Ligne Maginot - Moteurs CLM - Principe de fonctionnement



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Moteurs CLM - Principe de fonctionnement

(CLM)






Les moteurs CLM sont d’une facture originale et particulière. Les séries PJ ET 108 ont été utilisées dans la fortification Maginot.


Description

Ce sont des moteurs à huile lourde à deux temps comportant 3 pistons par cylindre. Chaque cylindre recours à deux pistons à déplacements opposés et à un troisième, placé en position supérieure, qui assure la suralimentation en air en utilisant des clapets.

L'utilisation de deux pistons opposés présentait l’inconvénient de nécessiter un embiellage complexe et couteux à réaliser mais permettait en contrepartie d'équilibrer les efforts sur le vilebrequin (ce qui annule pratiquement les efforts au niveau des paliers et les vibrations au niveau du bâti) et d'obtenir un rendement peu commun grâce à un parfait mélange air/gas-oil et à une évacuation 'parfaite' des gaz brulés.

Ce moteur de construction simple ne comporte pas de soupapes, l'admission de l'air et l'évacuation des gaz d'échappement se faisant au travers de lumières pratiquées dans la chemise, ouvertes ou fermées par le passage des pistons.

Moteur CLM - Vue schématique

Vue schématique


Le piston du bas (3) est relié au vilebrequin (5) par une bielle traditionnelle.
Le piston du haut (2) travaille en sens opposé du bas et est relié par deux bielles (6) placées de par et d’autre de la chemise (1) au même vilebrequin.
Le piston (4) assure le balayage et la suralimentation en air.
Lors de l’explosion, le piston bas pousse sur le vilebrequin, vers le bas, et le piston du haut tire sur le vilebrequin.
C’est un système à efforts interne, réduisant au maximum la poussée vers le bâti et les vibrations résultantes.


Cycle de fonctionnement

Les schémas ci-dessous permettent de comprendre facilement le principe du cycle de fonctionnement de ce moteur, basé sur le cycle classique à deux temps.

Moteur CLM - Cycle fonctionnement

Premier temps - Début deuxième temps


Schéma I - Début du premier temps - Compression
Les deux pistons moteurs se rapprochent l'un de l'autre et compriment l'air entre eux dans le cylindre moteur, le piston de balayage descend et le cylindre de balayage se remplit d'air

Schéma II - Fin du premier temps - Injection
Les deux pistons moteur sont à leur point haut, la pression est maximale dans le cylindre moteur et l'injection du combustible se fait.
Le cylindre de balayage est rempli d'air et le clapet d'admission d'air est fermé

Schéma III - Début du deuxième temps - Explosion - Détente
Le combustible injecté dans le piston moteur s'enflamme (explosion)et provoque une grande augmentation de la pression dans le cylindre moteur et de facto sur les deux cylindres moteurs, repoussant ainsi ceux-ci vers leur point bas.
Le piston de balayage remonte et comprime l'air contenu dans le cylindre de balayage

Moteur CLM - Cycle fonctionnement

Deuxième temps


Schéma IV - Deuxième temps - Début échappement
Le piston moteur bas dépasse la lumière d’échappement et les gaz de combustion contenus dans le cylindre moteur s'échappent sous l'effet de la pression dans ce cylindre.
Le piston de balayage remonte et comprime l'air contenu dans le cylindre de balayage

Schéma V - Deuxième temps - Balayage
Le piston moteur haut dépasse la lumière d’admission et l'air comprimé contenu dans le cylindre de balayage s'engouffre dans le cylindre moteur et chasse les gaz qui y sont encore qui s'échappent par la lumière d'échappement

Schéma VI - Fin du deuxième temps
Les pistons moteurs ont atteint leur point mort bas, le piston de balayage son point mort haut et e cylindre moteur est vidé des gaz de combustion qui sont remplacés par le l'air neuf riche en oxygène.
Le moteur est prêt pour un nouveau cycle à deux temps.


Variantes

La compagnie CLM a fourni de nombreux moteurs pour l’équipement des ouvrages de la Ligne Maginot et une grande partie des constructions dotées d'une usine électrique possède un exemplaire de cet incontournable moteur dans la version PJ ou 108.

Version PJ

Les versions PJ (pour PEUGEOT-JUNKERS) comptent de 1 à 4 cylindres en alésage 65 ou 85 mm.
La désignation d’un moteur de cette série est composée comme suit : CLM / Nbr cylindre / PJ / alésage
Ainsi, CLM 1 PJ 65 représente un moteur de la Compagnie Lilloise de Moteurs à 1 cylindre brevet Peugeot-Junkers alésage piston 65 mm

Les versions 1 PJ 65 et 2 PJ 65 ont été utilisées dans la fortification.


Version 108

Les versions 108 comptent de 1 à 4 cylindres en alésage 108 mm.
Ces moteurs sont sont plus puissants et équipent à titre principal les usines de certains ouvrages
Ils sont désignés par les références ; CLM 108 , CLM 208 , CLM 308 et CLM 408 , le chiffe des centaines représentant le nombre de cylindres



On notera aussi :


  • L’existence de la variante PS 65 qui est une version PJ 65 modifiée
    Un exemplaire est présent au Barbonnet et provient d’un transfert, en 1954, du Mont Agel.

  • L’existence de CLM 4 cylindres LC4 à 64 CV.
    Le PO de Granges Communes en a été équipé après guerre (années 60).

  • La réalisation et les essais d’un prototype de locotracteur BERRY 372 modifié utilisant un moteur 2 PJ 65.
    L’équipement était destiné à palier les pannes électriques dans l’Ouvrage.






Rédaction :

Denis Wotling





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