Secteur Fortifié
SFT - SF Thionville
Maître d'ouvrage
MIL - CORF
Constructeur
Entreprises civiles
Coordonnées
49.416934 - 6.261151
Validité information
Verifié
Niveau de réalisation en 1940
Construit
Notes et informations
ARMEMENT, Infanterie
Un créneau pour canon antichar de 47 mm ou jumelage de mitrailleuses Reibel
Un créneau pour FM et un créneau de porte pour la défense rapprochée
CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet
Flanquement d'infanterie et Antichar du réseau de rail barrant la vallée de la Moselle.
EFFECTIF, Commandement et/ou unité
Effectif théorique de 14 hommes :
- 2 sous-officiers
- 12 caporaux et hommes de troupe
Source(s) :
Répertoire Fortifications SF Thionville (33N19)
EQUIPEMENT, Transmissions
Relié au réseau téléphonique par un cable 3 paires depuis chambre 20 T. Ce cable est HS (1998).
GENERALITES, Localisation précise
Situé à proximité immédiate du stade de football de SENTZICH
ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle
Propriétaire : Commune de Cattenom
Vide, fermé et entretenu, il est à présent réutilisé pour des usages contemporains.
Le mur d'aile a été raccourci, le fossé comblé et la partie arrière a été débarrassée de son rocaillage.
Ainsi mise à nu, cette dernière est décorée d'une fresque et est réutilisée dans le cadre d'une aire de jeux pour enfants.
La toiture supporte divers éclairages, une caméra de surveillance pour l'aire de jeu, et autres dispositifs.
L'ouvrage, à l'image de nombreux autres du site fortifié de Cattenom, a reçu une plaque explicative détaillée.
HISTORIQUE, Construction
Le Génie de la 6° Region Militaire envisage en Mars 1933 de faire construire un fossé antichar humide de 5 à 6 mètres de large pour 2 à 3 mètres de profondeur entre l'ouvrage de SENTZICH et le cours de la Moselle au droit des casemates de KOENIGSMACKER. La délégation locale de la CORF en fait l'étude et établit le devis à 3,5 millions de francs dont 3 millions pour les travaux de maçonnerie des rives du fossé, à réaliser par une entreprise civile.
Informé que le budget pour une telle construction n'existe pas, le général VAULGRENANT, commandant la 6° RM insiste fortement (et directement !) auprès du général BELHAGUE pour que les moyens soient débloqués par l'EMA. Dans un souci louable de compromis financier, il offre de faire réaliser la fouille et le terrassement par la MOM (le 2° RG a décliné poliment au motif qu'il avait autre chose à faire) en allant chercher de la "main-d'oeuvre indigène" (sic) de la 2° DINA stationnée non loin. Malgré cela, 80% de la dépense resterait à charge des budgets de fortification, déjà lourdement contraints à cette époque, ce qui tue l'idée dans l'oeuf. Une deuxième approbation pour le même projet intervient cependant un an plus tard, le 11 Mai 1934, suite à l'établissement en Mars d'un projet technique engageant chiffré à 705.000 F : l'ensemble du fossé est maintenant réalisé par la MOM, permettant une réduction importante (mais théorique) du budget. La loi programme du 6 Juillet 1934 (Nouveaux Fronts) dégage par ailleurs les moyens nécessaires, environ 700.000 Fr... qui seront en fin de compte utilisés à un projet dont la nature sera bien différente !
L'étude technique du fossé aboutit à un projet remanié en Juin 1935, avec un devis de 940.000 F, dépassant nettement le budget. Une deuxième version du budget arrive un mois plus tard, après ajustements : on parle maintenant de 1.360.000 Fr, soit un doublement de l'enveloppe, principalement du à de sérieuses erreurs d'évaluations de couts et la nécessité d'ajouter un pont sur le fossé au niveau du chemin de halage du fleuve !. Informés incidemment de l'affaire, les Travaux Publics (TP) soulèvent en outre l'inconvénient majeur que va constituer le talus triangulaire créé en arrière du fossé par les déblais de creusement. Celui-ci va faire monter le niveau de crue de la Moselle et menacer les villages en amont. La CORF, choquée par cette avalanche de mauvaises surprises, demande des explications à la DTF de Metz-Ouest, qui retourne à ses études.
Sans aucune solution pour réduire le cout et éliminer les risques soulevés par les TP, l'abandon de ce fossé est définitivement acté par décision ministérielle 6688 2/4-S du 26 Aout 1935. Il ne verra jamais le jour mais sera remplacé par un obstacle constitué d'un réseau de barbelés et de 8 rangs de rails, défendu par un blockhaus. Le projet initial de la CTF de Thionville, en octobre 1935 vise au plus juste. Outre le réseau de rails déjà acté, le blockhaus qui le défendra sera un blockhaus MOM de dimension restreinte, à armement antichar "ad-hoc". Cette proposition, déjà contestée dans sa transmission par le commandant du Génie de la RFM, subit un feu nourri de la CORF, en cours de dissolution... Celle-ci, sous la plume du Gal BELHAGUE, soutient les réticences du commandement de la RFM compte tenu de la situation tactiquement importante de ce blockhaus, disposé en plein sur la Ligne Principale de Résistance. La commission ordonne de passer au standard CORF et en protection n°2, compatible avec le rôle tactique important joué par le blockhaus. Elle suggère en outre d'y installer le canon de 47mm Mle 1934 de forteresse et le jumelage de mitrailleuses REIBEL, à prendre sur les dotations "nouveaux fronts" votées en 1934. Par contre, il n'y a pas assez de moyens pour y installer une cloche GFM dont toutes celles qui sont produites sont déjà affectées. Si il est envisagé un temps de l'équiper avec une cloche Digoin d'avant 1914 récupérée, on se contentera finalement d'un périscope télescopique de grande longueur type U.A.F. 17 (récupération allemande de la grande guerre). Ainsi, le blockhaus de SENTZICH est-il au total la dernière construction décidée et construite au standard CORF dans le Nord-Est, bien après les "Nouveaux-Fronts".
L'avant-projet remanié du blockhaus est présenté en Janvier 1936 par la chefferie de Thionville pour un montant de 448.000 Fr. Jugé encore trop cher, il est néanmoins formellement approuvé par DM 2953 2/4 S du 15 Avril 1936 sous réserve de conformité du projet technique définitif du blockhaus à cout réduit - à valider directement par la 6° Région Militaire (Metz) pour gagner du temps. Des fonds pour lancer la réalisation sont attribués - pour une avance de 200.000 Fr - dés Avril pour commencer le réseau de rails antichars dont les rails commencent déjà à être livrés.
Une note de Septembre 1936 du CB JOSSET (Chef du Génie de la Chefferie de Thionville à cette date) demande à ce que l'armement du blockhaus - jumelage et canon de 47mm AC et les munitions correspondantes - et les cuirassements - trémie n°4, porte et grille, goulotte à grenades - soient livré dés que possible à Thionville. Les fonds sont alloués le 29 Septembre et commande passée à la DEFA, pour livraison entre fin 1936 et début 1937 (pour le canon AC).
Rédaction initiale : Jean-Michel Jolas - @ wikimaginot.eu - 27/06/2018, complété en Octobre 2020
Source(s) :
SHD 7N3809, 7N3810, 9NN4455
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