Ligne Maginot - CAVE a CANON (Ouvrage d'infanterie)



Wikimaginot, le wiki de la ligne maginot



CAVE a CANON

( Ouvrage d'infanterie )









Secteur Fortifié
SFS - SF Savoie

Sous Secteur
Tarentaise

Quartier

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
1940

Commune
BOURG SAINT MAURICE (73700)

Lieu-dit / Parcelle
Cave à canon

Coordonnées
45.616716 - 6.785476

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Notes et informations



ARMEMENT, Infanterie

L'armement de l'ouvrage était le suivant :
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm sur birail
- 2 créneaux pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 4 créneaux pour fusil mitrailleur 24/29 , dont un de porte pour la défense rapprochée de l'ouvrage
- 1 cloche GFM type A

De plus, un créneau pour projecteur a été fait, mais le projecteur prévu n'ayant jamais été posé, ce créneau a été muré

Le bloc passif était doté d'un créneau pour FM de porte et était utilisé comme sortie de secours.


CONSTRUCTION, Description

Ouvrage composé d'un bloc actif en protection 2 et d'un bloc-cheminée (évacuation des fumées de l'usine et de la cuisine) servant également d'issue de secours.

Le bloc cheminée est placé à 29 mètres au-dessus de la galerie. Le puits d'issue de secours est muni d'une échelle en angle et de 4 niches de repos de 0,60x0,60x2,00 m à 5,00 ou 5,25m d'écart.

Le casernement et l'usine sont creusés sous roc et comprennent une chambre pour 16 hommes, une cuisine, une usine électrique, un local ventilation, et des stockages à munitions et gasoil établis le long d'une galerie linéaire d'une trentaine de mètres.


CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

L'ouvrage de la CAVE à CANON avait pour mission la protection des accès à Bourg St Maurice en croisant ses feux avec le CHATELARD, la couverture du fossé antichar barrant la vallée et l'interdiction du glacis de Séez à une éventuelle incursion blindée (mission du 47mm AC).


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

Effectif théorique : 1 S-Off et 18 hommes
Effectif réel : 1 off et 26 hommes de la 3° CEO du 70° BAF
Cdt l'ouvrage : Lt Courteaud


EQUIPEMENT, Electrique

L'alimentation normale de l'ouvrage se faisait en moyenne tension par le réseau public par une ligne aérienne depuis Bourg Saint Maurice. Un poste de transformation était installé dans les locaux souterrains de l'ouvrage

Le projet initial prévoyait un groupe de 8 CV pour fournir l'énergie en cas de combat, et un groupe de 4 CV fonctionnant de façon permanente pour l'éclairage et l'alimentation du projecteur nécessitant d'être toujours prêt à l'emploi. Bien que cette approche soit validée par celui-ci, le SEMG demanda tardivement à installer à la place du 8 CV un groupe de 11 CV, identique à celui prévu au CHATELARD, pour assurer une homogénéité d'équipement entre les ouvrages locaux (Note SEMG du 03/03/1939). L'alimentation de secours était donc assurée initialement par un groupe principal de type CLM 2PJ65 avec un petit groupe annexe de 4 CV.

Après guerre, l'usine fut rééquipée initialement d'un seul groupe électrogène de 16 CV-12 kVA à moteur CLM CR2 et alternateur Alsthom et refroidissement par air, qui prit la place du couple 2PJ65+groupe 4 CV. Ce groupe était suffisant pour couvrir avec une bonne marge les besoins de l'ouvrage. Un deuxième groupe CLM CR2 fut ajouté en 1959 dans le cadre de la conversion de l'ouvrage en PC de guerre du sous-secteur Tarentaise.

L'éclairage, la ventilation et la cuisinière fonctionnaient à l'électricité.
Source(s) :
SHD - 2V245, 4V694



EQUIPEMENT, Hydraulique

L'ouvrage dispose d'une cuve à eau en sous-sol du local magasin, alimenté avant guerre par un petit bassin de captage au sud-est du bloc cheminée rempli par un "filet d'eau" (sic).

Ce filet d'eau finit par se tarir. Après-guerre l'ouvrage reste donc non alimenté, jusqu'à ce que le Génie décidé, dans le cadre de la réactivation de l'ouvrage comme PC de sous-secteur, de faire construire une canalisation d'adduction. Le projet consiste à se connecter à la conduite militaire "source de Champ-Seigneur - caserne Bulle" qui passe au pont de Montrigon. Une canalisation neuve de 1200m connecte ce captage à l'ouvrage. Les travaux sont approuvés pour réalisation par la MOM en 1958 et la canalisation est mise en service en février 1959.
Source(s) :
SHD - 4V694



EQUIPEMENT, Transmissions

L'ouvrage de la Cave à Canons était doté d'un central téléphonique à 16 directions, composé des matériels TM32 (un carter étanche et de deux centraux à 8 directions)


EQUIPEMENT, Ventilation

La ventilation de l'ouvrage était assurée par un ventilateur électrique alimentant un réseau desservant tous les locaux.
La prise d'air est proche de l'entrée, la filtration éventuelle de l'air contaminé était assurée par une batterie de trois filtres


ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

L'ouvrage est propriété de la Mairie de Bourg Saint Maurice depuis 2003.
Il est utilisé par les Sapeurs pompiers comme 'Maison a Fumées'


HISTORIQUE, Construction

Selon un projet de 1930, un ouvrage important était prévu, composé d'une entrée mixte, d'un bloc d'infanterie, d'un bloc observatoire et d'un bloc d'artillerie avec deux mortiers de 75 et deux mortiers de 81.

L'ouvrage prévu là en 1930 est reporté pour raison budgétaire en 2e cycle par DM 1446 3/11-1 du 15 Juillet 1930 comme toutes les autres organisations de Tarentaise, considérées comme non critiques.

Le 22 Juillet 1937, le Gal MITTELHAUSSER - membre du CSG - s'inquiète de l'absence de défense à Bourg-St-Maurice, ce qui en fait le dernier point de passage important non défendu. Cette constatation entraine la décision de construire en urgence à partir de 1938 le barrage de la vallée en avant de la ville dans le cadre du "Programme d'Avenir", en commençant par l'ouvrage de CAVE à CANON et le barrage de route de VERSOYEN. Un an plus tard, l'imperfection du croisement de feu entre CAVE à CANON et VERSOYEN déclenche le processus décisionnel de construction de l'ouvrage de CHATELARD.

L'avant-projet de l'ouvrage de la CAVE à CANON est présenté en Septembre 1937 dans un contexte où il faut aller vite.

Il s'agit de construire le bloc d'infanterie de l'ouvrage mixte qui avait été prévu dans la programme restreint de 1930. En prévision d'un éventuel futur, les locaux techniques sont à aménager en caverne et non en sous-sol de la casemate comme le prévoient les plans-types de la Notice de Décembre 1936 relative aux casemates à créneaux décalés, dont le bloc est sensé se rapprocher le plus possible.

Le projet technique 1478/S de la chefferie de Chambéry est émis le 24 Novembre 1937 est commenté par l'IGGF et les services techniques en Février puis validé au début Mars 1938. La casemate ne soulève pas de points majeurs, hormis la nécessité de réorienter le canon de 47mm pour mieux couvrir le ruisseau du Reclus et de Versoyen et le futur fossé antichar à construire là. Par contre les locaux souterrains font l'objet d'un débat, à commencer par un désaccord interne entre services de la 14° Région Militaire, porteuse du projet. La STG propose donc, compte tenu de l'urgence, de donner autorisation de commencer la construction du bloc actif pour la saison d'été - de sorte à pouvoir utiliser le bloc avec des armes de campagne dés fin 1938 - sans que les locaux souterrains ne soient définitivement définis et validés. Durant ce même laps de temps l'EMA, après avoir ordonné que l'ouvrage soit construit au standard STG par souci d'économie le 15 Février 1938 (note 616 3/EMA-P), revient sur sa décision le 3 Mars suite à la protestation vigoureuse du général MITTELHAUSSER et admet que l'ouvrage soit construit au standard CORF et non STG compte tenu de son importance tactique.

Un premier projet concernant les locaux souterrains de l'ouvrage est rapidement proposé par la Chefferie de Chambéry et est approuvé séparément le 13 Mars 1938.

Peu de temps après, suite à une visite sur le terrain le 16 Mars, le Général GARCHERY - gouverneur militaire de Lyon - ordonne, sans en référer à la STG, un déplacement de l'implantation de l'ouvrage 220 mètres vers l'Ouest et approuve l'ajout d'un bloc EMH arrière relié au bloc de combat par un vrai casernement souterrain, en contradiction avec les directives ministérielles concernant le CAVE à CANON. GARCHERY justifie cette décision le 4 Avril par une note à l'EMA et à la direction du Génie explicitant ses raisons.

Mise devant le fait accompli, la STG demande à ce que le nouveau projet lui soit soumis à avis. Ceci est fait en Juin 1938, entrainant une nouvelle demande d'approbation d'un projet augmenté, incluant le 2ème bloc et les locaux agrandis en conséquence...

L'approbation est refusée par la STG, soutenue par le général IGGF, au motif que le bloc additionnel proposé n'était pas dans les plans de principe validés, que les locaux proposés sont beaucoup trop importants (Avis 1052/S du 18 Aout 1938), et qu'il est inutile et couteux de pré-investir des éléments faisant partie d'un projet de 1930 n'ayant aucune chance de voir le jour à courte échéance.

Le projet de ces locaux est retravaillé par la chefferie puis proposé à nouveau en décembre 1938, mais l'avis STG n'est rendu qu'à l'été 1939. Ce nouveau projet, très proche du premier, est approuvé avec des modifications mineures (éloignement du stockage de munitions du local Gasoil et diminution du nombre de niches de repos dans le puits-cheminée-issue de secours). Un quiproquo sur la nature de la demande d'approbation subséquente retarde cependant l'approbation finale jusqu'en Novembre 1939, mais le gros oeuvre du bloc est achevé et ceux des locaux déjà bien engagés. L'ensemble du projet ne prend pas trop de retard et la CAVE à CANON sera le seul ouvrage achevé en Tarentaise en 1940.

Au printemps 1957, dans le cadre de la réactivation de la fortification des Alpes les deux ouvrages du CHATELARD et de la CAVE à CANON sont considérés pour être étendus en vue de créer un grand PC de sous-secteur (à l'image de celui de la Lame en Briançonnais). Les options mettant en œuvre le CHATELARD sont rapidement balayées compte tenu des couts encourus pour déjà achever l'ouvrage resté à l'état de chantier depuis juin 1940. Le projet recentré sur CAVE à CANON revient au total à 49 MFr de l'époque car il intègre le doublement en longueur de la galerie principale, l'ajout de 6 alvéoles (logements, bureaux, WC...) et la conversion de la salle de filtration en bureau additionnel. En Mars 1958, le projet d'agrandissement et de transformation de l'ouvrage est présenté pour approbation.

Un début de financement partiel de ce projet est sécurisé par un dédommagement de 2,8 MFr d'EdF à l'armée pour compenser le noyage de blockhaus dans la plaine de Malgovert. Le projet est approuvé le 28 Mai suivant mais réduit à ce montant augmenté d'un budget propre à l'armée de 0,8 MFr... Il ne voit donc qu'un début de réalisation du fait de la modicité du crédit, avec l'ajout d'un prolongement de galerie, d'une alvéole supplémentaire et d'un petit local destiné à devenir un WC, locaux qui n'existaient pas en 1940, avec simplement l'éclairage pour seul équipement (pas de ventilation). Une canalisation d'adduction d'eau à partir d'un captage au pont de Montrigon complète cela.

Jean-Michel Jolas - © wikimaginot
Source(s) :
SHD - dossier 2 V 245 (approbations STG et correspondances), 4 V 694 (projet 1958)
EMA-3° Bureau - carton 7 N 3845





Fils de discussion



Cave à canons Bourg Saint Maurice - Utilisation de l'ouvrage
6 messages, le dernier est de jolasjm le 06/02/2018



Page n° 10472 mise à jour le 25/09/2023 - © wikimaginot.eu 2024




La visite de ces constructions peut se réveler dangereuse, Mise en garde

Cette page peut receler des erreurs, des inexactitudes ou être incomplète.
Nous vous invitons à nous aider à l'améliorer en y participant.

Pour cela rien de plus simple: il vous suffit de cliquer sur
Nous contacter au bas de cette page
pour nous faire part de vos commentaires, suggestions, corrections ou informations et nous transmettre vos photos et documents.

Merci d'avance, la communauté wikimaginot.eu