GRAZIAN Sud (Tunnel de )

La construction sera à intégralement la charge de la sté PLM (trains Paris Lyon Marseille)
La réalisation a probablement été confiée à la Sté Construction Mercier, Limousin et Cie qui réalisa la ligne ferroviaire

Le dispositif de défense du tunnel du Grazian est intégré dans le fronton d'entrée du cote Touet de l'Escaréne.
Il se compose d'un blockaus de défense composé de trois chambres de tir pour armes d'infanterie et de locaux annexes, d'une grille et d'une porte fermant l'entrée du tunnel.

La défense des tunnels de Braus, du Grazian, de Cattalorda, de Gigne et de Carança est assurée par des personnels issus du 95° BAF, placés sous le commandement du Lt GASTAUD.

Le blockhaus est équipé de téléphone, les câbles provenant de Sospel cheminent par le tunnel

Deux boitiers de protection pour lignes aériennes (3 paires et 6 paires) sont installés à coté d'un boitier à voyants. Ce boitier muni de voyants mécaniques mémorisant des impulsions électriques et de sélecteurs en partie basse n'est pas un matériel de type TM32, son utilisation pouvait être liée à la surveillance du trafic ferroviaire ou à la détection de convois non autorisés.

Le blockhaus était doté d'un système de ventilation actionné par un pédalier.

Le projet de la ligne Nice-Coni fit l'objet de débats serrés au milieu des années 20 entre le ministère des travaux publics, l'armée et la société PLM. L'armée voyait dans cette ligne de franchissement des Alpes une menace pour la défense des frontières. Elle ne mit finalement pas son véto sur la construction sous réserve de la multiplication de dispositifs de défense et de destruction le long de cette ligne, à construire sur budget civil.

La sortie Sud du tunnel de Grazian était particulièrement stratégique pour la France car offrant la possibilité à l'Italie d'entrer de plain-pied en territoire national en cas de conflit. La défense de cette issue Sud du tunnel, et de la trouée de la Bévéra retiendra toute l'attention de l'état-major dés 1926, avant même la conception pratique de la ligne Maginot. Le tunnel fut ainsi équipé d'un blockhaus de défense à chaque entrée et d'un DMP au moins côté Sud. Le Génie considéra même la construction de trois ouvrages directement à la sortie du tunnel pour l'interdire (projet de 1926) :
- un ouvrage avec 4 groupes de mitrailleuses à la Croix de Nieja (nom de l'époque - cote 610)
- un ouvrage bas avec 2 groupes de mitrailleuses au pied du précédent, à "Sous roche"
- un ouvrage dit de la "Galerie de service", sur la rive droite de la Bévéra au niveau du viaduc de la Bévéra, avec 3 groupes de mitrailleuses.

Ces ouvrages d'infanterie battaient la sortie du tunnel, l'ensemble des chemins aux alentours des gorges de la Bévéra, ainsi que la descente du col de Brouis. Ils étaient couverts par un ouvrage principal d'artillerie monobloc situé au lieu-dit Biela, juste à la sortie Est de la gare de Sospel au niveau du débouché du vallon de Plan German. Cet ouvrage partiellement souterrain - qui est en réalité le prédécesseur de l'ouvrage de St ROCH - est secondé d'un projecteur sous casemate avec abri de jour relié par voie de 60 pour l'éclairage de la voie ferrée.

Le blockhaus a été érigé lors de la construction du tunnel dans le cadre de la création par PLM de la ligne ferroviaire Nice - Vintimille à Coni (Cuneo) par Breil-sur-Roya mise en service le 31 octobre 1928.

Les embrasures extérieures ont été supprimées lors de la reconstruction du fronton après guerre
Source(s) :
SHD - 4V1510