Le système Doignon a été développé tardivement (1937 - 1938) en remplacement d'un précédent appareil basé sur l'utilisation de volets annonciateurs.
Ces volets semblables à ceux utilisé par les centraux téléphoniques TM 32 laissaient apparaitre un ordre pré-établi au niveau du boitier récepteur. Les volets annonciateurs présentant le fâcheux travers de ne pas supporter les secousses se sont révélés impropres à l'usage, du fait des vibrations ou secousse liées à un bombardement ou au départ des coups entrainant la chute collective des volets annonciateurs, rendant ainsi toute transmission impossible.
Le Dispositif de téléaffichage Doignon type dérivation est composé d'un boitier émetteur, d'un boitier récepteur et d'un boitier alimentation. Ces boitiers étanches sont en Alpax, alliage à base d'aluminium et de silicium.
Le boitier émetteur située dans le PC au pied du bloc permet de transmettre et de recevoir les ordres vers le boitier récepteur installé dans la casemate à coté de chaque pièce. Il est alimenté par le boitier alimentation et relié aux boitiers récepteurs par un câble multiconducteurs.
Un boitier émetteur pilote deux ou trois boitiers récepteurs selon le nombre de pièces d’artillerie du bloc.
Le boitier alimentation 1 fournit au système l’énergie nécessaire à son fonctionnement. Il est alimenté par le réseau électrique de l'ouvrage en 110V monophasé et comporte un chargeur de batterie et une batterie composée d’éléments au cadmium nickel permettant le fonctionnement en cas de disparition du réseau électrique.
L'ensemble fournit en sortie une tension de 14 V alternatifs lorsqu'il est alimenté par le réseau ou de 12 V continus lorsque l’alimentation provient de la batterie. La sélection Secteur / Batterie se fait par le basculement d'un inverseur placé sur le boitier.
Le boitier transmetteur est constitué de deux panneaux comportant chacun un ensemble de cases, le premier comportant les indication textuelles et le second les indications numériques.
Les cases permettant d'envoyer les informations sont équipées d'un interrupteur et d'une lampe (cases 1 à 80), 8 cases dotées chacune d'un interrupteur et de deux lampes en parallèle permettant elles de recevoir les acquits ou des informations venant des récepteurs.
Il est relié au boitier d'alimentation par un câble a deux conducteurs et aux boitiers récepteurs par un câble à 112 conducteurs et est équipé d'une résistance chauffantes intérieure afin de permettre d'éviter l'humidité.
Le boitier récepteur est organisé de la même manière que le boitier transmetteur. Il comporte deux panneaux avec les mêmes cases (1 à 80) que le boitier transmetteur. Ces cases sont chacune équipées de deux lampes en parallèle, le non fonctionnement d'une des deux lampes entrainant un manque d’éclairage de la moitié de la case indiquant qu'il y a lieu de procéder au remplacement de l'ampoule défectueuse.
Quatre cases dotées d'un interrupteur permettent d’acquitter la réception et de renvoyer des demandes ou informations concernant la pièce .
Chaque boitier récepteur est relié à deux2 sonneries suffisamment puissantes pour permettre de les entendre à 15 mètres. Elles sont commandées par l’intermédiaire de la case 1 du boitier transmetteur 'Alerte (Appel général).
Le boitier est équipé d'une résistance chauffantes intérieure afin de permettre d'éviter l'humidité
Le système permet la transmission directe d’ordres (Halte au Feu, Continuez...) ainsi que la transmission des données concernant les tirs à réaliser (hausse, direction, type de projectile, charge, corrections de tir....).
L'opérateur du poste transmetteur (transmetteur) abaisse l'interrupteur Alerte - Appel général qui entraine l'allumage des cases correspondantes sur les boitiers récepteurs et la mise en route des sonneries de ces derniers.
Les opérateurs des postes récepteurs (récepteur) acquittent la transmission de l'alerte en basculant l'interrupteur Accusé de reception, ce qui entraine pour chaque boitier récepteur l'allumage des voyants Accusé de réception pièce x correspondant sur le boitier transmetteur
Le transmetteur) releve l'interrupteur Alerte - Appel général de son poste ce qui entraine l'extinction des cases correspondantes sur les boitiers récepteurs et la mise à l'arret des sonneries de ces derniers.
Il annule les acquits de transmission provenant des boitiers récepteurs en basculant les interrupteurs correspondant dans l'autre position.
Le tableau est alors éteint et la transmission des informations peut débuter.
Le transmetteur envoie ensuite à chaque pièce ou à l'ensemble des pièces les informations et consignes sur le tir à réaliser en abaissant les interrupteurs des cases comprenant les ordres à transmettre, allumant ainsi les cases correspondant sur tous les boitiers récepteurs.
Le ou les récepteurs de la ou des pièces concernées par les informations acquittent la transmission de la manière décrite ci-dessus.
En plus de la case permettant d'acquitter la réception d'une information, les boitiers récepteurs sont équipés de trois cases permettant de demander au transmetteur de repeter l'information transmise ou de lui trasmettre les informations Tir terminé pièce x ou Incident de tir pièce x.
Le principe est identique à celui décrit ci-dessus, mais se fait alors à l'inverse, le transmetteur acquittant l'information reçue.
En fonctionnement normal, un système à trois récepteurs avait une consommation typique de 75 watts, chaque lampe consommant 1,2W.
Pour la vérification de bon fonctionnement, les essais se faisaient par lignes de quatre cases 3.
Les essais furent faits dans l'ouvrage du Simserhof ou un prototype avait été installé dans le bloc 6. Douze dispositifs ont été commandés et seul le bloc 12 de l’ouvrage du Hochwald , doté de deux pièces d'artillerie, a été équipé du modèle à deux boitiers récepteurs. Tous les autres blocs listés étant dotés de trois pièces d'artillerie ont été équipés du modèle à trois boitiers récepteurs.
Ouvrage du Simserhof, bloc 5 et bloc 6
Ouvrage du Hochwald, bloc 6 et bloc 12
Ouvrage du Hackenberg, bloc 5 et bloc 8
Ouvrage de Métrich, bloc 1
Ouvrage du Kobenbusch, bloc 5
Ouvrage de Rochnonvillers, bloc 5
Ouvrage de Latiremont, bloc 5 et bloc 6.
Ouvrage de Fermont, bloc 4
Il semble que seuls les blocs d'artillerie du Nord-Est aient été équipés de ce matériel.
Pascal Lambert
Notice constructeur
Notice d'utilisation des équipements.