Ligne Maginot - La ligne Maginot à Friesenheim



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La ligne Maginot à Friesenheim






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Bien que le Rhin soit un obstacle de premier ordre, avec son cours de près de 300 mètres de large et ses marigots, il est possible de le franchir. Les armées romaines et celles de Louis XV l'avaient déjà compris et avaient alors fortifié, en leurs temps, la rive pour se prémunir des incursions ennemies.

À la fin des années 1920, il est de nouveau question de fortifier la rive contre l'Allemagne. La ligne Maginot est construite avec l'intention d'empêcher l'ennemi de s'installer sur la berge alsacienne.
Le front du Rhin, entre Seltz et Kembs, est divisé en neuf sous-secteurs, chacun tenu par un bataillon en temps de paix puis par un régiment en temps de guerre.

Parmi ces sous-secteurs, voyons un peu plus en détail celui de Erstein, dans lequel se situe Friesenheim, tenu durant le Drôle de Guerre par le 34° régiment d'infanterie de forteresse (RIF).
Ce sous-secteur dépend du secteur fortifié du Bas-Rhin .

La ligne Maginot à Friesenheim

Vue de la position de Rhinau



La ligne Maginot, à la hauteur de Daubensand, Rhinau et Friesenheim, forme un saillant, dans une boucle du Rhin déjà canalisée au XIX° siècle.
La position est sensible, notamment à la hauteur de Rhinau, d’une part en raison des aménagements réalisés pour desservir le pont de bateaux de Rhinau, et d’autre part parce que la berge du fleuve n’est ni boisée, ni marécageuse comme c’est généralement le cas.

On y trouve ainsi une organisation défensive, constituée de plusieurs lignes fortifiées qui s'échelonnent entre le berge du fleuve et le canal du Rhône au Rhin.
Sur la berge, deux casemates sont érigées avec pour mission l’interdiction du cours du fleuve au moyen de mitrailleuses. Au niveau du pont, pour la surveillance et le contrôle du pont de bateaux, un petit abri pouvait loger une douzaine d’hommes.

En retrait de la berge, à un ou deux kilomètres de la rive, on trouve la ligne principale de résistance. A la hauteur de Friesenheim, on trouve trois casemates :


Ces grosses constructions en béton armé sont armées de mitrailleuses et de canons antichars. Deux locaux techniques comportent un groupe électrogène et deux appareils de ventilation équipés filtre à charbon dans l’éventualité d’une attaque au gaz.
Les 25 à 30 hommes qui constituent l’équipage disposent d’une chambre de repos leur permettant de résister un à deux jours en situation de combat en toute autonomie.

Ces constructions, dites de la CORF ( commission d’organisation des régions fortifiées ), ont été érigées durant la première moitié des années 1930. Peu d'ouvrages de complément sont construits avant 1939. Il n'y a guère qu'aux niveaux des ponts qui franchissent le Rhin tel à Gerstheim et à Rhinau et aux ponts qui franchissent le canal du Rhône au Rhin que des ouvrages sont construits entre 1935 et 1937.
our rattraper le retard, le commandement engage activement, en 1939, la construction de nombreux blockhaus sur plusieurs positions. Sur la berge d'abord, où une multitude de blockhaus sont érigés et qui, avec les casemates de berges CORF, contrôlent tout le cours du Rhin. À l'arrière, c'est la digue des plus hautes eaux qui est fortifiée.
Dans les intervalles entre les casemate de la ligne principale de résistance, peu d'ouvrages sont construits.


15 et 16 juin 1940, le franchissement du Rhin

Le 15 juin 1940, à 12 h 55, les allemands commencent à franchir le Rhin à Rhinau. Cette attaque n'est que secondaire et ne doit servir que de diversion. L'objectif est de détourner les contre-attaques françaises du gros de l’offensive allemande qui franchit le fleuve plus au sud, entre Schoenau et Neuf-Brisach.
Face à eux, le dispositif français est fortement réduit. En effet, depuis la veille, la majeure partie des troupes est en train de se replier vers les Vosges.

En cette après-midi du 15 juin, la défense du sous-secteur de Erstein n’est alors assurée que par deux cent cinquante hommes alors qu'il en y avait encore cinq mille le 9 juin. Les deux sections de fusilier-voltigeurs et la 6° compagnie d’équipage d’ouvrages du 34° régiment d'infanterie de forteresse n’occupent plus que les avants-postes de la berge et les casemates construites par la commission d'organisation des régions fortifiées (CORF). Au niveau de Rhinau, seuls sont occupés les ouvrages CORF qui contrôlent les abords du pont de bateaux (casemates de Rhinau nord et sud et l'abri de Rhinau centre), les petits blockhaus d'avant-poste 14, 15 et 16 qui ont été construits sur la berge pour contrôler le cours du Rhin et, plus à l'arrière, les casemates de la ligne principale de résistance. Quant aux innombrables petits blockhaus, érigés pour la plupart durant la drôle de guerre, ils sont vides de tout occupant...
Ainsi, à 14 h, quand les canons à tirs tendus ont fait taire les armes des ouvrages de la berge, l’infanterie allemande progresse sans trop de difficultés le long de la berge, dans les marigots et dans le village de Rhinau.
Dès 16 h, les troupes allemandes entrent en contact avec la ligne principale de résistance, débouchant des bois du bord du Rhin et de Rhinau.
Mais, du côté allemand, il n’y a que deux régiments d'infanterie pour conforter la tête de pont. Les moyens de franchissement et l'artillerie manquent. Après être entré en contact avec les organisations défensives françaises de Boofzheim, malgré la reddition prématurée de la casemate de Ziegelhof, il ne se passe quasiment plus rien pendant vingt-quatre heures. Pendant ce temps, les patrouilles reconnaissent le terrain, les casemates et le seul point d’appui français qui est organisé à la hâte à Boofzheim.

Le lendemain, le 16 juin, vers 16 h, un raid aérien est mené sur la ligne des villages, du sud de Neuf-Brisach jusqu’à Gerstheim. Les bombardements clouent sur place une timide contre attaque du bataillon d’instruction du 67° RI. Les Stukas ouvrent les réseaux de barbelés des casemates pour l’infanterie qui doit attaquer avec l’appui de quelques canons enfin ramenés sur la rive française. La casemate de Ziegelhof est tombée prématurément la veille, l'équipage suffocant en raison de la fumée qui se dégageait d’un bidon de gasoil en feu, oublié devant la prise d'air. Il n’y a donc plus que la casemate de Neuergraben et la casemate de berge Rhinau sud à conquérir pour que les allemands puissent conforter leur tête de pont.
Dans un ultime baroud d’honneur la casemate de berge sud résiste jusqu’à 18 h 45 et celle de Neuergraben jusqu'au 17 juin à 12 h. Les hommes du lieutenant Barthélemy, du point d'appui de Boofzheim, ont quant à eux tenu toute la nuit mais doivent se rendre le 17 juin vers 8 h.





Rédaction

Antoine Schoen, les Gardiens du Rhin





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