une au sud, la casemate d'Oberweidt ,
une au bord de la route reliant Friesenheim à Rhinau la casemate de Friesenheim
une au nord, la casemate du Neuergraben
Le 15 juin 1940, à 12 h 55, les allemands commencent à franchir le Rhin à Rhinau. Cette attaque n'est que secondaire et ne doit servir que de diversion. L'objectif est de détourner les contre-attaques françaises du gros de l’offensive allemande qui franchit le fleuve plus au sud, entre Schoenau et Neuf-Brisach.
Face à eux, le dispositif français est fortement réduit. En effet, depuis la veille, la majeure partie des troupes est en train de se replier vers les Vosges.
En cette après-midi du 15 juin, la défense du sous-secteur de Erstein n’est alors assurée que par deux cent cinquante hommes alors qu'il en y avait encore cinq mille le 9 juin. Les deux sections de fusilier-voltigeurs et la 6° compagnie d’équipage d’ouvrages du 34° régiment d'infanterie de forteresse n’occupent plus que les avants-postes de la berge et les casemates construites par la commission d'organisation des régions fortifiées (CORF). Au niveau de Rhinau, seuls sont occupés les ouvrages CORF qui contrôlent les abords du pont de bateaux (casemates de Rhinau nord et sud et l'abri de Rhinau centre), les petits blockhaus d'avant-poste 14, 15 et 16 qui ont été construits sur la berge pour contrôler le cours du Rhin et, plus à l'arrière, les casemates de la ligne principale de résistance. Quant aux innombrables petits blockhaus, érigés pour la plupart durant la drôle de guerre, ils sont vides de tout occupant...
Ainsi, à 14 h, quand les canons à tirs tendus ont fait taire les armes des ouvrages de la berge, l’infanterie allemande progresse sans trop de difficultés le long de la berge, dans les marigots et dans le village de Rhinau.
Dès 16 h, les troupes allemandes entrent en contact avec la ligne principale de résistance, débouchant des bois du bord du Rhin et de Rhinau.
Mais, du côté allemand, il n’y a que deux régiments d'infanterie pour conforter la tête de pont. Les moyens de franchissement et l'artillerie manquent. Après être entré en contact avec les organisations défensives françaises de Boofzheim, malgré la reddition prématurée de la casemate de Ziegelhof, il ne se passe quasiment plus rien pendant vingt-quatre heures. Pendant ce temps, les patrouilles reconnaissent le terrain, les casemates et le seul point d’appui français qui est organisé à la hâte à Boofzheim.
Le lendemain, le 16 juin, vers 16 h, un raid aérien est mené sur la ligne des villages, du sud de Neuf-Brisach jusqu’à Gerstheim. Les bombardements clouent sur place une timide contre attaque du bataillon d’instruction du 67° RI. Les Stukas ouvrent les réseaux de barbelés des casemates pour l’infanterie qui doit attaquer avec l’appui de quelques canons enfin ramenés sur la rive française. La casemate de Ziegelhof est tombée prématurément la veille, l'équipage suffocant en raison de la fumée qui se dégageait d’un bidon de gasoil en feu, oublié devant la prise d'air. Il n’y a donc plus que la casemate de Neuergraben et la casemate de berge Rhinau sud à conquérir pour que les allemands puissent conforter leur tête de pont.
Dans un ultime baroud d’honneur la casemate de berge sud résiste jusqu’à 18 h 45 et celle de Neuergraben jusqu'au 17 juin à 12 h. Les hommes du lieutenant Barthélemy, du point d'appui de Boofzheim, ont quant à eux tenu toute la nuit mais doivent se rendre le 17 juin vers 8 h.
Antoine Schoen, les Gardiens du Rhin