COL de GRANON

L'ouvrage du Col de Granon est un ouvrage d'infanterie CORF à cinq blocs construit par la MOM. l'ouvrage est inachevé, les blocs 1, 3 et 4 ont été coulés en 1939

Il se compose de :

Bloc 1 : Entrée
- Un créneau pour Fusil mitrailleur 24-29

Bloc 2 : Casemate d'infanterie flanquant vers Roche Gautier
Les fouilles sont réalisées mais le bloc n'a pas été coulé, un blockhaus rudimentaire a été construit à cet emplacement.

Bloc 3 : Casemate d'infanterie flanquant vers la Route de l'Olive et observatoire
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 1 créneau pour fusil mitrailleur 24/29
- 1 cloche observatoire par éléments type Normal (créneaux type A : peut être équipé d'un PM, d'un mousqueton ou d'un mortier de 50 mm)

Bloc 4 : couverture des dessus
- 1 cloche GFM type A petit modèle.

Bloc 5 : Cheminée d'évacuation des gaz et de l'air vicié.

Il était prévu un bloc issue de secours qui n'a pas été réalisé. Cette issue de secours correspond à la galerie d'attaque horizontale principale du chantier et a été remblayée ensuite. Le thalweg de cette future IS est bien visible ainsi que le déversoir des déchets de roctage souterrain.

Un bloc isolé de construction MOM est situé à proximité de l'ouvrage et est équipé d'un jumelage de mitrailleuses Reibel probablement récupérée dans les armement non mis en place de l'ouvrage .

Une position d'infanterie sommaire est visible en avant de l'ouvrage en dessous de la route de l'Olive, aux coordonnées 44,9740-6,6235.

Des informations manquent pour attester de sa date de construction (époque Séré de Rivières ou Maginot ?) et de son utilisation effective en 1940.

L'ouvrage du Col de Granon avait pour mission de défendre le col de l’Échelle, d'interdire le passage du col de Granon afin d’empêcher un contournement des défenses de Briançon et de couper à l'ennemi la route de Grenoble, via le col du Lautaret.
Source(s) :
Wikipedia

Le numéro d'abonné de l'Ouvrage du Granon au réseau téléphonique de la fortification Maginot était O 240

L'équipage de l'ouvrage du Col de Granon était composé de 1 officier et de 70 hommes principalement issus du 82° BAF (Bataillon Alpin de Forteresse)
L'ouvrage était placé sous le commandement du Sous-lieutenant Bourdon de Nanclas.
Il investira l'ouvrage à partir d'avril 1939 en remplacement d'une SES (Section d'Eclaireurs Skieurs) du 159° RIA (Régiment d'Infanterie Alpine) commandée par le Lt Alain le Ray

L'alimentation en électricité de l'ouvrage était assuré par un groupe électrogène de 3CV doté d'un moteur à essence. L'électricité n'était utilisée que pour l'éclairage.

L'ouvrage n'a pas combattu en 1940.

En janvier 1940, la conduite d'eau qui alimente le poste du Granon est gelée à 400 mètres du poste. En conséquence, le général CYVOCT fait évacuer la plus grande partie de la garnison. Seul 20 hommes et un groupe de combat restent sur place.
Source(s) :
La bataille des Alpes Juin 1940 - Briançonnais, Queyras, Ubaye; Max SCHIAVON; Page 80

le 17 juin 1940, à 17 h 15, le fort italien du Chaberton prend à partie le Granon
Source(s) :
Schiavon Max - Victoire sur les alpes-Juin 1940 (page 200)

La décision de construction de l'ouvrage est prise par la CORF fin 1931 (note 515/FA du 12 Novembre 1931), pour jalonner la ligne principale de résistance au Nord de Briançon, malgré l'urgence inférieure de ce secteur. Bien que de conception CORF, les travaux sont sous-traités à la MOM pour des raisons d'économie (comme ce sera le cas pour les autres petits ouvrages du secteur).

Les plans initiaux de la CORF prévoyaient dès 1931 un ouvrage mixte doté de mortiers de 75 et de 81. Ce projet à été réduit en 1933 a un simple ouvrage d'infanterie dont la construction est lancée peu après. Les travaux seront interrompus de 1935 à 1937 ce qui explique que seul le bloc d'entrée était construit en avril 1939, date à laquelle les travaux sont relancés dans l'urgence par le commandement du secteur fortifié du Dauphiné.

A fin 1938, l'avancement des travaux relevé par la chefferie de Briançon est de 50%. Le bloc 1 a été coulé mais les blocs 2, 3 et 4 ne le sont pas encore. Les galeries sont creusées et partiellement revêtues, mais l'ouvrage ne dispose ni d'armement ni d'équipements intérieurs. Les aménagements des dessus restent à faire.

Les blocs 3 et 4 seront construits par le 82° BAF avec l'aide de spécialistes du 4° Régiment du Génie. Leur gros-oeuvre est achevé en avril 1940, à quelques finitions prés.

Le bloc 2 ne sera pas coulé, seules les fouilles ont été entamées, mais les alpins ont construit un autre bloc non prévu dans le projet initial en contrebas du bloc 1. Ce bloc équipé d'armement CORF n'est pas relié par galerie à l'ouvrage.
Source(s) :
SHD - carton 7N3847, 7N3849