Les AITTES

Bloc 1 (Entrée):
- un créneau pour fusil mitrailleur 24/29
- une goulotte lance grenade.

Bloc 2 :
- un créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31

Bloc 3 :
- un créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31

Bloc 4 :
- un créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
Ce jumelage est en 1940 en cours de remplacement par un trumelage arme mixte (mitrailleuses Reibel MAC 31 et canon AC25mm).
- une issue de secours sous béton dans l'orillon du bloc

Fin 1938, les dépenses réalisées par les services locaux ont été de 2.743.000 F. Il reste 35.000 F à dépenser.
Source(s) :
SHD - carton 7N3847

L'ouvrage des Aittes est un petit ouvrage d'infanterie à 4 blocs plus un bloc cheminée dans la paroi.

Bien que construit initialement par la MOM, il dispose des équipements et caractéristiques d'un ouvrage CORF classique, avec casernement, centrale, cuisine, etc. Les constructions et installations les plus techniques (blocs, équipements) seront en réalisés par entreprises civiles sur marché. Seule l'installation de filtration d'air manque, lié au fait que les attaques par gaz étaient peu probables à cet endroit du fait de la topologie des lieux et de l'altitude, l'usage de gaz de combat présentait au final plus de risques pour l'assaillant que pour la fortification.

L'équipage de l'ouvrage est logé dans deux chambres qui sont aménagées par élargissement de la galerie principale. Les lits étaient installés de part et d'autre d'une allée centrale. Les deux chambres sont séparées par un escalier qui permet de monter au niveau du B4.

Un systéme de barrage sur le torrent est installé légerement avant le bloc 3 permettant la création d'une innondation défensive au fond du vallon couvert par le bloc

L'ouvrage assurait la protection en direction des cols frontière et l'interdiction du vallon de la Cerveyrette. Plus spécifiquement:

- Le bloc 2 est orienté vers le col de Chabaud
- Le bloc 3 vers le col de Gimont
- Le bloc 4 vers le col de Bousson

Le numéro d'abonné de l'ouvrage d'infanterie des Aittes au réseau téléphonique Maginot était O 388

L'équipage de l'ouvrage est de 92 hommes fournis par la 2° Cie du 72° BAF placé sous le commandement du Lt Ducloux puis du Lt Renoux à partir de 1940

L'ouvrage est alimenté par le réseau public et, en cas de disparition de ce dernier, un simple petit groupe CLM 1PJ65 pour l'éclairage.

Les deux groupes électrogènes CLM 208 bicylindres (41 CV à cette altitude) qu'on voit dans l'usine électrique de l'ouvrage actuellement sont des installations d'après-guerre effectuées dans le cadre de la réactivation de la ligne Maginot dans les années 50. Cette modernisation a permis l'installation d'une ventilation électrique (elle était purement à bras avant guerre), et d'une batterie chauffante sur cette ventilation, utilisant l'eau chaude des moteurs.

Les transmissions radio etaient assurées par une station émetteur récepteur ER 50 F installée dans le bloc 1 (entrée)
Cette station etait constituée d'un émetteur de 50 watts type forteresse couplé à un récepteur type F ou R 11
Ces matériels sont détaillés dans la partie wiki du site

L'ouvrage des Aittes etait équipé d'un central teléphonique compose d'un panneau mural pour 32 directions desservi par une table opérateur à 14 circuits. Ces matériels etaient du type TM32

L'ouvrage était raccordé au réseau téléphonique de la fortification par un câble souterrain à 6 paires provenant de Cervières

Comme dans toutes les chambres de coupures, centraux et ouvrages de ce secteur, l'installation téléphonique a été refaite après guerre et ne correspond plus à celle d'origine.
Seuls les boitiers ont été en partie réemployés.

L'ouvrage ainsi que le casernement situé à proximité ont été acquis par la commune de Cerviéres au debut des années 2000

Le 20 juin vers les 10 h 25, les italiens, descendant par le col de Chabaud vers les Aittes, sont pris à parti par l'ouvrage qui tire à grande distance dans leur direction, mais sans pouvoir observer le résultat de ses feux.
Source(s) :
Victoire sur les Alpes - SCHIAVON Max

La construction de l'ouvrage des Aittes est envisagée dés 1930, mais sous une forme différente de ce qui sera finalement construit. Il devait alors comporter 2 mortiers de 81mm, 4 jumelages de mitrailleuses. Pour des raisons de priorisation budgétaires, il sera cependant reporté en 2e Urgence.

Le Génie de la 14° Région Militaire propose alors fin 1930 de le remplacer par un ouvrage d'avant-poste au standard MOM. Le général DEGOUTTE, commandant de l'armée des Alpes, demande par note du 29 décembre 1930 que cet avant-poste, comme tous ceux qui sont proposés et placés sur la LPR définie par la CORF, soit rediscuté avec celle-ci pour définir qui fait quoi et selon quelle forme. A cette occasion, l'ouvrage 14°RM sort de la liste des AP pour revenir dans celles des ouvrages.

Une version simplifiée et dont le gros-œuvre sera à construire par la MOM sera acceptée par DM le 4 Février 1932. Les travaux ont été commencés en juin 1932 par l'entremise du 4° Génie et du 154° RIA et ultérieurement par le 6° RTM.

Prévu pour être achevé en 1935, l'ouvrage ne fut opérationnel qu'en 1937 après réalisation des aménagements de ventilation. En Juin 1935, dans le cadre plus général de la question de l'équipement des ouvrages des Alpes en armes mixtes, la décision d'équiper en 1e urgence l'ouvrage d'une arme mixte sous créneau dans le bloc issue de secours B4 (Note 35/ORF de la CORF). Le défaut de livraison de ces armes dans les Alpes fera que cette arme ne sera pas installée bien que les travaux aient été entamés tardivement.

La partie souterraine est achevée en 1934, la coulée des blocs intervenant entre 1935 et 1936. A partir de 1934, les entreprises civiles prennent le chantier d'aménagement en main : interviennent successivement les sociétés CHESNEL (Antibes) en 1934, JULLIEN & Fils (Briançon) en 1935 pour les revêtements intérieurs, la distribution d'eau et les égouts puis PEDROLETTY (Gap) à partir de 1936 pour la peinture, l'étanchéité, et le second œuvre (lits, tables, latrines, cuisine, poste de secours…).

Début Juillet 1937, les travaux reprennent sur site par l'installation de la ventilation.

Fin 1937, l'ouvrage est considéré achevé à 95%, ventilation posée et armement en place, sauf l'arme mixte du bloc 4 qui ne sera de fait jamais livrée et remplacée par un simple jumelage. L'usine et le réseau de distribution électrique intérieur ne sont cependant pas encore entamés.

Fin 1938, il ne reste que les réseaux barbelés extérieurs à finaliser (80% posé). L'ouvrage est considéré opérationnel.
Source(s) :
SHD - carton 7N3847, 9NN4423