Secteur Fortifié
SFS - SF Savoie
Maître d'ouvrage
MIL - Commandement
Commune
MONTVALEZAN (73700)
Coordonnées
45.657546 - 6.873669
Validité information
Verifié
Niveau de réalisation en 1940
Construit
Notes et informations
ARMEMENT, Artillerie
L'ouvrage d'avant poste de la Redoute Ruinée n'est pas pourvu d'artillerie.
Il est couvert par l'artillerie du 164° RAP (Régiment d'Artillerie de Position) se trouvant aux forts du Truc et à la Batterie de Vulmix
ARMEMENT, Infanterie
1 mitrailleuse sous roc
1 mitrailleuse sous casemate
2 emplacements de FM bétonnés.
La redoute dispose en outre de deux mortiers Stokes à l'air libre.
CONSTRUCTION, Description
Le passage fut initialement fortifié en 1630 par la Maison de Savoie et l'ouvrage construit portait le nom de Fort Traverset. Après le rattachement de la Savoie à la France en 1860, un nouveau fort fut bâti en 1892 qui prit alors le nom de Redoute Ruinée. Cet fort sera réutilisé dans le cadre du système de défense Maginot
De petits abris pour FM complètent le dispositif en 1930, puis il a été renforcé en 1932 par l'adjonction d'un abri resistant au bombardement et d'un créneau au saillant ouest du fort.
L'ouvrage a été relié par téléphérique aux Eucherts en 1936.
CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet
Interdiction du col de la Traversette et de la Combe des Moulins , surveillance et tirs de harcèlement sur le col du Petit St Bernard. A l'inverse des PA alentours, la mission de la REDOUTE RUINEE est de tenir sur place coute que coute et de renseigner les défenseurs sur les mouvements ennemis.
DENOMINATION, Dénominations alternatives
Le poste est aussi appelé poste de la Traversette
Source(s) :
AD Savoie
EFFECTIF, Commandement et/ou unité
L'équipage de la Redoute Ruinée est composé de 30 hommes issus de la 3° Cie du 70° BAF placés sous le commandement du sous-lieutenant DESSERTEAUX.
On trouve dans la garnison:
- un sergent, deux caporaux chefs, un caporal
- 17 alpins (28 après le 23 Juin du fait du repli du PA du GAC sur le fort)
- 2 téléphéristes, 2 téléphonistes, 2 radios et 3 sapeurs.
On note la présence d'observateurs d'artillerie du 167° RAP renseignant les forts du Truc et la Batterie de Vulmix.
EQUIPEMENT, Electrique
La redoute est dotée d'un groupe électrogène de 1,5KW en 1929. Ce groupe était destiné à l'éclairage de l'ensemble.
EQUIPEMENT, Transmissions
L'avant poste est équipé d'un carter étanche pour central téléphonique à 12 directions (centraux 8 et 4 directions).
HISTORIQUE, Chronologie
- 21 Juin 1940 : la redoute est bombardée par l'aviation italienne dés 8 heures le matin, n'occasionnant que des dégâts mineurs par manque de précision. Cette attaque aérienne est suivie rapidement d'un bombardement d'artillerie. Les troupes italiennes arrivent alors par le Mt Valezan et le col de Traversette, mais sont arrêtés par les tirs des défenseurs appuyés par l'artillerie du 164° RAP.
- 22 Juin 1940 : à partir de 11h la redoute est à nouveau bombardée violemment. Un bataillon italien du 65° RI monte à l'assaut du fort, mais est repoussé par les PA et l'artillerie française.
- 23 Juin 1940 : au matin, les 11 alpins du GAC rejoignent la garnison après repli de leur PA. une dernière tentative d'attaque est montée dans l'après-midi à partir de la Rosière et de la caserne Sarde. Devant les difficultés de préparation, elle est abandonnée.
- 24 Juin 1940 - 0h35: l'armistice trouve le fort invaincu.
Malgré le bombardement de l'artillerie et de l'aviation italienne, l'ouvrage de le Redoute Ruinée arrêtera avec l'aide d l’artillerie des ouvrages de la vallée une compagnie Italienne sur le col de la Traversette et des blindées sur le col du Petit Saint Bernard.
Ce n'est qu'après l'Armistice, le 2 juillet, que la garnison sortira en armes sur ordre des autorités françaises.
Les troupes italiennes leur rendront hommage et prendront ensuite possession de l'ouvrage.
Le S-Lt DESSERTEAUX sera cité à l'ordre du Corps-d'Armée, ainsi que la garnison du fort.
Les allemands tiendront l'ouvrage à partir de fin 1944 . Il feront face à plusieurs assauts en règle de trois bataillons de chasseurs alpins (7, 13, 27° BCA), mais sans artillerie lourde ces derniers ne parviendront pas à reconquérir la position avant le départ des troupes allemandes en avril 45.
HISTORIQUE, Construction
Le poste de la REDOUTE RUINEE a été construit entre 1891 et 1907 sur l'emplacement d'une ancienne redoute Sarde, d'où son nom.
Initialement composé simplement de bâtiments, l'ouvrage est progressivement amélioré par la construction du mur d'enceinte entre 1897 et 1901. Des citernes sont rajoutées sous roc en 1903, et le tout est complété par un abri sous roc en 1907.
L'ouvrage est occupé en permanence jusqu'en 1912, puis simplement gardienné jusqu'en 1928. A partir de 1921, les travaux reprennent cependant, en particulier pour réparer les dégâts du temps et des conditions hivernales.
1927 : remise en état de la route entre les Eucherts et la Redoute-Ruinée.
1930 : installation en Octobre d’un groupe électrogène Aster de 1,5 kW, dont le fonctionnement est prévu pour une occupation toute l’année.
1931-1932 : fin 1931, la construction d’un AP dans la Redoute-Ruinée est décidée par la 14° Région Militaire (note du Gal SERRIGNY du 30 Novembre sur proposition de la 27° DI). Les alpins arguent de la position stratégique de la REDOUTE RUINEE pour interdire le col du Petit Saint Bernard, tout en reconnaissant sa vulnérabilité aux bombardements et à un éventuel coup de main (la frontière est toute proche). Dans ces conditions, il est proposé d’ajouter pour 1932 des travaux de renforcement/modernisation du poste au titre des « Avant-Postes » de la position défensive des Alpes. L’avant-projet des travaux est présenté le 7 Janvier 1932 et approuvée par l’EMA le 4 Février 1932 (DM 336 3/11-1) en même temps que celle de l’AP de la LOSA (VANOISE). Il prévoit :
• Une galerie avec poste de tir pour mitrailleuse en extrémité, orienté vers le col du Petit-Saint-Bernard (galerie A-B)
• Un poste de tir bétonné pour FM orienté Nord dans le saillant ouest de la Redoute
• Un abri de bombardement sur la galerie du poste de tir A-B
• Le réseau barbelé nécessaire à la protection de l’ensemble
Et en 2e urgence :
• La réalisation d’une deuxième galerie (C-D) formant sortie secondaire de l’abri caverne de 1907 sous le sommet, et desservant un deuxième poste de tir de mitrailleuse dans la paroi face au col du Petit-Saint-Bernard, donc parallèle au premier poste en B.
Le budget alloué à ces travaux se limite à 40.000 Fr
Le démarrage du chantier de construction de l'AP* est en Juillet 1932, exclusivement sous la responsabilité d’une section du 7° BCA et un groupe d’une vingtaine de spécialistes du 4° RG. Le blockhaus ouest et le gros-œuvre du couloir A-B et de son abri de bombardement dans le roc brut sont achevés dans l’année. Par ailleurs, la toiture des anciens bâtiments a et b du poste ainsi que le remplacement du four fixe d’origine par un four portatif « système Bieber » alsacien sont réalisés sur budgets d’entretien de la Région.
1933 : pas de travaux mentionnés.
1934 : l'état reste le même. L'avant-poste semble ne pas avoir eu de travaux significatifs, sauf quelques travaux de maçonnerie souterraines. On réalise néanmoins une réorganisation des locaux de l'ancien bâtiment b de la redoute pour créer une infirmerie.
1935 : Relance des travaux en vue de l’achèvement de l’aménagement : creusement d’une petite partie de la galerie C-D du projet initial, entre l’abri caverne de 1907 et le couloir de tête du casernement, servant de seconde issue au dit abri. L’abri de bombardement et la galerie A-B s’étant avérés très humides, il y est procédé à une reprise de la voute de l’abri et la pose d’enduits. La trémie type Bizerte du bloc de tir est installée. Le chantier n'inclut que 17 manœuvres et 1 spécialiste du Génie, partageant leur temps avec les travaux de l’ouvrage d’AP de Séloges ! Nouvelle démonstration que la Tarentaise n'était pas la priorité de la défense de la Savoie.
Il reste tout de même du temps pour couler une dalle de béton pour un projecteur éventuel dans la niche de guetteur au nord de la porte d’entrée.
On installation le poste téléphonique de forteresse de l'AP, et on réalisé la réfection de la ligne souterraine des Eucherts à la Redoute. L'éclairage électrique dans l'abri caverne et dans la galerie de l'AP est installé, en prenant sur la marge de puissance du groupe d'origine. L'ouvrage est enfin considéré achevé en fin de campagne d'été de 1935.
Par ailleurs, on procède à la construction et l’installation du téléférique montant des Eucherts en 1935 et sa mise en service en 1936. La réfection de la canalisation d'adduction d'eau de la redoute, prévu pour 1935, a été ajourné sine-die dépendant d’une étude à réaliser.
1936 : outre la mise en service effective du téléférique des Eucherts, la réfection des tambours d’entrée de bâtiments est réalisée. Il est procédé à quelques réparations de toitures, et agrandissement de la 2e citerne à eau souterraine (+ 20 m3).
1937 : remplacement de l’Aster d’origine par un Aster B7 de 2,5 kW sous 115 V par suite d’usure du précédent, quelque peu malmené par les unités de passage...
1938 : programme d’avenir du Gal Mittelhausser demande à renforcer la Redoute-Ruinée par des blockhaus actifs additionnels et la construction d’un « ouvrage bas » pour battre les débouchés du col. Il est probable que le blockhaus du bastionnet sud ait été construit comme suite de ces recommandations, sur fonds du programme Besson (1939).
* l'AP de la Redoute Ruinée n'a jamais totalement été considéré comme un vrai AP au même titre que Séloges, Les Revêts, etc, mais bien plus comme un simple aménagement du poste existant. Bon nombre de travaux et décisions le concernant apparaissent ainsi au titre du programme et budget d'entretien et d'amélioration du poste plutôt qu'au chapitre des travaux de fortification d'avant-poste. Situation ambiguë, donc.
Source(s) :
SHD - 7N3848, 7N3850, archives du Génie de Chambéry (série 4V683 à 688, archives de Moscou 9NN 4 447 à 449
Fils de discussion
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