DAILLE Marius, général

Intégrant, le 26 octobre 1898, la 83° promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, il suit sa formation au sein de la promotion « Marchand », aux côtés des futurs généraux DIDIO, LAURE, HUNTZIGER, GIRAUD et DELESTRAINT. Il en sort 18° sur 552 élèves et choisit l’infanterie.

Admis à l’École Supérieure de Guerre en 1906, il en sort 17ᵉ de sa promotion avec la mention « Très Bien ».
Au début des combats de 1914, il sert au sein de l’état-major de la 51ᵉ brigade d’infanterie, puis de celui du 38ᵉ corps d’armée. Ses faits d’armes lui valent d’être décoré de la Légion d’honneur en 1915.
En décembre de la même année, il intègre l’état-major du Grand Quartier Général sous les ordres du Gal JOFFRE, qui le décrit comme « un officier lucide et courageux ». Il participe à la bataille de Montdidier en 1918, où il se distingue particulièrement le 20 août ainsi que dans la nuit du 17 au 18 septembre.

En septembre 1919, il est nommé professeur d’histoire à l’École de Guerre et publie un ouvrage sur les combats de Montdidier en 1918. De 1927 à 1929, il occupe le poste de chef d’état-major du maréchal Louis FRANCHET D’ESPEREY et l’accompagne notamment lors de ses déplacements en Pologne.
Parallèlement à l’évolution de sa carrière, le colonel DAILLE poursuit ses travaux de recherche et de publication historique tout en suivre les cours au Centre des Hautes Études Militaires.

Nommé général de brigade en 1934, il intègre le Conseil Supérieur de la Guerre. Promu général de division en 1937, il prend la direction du Centre d’Études Tactiques Interarmes à Versailles.

En 1939, il commande la 7ᵉ région militaire à Besançon. Le 15 janvier 1940, il prend le commandement du corps d’armée du Jura, qui devient le 25 janvier le 45ᵉ corps d’armée de forteresse. La mission de ses troupes est de combattre aux côtés de l’armée suisse en cas d’invasion du territoire helvétique par les troupes de l’Axe.

Durant la campagne de France, le 45ᵉ corps d’armée participe à la défense de la trouée de Belfort. Le 15 juin, le général PRETELAT lui ordonne d’organiser une contre-attaque contre les troupes allemandes progressant par le plateau de Langres.
Le 45ᵉ corps d’armée se compose de la 67ᵉ division d’infanterie du général BOUTIGNON, de la 2ᵉ division d’infanterie polonaise du général PRUGAR-KETLING et de la 2ᵉ brigade de spahis du colonel Torcy. Le 16 juin, il prend position en direction de Besançon à cheval sur le Doubs.

Dès le 17 juin, ses troupes se heurtent au 29ᵉ corps d’armée allemand du groupe GUDERIAN. Les combats de Vercel et d’Aïssey, dans le Doubs, sont particulièrement violents.
Parvenant dans un premier temps à stopper l’avancée allemande, les éléments du 45ᵉ corps d’armée sont finalement encerclés par le corps blindé du général Heinz GUDERIAN. Le général DAILLE tente, le 18 juin, un ultime dispositif de défense, mais, le même jour, le Conseil fédéral suisse l’autorise à entrer en Suisse.

Le 20 juin 1940, le général DAILLE se présente au poste frontière de Chaufour, et les troupes du 45ᵉ corps d’armée sont internées en Suisse. Au total, 29 000 soldats français et 12 000 polonais sont internés. Un accord franco-allemand, signé le 23 novembre 1940, permettra le retour et la démobilisation des troupes, qui seront rapatriées en janvier 1941.
Le général DAILLE est placé dans le cadre de réserve le 20 août 1940 en application de l'article n°1 de la loi du 2 août 1940. Il sera rapatrié de Suisse le 7 février 1941.
Il soutiendra la politique agricole du gouvernement de Vichy, notamment à travers ses articles publiés dans la Revue des Deux Mondes.

Après la guerre, il se consacre à la préservation des souvenirs et de l’œuvre de Paul Bourget. En 1976, il écrit ses mémoires : Chroniques de la Seconde Guerre mondiale, 1939-1940 : La campagne du Jura.

26 octobre 1898 : élève à Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr
1er octobre 1900 : promu sous-lieutenant
1er octobre 1900 : 122° régiment d’infanterie
1er octobre 1902 : promu lieutenant
14 août 1907 : 65°régiment d’infanterie
22 octobre 1908 : stagiaire à l’Etat-Major du 13° CA
22 octobre 1910 : Etat Majors de la 51° Brigade d’infanterie
23 décembre 1912 : promu capitaine
23 décembre 1912 : 105ème régiment d’Infanterie
26 août 1914 : Etat-Major de la 51° brigade d’infanterie
13 mars 1915 : Etat Major du 38° Corps d’Armée
7 décembre 1915 : Etat Major Général, GQG 3°bureau
7 février 1916 : Etat Major de la 3°Armée
4 avril 1917 : promu Chef de Bataillon
26 septembre 1917 : Chef d’Etat Major de la 14°DI
26 mars 1919 : Etat-Major du Gal ANTHOINE, Cdt PG des régions libérées.
26 juillet 1919 : Professeur à l’Ecole Supérieur de Guerre
24 mars 1924 : promu Lieutenant-Colonel
23 février 1927 : Etat Major du Maréchal Franchet d'Espèrey
25 mars 1929 : promu Colonel
11 novembre 1929 : 39° régiment d’infanterie
5 septembre 1931 : détaché au Centre des Hautes Etudes Militaires
21 septembre 1932 : Etat Major de l’Armé Service Historique
24 septembre 1932 : Commandant par intérim de la 5° DI à Caen
6 octobre 1932 : Etat Major particulier de l’Infanterie
11 mars 1934 : Etat Major d’un membre du Conseil Supérieure de la Guerre.
8 juin 1934 : promu Général de Brigade
12 mai 1937 : Directeur du Centre d’Etudes Tactiques Interarmes
18 septembre 1937 : promu Général de Division
2 septembre 1939 : Commandant de la 7° Région Militaire
1er décembre 1939 : promu Général de Corps d’Armée à TT
20 août 1940 : Placé au cadre de réserve

Citation à l’ordre de la 1°ère Armée – Ordre Général n°40 du 12 septembre 1914 :
« Pour sang-froid et belle conduite au feu »
signé DUBAIL

Citation à l’ordre général n°117 de la V° Armée du 1er septembre 1915
« Officier d’Etat-Major déjà décoré pour faits de guerre, surpris par les débuts d’un combat en cours d’une reconnaissance, s’est installé de sa propre initiative au poste de commandement du secteur le plus important, a pris les initiatives les plus intelligentes dans des circonstances délicates et envoyé à son Chef des renseignements qui ont eu sur la marche de l’action une heureuse influence »
signé Franchet d'Espèrey

Citation à l’ordre général n°27 de la 4° Division d’infanterie du 10 juin 1918
« Officier très complet, chef d’Etat-Major de tout premier ordre qui a pu affirmer ses qualités exceptionnelles : a) dans l’organisation d’un secteur nouvellement conquis à Verdun en octobre 1917, b) en pleine bataille dans les Flandres en mai 1918 »
signé PHILIPOT

Citation à l’ordre général n°84 du V° Corps d’Armée du 19 août 1918
« Officier supérieur de tout premier ordre. Pendant la période d’opérations de la montagne de Reims a de nouveau fait preuve des plus brillantes qualités militaires dans ses fonctions de chef d’Etat-Major s’est dépensé sans compter pour assurer l’entrée en action dans les meilleures conditions possibles des éléments de la Division d’Infanterie après leur débarquement pour aider à coordonner les efforts des attaques à monter dans les bois de Gouerdon. »
Signé Gal PELLE

Citation à l’ordre général n° 1470 de la IV° Armée du 28 novembre 1918
« Chef d’Etat-Major hors pair, ayant remarquablement dirigé son Etat-Major et assuré l’exécution des ordres du commandement pendant les attaques de Champagne (septembre et octobre 1918) qui ont abouti à la brillante percée des lignes allemandes dans la région de Tahure et d’Orfeuil. Au cours de cette période de durs combats ou la Division d’infanterie s’est couvert de gloire, s’est distingué d’entre tous par son allant extraordinaire, ses multiples reconnaissances effectuées sans souci du danger dans la zone des attaques et son inlassable activité. Par sa connaissance précise du terrain et sa claire vision de la situation à chaque instant de la bataille, par son froid et son esprit de décision, s’est montré une fois de plus l’aide la plus précieuse du commandement »
signé GOURAUD.

Citation à ordre -Chevalier de la Légion d’Honneur 10 avril 1915 :
« A rempli avec succès plusieurs missions délicates et périlleuses notamment le 20 août et dans la nuit du 17 au 18 septembre. S’est encore distingué dans les combats ultérieurs ou, avec un calme et un sang-froid qui ne sont jamais démentis, i a assuré de nuit comme de jour, le service entre les régiments de la brigade. A exécuté des reconnaissances périlleuses, se dépensant sans compter. »

Officier d’Académie – 13 avril 1913
Chevalier de la Légion d’Honneur – 10 avril 1915
Croix de Guerre 4 palmes et 1 étoile de vermeil et 1 étoile d’argent. – 10 avril 1915
Officier de la Légion d’Honneur – 15 juin 1920
Médaille Interallié de la Victoire
Médaille commémorative de la Guerre
Croix du Combattant
Médaille en argent de la Valeur Militaire – 19 mai 1917
Croix de Guerre Belge – 14 février 1918
Groix de Guerre Italienne – 20 octobre 1918
Médaille en argent de la Valeur Militaire – 19 mai 1917
Chevalier de Saint Maurice et Lazare
Commandeur de l’Ordre de la Couronne du Siam – 11 décembre 1925
Ordre « Polonia Restitua »
Chevalier de Mérite de l’ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem - 1935
Commandeur de la Légion d’Honneur - 30 décembre 1938
Croix de Virtuti Militari 1 août 1940
Grand Officier de la Légion d’Honneur – 1er septembre 1944
Croix de Guerre avec 1 palme 1939-1945 – 18 avril 1948

Emmanuel HORNY

SHD GR 13 YD 841
https://www.saint-cyr.org/medias/editor/files/ 1898-1900-83e-promotion-marchand.pdf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marius_Daille
Les Combats de la 8° Armée, Henri BIDOU, La Revu des deux mondes 15 janvier 1941
https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2016/11/828421aa15309bec78f8bd1745dbcddd.pdf