Lors de sa re-création en 1920, ses attributions sont reprécisées dans le cadre de sa mission générale de préparation d'un éventuel conflit. L'institution est obligatoirement consultée - en particulier - sur tous sujets en lien avec les infrastructures de transport pouvant avoir un impact sur la défense du territoire, le statut ou la création de places fortes ou régions fortifiées, et l'organisation de principe des défenses de frontières terrestres ou maritimes. A ce titre, le CSG aura donc un rôle structurant et clé dans la conception et la construction de la ligne Maginot.
Le CSG est présidé normalement par le Ministre de la Guerre et rapporte au Conseil Supérieur de la Défense Nationale comme le Conseil supérieur de la Marine. Il arrive cependant que le Président de la République soit invité aux réunions les plus importantes.
La vice-présidence est assurée par le militaire de plus haut rang, qui de fait assure un rôle de chef des armées de terre, et supervise le Chef d'Etat-Major Général de l'Armée, et donc de l'EMA. Le vice-président du CSG est en outre pressenti pour prendre la tête de l'armée de terre en cas de conflit, et à partir de 1922 désigné Inspecteur Général de l'Armée.
Cette direction bicéphale de l'armée (Vice Président du CSG et Chef d'Etat-Major général de l'Armée) nécessite une bonne entente entre les deux fonctions pour que cela soit efficient. Ceci sera globalement le cas sous l'ère PETAIN (VP-CSG de 1920-1931) mais plus complexe à gérer sous la période WEYGAND (1931-1934) dont les relations avec le général GAMELIN (CEMGA durant la même période) étaient plus complexes. Cette difficulté joua probablement un rôle dans la décision du ministère de fusionner les deux postes en Janvier 1935.
Le CSG est composé par principe des maréchaux de France, du Chef d'Etat-Major Général de l'Armée et de treize généraux représentant les différentes armes ainsi que certaines directions fonctionnelles ou zones géographiques. A ce dernier titre, le "commandant désigné" de l' Armée des Alpes en temps de paix ou le Chef d'EM Général des Colonies sont membre de droit du CSG. La composition du CSG est reconfirmée par décret annuellement.
Le rôle du CSG vis à vis de la défense des frontières débute dés Mars 1920 suite à une instruction du ministre LEFEVRE demandant à ouvrir la réflexion concernant ce sujet. Dés le début, il s'avère que deux camps vont s'opposer au sein du CSG et vont tout à tour essayer d'influencer les décisions politiques :
- le camp de l'organisation des frontières à vocation offensive, formée des régions fortifiées puissantes, mais limitées, encadrant et protégeant des "courtines" permettant l'action offensive des armées de campagne.
- le camp de l'organisation purement défensive et continue, permettant la protection des armées de campagne et du territoire national pour éviter au pays le traumatisme d'une guerre de destruction comme cela avait été connu entre 1914 et 1918.
Cette divergence de fond ne pouvant se résoudre simplement, le CSG provoque la création par le ministère des Commissions successives qui tendront progressivement à la cristallisation d'une vision, si ce n'est consensuelle, à tout le moins majoritaire et acceptable pour toutes les parties prenantes :
- La Commission de Défense du Territoire - CDT (1922-1923)
- La Commission de Défense des Frontières - CDF (1925-1933) qui elle-même suscitera la création de la CORF entre 1927 et 1935
Les propositions de ces différentes commissions sont présentées au CSG et amplement débattues jusqu'à validation des grands principes, qui advient fin 1926. Le Comité sera ensuite associé à un certain nombre de décisions issues du travail technique de la CORF. A partir de 1930, le CSG sera partie prenante dans les décisions de réductions budgétaires liés aux programmes CORF, puis d'arbitrage inter-régions militaires de ces mêmes budgets à partir de 1935 à la suite de la disparition de la CORF.
L'influence du CSG ira en déclinant à partir de la réorganisation de 1935, se centrant progressivement sur des discussions et décisions plus techniques que stratégiques en parallèle avec la disparition de fait du Conseil Supérieur de la Défense Nationale. En 1938, le rôle de Chef d'Etat-Major Général de l'Armée évolue vers une responsabilité de coordination interarmes (CEMG de la Défense National : Terre, Marine, Air) laissant moins de disponibilité au rôle de vice-président du CSG tenu par le général GAMELIN et laissant davantage de place au Chef d'Etat-Major de l'Armée, le général COLSON, qui s'impliquera significativement dans les questions d'arbitrages liés à l'accélération des budgets et constructions de la MOM.