Ligne Maginot - PIC de GARUCHE (Observatoire d'artillerie)



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PIC de GARUCHE

( Observatoire d'artillerie )









Secteur Fortifié
SFAM - SF Alpes-Maritimes

Sous Secteur
Corniches

Quartier
Castillon

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Mixte (Civil - MOM)

Année
1938

Commune
PEILLE (06440)

Lieu-dit / Parcelle

Coordonnées
43.823630 - 7.459705

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Plan sommaire








Notes et informations



ARMEMENT, Observation

La cloche observatoire est une cloche à vision périscopique par éléments d'un modèle unique. Ce modèle allégé se justifie par la difficulté d'accès aux lieux.

L'observatoire était doté des matériels d'optique suivants :
- 1 périscope type B
- 1 périscope type C
- 2 périscopes type P8


CONSTRUCTION, Cout

Le cout de l'observatoire décaissé à fin 1936 se monte à 504.000 Fr.

La répartition est la suivante :
- Achat du terrain : 0 Fr (terrain militaire)
- Gros-oeuvre : 345.000 Fr dont 9.000 de délardements du terrain
- Equipement de second oeuvre et réseaux intérieurs : 16.000 Fr
- Centrale électrogène : 5.000 Fr
- Cuirassements et portes blindées : 53.000 Fr
- Transmissions : 0 Fr (pas installées à cette date)
- Armements et optiques : 80.000 Fr
- Munitions : 5.000 Fr

Ceci n'inclut pas les dépenses effectuées postérieurement jusqu'en 1940 (finitions, transmissions, améliorations diverses, etc)
Source(s) :
SHD - 4V1514 - chiffres compilés par JM Jolas



CONSTRUCTION, Description

L'observatoire du Pic de Garuche est un observatoire d'artillerie CORF construit par la MOM sur le site d'une position d'artillerie de la fin du 19° siécle.

Il se compose d'une entrée, d'un bloc observatoire et d'un bloc cheminée. Les deux blocs actifs sont traités en protection 2.

Le total représente 415 m3 de terrassements extérieurs, 1500 m3 de délardements de terrain pour faciliter l'observation et la défense, 825 m3 de terrassements souterrains, 575 m3 de béton armé spécial - dont 130 rien que pour le bloc cheminée - et 463 m3 de maçonneries souterraines. La communication principale fait 92 ml de long et le puits de bloc d'observation est de 5,5 m de haut.

Des baraquements extérieurs provenant de la construction initiale ont été réutilisés.
Source(s) :
SHD - 4V1514



CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

La mission de l'observatoire était triple:
- observer les tirs de flanquement Nord de l'ouvrage de Ste AGNES.
- Surveiller la côte et Menton dans le zone de Garavan-Borrigo
- Surveiller les ravins sous et au sud du Pic de Garuche.


DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

L'indicatif de l'observatoire pour l'artillerie était O 15


EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'observatoire était desservi par 3 sous-officiers et 16 hommes de troupe placés sous le commandement du Lt Aquistapace

La répartition était la suivante :
Artillerie : 1 off, 1 S-Off, 4 hommes
Infanterie : 1 S-Off, 6 hommes
Génie : 1 S-Off et 6 hommes dont 2 sapeurs transmetteurs

Adj Malfroy


EQUIPEMENT, Electrique

L'ouvrage n'est pas raccordé au réseau civil et la production électrique est assurée par un groupe électrogène à moteur Baudouin DB1 (n° 1376) de 14 CV à 750 t/mn entrainant un alternateur Ateliers d'Orléans AT-12 (n° 179.933) délivrant 10 KW (14 kVA) en 210 V Triphasé.

Le moteur était alimenté en gasoil via un réservoir unique de 140 litres et refroidi à partir d'une bâche de 2500 litres. L'huile de graissage était fournie en bidons de 20 litres.

La batterie chauffante de marque NEU avec ventilateur AlsThom NP527 de 0,85 CV installée dans la salle de neutralisation sert en même temps de ventilateur principal et au refroidissement de l'eau des moteurs.
Source(s) :
SHD - carnet d'ouvrage de l'observatoire (1954)



EQUIPEMENT, Hydraulique

Les installations hydrauliques n'ont pas été mises en place. L'approvisionnement en eau se faisait à dos de mulet


EQUIPEMENT, Mobilier et second œuvre

La cuisine n'a pas été équipée.


EQUIPEMENT, Transmissions

L'ouvrage était doté d'un poste de radio OTCF

L'installation téléphonique intérieure a été entièrement réalisée.
L'observatoire du Pic de Garuche était raccordé au réseau téléphonique de la fortification par un cable souterrain à 6 paires le reliant à une boite de raccordement aéro souterraine (BRAS) d'ou partaient les lignes aériennes le reliant d'une part à l'ouvrage du Col des Banquettes et d'autre part au Col de Segras.
Cette liaison a été réalisée en 1935


EQUIPEMENT, Ventilation

L'observatoire dispose d'un circuit air pur et d'un circuit air gazé (à filtre unique) qui sont aspirés par un ventilateur AlsThom de 0,85 CV.

L'air vicié de l'usine est extrait par un ventilateur SW de 0,18 CV.


HISTORIQUE, Construction

L'observatoire du PIC de GARUCHE fait partie des observatoires d'artillerie permanents approuvés par la CORF dans le SFAM dés les premiers projets. Néanmoins, par souci d'économie, sa réalisation est confiée en 1931 à la MOM (décision de Novembre 1931 - note 515/FA de la CORF - pour la campagne 1932)

Un premier avant-projet de l'observatoire est proposé en Mars 1932, mais ne donne pas satisfaction à l'ITTF, qui demande un projet remanié, ainsi qu'un ensemble de détails sur les blocs à réaliser avant de pouvoir décider. Cet avant-projet est - sous ces réserves - néanmoins approuvé par le ministère le 28 Avril 1932 (DM 1731 2/4-S). Le percement des galeries débute à l'été 1932 sous l'égide de la MOM.

En février 1933, la CORF prend la décision de n'équiper l'observatoire que d'une cloche périscopique par éléments, version simplifiée et allégée de la cloche périscopique de base.

Le projet technique remanié de l'observatoire est produit par la DTF de Nice le 30 Juin 1933 (dossier 700/F). Le projet est approuvé le 12 Aout, avec d'autant moins de difficultés que l'ajournement de l'observatoire du MONT-OURS, prononcé quelques semaines plus tôt, rend cet observatoire du PIC de GARUCHE absolument indispensable.

Dans une note générale de début 1933 (note 14/FA), la CORF a imposé l'ajout dans le bloc bétonné d'un poste d'observation à l'air libre avec capot étanche pour un observateur à jumelles dans le cas de la construction d'observatoires à cloches périscopiques par éléments, et ceci pour permettre une surveillance plus vaste pendant que le périscope est concentré sur un point donné. Cette disposition pour le moins curieuse ne sera heureusement pas mise en place dans le cas de cet observatoire, au motif - légitime… - de son exposition à un bombardement d'artillerie lourde. Par ailleurs, la fonction d'issue de secours de ce puits d'observation ouvert est reportée sur le bloc cheminée, au-dessus de l'entrée. Lors de l'approbation du projet, la CORF insiste néanmoins sur la nécessité de compléter l'observatoire avec des postes d'observation aux alentours, reliés par téléphone à celui-ci.

L'observatoire est construit par la MOM à titre d'économie entre 1932 et 1938, sur plans et standard CORF.

Fin 1934, le gros-œuvre souterrain est fini, et le bloc d'entrée a été coulé.

La décision stratégique de ralentir les travaux sur les Alpes est prise mi-Mai suite à la détente avec l'Italie (accords de Stresa). La CORF définit en urgence les priorités de travaux MOM sur la position de résistance pour l'année 1935, car il est à anticiper le fait que les budgets et la disponibilité de main d'œuvre va drastiquement baisser sur les années à venir (l'EMA décide d'ailleurs dés cette date que seules les troupes de forteresse réaliseront des travaux sur la fortification à partir de 1936...). L'observatoire de GARUCHE étant en 3e position sur les priorités CORF pour le SFAM, les revêtements internes sont finalisés en 1935, ainsi que la coulée du bloc d'observation.

L'intermède "Stresa" s'achève dés 1937. Au 1er Janvier de l'année, la poursuite de construction de l'observatoire est transférée de la responsabilité MOM vers les entreprises civiles.

Au 1er Avril 1939, l'observatoire est considéré achevé à 70%. 336.000 Fr ont été dépensés par les services locaux (le matériel lourd - usine, cuirassements, télécommunications... - est à la charge des budgets centraux) , et il reste 514.000 Fr à décaisser, essentiellement sur l'achèvement du réglage des dessus et la confection du réseau bas antipersonnel. L'installation de la ventilation et des transmissions est pratiquement achevée et le seront durant l'été 1939. Par contre tout reste à faire sur le réseau électrique et l'usine. L'équipement divers (second œuvre, mobilier, réseau d'eau...) est peu avancé. L'ouvrage est considéré occupable en fin d'été 1939.

Rédaction : Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - Avril 2018, Octobre 2020
Source(s) :
SHD - carton 7N3847, 2V246, 6V11102, 9NN4448


L'ouvrage est classé dans la 1° série des places de guerre par un décret du 27 février 1938. Ce décret instaure les zones de servitude autour de l'ouvrage
Source(s) :
Notice sur l'ouvrage - Génie





Fils de discussion



Aérorefroidisseur
10 messages, le dernier est de jolasjm le 28/06/2019



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