LAUMONT

Un canon antichar de 25 mm

Blockhaus MOM simple flanquant à gauche

Ce bloc a été renommé MM196 dans le répertoire d'après guerre de la SCOICH

page 232
Lundi 17 Juin 1940 ..
La série (d’événements) commence vers 4 h 30 lorsque les blocs 1 et 2 signalent qu'ils reçoivent des rafales de mitrailleuses qui ricochent sur l'acier des cloches et des tourelles. Compte-tenu de la configuration du terrain, si les deux tourelles sont atteintes simultanément, cela veut dire que la base de feu ennemi est située dans l'axe de la croupe de Fermont, c'est-à-dire entre l'ouvrage et la casemate de Puxieux ! Ce qui revient à dire que l'ennemi est sur la position, à moins de 100 m des blocs nord de Fermont. .....

Page 233
Si l'adversaire est aussi proche, il faut réagir vite et c'est ce qui se produit : la tourelle de 75 du bloc 1 monte aussitôt en batterie, cisaille de quelques obus de rupture le réseau de rails qui masque le blockhaus et expédie une rafale de 4 obus explosifs dans le créneau qui est éventré par ce tir à bout portant. ....
Source(s) :
Extrait de : Quelque part sur la ligne Maginot, MARY Jean Yves - SERCAP - 1985 pages 232 - 233

Récit de la journée du 17 juin 1940 concernant Fermont et le blockhaus de Laumont

« A Fermont, dans l’ancien SF de la Crunes, la journée du 17 Juin sera marquée d’une pierre blanche…..vers 4h30, des rafales de mitrailleuse cinglent les cloches cuirassées du bloc 1 et du bloc 2 situés sur la frange Ouest de l’ouvrage. L’arme est vite repérée. Les Allemands ont profité de la nuit pour franchir le réseau de rail et se sont introduits dans un blockhaus abandonné le 13 Juin par les troupes d’intervalles. Les servants de la mitrailleuse se sentent protégés des coups de la tourelle de 75 par le rideau de rails qui les sépare du bloc 1. Mauvais calcul car depuis le PC artillerie où il passe ses nuits, le lieutenant Braye décide de les réduire.
« Et les rails antichars ? demande le lieutenant Boury, du bloc 1
>Il faut les couper avec des obus de rupture ! »
L’observateur du bloc 3, le lieutenant Delhaye, dirige le tir depuis son perchoir. La tourelle du maréchal des logis-chef Bogaert monte en position de tir et ses deux bouches à feu se braquent sur l’obstacle :
« Le premier obus, observe Delhaye, ricoche sur un rail et s’élève verticalement en laissant derrière lui une traînée lumineuse. »
Dans les blockhaus, la mitrailleuse s’est tue. Les servants se rendent-ils compte qu’ils ont à peine le temps d’évacuer ? En cinq ou six projectiles, les rails sont cisaillés et dans la brèche ainsi obtenue apparaît le créneau du blockhaus. Bogaert fait charger ses pièces à obus explosifs. Quatre coups éclatent. Les allemands ne reviendront pas. »
Nota : Après l’armistice, le lieutenant Delhaye ira voir les dégâts : «  Les murs criblés d’éclats sont jaunes soufre, des paquets de cigarettes allemandes jonchent le sol ainsi que des casques troués comme des passoires »
La reconnaissance effectuée sur le terrain le 12/10/2024 démontre la véracité du récit. Le flan du blockhaus est marqué par 3 ou 4 impacts et les dégâts importants font apparaître que le ferraillage de ce blockhaus était largement insuffisant. Le créneau était en béton non armé ainsi que l’ouverture arrière.
La distance entre ce blockhaus et le B1 de Fermont est de 350 mètres (google maps) et R. BRUGES note que seules les cloches de B1 et B2 étaient arrosées par la mitraille, ce qui rend le récit plausible.

15/10/2024
Jean Marie CHARLOT
Source(s) :
Extrait du livre de Roger BRUGES « On a livré la ligne Maginot ! »
Page 78 Edition Fayard 1975