La nécessité de disposer pour la fortification de campagne d'un système facile d'emploi et peu couteux permettant la mise à l'abri de l'infanterie d'une mitrailleuse et de ses servants est évoquée dans la note du 12 Octobre 1927 établissant le principe fondamental de la continuité des feux d'infanterie.
Il semble que la demande de renforcer la défense des intervalles de la fortification permanente ait été faite par le Conseil Supérieur de la Guerre (CSG) dans sa séance du 4 Juin 1932 traitant de l'affectation des crédits initialement prévus à la défense du Nord à l'étude et au renforcement des intervalles des RF existantes.
Le CSG demande ainsi dans sa séance de Juin 1932 que le développement "des matériels permettant de donner rapidement une capacité défensive à une fortification improvisée" (sic) soit accélérée.
Cette demande à conduit la Section Technique du Génie (STG) à développer sous l'égide de l'Inspection Générale du Génie (IGG) un cuirassement transportable et d'une mise en oeuvre simple, pouvant à terme être équipé au besoin d'un canon de 25mm antichar. Le développement de ce cuirassement alors aussi appelé Tourelle par éléments pour mitrailleuses Hotchkiss ou Tourelle déplaçable par éléments sera assuré sous le contrôle du SMF (Service des Matériels de Fortification) et la Commission d'Expérience d'Infanterie et des Chars. Le premier prototype est commandé en Janvier 1933 aux Ateliers et Chantiers de la Loire pour 114.000 Fr, incluant les frais de développement et de mise au point. Prenant en compte les enseignements de cette première version, une pré-série de 10 unités est commandée aux mêmes en Octobre 1933 pour 40.000 Fr/pièce environ. Cette présérie est soumise aux essais de résistance et d'usage qui seront effectués au camp de Châlons en Janvier 1934 et des tirs sur la tourelle au camp de Satory, puis dans des corps de troupes choisis à partir d'Aout 1934 (le 168° RIF recevra ainsi deux de ces 10 matériels pour évaluation). Après ces essais, le concept est officiellement validé par la DM 8357 2/4 S du 20 décembre 1934. Ces essais amènent encore des modifications qui sont intégrées dans le 1er contrat "industriel" de 50 unités, passé le 21 Novembre 1934. Celui-ci sera suivi du grand contrat de 295 unités type 1935.
La tourelle démontable modèle 1935 sera mise à disposition de l'infanterie au courant de l'année 1935 et sera suivie en 1937 d'une version légèrement améliorée.
La tourelle démontable STG a été produite en deux versions. Le modèle 1935 a été produit jusqu'au numéro de fabrication 495, toutes les tourelles dotées d'un numéro supérieur étant du modèle 1937.
L'inflation des couts constatée sur les premières commandes du Mle 1935 incitent l'EMA à demander une simplification de l'engin. Cette demande de nouveau développement d'une version "simplifiée" est approuvée le 27 Février 1936 (DM 469 3/EMA et 1422 2/4 S du Génie). Sur base de propositions faites par le SMF dés Décembre 1935 et de demandes faites par les premiers utilisateurs, la DPST (Délégation Permanente des Sections Techniques) est chargée mi-1936 de proposer celles de ces simplifications qui seront acceptables sur cette version "simplifiée" ou "rustique" future de la TDPM, en deux versions, une légère toujours transportable et une lourde appelée à être installée à demeure dés le temps de paix.
Les conclusions de ce travail tombent fin Aout 1936, et préfigurent - en tous cas pour la version légère - le modèle "1937" de l'engin.
La version dite "simplifiée" diffère de la version 1935 par quelques optimisations et améliorations visant prioritairement à réduire le coût de la tourelle. Ce modèle en version légère se verra doté d'un dispositif de repérage pour le pointage en hauteur et d'une circulaire graduée permettant de connaitre le pointage en direction et l'économie du système de came de tir nocturne très couteux. On en profite pour supprimer les dispositions et pièces installées pour l'équipement éventuel de la TDPM avec un canon AC de 25mm, sujet reporté aux calendes, avec en particulier le passage de deux orifices pour périscope à un seul utilisable, à droite.
Le siège du tireur sera modifié et réglable en hauteur sur le modèle 1937 alors qu'il était fixe et simplement doté d'un système à ressort dans la version 1935 rendant difficile pour le tireur de conserver une bonne position pour servir son arme. Le système de fauchage en direction des 1e tourelles (+/- 7°) est lui aussi supprimé, le fauchage se faisant par simple action en rotation de la tourelle.
Dernier changement notable, la tourelle est équipée d'un périscope d'infanterie modèle 30 pour le modèle 1935 remplacé par le périscope modèle 'K' pour le modèle 1937.
D'autres petites modifications portant entre autres sur le verrouillage de la porte seront apportées et différencieront les deux versions. Une demande faite par le commandement de la 2° Région Militaire pour une porte d'accès plus grande (pour atténuer l'impression de "cercueil" quand on est installé dedans !) sera rejetée aussi par la Délégation par crainte d'affaiblissement de la virole, mais prise en compte dans la version Lourde.
La version "simplifiée lourde" est théorisée en même temps que la version simplifiée légère qui sera à la base du modèle 1937. L'idée là est de développer une version moins couteuse - avec partie fixe et partie mobile en une seule pièce chaque - et qu'on puisse laisser à demeure en position sur le terrain, ce qui n'était pas le cas des tourelles standards, nécessitant stockage en parc sauf exception. Cette version n'est plus vraiment "déplaçable" manuellement, mais l'EMA se refuse à demander le développement d'un système de transport d'un bloc pour des raisons de coût là encore, confirmant le statut d'installation à demeure de cette version.
Du fait de l'importance de la défense anti-char, l'Etat Major des Armées confirme à ce que cette version "lourde" permette la mise en place indifféremment de la Hotchkiss ou d'un canon de 25 mm antichar (Bordereau 71-10/EMA de la SAET du 10 janvier 1935), reprenant ce qui avait déjà été demandé pour la tourelle d'origine mais abandonné. Cette exigence de versatilité, ajoutée à la demande de la Direction de l'Infanterie d'ajouter une ventilation filtrée le tout dans le même encombrement général, sera la cause principale du long délai de mise au point...
Cette modification basée sur l'utilisation d'un nouveau berceau pour l'arme sera étudiée par la société Hotckhiss et fera l'objet d'un avant-projet en octobre de la même année. Ce développement sera cependant mis en sommeil dés décembre 1936, puis définitivement abandonné en février 1937 du fait d'un blindage insuffisant (Note 528 10/EMA).
Suite à la demande de l'EMA (Bordereau 4163 10/EMA du 3/12/1936) portant sur la poursuite du développement d'une tourelle démontable lourde dotée d'une arme antichar ou d'une mitrailleuse et de ventilation (DM 9482-2/4 du 9 décembre 1936 et 1747-2/4 S du 24 février 1937), le SEMG (Service Electro Mécanique du Génie) relance une étude devant déboucher sur la mise à disposition d'une version "lourde" de la tourelle démontable prévue pour un canon antichar de 25 mm mle 34 Hotchkiss et devant résister au canon de 47 mm.
Il était prévu qu'un avant-projet soit livré en juin/juillet 37 et un prototype en janvier 1938, mais les études tournent en rond - bloquées par un cahier des charges qui de par ses contraintes ressemble à la quadrature du cercle.
Un marché est bien passé aux Ateliers et Chantiers de la Loire pour la fourniture d'un prototype le 7 décembre 1938 mais le développement de la tourelle démontable par éléments lourds butte toujours sur l'exigence de versatilité imposée dans le cahier des charges initial. Le premier renoncement intervient en Mai 1938 avec l'abandon de l'exigence de ventilation filtrée, suivi de celui de la versatilité mitrailleuse/canon de 25 dont l'abandon est confirmé fin 1938... Il est alors admis que la tourelle "lourde" sera prioritairement équipée d'un 25mm SA sans idée de changement de type d'arme au milieu de la bataille.
Le potentiel de ce cuirassement est néanmoins important puisqu'une prévision de commande à terme de 301 unités de ce type est confirmée par l'EMA en Juillet suivant, mais toujours pas de prototype à l'horizon, qui est maintenant au mieux annoncé pour Octobre 1938 puis Janvier 1939. Fin 1938, le budget pour acheter les 20 premières tourelles lourdes - pour un prix unitaire de 300.000 Fr ! - à l'horizon de fin 1939 est demandé, parallèlement à l'annonce d'un nouveau retard de sortie du prototype à Mars 1939. La réception du prototype intervient le 14 Avril 1939, réception qui sera suivie d'essais de résistance au tir effectués à St Pierre en Quiberon. La commande de 20, à répartir équitablement sur les 6°, 7°; 10° et 20° Régions, est lancée avec livraison sur 1940. Elle n'a jamais été livrée aux troupes pour l'aménagement du terrain (2).
Indépendamment de la version, les tourelles pouvaient être dotées d'une calotte supérieure qui existait en trois versions de hauteur différente. La calotte était choisie en fonction du débattement vertical nécessaire pour l'arme (Hauteur 250 mm pour terrains accidentés, 190 mm pour terrains à déclivité moyenne et 130 mm pour terrains plats).
Ce choix compliquant la logistique pour la mise à disposition des tourelles aux corps d'armées, il fut décidé que toutes les nouvelles tourelles livrées dans le nord-est seraient équipées de calottes de 190 mm, les calottes hautes étant réservées aux tourelles prévues pour les Alpes du fait du débattement plus important parmi à l'arme par cette calotte.
Les 50 premières tourelles (n° de tourelle jusqu'à 150) sont munies d'un manchon (carter de protection de l'arme) allongé. Il est probable que ces premiers manchons ont été fournis dans le cadre du premier marché passé avec les Ateliers et Chantiers de la Loire pour une production en série, les manchons (carters) suivants paraissant avoir été tous produits par les Acieries de Paris et d'Outreau(APO) et portent leur propre numéro de fabrication.
La tourelle démontable est composée de deux parties principales, une partie fixe destinée a être enfouie dans la terre ou encastrée dans un massif bétonné, et une partie supérieure mobile blindée émergeant du sol assurant la protection de l'arme et du tireur.
La partie fixe est constituée de trois éléments. En partie basse, d'une cuve en tôle ordinaire surmontée d'une partie en tôle renforcée couvertes en partie supérieure par une couronne en acier moulé réalisée en deux parties pour en faciliter la manutention. Cette couronne est équipée d'un chemin de roulement supportant la partie mobile permettant à cette dernière de tourner sur 360 °.
La partie fixe comporte une porte permettant l’accès à la tourelle depuis, selon le cas, la tranchée ou le bloc dans lequel elle est intégrée.
La partie mobile est constituée de trois éléments en acier moulé superposés assemblés par des boulons articulés et d'un manchon protégeant l'arme monté sur une rotule.
La couronne inférieure tournant sur la couronne fixe grâce à six galets munis de roulements à aiguille.
La couronne intermédiaire .
Une calotte supérieure qui vient compléter le tout.
A la jonction des couronnes inférieures et intermédiaires sont pratiquées quatre fentes d'observation dotées d'un verre Triplex et protégées par des volets blindés et le logement de la rotule ou tourillonne le manchon destiné à la mitrailleuse.
La calotte supérieure est percée de deux orifices en partie haute destinés à la mise en place du périscope à droite ou à gauche de l'arme selon son type (2) et dotée d'une trappe permettant l’accès à la tourelle.
Le périscope est monté dans une gaine mobile assurant sa protection et pouvant être inclinée afin de permettre de régler au minimum la hauteur dépassant de la calotte ainsi que de modifier l'inclinaison du périscope afin que le champ couvert corresponde au débattement vertical de l'arme qui est supérieur à son champ.
La rotation de la tourelle est assurée par une manivelle débrayable. Un système de cames ajustables permet - dans la version initiale - de régler automatiquement la hausse de l'arme en fonction du relief lorsque la tourelle tourne, autorisant ainsi un tir de couverture de nuit ou sans visibilité. La hauteur de ces cames est ajustée en fonction du terrain lors de l'installation de la tourelle démontable.
En sus de son armement, la tourelle est livrée avec un lot d'outillage, une lampe à magnéto et un nécessaire pour son camouflage composé d'une armature métallique, d'un filet adapté pour la tourelle (Cf. photos ci après) et d'un second filet destiné à la couverture de la tranchée d’accès.
Le lot d'outillage est placé sur la porte de la tourelle dans des supports prévus à cet effet (repères 121 à 124). Il comprend l'outillage permettant d'assembler et de régler la tourelle et ses équipements (sauf l'armement).
La tourelle est dotée de deux mitrailleuses Hotchkiss 8mm mle 1914 dont une de réserve.
La mitrailleuse est montée sur un affut spécial solidaire du carter de protection (manchon) tourillonnant dans la rotule de la couronne intermédiaire.
Poids : 1 420 Kg avec cuvelage et armement mais sans personnel (varie selon la calotte supérieure utilisée
Poids des éléments : de 150 à 280 Kg
Hauteur de l'ensemble : environ 2m
Diamètre de l'ensemble : 1,2 à 1,3 m
Epaisseur du blindage : de 30 à 84 mmm au niveau de la rotule.
Débattement en site négatif de l'arme selon la calotte :
- Calotte basse (130mm) : 13°
- Calotte moyenne (190 mm) : 16,3°
- Calotte haute (250mm) 20°
Périscope :
- Mle 1935 : Périscope modèle 30 - Grossissement 6
- Modèle 37 : Périscope mle 30 ou périscope spécial K - Grossissement 4
N'étant mises en place pour la plupart qu'à la mobilisation, les tourelles sont réparties dans les Parcs mobiles de fortification ou les Parcs Régionaux du Génie.
Seuls les emplacements critiques et facilement surveillables sont dotés de leur cuirassement dés le temps de paix.
Le prix unitaire d'un cuirassement pour tourelle démontable est de 40 000 francs en 1934 (commande du 04/12/1933 aux Ateliers et Chantiers de la Loire), montant auquel il faut rajouter celui correspondant aux autres éléments et accessoires.
Du fait de l'inflation galopante de la fin des années 30, et malgré les tentatives de simplification pour contrôler cela, ce montant est passé à près de 160.000 F en 1939 (estimation budgétaire Génie).
Un crédit de paiement de 4 millions de francs en 1937 et un engagement de 6 millions de francs sur 1938 sont approuvés en avril 1937.
Les 6 millions de 1938, qui intégraient 2 millions pour des tourelles démontables de type lourd seront finalement totalement attribués à la construction de modèles légers .
La construction d'un emplacement pour tourelle démontable se monte quant à lui à 12 000 Francs en Aout 39 (chiffre émanant de la chefferie du Génie de Thionville), les montants correspondants étant du ressort des régions.
La liste des marchés citée ci-après n'est pas exhaustive et d'autres marchés ont pu être passés. Certains de ces marchés connaitront par ailleurs des avenants augmentant la quantité totale de cuirassements commandés.
Les premiers marchés sont passés en 1933 et portent sur la fourniture d'un prototype et de 10 unités de présérie.
04/12/1933 - Ateliers et Chantiers de la Loire
1 Tourelle démontable à calotte surbaissée
Il s'agit selon toute vraisemblance du prototype
04/12/1933 - Ateliers et Chantiers de la Loire
10 Tourelles démontables à calotte normale
Répartition : Parcs régionaux du Génie des 6° et 20° Région (5 TD chacun)
Ces tourelles ont été utilisés pour essais par les 168° RIF, 14° et 23° RTA et les 23° et 153° RI
L'année 34 verra la signature du premier marché portant sur la livraison des premières tourelles à Ateliers et Chantiers de la Loire.
21/11/1934 - Ateliers et Chantiers de la Loire
50 Tourelles démontables Mle 1935 à calotte intermédiaire - Prix unitaire 40 000 francs.
Ce marché est une régularisation de commande passée en Juin 1934 et connaitra des avenants en 1937
La capacité de production des ACL étant insuffisante, une mise en concurrence permettra d'élargir le nombre des fournisseurs et d'augmenter la cadence des livraisons et nombre de marchés séparés seront passés pour 1935-36 portant sur la livraison de plus de 300 cuirassements (en réalité 295 unités au final pour rentrer dans le budget), 1/3 en version à calotte basse, et 2/3 en calotte normale.
24/11/1934 - Ateliers et Chantiers de la Loire
30 Tourelles par éléments pour mitrailleuse
08/05/1935 - Sté des Aciéries et Forges de Firminy
30 Tourelles démontables pour mitrailleuse
08/05/1935 - Cie Fives Lille
30 Tourelles par éléments pour mitrailleuse
Ce marché connaitra trois avenants, portant la quantité commandée à plus de 110 exemplaires avec le premier avenant
27/05/1935 - Ateliers et Chantiers de la Loire
60 Tourelles démontables à calotte intermédiaire
31/05/1935 - Cie des Forges de Chatillon Commentry et Neuves-Maisons
30 Tourelles par éléments pour mitrailleuse
27/05/1935 - Ateliers et Chantiers de la Loire
60 Tourelles démontables Mle 1935 à calotte intermédiaire
13/06/1935 - Ets Delaunay-Belleville (St Denis - Seine)
60 Tourelles démontables Mle 1935
NB : Delaunay-Belleville à sous-traité cette commande
Ces 345 TDPM sont à livrer entre Novembre 1935 et Avril 1936, mais elles accuseront un retard considérable de 3 à 6 mois, partiellement du fait de l'Armée qui impose au milieu de la fabrication un nouveau carter pour mitrailleuse développé par l'Etablissement Annexe d'Expériences Techniques des Armes Portatives de Versailles, et partiellement d'autre part au contexte social particulièrement compliqué en cette période de montée du Front Populaire et de mouvements sociaux. La moindre demande des autorités militaires doit avoir l'aval de l'Inspection du Travail et doit faire l'objet de négociations internes aux entreprises. Les grandes grèves de Mai-Juin 1936 amplifient ce retard. Les 140 issues des Chantiers de la Loire sont les premières livrées, de Janvier à Juin 1936. Les dernières à être livrées sont celles de Chatillon-Commentry et de Delaunay-Belleville.
L'ensemble des marchés ci-dessus semble n'ont porté que sur la fourniture des cuirassements puisque nombre de marchés secondaires ont été signés en 1935 avec d'autres entreprises pour la fourniture des éléments complémentaires nécessaires pour réaliser les 295 ensembles complets de la 2e commande. Cette approche aura été induite par le souci de réduire le prix de l'ensemble en permettant la mise en concurrence sur chaque élément séparé de la TDPM.
03/06/1935 - Acieries de Paris et d'Outreau
300 Carters de protection pour mitrailleuse
31/05/1935 - Société d'Outillages RBV - Paris
300 Supports de Camouflage
19/06/1935 - SA des Usines du Paquis
300 Jeux de caisse à outils
21/06/1935 - Sté des Ateliers de Mécanique Moderne
300 Habillages de camouflage de périscope
....
. Le marché global de 300 unités, venant après celui de 50 initial, est en fin de compte limité à 295 en juin ou juillet 1935 pour rentrer dans le budget alloué. Aucun marché spécifique semble n'avoir été signé en 1936 et c'est à partir de 1937 que de nouveaux marchés sont passés pour le mle 1937 et des avenants signés aux marchés précédents pour la réalisation de nouvelles tourelles démontables et la fourniture d'accessoires divers. Début 1938, ce sont donc 90 tourelles supplémentaires qui sont en fabrication, toutes à calotte moyenne, avec livraison prévue entre 09/1938 et 04/1939. Ce total de 345+90 = 435 est encore loin du besoin total évalué fin 1937 de 655 unités, hors Alpes qui pour l'instant ne sont pas concernées (mais le seront pour 30 unités à partir de 1938).
20/10/1937 - Sté Générale de Construction Electrique Alsthom (Paris)
30 Tourelles par éléments pour mitrailleuse
Les derniers marchés sont passés en 1939 pour la fourniture de 60 tourelles à livrer en 1940 - dont 40 standard (30 à calottes hautes pour les Alpes et 10 à calottes normales pour Trélon-Valenciennes en 1° RM) et 20 "lourdes" pour canons AC de 25mm - et de leur accessoires.
Ces cuirassements ont été déployés dans un premier temps sur le front du nord-est puis ensuite sur le front du sud-est. Le premier numéro de fabrication serait le numéro 100 et le dernier numéro de fabrication connu est le 625.
La numérotation finale des tourelles ne pouvant être faite que par le service chargée de leur assemblage final ou de leur réception et non pas par les fournisseurs des éléments séparés, l'on peut donc supposer que leur numérotation a été pratiquement continue.
Si tel est le cas, ce sont à minima 525 exemplaires de tourelles démontables mle 1935-1937 qui ont été livrés. Or un état interne de l'EMA du 30 Novembre 1938 précise en tous cas que 355 tourelles ont bien été livrées à cette date, que 90 restent à livrer début 1939 et que 40 sont en prévision de commande pour 1939-40 dont au moins 30 pour les Alpes, soit 485 unités au total. Le prix unitaire des tourelles standards à cette date est de 130.000 Fr, soit 4 fois le prix initial visé...
comme suite à la commande initiale du prototype passée en 1933 - et qui est soumis aux essais à Bourges -, un tout premier marché de présérie de 10 unités est passé aux Ateliers et Chantiers de la Loire le 4 Décembre 1933, pour livraison étagée sur la 2e moitié de 1934. Ces premières unités intègrent déjà des améliorations déduites des essais du prototype et sont livrées en 6° et 20° Régions, et une unité en 7° Région (Besançon).
Les marchés passés en 1935 portaient sur la livraison de 50 unités, puis de 300 exemplaires du modèle initial et ce sont au final 50+295 tourelles qui seront livrées dans le cadre de ce dernier contrat. Les livraisons interviendront à partir de mai 1936 seront réparties entre les régions militaires du nord-est (1°, 2°, 5, 6°, 7°, 20° RM), les 36 premières tourelles étant livrées en priorité et à parts égales aux les 2° et 7° RM : 10 pour la 1° RM - Nord, 18 pour la 2° RM - Ardennes, 18 pour la 7° RM - Belfort et 4 pour les camps d'entrainement de Sissone et de Valdahon.
Il faut noter au passage que 15 des tourelles qui avaient été initialement envoyées à la 1° RM (5 à Landrecies et 10 à Bourlon) seront finalement renvoyées pour équiper les défenses en Tunisie par décision prise en Novembre 1937.
La liste ci-dessous répertorie par numéro de fabrication les tourelles démontables dont les positions nous sont connues ou estimées.
Lorsque les positions sont connues, un lien est établi vers la page correspondant sur le site. Lorsqu'un emplacement est supposé, il est suivi d'un point d'interrogation
Cette liste très incomplète est établie selon les informations disponibles (avril 2020). Toutes les informations sont les bienvenues pour la compléter.
151 - SFSA - Fabrication APS
158 - SFFA - Mitsberg
173 - SFSA - Huehnerberg (Exposée actuellement sur emplacement T18 à Barst) - Fabrication APS
180 - SFMO - T17, T18 ou T19 ? - Fabrication APS
212 - SFSA - Secteur de Achen - Exposé à la casemate d'Esch
227 - SFFA - T17 - Fabrication APS - Exposée à Rohrbach (Fort Casso)
228 - SFSA - Sechhecken 2 ? - Fabrication APS
304 - SFSA - At 18 ? - Fabrication APS
315 - SFH - Hatten Ouest ? - Fabrication APS
324 à 333 - SFBR SFC - 10 tourelles livrées en Octobre 1936 au dépôt du Génie de Sélestat - Fabrication Delaunay-Belleville
334 à 342 - SDA - 9 tourelles livrées en Octobre 1936 au dépôt du Génie de Mézières - Fabrication Delaunay-Belleville
336 - SDA - Td 13, Td 13b, Td 14 ou Td 14b ? - Fabrication APS
355 - SFCR - Dt0 à Dt 4? - Fabrication Firminy
358 - SFL - T8 - Fabrication Firminy - Exposée à la casemate du Mont-des-Buyéres)
363 - SFL - T7 - Fabrication Firminy
368 - SFJ - Granges Miroir - Fabrication Firminy
374 - SFJ - Grange Boutheau 1 - Fabrication Firminy
380 - SFJ - Remoray - Fabrication Firminy - Exposée à Uffheim
398 - SDA - Td 13, Td 13b, Td 14 ou Td 14b ? - Fabrication Als.Thom
409 - ? - Exposée au Musée de la ligne Mareth en Tunisie
411 - ? - ? (Visible au musée du Simserhof) - Fabrication CD
412 - ? - ? (Visible au musée du Simserhof) - Fabrication CD
415 - ? - ? (Visible au musée du Simserhof) - Fabrication CD
507 - SFE - Pont du Sarteau est - Fabrication Cail
556 - SFS - Les Rives - Fabrication CD
557 - SFS - Longefoy - Fabrication CD
558 - SFS - Champrion - Fabrication CD
559 - SFS - Montavalezan - Fabrication CD
561 - SFS - Pont des Chèvres - Fabrication CD
564 - SFD - Chatelet 1 - Fabrication CD
565 - SFD - Chatelet 2 - Fabrication CD
566 - SFAM - Barbonnet - Fabrication CD
586 - DAA - T80, T81, T82 ou T83 ?
595 - SFE - Wargnies le Petit - Fabrication CD
596 - SFS - Pont de Longefoy - Fabrication CD
597 - SFS - Chatelard - Fabrication CD
598 - SFS - Amodon - Fabrication CD
599 - SFS - Plan à Marin - Fabrication CD
600 - SFS - Amodon - Fabrication CD
601 - SFS - Orgéres - Fabrication CD
604 - SFD - Chapelle Saint-Simon - Fabrication CD
605 - SFD - Chapelle Saint-Simon - Fabrication CD
606 - SFD - PA des Sagnes 4 - Fabrication CD
607 - SFD - PA des Sagnes 3 - Fabrication CD
610 - SFAM - La Maglia - Sainte Anne 1 - Fabrication CD
611 - SFAM - La Maglia - Sainte Anne 2 - Fabrication CD
621 - SFAM - Valdeblore ? - Fabrication CD
622 - SFAM - Venanson - Fabrication CD
623 - SFAM - Valdeblore ? - Fabrication CD
624 - SFAM - Valdeblore ? - Fabrication CD
625 - SFAM - Nice ?
Nombre de ces tourelles ont été récupérées par l'armée allemande et les collectionneurs de tous poils; il n'en reste aujourd'hui sur le terrain plus que quelques exemplaires forts incomplets.
Seuls quelques musées permettent d'en voir des exemplaires restaurés et complets (Hatten, Uffheim, Fermont, Hackenberg, Simserhof ...)
1 - Selon certaines sources, la tourelle démontable par éléments aurait aussi été appelée Tourelle Dufieux. Julien Dufieux (1873 - 1959) était inspecteur général de l'infanterie et des chars de février 1931 à mai 1938. Son éventuelle implication dans la genèse de la tourelle démontable ne nous est pas connue mais la Commission d'Expérience d'Infanterie et des Chars a été partie prenante dans le développement de ce cuirassement.
2 - Le périscope sera en fait monté principalement à droite, l'orifice de gauche prévu pour l'utilisation du canon de 25 étant obturé par un système de bouchon à vis.
3 - Il convient de pas confondre ces emplacements couverts en seconde intention avec deux comme les tourelles de Haguenau qui n'ont jamais été prévus pour accueillir une tourelle démontable.
Prévisions budgétaires de la 4e Direction - 1937 - SHD Carton 7N3796; Avancement des études du SEMG au 30 juin 1937 - 9NN4421
Diverses notes relatives au développement et à la production des TDPM - SHD Carton 7N3792
Note sur l'organisation du terrain - Gal PHILIPPE - 1939 - SHD Carton 2V277
Note sur l'organisation du terrain - Gal GUILLEMONT - 1938 - SHD Carton 33N130
Plan n° 357 pour abris de combats avec ou sans tourelle. SHD
Note du Gal Colson - Répartition des crédits 1937 - SHD carton 7N3757
Note définissant les principes de l'organisation défensive des frontières et des travaux en temps de guerre - Gal Philippe (IGGF) - SHD 2V277
Etat avancement des travaux de fortification au 1 aout 39 - Chefferie de Logwyon - SHD 7N3766
Déplacement de tourelles démontables - Gal Huntzinger - SHD 29N90
SHD Divers série 2V, 3V, 7N, 9NN, 33N
La muraille de France - Philippe Truttmann
ASCOMEMO - Fond Alain Hohnadel
Atlantik-Wahl
sudwallforum
Hommes et ouvrages de la Ligne Maginot - T2 - Jean-Yves Mary , Alain Hohnadel et Jacques Sicard
TD à identifier
Posté par Pascal le 29/10/2021
Emplacement TD à identifier (2)
Posté par Pascal le 30/09/2021
Emplacement TD à identifier (1)
Posté par Pascal le 30/09/2021
Crinolines support de camouflage
2 messages, le dernier est de Pascal le 13/07/2021