Intégrant, le 23 octobre 1903 l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, Paul Wilhelm BOELL suit sa formation au sein de la 88° promotion « De la Tour d’Auvergne », aux côtés des futurs généraux BARRAU et KOELTZ. Il en sort 98° sur 339 élèves et choisit l’infanterie.
Admis à l’École de Guerre en 1913, il débute la première guerre mondiale à l’état-major du Commandement Supérieur de la Défense de Lyon, puis à celui de la place de Belfort au début de l’année 1915. Il rejoint l’état-major de la 57° DI en février 1915 et participe à l’expédition de Salonique. Il prend part aux batailles de Doiran (août 1916) et de Monastir (septembre 1916 et 1917).
Breveté le 23 mars 1916, il rejoint l’état-major de la 7° DI, où il participe aux combats dans les Flandres et en Champagne.
En 1919, il intègre l’état-major du Gal BELIN représentant militaire au Conseil Supérieur de la Guerre à Versailles. En août 1925, il est affecté à l’état-major de la 1° Division de Marche au Maroc et prend part aux combats contre la République du Rif. De retour en métropole en 1926, il sert à l’état-major du Président du Comité Militaire Allié à Versailles. Poursuivant son évolution de carrière durant l’entre-deux-guerres, il suit diverses formations : en 1931 sur les liaisons et transmissions, en 1932 sur l’artillerie, et en 1937 sur les chars de combat.
Chef d’état-major de la 27° DI et du secteur fortifié du Dauphiné en juin 1934, il est nommé colonel en décembre 1934, puis général de brigade en septembre 1938.
À la déclaration de guerre en septembre 1939, il devient commandant de la 54° Brigade d’infanterie, puis commandant de l’infanterie de la 27° DI en novembre 1939. Le 1erʳ janvier 1940, il prend le commandement de la 51° DI, stationnée dans le secteur fortifié de Crusnes.
La 51° DI est une division d’infanterie de type B rattachée à la 3° Armée. Son groupe de reconnaissance, le 70° GRDI, a pour mission d’entrer au Luxembourg afin de ralentir l’avancée des troupes allemandes en cas d’invasion.
Malgré les alertes transmises par le Cne ARCHEN dans la nuit du 9 au 10 mai, l’invasion allemande du Luxembourg et de la Belgique surprend les Français, y compris le poste de commandement de la 51° DI basé à Pierrepont. Les éléments du 70° GRDI ne commencent leur mouvement dans la matinée du 10 mai.
Le 70° GRDI entre immédiatement en Belgique en coordination avec le 25° GRCA (Groupe de Reconnaissance de Corps d'Armée) et ils affrontent l'ennemi à Halang-sur-Musson, Battincourt et Rachecourt du 10 au 15 mai 1940. Les unités montées défendent les bois de Longwy.
Les 100° RI, 201° RI, 310° RI, 27° RAD et 227° RALD, composant la 51° DI, occupent des positions défensives dans le saillant de Longwy. Pendant les cinq premiers jours de l'offensive allemande, ils livrent de très durs combats. Longwy est abandonné par les troupes françaises dans la nuit du 13 au 14 mai. Le 18 mai, la division est rattachée au 42° CAF.
Le 13 juin, elle se replie sur Toul, où elle participe à la défense de la ville à partir du 17 juin. Dans la nuit du 18 au 19 juin, la 51° DI défend la Moselle entre le pont de Dommartin (inclus) et Sexey-aux-Forges (inclus). Le poste de commandement de la division est installé à Germiny.
Les ordres donnés par le Gal BOELL pour la nuit du 19 au 20 juin et la journée du 20 se résument en ces simples mots « TENIR SUR PLACE ».
Le 21 juin, le général BOELL organise la défense de son secteur de la manière suivante : Pierre-la-Treiche (51° DI), lisière nord-est du bois de Chanot (51° DI), et long ravin de Pierre-la-Treiche à Thuilley-aux-Groseilles (58° DI).
Toutes les unités, à l'exception de l'artillerie, situées à l’ouest de cette ligne passent sous le commandement du général commandant la 58° DI. Celles à l’est de cette limite restent sous les ordres du général BOELL à la tête de la 51° DI.
Les groupes d'artillerie de la 51° DI appuieront ses régiments d’infanterie et seront répartis comme suit :
1 groupe de 75 mm à l'appui du bataillon du 100° RI, au nord de Bicqueley ;
1 groupe de 75 mm à l'appui du 201° RI ;
1 groupe de 155 mm à l'appui du 310° RI ;
1 groupe de 75 mm et 1 groupe de 155 mm à l'appui du bataillon du 168° RIF.
23 octobre 1903 : élève à Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr
1er octobre 1905 : promu sous-lieutenant
1er octobre 1905 : 22° Bataillons de Chasseurs à pied
1er octobre 1907 : promu lieutenant
09 septembre 1913 : 56° Régiment d’Infanterie
3 novembre 1913 : Détaché à l’École Supérieure de Guerre
4 août 1914 : État-major du Commandement Supérieur de Lyon
19 janvier 1915 : État-major du Gouvernement militaire de la Place de Belfort
3 février 1915 : État-major de la 57° DI
23 février 1915 : promu capitaine
19 avril 1916 : 148° Régiment d’Infanterie
6 juillet 1916 : Hors-cadre – État-Major de la 57 ° DI
24 septembre 1917 : État-major de la 7°DI
19 février 1919 : État-major du Gal BELIN – Conseil Supérieure de la Guerre Versailles
5 février 1920 : État-Major du Maréchal de France Président du Comité Interallié de Versailles
25 mars 1923 : promu chef de bataillon
20 août 1925 : État-major du Maroc
09 septembre 1925 : État-major de la 1° Division de Marche du Maroc
2 novembre 1925 : Chef d’état-major de la 3°Division de marche du Maroc
8 mars 1926 : État-major du Maréchal Président du Comité Militaire allié de Versailles
23 avril 1926 : 97° Régiment d’Infanterie
6 janvier 1928 : HC Chef d’État-major de la 27° DI
29 décembre 1930 : promu lieutenant-colonel
7 juin 1934 : Chef d’État-major de la 27°DI et du secteur fortifié du Dauphiné
6 juillet 1937 : 81° Régiment d’Infanterie
25 décembre 1934 : promu colonel
16 avril 1936 : désigné pour suivre les cours du Centre des Hautes Études Militaires
29 septembre 1936 : 81° Régiment d’Infanterie maintenu en surnombre
7 juin 1937 : 503° Régiment de Chars de combat - stage
27 septembre 1937 : État-major particulier de l’Infanterie – Commandant par intérim de la 54°DI à Gap
23 septembre 1938 : promu général de brigade
2 septembre 1939 : Commandant de la 54° Brigade d’Infanterie
6 novembre 1939 : Commandant l’infanterie de la 27°DI
1er janvier 1940 : Commandant de la 51°DI
25 juin 1940 : Prisonnier de guerre
5 septembre 1940 : Libération pour raison de santé
4 octobre 1940 : Mort pour la France
Cité à l’ordre n°20 du 14 décembre 1915 de la 57° Division d’Infanterie :
Chargé par le Général de Division de lui rendre compte de l’état d’une colonne signalée comme étant dans le plus grand désordre par suite d’une retraite très précipitée, y est allée en pleine nuit, a pris sur le champ les meilleures dispositions pour faire cesser le désordre qui y régnait et y a rétabli l’ordre en peu de temps, malgré toutes les difficultés et faisant preuve ainsi de rapidité, de justesse, de jugement et d’autant de sans froid que de décision.
Cité à l’Ordre n°90 du 2 octobre 1916 de la 57° Division d’Infanterie :
A secondé le Commandement de la Division de la manière la plus précise au cours des opérations de Macédoine Occidentale depuis le début de septembre jusqu’à l’occupation de Monastir par son intelligente activité, son énergie, son entrain dans toutes les situations, en particulier lors de l’attaque de Florina ou il s’est multiplié pour renseigner continuellement le commandement d’une part et les troupes de l’autre montrant le plus grand mépris des dangers du champ de bataille.
Cité à l’Ordre n°187 de la 7° Division d’Infanterie du 09 août 1918 :
Depuis huit mois, a fait preuve d’une activité remarquable, de connaissances militaires approfondies dans l’organisation de lignes judicieusement flanquées qui ont brisé une grosse attaque ennemie dans un secteur de combat en opérations offensives ou ses connaissances au milieu des gaz et des bombardements jusqu’en première ligne, ont fourni d’utiles renseignements pour les contre-attaques et la manœuvre, et ont ainsi contribué aux succès de la Division.
Ordre Général n°2 du Général Commandant Supérieur des Troupes du Maroc novembre 1925 :
Au cours des opérations Nord de Kiffane du 27 septembre au 30 octobre 1925, a fait preuve de qualités de tout premier ordre : rapidité et précision dans le travail, activité intelligente, s’est constamment tenu à la hauteur de ses fonctions tant dans la préparation que pendant l’exécution des opérations. Au cours de ses nombreuses reconnaissances a témoigné d’un jugement sur et d’un sens tactique qui ont fait de lui un auxiliaire précieux du commandement.
Citation du 21 novembre 1942 concernant l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1940 :
« Chef aimé et respecté de tous, a dirigé le combat de sa grande unité avec une énergie, un cran, une habilité qui l’ont maintenue en pleine cohésion jusqu’au 23 juin 1940.
Parcourant au mépris du danger les endroits les plus exposées, réconfortant les combattants de premier échelon par son calme sourire dans les moments les plus tragiques, a su faire de la 51° DI, tant au cours des combats de Longwy (10 mai 14 mai) qu’au cours de ceux de Toul (18 au 22 juin) un véritable môle de résistance contre lequel se sont brisés les attaques adverses et autour duquel se sont arrochés et reformés les débris des unités voisines.
Se dépensant sans compter jour et nuit, jusqu’à l’extrême limite de ses forces, a été ainsi pour tous, cadres et troupes, un magnifique exemple d’abnégation et de ténacité »
Signé : DENTZ
Chevalier de la Légion d’Honneur 16 juin 1920
Croix de Guerre 14-18, étoile d’argent
Médaille commémorative de la Grande Guerre
Médaille de la Victoire
Croix de Guerre TOE, étoile d’or
Médaille Coloniale avec agrafe de vermeil « Maroc » 1925
Officier de la Légion d’honneur 17 décembre 1933
Commandeur de l’Etoile d’Ethiopie
Trésor sacré du Japon
Croix de la Vaillance Polonaise.
Croix de Guerre 39-40 avec Palme 21 novembre 1942
Commandeur de la Légion d’Honneur le 4 octobre 1940
SHD GR 13 YD 479 – Dossier du Gal BOELL
saint-cyr.org
Claude Franc, « Le commandement français en 1940 : les généraux tués à l'ennemi en mai – juin 1940 », Le Casoar, Association des anciens élèves de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, no 199, octobre 2010, p. 36–38
Les combattantes du 18 juin, Roger BRUGE Tome 1 Le sang versé, Edition Fayard
Les combattantes du 18 juin, Roger BRUGE Tome 4 Le cessez-le-feu, Edition Fayard
Historique du 14°GRA sur grca.free.fr
Emmanuel Horny