Les routes stratégiques du Glaserberg :
Le massif du Glaserberg s'élève à une altitude entre 650 et 800m, entre Winkel à l'Ouest et Kiffis à l'Est.
Dans le cadre du plan H, le haut-commandement prévoit la fortification de cette partie de la frontière.
En 1934, la CORF, proposait de réaliser un ouvrage d'artillerie à 12 blocs ! (JB-Wahl 200 km de béton). Cet ouvrage devait être construit entre les fermes du Hornishof et du Blochmont.
Mais comme souvent, les projets se réduisent comme une peau de chagrin, faute de budget. Le massif du Glaserberg ne verra que des constructions sommaires.
La dernière casemate STG du secteur est la 117 Brochritty-sud qui achève la forte ligne Sierentz-Glaserberg construite entre 1937 et 1939. Sur un projet initial de plus de 40 constructions à sa suite sur le Glaserberg (blockhaus, abris et observatoire) nombreux n'ont pas été construit ou fini en juin 1940.
Pour effectuer ce travail, dans un environnement relativement difficile, en pente et recouvert de forêt, l'armée a dû construite au préalable des routes ou améliorer les chemins forestiers afin de les rendre carrossables. Une quarantaine de kilomètres furent ainsi aménagés sur le massif.
Les deux pénétrantes, Ligsdorf-Birgmatte et Hippoltskirch (Muehlengrund)-Birgmatte, sont encadrées à l'Est par la route Hippoltskirch à Kiffis et à l'Ouest par le chemin montant de Winkel au Pfaffenloch par la Charrière.
Ces chemins sont reliés entre eux par de nombreux tronçons montant vers la crête.
L'un des chemins monte depuis la Birgmatte au col du Neuneich, où plusieurs abris et un PC étaient établis. D'autres desservaient les différentes constructions se trouvant derrière la crête militaire.
Deux chemins venant du Bildstokle (La Charrière), allaient au col du Neuneich, en desservant le sommet du Glaserberg (816m).
Un seul chemin se trouvait en avant de la crête, entre Blochmont et Hornihof, desservait un observatoire, une position d'artillerie préparée et deux blockhaus.
La route fut commencée en août 1938 (1ère inscription sur les cartouches) par le 10e Génie avec les éléments de la 13e DI composée des 21e, 60e RI et du 8e RTM.
Le 10e régiment du Génie, qui avait en charge la construction de la route stratégique, disposait de ses 4e et 8e Cies, ainsi que des 21e, 60e RI et 8e RTM.
Pour que la route soit carrossable, il fallut élargir les chemins, construire des ponts, des fossés d'écoulement des eaux, des murs de soutènement, mais également capter les sources.
L'utilité de cette route était l'acheminement du matériel de construction vers les différents chantiers, mais également des vivres et munitions.
A la vue des traces trouvées sur place, entre Blochmont obs. et Blochmont Est, il est possible qu'un funiculaire à voie de 60 ait été établi pour desservir les chantiers de constructions situé sur la crête. Sa longueur devait être de 110m, le dénivelé de 50m (courbe basse 700m, haute 750m). Les traces sont encore visibles sur les photos aériennes de 1951-1956 et 1973, ainsi que sur le terrain de nos jours.
Les troupes construisaient aussi les blockhaus, abris, PC, observatoires et le réseau téléphonique.
Un réseau de fil de fer était prévu en avant de la crête, il reliait le blockhaus de la Verrerie au blockhaus de Raedersdorf.
L'ensemble des routes stratégiques est constitué d'une transversale placée au niveau de la crête militaire entre Winkel et la route reliant Raedersdorf à Kiffis, partiellement doublée à l'est du massif par une seconde route et de deux radiales la reliant à la route passant sur les arrières du massif entre Ligsdorf et Raedersdorf.
Le dispositif est constitué de chemins civils escarpés recalibrés et de routes nouvellement créées pour permettre la circulation des véhicules et pièces d'artillerie
Des cartouches marquent les nombreux ouvrages d'art et murs de soutien construits tout au long du dispositif.