Ligne Maginot - Canon de 65 de montagne mle 1906



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Canon de 65 de montagne mle 1906






Produit avant la première guerre mondiale pour remplacer le canon de 80 mm de montagne du système de Bange Mle 1878-1881, le canon de montagne modèle 1906 Schneider-Ducrest était une pièce d’artillerie légère adaptée à l’utilisation en altitude où les transports sont difficiles.

Canon de 65 de montagne mle 1906

Canon de 65 de montagne mle 1906



Ses principaux avantages qui étaient son faible poids, son absence de recul (absorbé par le système de lancer), sa flèche démontable et sa bonne transportabilité étaient toutefois contrebalancés par une faible puissance de feu.

Canon de 65 de montagne mle 1906



Canon de 65 de montagne mle 1906




Cette pièce d’artillerie a été réutilisée par les troupes de l’armée des Alpes en 1939 – 1940.


Description - Caractéristiques

Le tube est doté d’une culasse Nordenfelt à vis excentrée et d’un système de frein de recul à ressort et hydraulique.
Cette pièce présente la particularité d’être équipée d’un système de lancer 1 devant être armé une fois la pièce en place avant de tirer le premier coup.


Canon de 65 de montagne mle 1906

Pièce prête au tir, la masse mobile en position arrière.




  • Calibre : 65 mm

  • Nombre de rayures : 24 pas constant à 7 degrés à droit

  • Cadence de tir : 8 coups / minute

  • Portée : 6 500m avec obus à balle

  • Pointage en hauteur : - 10 à + 24 degrés (avec rallonge de flèche) , - 10 à + 35 degrés (sans rallonge de flèche)

  • Pointage en direction : 100 millièmes (5,625 degrés)

  • Azimut : 6° (sans déplacement de la pièce)

  • Longueur totale du canon : 1,31 m (20,1 calibres)

  • Longueur de la partie rayée : 1,032 m (15,87 calibres)

  • Poids du tube avec culasse : 105 kg

  • Poids en position de tir : 400 kg

  • Poids à tracter : 400 kg

  • Longueur totale de la pièce :2,65 m

  • Transport : Porté sur 4 mulets ou traîné sur route

  • Temps pour la mise en batterie : 1 à 4 minutes



Munitions

Le canon utilise des munitions encartouchées. La cartouche de 65 mm est dotée d’une amorce standard et pourvue d’une charge unique de 150 gr d’explosif.
Elle est associée à un obus explosif mle 1910, ou un obus à balles à charge arrière mle 1908 ou 1908 modifié 1911. Le poids de ces projectiles est de 3,80 Kg pour l’obus explosif (charge explosive de 500 gr) ou de 4,45 Kgs pour l’obus à balle
Leur vitesse initiale est de 330m/s

Les fusées utilisées sont des fusées normales RY, 1889 ou 99-08 ou des fusées double effet DE 1916 ou A 1918.

On notera aussi l’utilisation d’obus d’exercice mle 1908 ou d’obus en bois pour le tir à blanc



Transport

La légèreté et la transportabilité sont deux caractéristiques essentielles pour une pièce de montagne. Le canon de 65 modèle 1906 se décompose en quatre fardeaux dont le poids unitaire ne dépasse pas 106 Kg, permettant ainsi son transport à dos de mulet.


Canon de 65 de montagne mle 1906

Transport à dos de mulet



  • Le canon, 102 Kgs

  • Le châssis frein/récupérateur, 106 Kgs

  • Le corps d’affut avec essieux et roues, 100 Kgs

  • La flèche, 83 Kgs


Canon de 65 de montagne mle 1906

Transport sur roues



La pièce peut aussi être transformée en voiture à 3 roues pouvant être déplacée ou roulée en cas de nécessité uniquement, ce mode de déplacement étant susceptible d’endommager la pièce.



Fabrication – Déploiement


La fabrication du canon de 65 de montagne modèle 1906 a été assurée par les établissements Schneider. Il a été développé par le colonel Ducrest sur la base du canon de 75 mle 1897.

En France, il sera remplacé en 1920 par le canon de 75 de montagne Mle 1919 offrant une meilleure puissance de feu
A l’étranger, on note son utilisation par les armées grecques, albanaises et polonaises.
96 pièces seraient restées disponibles à la fin du premier conflit et la pièce fut réutilisée comme arme d’appoint par les troupes de montagne dans les Alpes en 1939.

Les allemands réutilisèrent à leur tour cette arme sous le nom de 6,5 cm GebK 214 (f) ou 6,5 cm GebK 221(f).
Le canon de 65 finit sa carrière en Israël au cours de la guerre israélo-arabe de 1948-1949

Il fut encore utilisé en 1940 par l’armée des Alpes, notamment contre les allemands le 24 Juin lors de la bataille de Voreppe (une batterie de 4 pièces en rive gauche de l'Isère), et dans le SFAM au niveau des cols, 8 pièces dans le sous-secteur Mounier, 6 pièces dans le sous-secteur Tinée-Vésubie, 8 pièces dans le sous-secteur Authion, 4 pièces dans le sous-secteur Sospel (liste non limitative)

Il ne reste aujourd’hui que quelques modèles de cette pièce encore visibles, en exemple en France au musée de l’artillerie à Draguignan (83), au musée des Troupes de Montagne à Grenoble (38), au musée du Col du Linge à Orbey (68).



Déploiement sur la ligne Maginot

Nord-Est

  • 168° RAP (SF Vosges): 15 pièces


Sud-Est

  • 154° RAP (SF Dauphiné et SF Savoie): 16 pièces

  • 158° RAP (SF Alpes-Maritimes): 14 pièces

  • 162° RAP (SF Dauphiné): 18 pièces

  • 164° RAP (SF Savoie et SD Rhône): 12 pièces

  • 167° RAP (SF Alpes-Maritimes): 12 pièces



1) Système de lancer
Le système de lancer permet de propulser le tube vers l’avant au moment de la mise à feu, permettant la minimisation du recul et augmentant marginalement la vitesse du projectile en sortie de bouche.
Le canon est doté d’un système de lanceur à ressorts télescopiques qui doit être comprimé avant le premier coup. Pour cela, la masse mobile est amenée en arrière grâce à une crémaillère actionnée par une manivelle et immobilisée dans cette position par un verrou.

Canon de 65 de montagne mle 1906

Pièce prête au tir, la masse mobile en position arrière.



Au moment du tir, ce verrou est relâché et le lanceur projette alors la masse mobile vers l'avant. La mise à feu se fait au moyen d'un ergot fixe à 5 centimètres de la fin de course, qui actionne le percuteur par le mouvement de la masse mobile.
Le recul du tir est absorbé en bonne partie par le mouvement avant résiduel du tube. Le reliquat de force de recul ramène ensuite la masse mobile en position arrière où elle se verrouille après avoir comprimé les ressorts de lancement, la pièce est alors de nouveau prête à être rechargée.

La course de recul est donc minimale (gain de poids sur le système) et le bâti du canon (flèche, roues, corps d'affût) ne bouge pratiquement pas durant le tir, permettant un gain de temps de remise en batterie et de re-réglage éventuel.

Ce dispositif ingénieux présente toutefois un inconvénient de taille en cas de long feu. La masse mobile arrivée en fin de course fait basculer la pièce vers l’avant et le coup partant avec du retard se fiche bien plus bas que le pointage initial ne le prévoyait, ce qui n’est pas sans risque si la pièce agit en couverture de troupes placées en avant de sa position






Rédaction

Daniel Ellena / Pascal Lambert / Dominique Diss





Sources :

BNF Gallica – Ecole d’application de l’artillerie - Organisation des matériels d’artillerie – Tome V, matériels usuels – 1936
passioncompassion1418.com
Notice du canon de 65 mle 1906 sur BNF Gallica





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3 messages, le dernier est de dan06 le 03/02/2024
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Système de lancer du canon de 65 de montagne Mle 1906
7 messages, le dernier est de jlmattera le 17/05/2022

Canon de 65 visible à Grenoble
2 messages, le dernier est de jolasjm le 29/04/2022






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