AMODON

Fin 1938, le Génie précise que le coût a été - à date - de 1,7 millions de francs. Aucun chiffre n'est précisé pour ce qu'il reste à réaliser.
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SHD, carton 7N3847

Abri caverne MOM inachevé. Il dispose d'un coffre d'entrée (Sud) protégée par une caponnière FM et deux goulottes à grenades. Le sous-sol, accessible par échelle, comporte le central téléphonique et le local TSF.
Une seconde entrée (Nord), simple et non protégée, fait office d'issue de secours.

L'équipage était issu du 71° BAF et placé sous les ordres du Lt Blondel

L'abri est alimenté en eau par un captage provisoire sur le ruisseau situé non loin au Nord-Est (confluent du Povaret). La conduite d'amenée, posé au sol, est visible devant le blockhaus Amodon 1.
Ce même ruisseau alimente également le captage de l'ouvrage de St Gobain.

L'abri était équipé d'un carter étanche pour centraux téléphonique TM32 à 12 directions (8+4)

Le raccordement au réseau téléphonique se faisait par deux câbles à 6 paires, le premier arrivant au niveau de l'entrée et le second de l'égout.
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Visite sur place

La décision de construction de l'abri est prise par la CORF fin 1931 (note 515/FA du 12 Novembre 1931), pour jalonner la ligne principale de résistance en Maurienne.

L'avant-projet de l'abri actif d'AMODON est déposé en même temps que celui de l'abri de PLAN à MARIN. Si il soulève les mêmes objections de fond que celui de son cousin d'outre Arc, sa conception est beaucoup plus rapide. Les plans définitifs de cet abri datent d'Aout 1932 (projet 798/S de la Direction du Génie de Grenoble). Conçus par la CORF, c'est pourtant la MOM qui va réaliser la construction de l'abri à partir de l'été 1932 et jusque Avril 1935.

Le chantier a à déplorer la mort accidentelle au travail du Sgt GAUTHIER (4° RG) le 4 Aout 1933. Le sous-officier est tué par l'explosion prématurée d'une charge de déroctage dans l'abri, due à une mèche lente défectueuse s'étant consumée de façon anormalement rapide. Suite à cet accident dramatique, tous les chantiers MOM de Maurienne recevront l'ordre de prétester les vitesses de combustion des cordeaux détonants avant usage, et de doubler la longueur de mèche par rapport au calcul théorique basé sur cette vitesse de combustion.

Les travaux des locaux souterrains sont suffisamment avancés en 1934 (80% du roctage et 35% du revêtement) pour que le projet des blocs d'entrée soit défini par Grenoble et présenté aux instances décisionnelles (projet 590/S du 28 Mars 1934). Rappelons qu'au même moment l'abri de PLAN à MARIN n'est même pas encore approuvé. Les entrées proposées pour AMODON ne donnent pas satisfaction car l'entrée Sud ne couvre pas correctement l'issue de secours Nord qui est hors vue du créneau FM. La DG de Grenoble propose d'installer une cloche GFM allégée par éléments sur l'entrée Sud, mais ceci est repoussé par la CORF (avis 576/ORF) au motif que l'amélioration minime de protection ne vaut pas le prix de cette amélioration. Le projet, ainsi que celui des dispositifs de télé et radio-communication sont approuvés, respectivement le 26 Juin et le 5 Mai 1934. Fin 1934, l'abri se résume à un ensemble de galeries déroctées mais seulement partiellement recouvertes, et non aménagées. Il reste les latrines à creuser, ainsi que le puits d'aération, et la mise au gabarit des fouilles déjà réalisées grossièrement. Les terrassements extérieurs des deux blocs d'entrée on cependant débutés.

Les deux blocs d'entrée sont coulés au printemps 1935, en même temps que la suite du revêtement intérieur d'une partie de l'abri.

L'absence de trace d'échanges, de rapports de construction ou d'avancement post Avril 1935 confirme que la construction du gros-oeuvre de l'abri s'est arrêtée lors du moratoire de construction lié à la détente avec les italiens en Avril 1935 (conférence de Stresa). Les travaux de gros-oeuvre et d'équipement ont repris en 1937 et continué jusqu'à la "drôle de guerre".

Fin 1938, la chefferie de Chambéry précise dans son relevé des travaux que l'abri est loin d'être achevé. Sur 1939-40 sont prévus l'installation électrique, la ventilation, le chauffage et les réseaux extérieurs. Les transmissions sont installées à 25%.

Au final, les entrées sont achevées, mais l'intérieur présente tous les stades d'avancement depuis la fouille jusqu'au bétonnage.

Des plans existaient en 1940 pour le compléter avec un bloc pour mortiers de 81 mm et un bloc pour mitrailleuses. Ces plans sont restés sans concrétisation.

Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - 2018-19
Source(s) :
Sources : SHD - cartons 7N3845 et 3847; 7N3849
Carton 4V685 - chefferie de Chambéry 1934

Classement dans la première série des places de guerre de l'ouvrage par décret du 13 aout 1937
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JORF