CHAMP de TIR d'AGAISEN (CT) - E04

La cloche GFM du bloc 3 est équipée d'un périscope type J2 et est utilisée comme observatoire d'artillerie.

Le cout de l'observatoire décaissé à fin 1936 se monte à 1.368.000 Fr.

La répartition est la suivante :
- Achat du terrain : 0 Fr (terrain militaire)
- Gros-oeuvre : 1.065.000 Fr dont 15.000 de délardements du terrain qui entrainera des dépenses additionnelles jusqu'en 1940.
- Equipement de second oeuvre et réseaux intérieurs : 18.000 Fr (inachevé à date)
- Centrale électrogène : 8.000 Fr (inachevée)
- Cuirassements et portes blindées : 104.000 Fr
- Transmissions : 9.000 Fr (inachevées)
- Armements et optiques : 60.000 Fr
- Munitions : 104.000 Fr

Ceci n'inclut pas les dépenses effectuées postérieurement jusqu'en 1940 (finitions, améliorations diverses, etc)

Le cout final en juin 1940 sera proche de 1.800.000 Fr
Source(s) :
SHD - 4V1514 - chiffres compilés par JM Jolas

L'ouvrage du Champ de Tir de l'Agaisen est un abri actif d'infanterie pour une section, de construction MOM, à trois blocs dont un bloc actif.

Il comporte :
B1 - Entrée de type réduite
- 1 créneau pour fusil mitrailleur
Le bloc en chiffres : terrassements extérieurs : 200 m3, béton armé spécial : 420 m3

B2 - Entrée de type réduite
- 1 créneau pour fusil mitrailleur
Le bloc en chiffres : terrassements extérieurs : 220 m3, béton armé spécial : 460 m3

B3 - Casemate d'infanterie
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses REIBEL MAC 31
- 1 créneau pour fusil mitrailleur
- 1 cloche GFM type A
Le bloc en chiffres : puits vertical de 4,5 m, terrassements extérieurs : 750 m3, béton armé spécial : 600 m3

Un quatrième bloc passif sert de bloc cheminée (150 m3 de terrassements et 110 m3 de béton).

Le total représente 1320 m3 de terrassements extérieurs des blocs, 4200 m3 de délardement de terrain, 1590 m3 de béton armé spécial. Les chiffres de terrassements souterrains et de maçonneries ne sont pas connus car la MOM semble avoir "oublié" de tenir le compte...
Source(s) :
SHD - 4V1514

Le bloc actif couvre la vallée de l'Agaisen utilisée comme champ de tir par la casemate d'entrainement de l'Agaisen, d'ou son nom.

Indicatif observatoire d'artillerie:
O51 - B3 cloche GFM

Le numéro d'abonné de l'ouvrage au réseau téléphonique de la fortification était O 271

L'équipage provient du 95° BAF, il compte 1 officier et 57 hommes

Il est placé sous le commandement du Slt Eglenne puis de l'Ac Bastoen à partir du 01 février 1940.

L'ouvrage du Champ de Tir est raccordé au réseau téléphonique par deux câbles à 6 paires depuis la chambre de coupure du Champ de Tir

Une partie du casernement de l'abri a longtemps servi de réservoir d'eau, après avoir été vidé de tous ses équipements et recouvert de liner.
Depuis la création d'un réservoir moderne à l'extérieur, il est à nouveau sec .

La décision de construction de l'abri actif est prise par la CORF fin 1931 (note 515/FA du 12 Novembre 1931), pour jalonner la ligne d'arrêt en arrière de la LPR tout en contribuant aux feux de celle-ci.

L'avant-projet de l'abri du CHAMP de TIR d'AGAISEN est approuvé le 24 Avril 1932 (DM 1675 2/4-S) sur base d'un simple abri caverne sans entrées bétonnées, situé un peu en arrière de la ligne principale de résistance, avec bloc actif en 2e cycle lui aussi. Les travaux débutent rapidement après cette approbation par le biais de la MOM pour cause d'économies (bien que l'abri relève des travaux CORF. A noter qu'à ce stade, la coulée à terme du 2e cycle des blocs ne revient pas à la MOM mais sera à réaliser par entreprise civile quand le moment sera venu). L'abri est restreint à sa plus simple expression puisqu'il n'intègre pas de motorisation à ce stade et une simple ventilation à bras.

Le projet technique, remanié et augmenté par prise en compte du bloc actif, date de Juillet 1933 (dossier 525/S) alors que les travaux souterrains sont déjà avancés. Ce projet confirme les caractéristiques d'un abri caverne type Sud-Est classique à deux entrées, mais le bloc actif qui ne devait être construit qu'en 2e cycle revient en 1er cycle comme conséquence de l'ajournement de l'ouvrage intermédiaire de la NIEJA. Le bloc actif reprend ainsi à son compte une partie des missions laissées orphelines suite à cet ajournement. Par contre, pour compenser partiellement ce surcout, le bloc d'entrée sud est alors réduit à une simple porte défensive sans créneaux de couverture de l'entrée Nord, comme de nombreux autres abris des Alpes à cette période.

Fin 1934, le gros-oeuvre souterrain est bien avancé, et le bloc d'entrée Nord est coulé.

La décision stratégique de ralentir les travaux sur les Alpes est prise mi-Mai 1935 suite à la détente avec l'Italie (accords de Stresa). La CORF définit en urgence les priorités de travaux MOM sur la position de résistance pour l'année 1935, car il est à anticiper le fait que les budgets et la disponibilité de main d'œuvre va drastiquement baisser sur les années à venir (l'EMA décide d'ailleurs dés cette date que seules les troupes de forteresse réaliseront des travaux sur la fortification à partir de 1936...). Placé en n°2 des priorités pour le SFAM après le COL de GARDES, l'ouvrage voit la coulée des autres blocs réalisée en 1935 ainsi que l'achèvement des locaux souterrains.

Après l'intermède de Stresa, les travaux de l'ouvrage redémarrent dés l'été 1937 avec un changement notoire : compte tenu de sa priorité et du fait qu'il sa construction entre dans une phase à plus forte valeur ajoutée, la poursuite du chantier est passée aux entreprises civiles.

Le 1er Juin 1938, l'ouvrage est classé dans la 1e série des places de guerre par décret. La 3e zone de servitude est néanmoins restreinte.

Au 1er Avril 1939, l'ouvrage (ou abri actif) est considéré achevé à 75%. 1.243.000 Fr ont été dépensés par les services locaux, et il reste 557.000 Fr à décaisser, essentiellement sur l'achèvement du réglage des dessus et de la confection du réseau bas antipersonnel dont 40% reste à implanter. L'installation de la ventilation, des transmissions, du réseau électrique interne et de l'usine sont pratiquement achevés et le seront durant l'été 1939. Seul l'équipement divers (second œuvre, mobilier, réseau d'eau...) est peu avancé. L'ouvrage est considéré occupable en fin d'été 1939.

Rédaction : Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - Avril 2018, Octobre 2020
Source(s) :
SHD - carton 7N3847, 2V246; 6V11102, 9NN4448