Ligne Maginot - Les ROCHILLES (Ouvrage d'infanterie)



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Les ROCHILLES

( Ouvrage d'infanterie )









Secteur Fortifié
SFS - SF Savoie

Sous Secteur
Basse Maurienne

Quartier
Valloire

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
MOM

Année
1940

Commune
VALLOIRE (73450)

Lieu-dit / Parcelle

Coordonnées
45.084378 - 6.487372

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Inachevé

Etat actuel
Incomplet





Notes et informations



CONSTRUCTION, Cout

La chefferie de Chambéry estime fin 1938 que les dépenses totales à date ont été de 2,05 millions de francs. Aucun chiffre à achèvement n'est articulé à cette date.

Source : SHD-carton 7N3847


CONSTRUCTION, Description

Le petit ouvrage des Rochilles est un ouvrage d'infanterie construit par la MOM.

Bloc 1 : Observatoire,
- une cloche observatoire par éléments type normal
- un créneau pour FM

Bloc 2 : Casemate,
- un créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- une goulotte lance grenade

Bloc 3 : Casemate,
- un créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- une goulotte lance grenade

Entrée :
- un créneau FM
- Une goulotte lance grenade

Issue de secours :
- un FM sur porte

Et un bloc cheminée destiné à l'évacuation des gaz et de l'air vicié de l'ouvrage.

L'ouvrage est inachevé, seuls les blocs actifs et quelques locaux ont été bétonnés, le reste de l'ouvrage est à l'état de fouilles. Le bloc cheminé est inachevé, aucun conduit d'échappement ou de ventilation n'ayant été mis en place.

Une position pour mortiers Stokes était aménagée à contrepente au nord-ouest des entrées.

La superficie des locaux souterrains est d'environ 300 m2.


CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

Le petit ouvrage des ROCHILLES assure l'interdiction du col des Rochilles qui est un passage reliant la vallée de la Maurienne et la vallée de la Clarée vers Briançon.


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'effectif théorique de l'ouvrage des Rochilles est de 54 hommes et un officier.
Il forme l'Equipage d'Ouvrage (EO) 12 du 91° BAF et est placé sous le commandement du Lt Curbaille


EQUIPEMENT, Electrique

L'ouvrage étant inachevé, aucune installation électrique n'a été mise en place.
Il était prévu l'installation d'une usine électrique dotée de deux groupes électrogènes à moteur CLM 2PJ65 de 20CV

L'éclairage était assuré par des lampes à pétrole


EQUIPEMENT, Transmissions

L'ouvrage est raccordé au réseau de la fortiifcation par un cable 3 p souterrain depuis le Camps des Rochilles


EQUIPEMENT, Ventilation

Aucune installation de ventilation n'a été mise en place


HISTORIQUE, Chronologie

L'ouvrage ne pris pas part aux combats de 1940 ni à ceux de 1944 -45

Il a été cédé à la commune de Névache en 2011 par l'état


HISTORIQUE, Construction

Initialement proposé en Novembre 1930 comme avant-poste par la 14° Région Militaire pour protéger le passage des Rochilles entre Briançonnais et Maurienne, l'ouvrage est repris à son compte par la CORF dans le cadre de l'ensemble des avant-projets de Décembre 1930. Le projet 14° RM prévoyait un ouvrage sous-roc avec observatoire, bloc frontal pour deux mitrailleuses, bloc de flanquement pour deux FM, et entrée active pour compléter les tirs frontaux. Par mesure d'économie, la CORF cède la responsabilité de la construction du gros-oeuvre de l'ouvrage à la MOM, et sa conception est confiée à la Chefferie du Génie de Briançon (l'ouvrage est - de peu ! - sur le ban du secteur de cette chefferie).

Sur ordre de l'EMA, la construction par la MOM de l'ouvrage débute à l'été 1931 et est essentiellement assurée par les hommes de la 27° DI.

Mi 1932, une partie des travaux souterrains de terrassement est réalisée, en particulier la galerie principale formant abri et la petite galerie menant au bloc mitrailleuse double frontal et au puits du bloc FM. Suite à une décision ministérielle, c'est à cette période que la gestion du camp des Rochilles et du projet d'ouvrage sont transférés de la chefferie de Briançon à celle de Chambéry, non sans une certaine logique : la mission tactique de l'ouvrage se rapporte bien plus à la défense de la Maurienne que de celle du haut Dauphiné.

Les courtes saisons de travail et les difficultés du chantier font qu'en 1934 l'ouvrage n'est que partiellement creusé, brut de déroctage et sans maçonnerie ni bloc. Le plan d'implantation de l'avant-projet initial a été remis en cause dans l'intervalle dés fin 1932 par la chefferie de Chambéry en prévision de la poursuite des travaux et l'examen effectif de la construction des blocs bétonnés, qui intervient à partir de mi-1934. La galerie brute déjà percée vers le futur potentiel bloc pour deux jumelages, sera remplacée par deux blocs séparés (Mg et Md), entrainant la nécessité d'un éventuel rebouchage du travail effectué. En réalité, ce travail initial sera réutilisé pour accéder au futur bloc Md (B3 final).

Le 27 Aout 1934, la Direction du Génie de Grenoble propose donc un projet de 4 des septs blocs de l'ouvrage (les deux entrées et les deux blocs pour jumelage - projet 1863/S). Pour parfaire la défense du Pas des Rochilles, elle propose de compléter l'ouvrage principal et l'avant-poste de l'AIGUILLE NOIRE par deux blockhaus légers (blockhaus A et B, A sur le versant opposé du Pas des Rochilles et B prés de l'AP de l'AIGUILLE NOIRE).

Dans un premier temps, l'ITTF déplore "...l'insuffisance du projet" et la CORF réserve son avis en absence d'un plan de feu complet de l'ouvrage incluant ces blockhaus additionnels et un vrai estimé de coût. Ce document (plan 2838) est produit 30 Novembre 1934 après relevé de terrain précis réalisé à l'automne 1934 - complété d'une description plus précise des blocs A et B - et n'appelle pas de commentaires tactiques de la CORF. Celle-ci souligne cependant que bien que la conception plus avancée de l'ouvrage puisse apporter un potentiel d'économie de 150.000 F, le coût des deux postes A et B n'a toujours pas été confirmé. Elle suggère qu'en cas de besoin d'économie complémentaire, le bloc FM de défense des dessus - dont le puit a déjà été creusé par la MOM au bout de la galerie/chambrée ! - pourrait être remis en cause, les blocs A et B permettant cette défense. De son côté, l'ITTF fait chiffrer les blocs A et B ainsi que la défense d'escarpement proposée. Le total sort à 146.000 F, largement au-dessus des économies réalisables, qui sont elles revues à la baisse à 69.000 F au lieu de 150.000 F. Les 77.000 F manquants pour ce programme pourraient être absorbés par la suppression du bloc FM prévu sur le sommet de l'ouvrage principal, mais l'ensemble de ces décisions est mis de côté en attendant une réévaluation du dossier par Grenoble…

A l'automne 1934, seul 80% des roctages souterrains sont faits, sans aucun revêtements.

Le projet des quatre blocs est approuvé conditionnellement le 8 Février 1935 (DM 1012 2/4-S), moyennant la ré-étude de la nécessité du blockhaus B et du bloc FM des dessus, et un re-chiffrage précis de l'ensemble des deux issues et deux blocs actifs et du blockhaus A.

En Juin 1935, l'état d'avancement du chantier est le suivant : le couloir-casernement est partiellement bétonné, le reste de l'intérieur de l'ouvrage est à l'état de fouilles, dont une partie n'est pas au gabarit. Le puits du bloc FM est béant, et la galerie vers le futur B2 (Mg) inexistante. Aucun bloc n'est coulé, ni même rocté en surface.

Le 30 Décembre 1935, le projet du bloc observatoire et du bloc cheminée sont proposés par la Direction du Génie de Lyon (Dossier 3733/S, Col LETHEUX). Conformément à une recommandation approuvée par la CORF le 17 Décembre 1935 (1274/ORF), le projet intègre un créneau FM dans l'observatoire pour permettre la protection d'une partie des dessus de l'ouvrage en lieu et place du bloc FM du projet initial finalement supprimé. Cette même recommandation CORF propose la suppression des deux blocs annexes et de l'usine car le devis de l'ouvrage dépasse de plus de 300.000 F le budget accordé. Pour ce qui est de la proposition de suppression de l'usine, la CORF se base sur le fait que l'ouvrage d'ARRONDAZ, de nature similaire, n'en sera pas équipé.

La question de la ventilation de l'observatoire est mise en suspens le temps que les essais fait dans un AP de la 14° Région Militaire puisse valider le fait d'utiliser un FM de façon acceptable sans mise en surpression du bloc.

L'ensemble des deux blocs est estimé à 200.000 F par main d'œuvre civile (170.000 F par la MOM). L'observatoire est construit en protection légèrement inférieure à 1 (1,50 m de béton face à la direction dangereuse, 1,00 m ailleurs). La cheminée était initialement proposée en protection encore inférieure, mais le Génie demande à ce qu'elle soit construite en même protection que l'observatoire.

L'usine ayant été ajournée sine-die, la cheminée ne comporte qu'un seul tuyau d'évacuation pour les fumées de la cuisine et du chauffage. Les deux blocs sont approuvés par DM 1601 2/4-S du 4 Mars 1936.

L'année 1935 ne verra qu'un faible volume de travail sur le terrain compte tenu du moratoire conséquence de la détente des relations politique avec l'Italie (rencontre de Stresa). L'entrée de l'ouvrage sera juste coulée à l'automne 1935, mais non décoffrée. Même l'année 1936 - pourtant largement amputée par le "moratoire Stresa" - verra des travaux réalisés sur l'ouvrage. Cette exception est bien sur liée au retard considérable pris sur sa construction.

Les études de détail reprennent de facto en 1936 pour préparer la coulée de l'issue de secours cette année là suivie de celle des blocs observatoire et cheminée en 1937, le tout toujours par la MOM pour faire des économies - Ces économies réalisées sur le ROCHILLES sont utilisées pour reprendre le chantier de l'AP de VANOISE arrêté depuis 1933.

La campagne 1936 ouvre le 10 Aout pour 50 jours avec l'arrivée sur le chantier d'un détachement du 71° BAF - 44 hommes et sous-officiers, 1 officier - accompagné de 15 étendu à 22 sapeurs du Génie (4° RG). Durant cette campagne d'été, le bloc d'entrée est décoffré, le bloc "issue de secours" est ajourné et remplacé par une simple porte blindée sur issue de couloir bétonnée. cette issue sera bétonnée dans la 1e quinzaine de Septembre. Les deux galeries menant aux futurs blocs JM sont terrassées provisoirement et obturées chacune au point atteint par un mur temporaire en béton avec créneau permettant le tir à la Hotchkiss ou au FM. Le puits du bloc FM finalement supprimé est rebouché et le haut des puits du bloc d'observation et de la cheminée est temporairement sécurisé par des plaques en acier. On rectifie par ailleurs des fouilles déjà réalisées, procède aux fouilles du bloc mitrailleuse de droite puis celles du bloc de gauche, ajuste les radiers, coule l'escalier menant à l'entrée et commence le revêtement de la partie abri.

La question de l'alimentation en eau de l'ouvrage est étudiée courant 1936. L'idée là est de le pourvoir à partir d'un des lacs attenants - pour peu que son eau soit potable, ce qui est effectivement confirmé mi-Septembre - par simple pompage. Par ailleurs, une ligne téléphonique volante temporaire est tirée entre le camp et l'ouvrage.

Au mois d'Octobre 1937, il est jugé réalisé à seulement 30% et juste utilisable comme abri passif, et encore… Les blocs pour JM ne sont toujours pas coulés. L'équipement intérieur a été ajourné sine-die en attendant des budgets. Personne ne s'aventure alors à articuler une date d'achèvement...

La campagne de chantier de 1938 - organisée de Mai à Octobre - est réalisée par 130 nord-africains du 28° RTT aidés d'une trentaine de spécialistes du Génie. Elle consiste à couler les deux blocs pour jumelages, B3 et B2. La fin du chantier permet de finaliser quelques aménagements intérieurs et mise au gabarit de galeries.

Fin 1938, la chefferie du Génie de Chambéry considère l'ouvrage réalisé à 40%:
- Gros-oeuvre bétonné : 100%
- Sous-œuvre et maçonneries intérieures : 40%
- Installations : 0%
- Armement : 50% (1 JM et 1 FM)
L'ouvrage est toujours considéré comme "juste utilisable comme abri".

La campagne 1939 débute le 5 Juin. Le bloc Mg (B2) est décoffré, puis les travaux de dégagement des champs de tir débutent. Le gros de l'activité porte sur la pose d'enduit et le raccordement au terrain des blocs (coulée de béton cyclopéen). En souterrain, on procède au roctage de l'alvéole pour la réserve d'eau, de l'égout, et la coulée de la citerne béton. Le travail de mise au gabarit des galeries se poursuit et on coule quelques revêtements intérieurs (latrines,...). Les portes étanches des blocs sont posées. Le chantier est replié début octobre 1939.

L'ouvrage ne sera pas achevé en 1940. A cette date, une partie de la maçonnerie intérieure reste à finaliser, ainsi que l'installation du matériel électromécanique. Les blocs actifs sont malgré tout considérés utilisables.

Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - 2018-19
Source(s) :
Sources : SHD - dossier d'approbation - carton 2 V 246
SHD - Avancement des travaux - carton 7 N 3797
SHD - Relation EMA-14°RM - carton 7 N 3845 et 7 N 3847
SHD - Chefferie de Chambéry - carton 4 V 685 à 688



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