Le 156° Régiment d’Artillerie de Position (RAP) est formé le 28 août 1939 au Centre de Mobilisation d’Artillerie de Haguenau (CMA n°220)1, à partir du l’ex 4° groupe du 155° RAP 2.
Il est affecté au secteur fortifié de Haguenau (SFH).
Le régiment est constitué de deux groupes, composés chacun de deux batteries. Il couvre aussi le Groupement d'Artillerie de Forteresse 3 (GAF3) regroupant l'artillerie des ouvrages fortifiés du SFH qui lui est rattaché administrativement.
En mars 1940 un troisième groupe affecté aux pièces des ouvrages du Hochwald , de Schoenenbourg et à la casemate du Bois de Hoffen est créé à partir d'éléments initialement issus du 155° RAP. Ce dernier groupe dispose, en outre, de deux batteries équipées de canons de 120 mm L, positionnées sur les ouvrages 3 en mars 1940. 3.1
La composition des groupements d'artillerie auxquels sont rattachés les batteries des RAP et leur affectation évoluent considérablement au cours de la drôle de guerre. Les batteries, réparties selon leur nature entre les différents sous-secteurs, sont placées soit sous les ordres du commandant du groupement auquel elles sont rattachées, soit sous celui des unités de renforcement. Les groupes du 156°RAP restent cependant placés sous l’autorité administrative du Lcl DUVAL 3
La dotation générale en armement du régiment, en dehors des pièces d’ouvrages, lors de sa formation, est la suivante 4 :
12 canons de 75mm modèle 1897
8 canons de 120mm L modèle 1878 de Bange
4 canons de 145 mm L modèles 1916 Saint Chamond
9 mortiers de 150 mm T modèle 1917 Fabry
24 canons de 155 mm L modèle 1918 Schneider
L’organigramme du régiment, basé sur celui donné au 27 octobre 19395, était le suivant:
Chef de Corps : Lcl DUVAL René
Officier Adjoint : Lt BARBIER
Renseignement: Lt STEEGMULLER
Transmissions : Lt AIGROT Robert
Officier SOM (155°; RAP): Lt ESTEVE Charles
Santé: Médecin Cne VAIREL
??: Lt BAILLAT Nicolas, Lt MORATO Paul
Affecté au sous-secteur de Pechelbronn
Commandement : CE WEIL puis CE SARRE Alfred
Officier adjoint: Cne LE ROY LADURI
Officier de détail: Lt COLIN
Transmissions : LT DEBRACH
Section SOM: Lt HEYWANG
Observation: Lt DE LA POESE d'HARAMBURE
Santé: Médecin Lt WEILL René
2 batterie dotées de cannons de 75mm et de 155mm L18
Cdt: Cne GUERMONPREZ
SLt ARMAND, Lt BUR Paul, Lt GEOFFROY
Cne CHABROL
Lt ISIDORE , Lt VERDOT
Section de Transport Hippomobile
Lt HUMBLOT Jean
Affecté au sous-secteur de Sessenheim
Commandement : CE CORNE Pierre
Officier adjoint : Cne GORET Léon
Officier de détail: Lt VICHARD Georges
Officier transmissions: SLt LEBON Maurice
Section SOM: Lt CATTENOZ
Observation : Lt VOGEL
Médecin: Médecin Lt LAUGIEZ
??: Lt LACOSTE
Batterie dotée de canons de 75mm
Lt ESQUERRE, Lt CARTIER, LT BRAUDEL
Dotée de canons de 155mm L18
Lt NICOLAS Georges, SLt RUHLMANN
Dotée de canons de 155mm L18
Cne DUMAS Roger, Lt BAILLAT, Slt ACHAT
Dotée de canons de 145 L mle 1916
Cne LEFEBVRE, SLt REGNIER, SLT LAUER ?
Lt BERRY
En mars 1940, un troisième groupe est créé. Il est composé à partir du 1° groupe du 155° RAP qui couvre le sous-secteur de Pechelbronn qui passe du SFBR au SFH.
Commandement : CE RICHEZ Alfred
Officier adjoint: Cne HOMMEL Robert
Officier approvisionnement: Lt WEBER Georges
Officier transmissions: Lt MURY René
Section SOM observateurs: Lt HUSS Joseph
Officier Z: Lt RIBIERE Raverlat
?? : Lt ANNEREAU Jean, Lt Mortier Jean
Dotée de canons de 75 mle 189
Cne MONORY Robert
Adjoint : Lt LAMBLING Jacques
Lts PETIT Marcel, PRUDHOMME SAINT-MAUR, RENONCOURT Jules,
Dotée de matériels de 150 T
Cne SCHWAAB Jean
Lt MONTARNAL Jean, Lt HEMARD Louis, Lt RAUCH Frédéric, Lt VARLEZ Maurice, SLt PERARD Louis
Le GAF3 regroupe l'artillerie de forteresse du sous-secteur de Herrlisheim 5.1. Il est rattaché administrativement au 156° RAP et placé sous l'autorité du Cne puis CE RODOLPHE commandant l'artillerie du SFH.
Le GAF 3 est créé à la mobilisation à partir des effectifs des 4° et 5° batteries du 2° groupe du 155° RAP.
Ouvrage du Hochwald
Cdt Art : Cdt RODOLPHE René
Cdt Art Ouest : Cne DUCOUT Pierre
Cdt Art Est : Cne BARRIER René
Bloc 1: Slt COQUARD - Observateur d'artillerie : Lt Weisé
Bloc 2: Slt SCHOESER
Bloc 3: SC GUEGAR puis SLt PIET Michel
Bloc 6: LT FAURE Auguste13, MDL MESNIER (observateur B6),
Le Lt FAURE commandait aussi la batterie S2 de 120L de Bange
Bloc 7 bis: Lt ANGLES Henri
Bloc 13: Lt SCHERTZINGER Clément (?)
Bloc 20 (Obs O7): Lt Kabs
Lt SIMON, SLt HAAS Albert
Ouvrage de Schoenenbourg
Cdt l'Artillerie :Cne CORTASSE Jean
Direction du Tir: Cne FRANCOIS, SLt PEYROU
Officier SRA (Service de Renseignement d'Artillerie): Lt PINARD Marcel
Observateurs: Lt LEFROU Paul, Lt COLSON
Bloc 3: Lt MICHEAUD Léon
Bloc 4: Lt GHUL Robert jusqu'au 1 janvier 1940, Lt SCHMITT Paul
- Officier observateur d'artillerie B4 : Lt COLSON
? Lt LORRAIN
Selon certains témoignages, les AC BURST et Adj ESCHENLAUER commandaient alternativement le bloc 5 et les 4° et 5° sections de 120L (S4 et S5) situées à l'extérieur de l'ouvrage.
Observatoire d'Aschbach
Lt GUHL Albert à partir du 1 avril 40
Observatoire de Hoffen
Lt MALL
Le groupe compte aussi 2 batteries dotées de canons de 120mm L modèle 1878 de Bange. Ces pièces sont dgroupes en section et occupent des emplacements à l'air libre sur les dessus des ouvrages de Schoenenbourg et du Hochwald. Les positions prennent le nom de la section la servant (S1, S2, S3, S4, S5)
Drôle de guerre
Durant la drôle de guerre, l’activité sur le front se limite principalement à celle des groupes-francs. Les pièces des 1° et 2° groupes ne tire pas au cours de cette période, tandis que seules les pièces des ouvrages sont sollicitées par les avant-postes français pour fournir des tirs d’appui 6 ou des tirs de DCA 6.1
Ces tirs ont mis en évidence des problèmes de qualité des obus, similaires à ceux rencontrés par d'autres unités d'artillerie de forteresse. Certains obus utilisés par les batteries de l’ouvrage de Schoenenbourg ont dû être dessertis afin de contrôler leur chargement 6 entrainant des soupçons de sabotage à l’encontre des ateliers de fabrication.
Un atelier est installé à l’ouvrage du Schoenenbourg. Il permettra la vérification de 8 000 obus de 75 mm, en dessertissant leurs cartouches pour contrôler les sachets de poudre, avant de les re-sertir. 6.1
Mai – juin 1940 :
À partir du 10 mai 1940, les allemands commencent des tirs de harcèlement plus soutenus sur l’ensemble du secteur du 156° RAP. En réponse, les batteries françaises effectuent des tirs de harcèlement et d’interdiction à la frontière allemande.
Face à la dégradation de la situation militaire à l’échelle nationale, l’ordre de repli est donné pour les troupes de couverture. Le 12 juin, à 19h30, le Cne CORNE est convoqué avec les autres commandants de groupe et le Lcl DUVAL par le Lcl MALGRAS, commandant de l’artillerie du secteur fortifié de Haguenau. 7
Le repli du 156° RAP est alors ordonné, à l’exception du personnel affecté aux ouvrages. Certaines batteries quittent leurs positions dès la nuit du 12 au 13 juin, transportés par camions. Le reste du régiment se divise en deux colonnes une partie emprunte la voie ferrée, tandis que l’autre prend la route à bord de quelques véhicules.
Le matériel du régiment est embarqué à Haguenau au cours de la journée du 13 juin. Quant au personnel replié par train, il embarque à la gare de Walbourg le 14 juin à 09h00 7. Ce train embarque le personnel du 2° groupe, le reste du personnel de l’EM du régiment et la section hippomobile du 2°groupe.
Pour les troupes de déplaçant par route une première destination est fixée à Baccarat. Le mouvement débute le 13 juin en soirée. La majeure partie des officiers du régiment suit le Lcl DUVAL et opte pour le repli par route.
Le 14 juin, l’ensemble du régiment se replie avec pour objectif de former, avec la division de marche du secteur fortifié de Haguenau, un front d’appui entre Chaumont et Nuits-sous-Ravières pour contrer l’avance des troupes allemandes venant du nord ouest. 7
À partir de cette date, les destinées du 156° RAP s’orienteront dans trois directions distinctes.
Les hommes restés dans les ouvrages partageront le sort de leurs équipages et, pour certains, déposent leurs armes au mois de juillet 1940 8.
Le Lcl DUVAL, ainsi qu’une partie des hommes ayant effectué leur repli par la route, combattront aux côtés des éléments du XIIᵉ Corps d’Armée lors de la défense d’Épinal, entre le 18 et le 20 juin 1940. Ils opèrent également avec les groupes du 155° RAP, dont certaines pièces seront servies par les canonniers du 156° RAP. Ces forces seront capturées entre le 19 et le 24 juin 1940, dans les Vosges 9.
Le 2° groupe du 156° RAP, accompagné d’une partie des canonniers des autres groupes, participeront aux combats de Vesoul, Lure, et aux derniers engagements dans les Vosges le 20 juin 1940.
Le 2°Groupe du 15 au 20 juin 1940 10
Le 15 juin, malgré la congestion des réseaux ferrés le train transportant le personnel, parti le 14 juin de Walbourg, arrive dans la région d'Épinal. Sur la même voie, suivent les trains transportant les différents éléments des régiments de couverture du secteur fortifié de Haguenau.
Au matin du 16 juin, le train transportant le personnel du 156° RAP se trouve prêt du tunnel de Port sur Saône. Le train est stoppé en raison de l'encombrement des réseaux ferrés.
À partir de 9h00, les hommes entendent au loin des détonations, signalant l'approche des troupes allemandes. A ce moment les blindée de la 1° Panzer sont à Gray.
Le LCl BLANLOEIL du 68° RIF, dont le train est stationné à proximité de celui du 156° RAP, envoie deux sections de voltigeurs sur les crêtes. Cependant, le train repart pour s’arrêter à nouveau 300 mètres plus loin.
Les officiers organisent le ravitaillement des hommes, en profitant de la présence d’un train de ravitaillement se trouvant également stoppé près du train du 156°RAP.
Durant toute la journée, le train alterne arrêt et avance de quelques centaines de mètres. À partir de 16h20, les tirs ennemis se rapprochent, encerclant le train du personnel du 156° RAP ainsi que les trains situés à proximité.
Ces bombardements font de nombreux blessés au sein de la troupe mais également auprès des civils d’un train de réfugiés.
Certaines rames brulent. Les voies et aiguillages sont endommagés sur la ligne et nécessitent que le personnel de la 5° batterie du 2°groupe sous les autres du Cne DUMAS puissent les remettre en état. Ce travail permet de faire partir le train de refugiés civils et celui des éléments du 156°RAP et des autres unités.
Les bombardements de l’après-midi ont coûté au 2° groupe trois tués : les canonniers RAUX, HUSSON de la 5° batterie, et le canonnier HARTMANN de la section de transport hippomobile. On dénombre également trois blessés : le Mdl MARTEL, le Brigadier JACQUEMIN et le Canonnier MARTIN, eux aussi issus de la 5° batterie.
À 17h45, le train arrive en gare de Vesoul, et les éléments du 156° RAP, ainsi que les autres unités du SFH embarquées le 14 juin, sont réquisitionnés par le Cne ÉON de l’état-major de la 8ᵉ Armée pour participer à la défense de la ville.
La ville est menacé par la 20° Mot.Division du gen VON VIKTORIN venant de Langres 11. Les contres attaques imagés sous la conduite du Gal DAILLE et son 45° corps n’ont pu arrêter l’avance des troupes allemandes.
La défense de Vesoul repose sur les éléments des troupes de forteresse et des unités du disparates présentes dans le secteur 11 :
I/68°RIF Cne CHEVALIER
II/23° RIF Cne de NEXON
II/156°RAP intégrant une section du I/69 RA Cne CORNE
Des éléments du GR polonais du Lcl SWIECICKI
Des chars du 3°/16 BCC du Lt STRIBLEN
5 pièces de 75 positionnées sur les crêtes pour le tir à vue
1 pièce de D.C.A
4 pièces 75 restante des batteries du groupe AJOUX
Emmanuel HORNY
Carton SHD 34 N 619 :
Rapport du Cne CORNE
Rapport du Lt GUHL
Mary et al. 2001, tome 2
lignemaginot.com
atf40.fr