée conduit au remplacement de la charge propulsive initialement en poudre noire. Dès lors, il faut d’une part compenser le volume par l’usage d’une cale en feutre (bourre) entre la charge et le projectile et d’autre part renforcer l’allumage par un appoint constitué d’une pastille de poudre noire comprimée maintenue en place, au-dessus des évents, par un godet en gaze de soie. Cet appoint disparait avec l’usage des tubes porte-amorces.
La première poudre B utilisée dans les cartouches de 37 mm est la poudre B37. Il s’agit d’une poudre à la nitrocellulose (ou coton poudre) qui se présente sous forme de lamelles, de couleur allant du jaune clair au brun foncé, aux dimensions de 40 à 50 mm de long, de 10 à 12 mm de large pour une épaisseur de 0,5 mm.
La seconde poudre B utilisée est également une poudre à la nitrocellulose. Il s’agit de la poudre BN3F soit poudre B, Nitratée, type 3, pour Fusil. Les grains sont carrés de 2 mm de côté pour 0,5 mm d’épaisseur, de couleurs noirs, opaques et brillants.
La dernière poudre B utilisée est une poudre à la nitroglycérine (ou balistite). Il s’agit de la poudre BAL 3,75 qui se présente sous la forme de grains carrés de 3,75 mm de côté et 0,4 mm d’épaisseur.
Depuis l’adoption du canon de 37 mm Mle 1885 de marine à l’usage du canon Mle 1916 TR jusqu’en 1940, il y a eu de nombreuses variantes de cartouches de 37x94 R et beaucoup de ces dernières dépassent le cadre de cette présentation. Selon l’annexe N°2 du manuel du gradé d’infanterie du 1er octobre 1936, les munitions du canon de 37 mm Mle 1916 TR réglementaires se déclinent en munitions de combat et en munitions d’instruction.
Les munitions de combat :
La cartouche de 37 mm à obus explosif en acier Mle 1916
La cartouche de 37 mm à obus de rupture Mle 1892-1924
La cartouche de 37 mm à boulet perforant Mle 1935
La cartouche de 37 mm à boulet perforant Mle 1937
La cartouche de 37 mm à obus porte-message BLM
Les munitions d’instruction :
La cartouche de 37 mm à obus en fonte Mle 1888 M
La cartouche de 37 mm à obus en acier Mle 1916 lesté
La cartouche de 37 mm à boulet ogival Mle 1916
La cartouche de 37 mm à boulet d’instruction en fonte
La cartouche de 37mm à blanc
La fausse cartouche de 37 mm
Cette cartouche est constituée d’une douille à bourrelet des modèles 1885 (sans ou avec tube porte-amorce) et 1931 sur laquelle est monté un obus explosif en acier Mle 1916. La cartouche longue de 177 à 180 mm suivant le type de fusée pèse 760 grammes. L’obus en acier est de forme cylindro-ogivale et comporte 2 ceintures de guidage en cuivre. La partie cylindrique du corps de l’obus renferme sous enveloppe de laiton étamé ou de carton une charge de 30 grammes d’explosif (mélinite), la partie ogivale contient la fusée percutante détonateur. La première fusée utilisée est la fusée du système Robin qui s’arme au départ du coup et déclenche par inertie à l’impact. La seconde fusée rencontrée est du système Gaba Mle 1918, elle s’arme sur la trajectoire sous la force centrifuge par l’effacement de 3 verrous et déclenche également par inertie à l’impact. Ces 2 fusées existent avec ou san retard. La charge propulsive est de 33 grammes de poudre B37 ou BN3F ou 22 grammes de BAL 3,75 conférant une vitesse initiale V0 de 367 m/s.
Le corps du projectile est peint en jaune, le méplat de l’ogive est peint en blanc pour les fusées sans retard et en noir pour les fusées avec retard. Les marques de chargement sont inscrites en noir sur la partie cylindrique du corps, elles indiquent l’atelier de chargement, le numéro du lot et l’année. La lettre R indique que la fusée est retardée et deux ou trois croix indique un classement par catégorie de billage (dureté). Un G blanc identifie sur l’ogive la fusée du système Gaba.
A noter que sur la représentation ci-dessus (issue du manuel des munitions du 15 décembre 1930) ainsi que sur le spécimen présenté l’obus possède pour ceinture inférieure de guidage un bague lisse contrairement aux tracés et tables de construction de la SFM de 1928. Cette situation implique une modification du projectile dont nous n’avons pas trouvé la trace, ni la datation exacte.
La cartouche est constituée d’une douille à bourrelet des modèles 1885 (sans ou avec tube porte-amorce) et 1931 sur laquelle est monté l’obus de rupture Mle 1892-1924. La cartouche complète mesure 168 mm de long pour un poids de 720 grammes. L’obus en acier de forme cylindro-ogivale pointue comporte 2 ceintures de guidage en cuivre. Il renferme une charge entre 15 et 20 grammes de poudre F3 amorcée par une fusée de culot Mle 1886 M vissée sur un bouchon support. La charge propulsive est de 33,5 grammes de poudre B37 ou BN3F ou 22 grammes de BAL 3,75 conférant une vitesse initiale V0 de 388 m/s. L’obus n’est pas peint et ne porte pas de marquage de chargement.
Il faut noter l’utilisation conjointe de l’obus de rupture Mle 1892 dont la différence avec le Mle 1892-1924 se situe au niveau du bouchon support arrière. Avec ce dernier obus, il est aussi fait usage de la fusée de culot Mle 1930
La cartouche est constituée d’une douille à bourrelet des modèles 1885 avec tube porte-amorce et 1931 sur laquelle est monté le boulet perforant Mle 1935. La cartouche complète mesure 171 mm de long pour un poids d’environ 590 grammes. Le boulet de rupture se compose d’un noyau cylindro-ogival en acier dur reposant sur un culot en acier ordinaire portant 2 ceintures de guidage en cuivre. La ceinture inférieure est lisse. Le noyau est entouré partiellement d’une bague en magnésium vissée dans le culot d’acier. La charge propulsive est de 43 grammes de BAL 3,75 conférant un V0 de 600 m/s. Un disque de calage ajouré en acier intercalé en le noyau et le culot en acier empêche le rebond du noyau au départ du coup. De même, la bague de magnésium assure un effet flash à l’impact et incendiaire en cas de percement du blindage. Le projectile n’est pas peint, il possède des marquages à froid entre les 2 ceintures indiquant le fabricant, le n° de lot, ainsi que l’année.
La cartouche est constituée d’une douille à bourrelet des modèles 1885 avec tube porte-amorce, 1931 et 1937 sur laquelle est monté le boulet perforant Mle 1937. La cartouche complète mesure 168 mm de long pour un poids d’environ 600 grammes. Le boulet perforant est construit suivant le même principe que le Mle 1935 cependant la bague de magnésium prolonge le profil du noyau perforant et le culot d’acier ordinaire comporte un évidement à sa base. La charge propulsive est de 43 grammes de BAL 3,75 conférant un V0 de 600 m/s.
Le projectile n’est pas peint, il possède des marquages à froid entre les 2 ceintures indiquant le fabricant, le n° de lot, ainsi que l’année.
Ces 2 dernières munitions à boulet perforant conçues initialement pour le canon de 37 mm SA Mle 1938 des chars légers sont étendues au canon de 37mm Mle 1916 TR adapté (*) pour le tir antichar. (Suivant la :Notice provisoire sur le canon de 37mm Mle 1916 TR adapté au tir antichar du 21 février 1940)
(*) Cette adaptation consiste uniquement à la modification du mécanisme de pointage en direction du canon.
Cette munition un peu particulière est classée dans les cartouches de 37 mm à obus à effets spéciaux. L’obus porte message BLM (Bourguignon – Laroze – Moulin) est destiné à dépoter au bout d’un temps voulu un message contenu dans une boite intérieure.
La cartouche est livrée en 2 éléments séparés soit une douille prête à l’emploi et un obus porte-message.
La douille est à bourrelet des modèles 1885 (sans ou avec tube porte-amorce) et 1931, elle est chargée de 30 grammes de poudre B37 et fermée par un opercule de carton qu’il faut éliminer au moment du montage de l’obus.
L’obus porte-message est en acier embouti, à deux ceintures de guidage en cuivre et à œil d’ogive et de culot ouvert. Il contient à l’avant un cylindre fumigène en tôle d’acier, à l’arrière une boite à message en acier embouti, reliée par une chaine ou tige filetée au cylindre fumigène, dont il est isolé par une rondelle annulaire de caoutchouc ou de bois. La boite à message, retenue par encochage ou goupilles de cisaillement, est fermée par un bouchon vissé qui forme bouchon de culot. Sur l’ogive se visse une fusée à temps pour obus porte-message BLM. Cette fusée est du type à plateaux, elle est recouverte pour son transport d’une coiffe en plomb étamé. Le réglage se fait, après décoiffage de la fusée, en amenant à l’aide d’une clé débouchoir le repère de l’anneau de réglage en regard du chiffre indiquant sur le plateau la portée désirée.
L’obus est peint en rouge ou vert sur la partie cylindrique, en bleu sur l’ogive. La partie sous les ceintures et le culot sont vernis à la gomme laque. Les marques de chargement, apposées en noir sur le corps indiquent, l’établissement qui a opéré le chargement, la date, ainsi que le type de l’obus.
Cette munition classée de combat pendant le premier conflit est maintenue pour l’instruction à partir de l’entre-deux guerres. La cartouche est constituée d’une douille à bourrelet des modèles 1885 (sans ou avec tube porte-amorce) et 1931 sur laquelle est monté l’obus en fonte Mle 1888 M. La cartouche complète mesure 172 mm de long pour un poids d’environ 665 grammes. L’obus se compose d’un corps en fonte, monobloc, à œil d’ogive, muni de 2 ceintures de guidage en cuivre. La charge explosive est constituée de 22 grammes de poudre F3 amorcée par une fusée d’ogive percutante Desmarets Mle 1877. La charge propulsive est de 33 grammes de poudre B37 ou BN3F ou 22 grammes de BAL 3,75 conférant une vitesse initiale V0 de 402 m/s. Le projectile n’est pas peint, et ne reçoit aucune marque de chargement.
Cette cartouche est strictement identique à la munition de combat, cependant l’obus est lesté en barytine et fermé par une rondelle de carton. La fusée d’ogive n’a pas de mécanisme intérieur et le percuteur de la tête est arrasé. L’obus lesté est peint en noir avec une bande blanche entre les ceintures, il porte au culot un poinçon carré indiquant l’aspect inerte du projectile.
Il est à noter que la cartouche à obus en acier Mle 1916 lesté existe avec les 2 versions de fusée (Robin et Gaba).
Cette munition également classée de combat pendant le premier conflit est maintenue pour l’instruction à partir de l’entre-deux guerres. La cartouche est constituée d’une douille à bourrelet des modèles 1885 (sans avec tube porte-amorce) et 1931 sur laquelle est monté le boulet ogival Mle 1916. La cartouche complète mesure 155 mm de long pour un poids d’environ 695 grammes. Le boulet ogival est en acier, plein, à 2 ceintures de guidage en cuivre, à ogive pointue. La charge propulsive est de 35 grammes de poudre B37 ou BN3F ou 22 grammes de BAL 3,75 conférant une vitesse initiale V0 de 388 m/s. Le projectile n’est pas peint.
La cartouche est constituée d’une douille à bourrelet des modèles 1885 (sans ou avec tube porte-amorce) et 1931 sur laquelle est monté un boulet en fonte. Le boulet d'instruction, plein en fonte, a le profil de l'obus explosif Mle 1916, mais tronqué à l'ogive, avec une mortaise dans le méplat antérieur. Le poids du boulet est de 555 grammes et il possède 2 ceintures de guidage en cuivre. La vitesse initiale donnée est V0 de 367 m/s. Le boulet d’instruction n’est pas peint.
A noter que la ceinture inférieure est lisse contrairement à la représentation faite dans le Manuel des munitions - Imprimerie nationale – 15 décembre 1930.
Marquages à froid sur le boulet :
SFC : Il s’agit du fondeur Société des Hauts Fourneaux de Chasse (38 Chasse)
37 34 : calibre 37 mm et date de fabrication 1934
B : Il s’agit de l’usineur B (non identifié )
La douille de l’exemplaire présenté porte à son culot une surcharge à froid EF non identifiée (Ecole à Feu, chargé à poudre EF ?)
Cette cartouche est sans projectile. Il s’agit simplement d’une douille à bourrelet des modèles 1885 (sans ou avec tube porte-amorce) et 1931 fermée par un opercule en carton sur un système de bourrage en feutre ou sciure de bois comprimée. La charge propulsive est constituée de 35 grammes de poudre EF et les marques de chargement sont apposées sur l’opercule.
La fausse cartouche se compose d’un corps en bois et d’un culot confectionné avec le culot d’une douille règlementaire (haute de 35 mm), riveté sur le corps en bois. La partie en bois est peinte en noir et la cartouche rappelle la forme générale de la cartouche à obus explosif Mle 1916.
D’après le manuel des munitions du 15 décembre 1930, il existe plusieurs caisses pour le transport des cartouches de 37mm Mle 1885.
Caisse pour 54 cartouches :
La caisse est divisée en trois compartiments, contenant chacun 18 cartouches couchées dans des étuis de carton ondulé ;
Caisse de 72 cartouches :
Caisse blanche n° 3 Mle 1906-1923, avec caisse intérieure en zinc, pour transports outre-mer par paquets de 6 cartouches ;
Caisse de 16 cartouches :
Caisse à munitions de mitrailleuses Mle 1915 et 1916, appropriée au transport de cartouches de 37 mm, disposées tête-bêche sur une bande à cartouches (2x8). La caisse est peinte en vert olive et les marques en blanc indiquent le nombre de cartouches et le calibre. Elle porte une vignette à la peinture blanche représentant deux cartouches placées tête-bêche.
Caisse de 20 cartouches BLM :
Caisse pour obus porte-message BLM, contenant 20 obus et 20 douilles. Les marques en noir indiquent l’établissement et l’année de chargement, le nombre et le type de projectiles, ainsi que la nature de la poudre, année et le fabricant.
Caisse pour douilles
Non notera l'existence d'une caisse spécifique circulant entre les fabricants de douilles de 37mm et les établissements de chargement.
Les maisons fortes type Ardennes sont théoriquement dotées, pour assurer la protection antichar, d’un canon de 37 mm Mle 1916 TR. La dotation en munitions retenue pour chaque pièce est de 108 cartouches de 37mm à obus explosif Mle 1916 et de 162 cartouches à obus de rupture Mle 1892 et/ou Mle 1892-1924 (soit en caisse de 54 cartouches).
Le 20 avril 1940 en application de la note de service N° 4537/4-3-A du 15 Avril, le général Gransard, Commandant le 10e Corps d’Armée demande au Général Commandant la IIe Armée, un recomplétement en armement et munitions pour les maisons fortes.
Il note pour les 15 maisons fortes concernées un déficit de 8 canons de 37 mm et joint un tableau sur la situation des munitions.
Pour clore ce chapitre, il est intéressant de signaler que sur les zones de combat mai-juin 1940, il arrive de trouver des cartouches de 37 mm qui sont essentiellement des cartouches à obus en fonte Mle 1888 M et des cartouches à boulet ogival.
Or ces munitions, d’une autre guerre, sont pourtant des munitions réservées à l’instruction et ce constat démontre, une fois de plus, qu’il existe bien un écart entre la théorie et la réalité.
Eric KLAMEREK
- Conférence sur les munitions PRREM Bourges – mars 1940
- Renseignements sur les matériels d’artillerie de tous calibres en service sur les champs de batailles de l’armée françaises -Imprimerie nationale – 24 avril 1918.
- Manuel des munitions - Imprimerie nationale – 15 décembre 1930
- Manuel du gradé d’infanterie – 1er octobre 1936
- Instruction sur les unités d’engins d’accompagnements du 1er aout 1930 (maj du 8 juin 1931)
- Notice provisoire sur le canon de 37mm Mle 1916 TR adapté au tir antichar du 21 février 1940
- Sites internet : Militaria 1940 & Militaria Collection III
Noms des Maisons Fortes et appellations en lettres codées
3 messages, le dernier est de Bébert le 24/03/2022