Ligne Maginot - 156 ° Régiment d'Artillerie de Position



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156 ° Régiment d'Artillerie de Position

(156° RAP)






Le 156° Régiment d'Artillerie de Position est le régiment d'artillerie organique du Secteur Fortifié de Haguenau. Il est créé à la mobilisation en 1939.

Le 156° RAP n'a pas d'insigne spécifique. Ses hommes portaient celui su 155° RAP ou du GAF 3.


Mobilisation

Le 156° Régiment d’Artillerie de Position (RAP) est formé le 28 août 1939 au Centre de Mobilisation d’Artillerie de Haguenau (CMA n°220)1, à partir du l’ex 4° groupe du 155° RAP 2.
Il est affecté au secteur fortifié de Haguenau (SFH).

Le régiment est constitué de deux groupes, composés chacun de deux batteries. Il couvre aussi le Groupement d'Artillerie de Forteresse 3 (GAF3) regroupant l'artillerie des ouvrages fortifiés du SFH qui lui est rattaché administrativement.

En mars 1940 un troisième groupe affecté aux pièces des ouvrages du Hochwald , de Schoenenbourg et à la casemate du Bois de Hoffen est créé à partir d'éléments initialement issus du 155° RAP. Ce dernier groupe dispose, en outre, de deux batteries équipées de canons de 120 mm L, positionnées sur les ouvrages 3 en mars 1940. 3.1

La composition des groupements d'artillerie auxquels sont rattachés les batteries des RAP et leur affectation évoluent considérablement au cours de la drôle de guerre. Les batteries, réparties selon leur nature entre les différents sous-secteurs, sont placées soit sous les ordres du commandant du groupement auquel elles sont rattachées, soit sous celui des unités de renforcement. Les groupes du 156°RAP restent cependant placés sous l’autorité administrative du Lcl DUVAL 3

La dotation générale en armement du régiment, en dehors des pièces d’ouvrages, lors de sa formation, est la suivante 4 :



Organigramme

L’organigramme du régiment, basé sur celui donné au 27 octobre 19395, était le suivant:


État-major

Chef de Corps : Lcl DUVAL René
Officier Adjoint : Lt BARBIER
Renseignement: Lt STEEGMULLER
Transmissions : Lt AIGROT Robert
Officier SOM (155°; RAP): Lt ESTEVE Charles
Santé: Médecin Cne VAIREL
??: Lt BAILLAT Nicolas, Lt MORATO Paul


1° Groupe

Affecté au sous-secteur de Pechelbronn
Commandement : CE WEIL puis CE SARRE Alfred
Officier adjoint: Cne LE ROY LADURI
Officier de détail: Lt COLIN
Transmissions : LT DEBRACH
Section SOM: Lt HEYWANG
Observation: Lt DE LA POESE d'HARAMBURE
Santé: Médecin Lt WEILL René

2 batterie dotées de cannons de 75mm et de 155mm L18


1° Batterie

Cdt: Cne GUERMONPREZ
SLt ARMAND, Lt BUR Paul, Lt GEOFFROY


2° Batterie

Cne CHABROL
Lt ISIDORE , Lt VERDOT


STH 1

Section de Transport Hippomobile
Lt HUMBLOT Jean


2° Groupe

Affecté au sous-secteur de Sessenheim
Commandement : CE CORNE Pierre
Officier adjoint : Cne GORET Léon
Officier de détail: Lt VICHARD Georges
Officier transmissions: SLt LEBON Maurice
Section SOM: Lt CATTENOZ
Observation : Lt VOGEL
Médecin: Médecin Lt LAUGIEZ
??: Lt LACOSTE


4° Batterie

Batterie dotée de canons de 75mm
Lt ESQUERRE, Lt CARTIER, LT BRAUDEL


4° Batterie bis

Dotée de canons de 155mm L18
Lt NICOLAS Georges, SLt RUHLMANN


5° Batterie

Dotée de canons de 155mm L18
Cne DUMAS Roger, Lt BAILLAT, Slt ACHAT


5° Batterie bis

Dotée de canons de 145 L mle 1916
Cne LEFEBVRE, SLt REGNIER, SLT LAUER ?


STH 2

Lt BERRY


3° Groupe

En mars 1940, un troisième groupe est créé. Il est composé à partir du 1° groupe du 155° RAP qui couvre le sous-secteur de Pechelbronn qui passe du SFBR au SFH.
Commandement : CE RICHEZ Alfred
Officier adjoint: Cne HOMMEL Robert
Officier approvisionnement: Lt WEBER Georges
Officier transmissions: Lt MURY René
Section SOM observateurs: Lt HUSS Joseph
Officier Z: Lt RIBIERE Raverlat
?? : Lt ANNEREAU Jean, Lt Mortier Jean


7° Batterie

Dotée de canons de 75 mle 189
Cne MONORY Robert
Adjoint : Lt LAMBLING Jacques
Lts PETIT Marcel, PRUDHOMME SAINT-MAUR, RENONCOURT Jules,


8° Batterie

Dotée de matériels de 150 T
Cne SCHWAAB Jean
Lt MONTARNAL Jean, Lt HEMARD Louis, Lt RAUCH Frédéric, Lt VARLEZ Maurice, SLt PERARD Louis



Groupement d'Artillerie de Forteresse 3 (GAF 3)

Le GAF3 regroupe l'artillerie de forteresse du sous-secteur de Herrlisheim 5.1. Il est rattaché administrativement au 156° RAP et placé sous l'autorité du Cne puis CE RODOLPHE commandant l'artillerie du SFH.
Le GAF 3 est créé à la mobilisation à partir des effectifs des 4° et 5° batteries du 2° groupe du 155° RAP.


Insigne du GFA 3

Insigne du GAF 3



Artillerie d'ouvrage

Ouvrage du Hochwald

Cdt Art : Cdt RODOLPHE René
Cdt Art Ouest : Cne DUCOUT Pierre
Cdt Art Est : Cne BARRIER René

Bloc 1: Slt COQUARD - Observateur d'artillerie : Lt Weisé
Bloc 2: Slt SCHOESER
Bloc 3: SC GUEGAR puis SLt PIET Michel
Bloc 6: LT FAURE Auguste13, MDL MESNIER (observateur B6),
Le Lt FAURE commandait aussi la batterie S2 de 120L de Bange
Bloc 7 bis: Lt ANGLES Henri
Bloc 13: Lt SCHERTZINGER Clément (?)
Bloc 20 (Obs O7): Lt Kabs

Lt SIMON, SLt HAAS Albert


Ouvrage de Schoenenbourg

Cdt l'Artillerie :Cne CORTASSE Jean
Direction du Tir: Cne FRANCOIS, SLt PEYROU
Officier SRA (Service de Renseignement d'Artillerie): Lt PINARD Marcel
Observateurs: Lt LEFROU Paul, Lt COLSON

Bloc 3: Lt MICHEAUD Léon
Bloc 4: Lt GHUL Robert jusqu'au 1 janvier 1940, Lt SCHMITT Paul
- Officier observateur d'artillerie B4 : Lt COLSON
? Lt LORRAIN

Selon certains témoignages, les AC BURST et Adj ESCHENLAUER commandaient alternativement le bloc 5 et les 4° et 5° sections de 120L (S4 et S5) situées à l'extérieur de l'ouvrage.


Observatoire d'Aschbach

Lt GUHL Albert à partir du 1 avril 40


Observatoire de Hoffen

Lt MALL


Batteries de position

Le groupe compte aussi 2 batteries dotées de canons de 120mm L modèle 1878 de Bange. Ces pièces sont dgroupes en section et occupent des emplacements à l'air libre sur les dessus des ouvrages de Schoenenbourg et du Hochwald. Les positions prennent le nom de la section la servant (S1, S2, S3, S4, S5)


Canon de 120 long de Bange modèle 1878

L'une des pièces de la batterie S5




Historique

Drôle de guerre


Durant la drôle de guerre, l’activité sur le front se limite principalement à celle des groupes-francs. Les pièces des 1° et 2° groupes ne tire pas au cours de cette période, tandis que seules les pièces des ouvrages sont sollicitées par les avant-postes français pour fournir des tirs d’appui 6 ou des tirs de DCA 6.1

Ces tirs ont mis en évidence des problèmes de qualité des obus, similaires à ceux rencontrés par d'autres unités d'artillerie de forteresse. Certains obus utilisés par les batteries de l’ouvrage de Schoenenbourg ont dû être dessertis afin de contrôler leur chargement 6 entrainant des soupçons de sabotage à l’encontre des ateliers de fabrication.
Un atelier est installé à l’ouvrage du Schoenenbourg. Il permettra la vérification de 8 000 obus de 75 mm, en dessertissant leurs cartouches pour contrôler les sachets de poudre, avant de les re-sertir. 6.1


Mai – juin 1940 :


À partir du 10 mai 1940, les allemands commencent des tirs de harcèlement plus soutenus sur l’ensemble du secteur du 156° RAP. En réponse, les batteries françaises effectuent des tirs de harcèlement et d’interdiction à la frontière allemande.
Face à la dégradation de la situation militaire à l’échelle nationale, l’ordre de repli est donné pour les troupes de couverture. Le 12 juin, à 19h30, le Cne CORNE est convoqué avec les autres commandants de groupe et le Lcl DUVAL par le Lcl MALGRAS, commandant de l’artillerie du secteur fortifié de Haguenau. 7

Le repli du 156° RAP est alors ordonné, à l’exception du personnel affecté aux ouvrages. Certaines batteries quittent leurs positions dès la nuit du 12 au 13 juin, transportés par camions. Le reste du régiment se divise en deux colonnes une partie emprunte la voie ferrée, tandis que l’autre prend la route à bord de quelques véhicules.

Le matériel du régiment est embarqué à Haguenau au cours de la journée du 13 juin. Quant au personnel replié par train, il embarque à la gare de Walbourg le 14 juin à 09h00 7. Ce train embarque le personnel du 2° groupe, le reste du personnel de l’EM du régiment et la section hippomobile du 2°groupe.

Pour les troupes de déplaçant par route une première destination est fixée à Baccarat. Le mouvement débute le 13 juin en soirée. La majeure partie des officiers du régiment suit le Lcl DUVAL et opte pour le repli par route.

Le 14 juin, l’ensemble du régiment se replie avec pour objectif de former, avec la division de marche du secteur fortifié de Haguenau, un front d’appui entre Chaumont et Nuits-sous-Ravières pour contrer l’avance des troupes allemandes venant du nord ouest. 7

À partir de cette date, les destinées du 156° RAP s’orienteront dans trois directions distinctes.

  • Les hommes restés dans les ouvrages partageront le sort de leurs équipages et, pour certains, déposent leurs armes au mois de juillet 1940 8.


  • Le Lcl DUVAL, ainsi qu’une partie des hommes ayant effectué leur repli par la route, combattront aux côtés des éléments du XIIᵉ Corps d’Armée lors de la défense d’Épinal, entre le 18 et le 20 juin 1940. Ils opèrent également avec les groupes du 155° RAP, dont certaines pièces seront servies par les canonniers du 156° RAP. Ces forces seront capturées entre le 19 et le 24 juin 1940, dans les Vosges 9.


  • Le 2° groupe du 156° RAP, accompagné d’une partie des canonniers des autres groupes, participeront aux combats de Vesoul, Lure, et aux derniers engagements dans les Vosges le 20 juin 1940.


Le 2°Groupe du 15 au 20 juin 1940 10


Le 15 juin, malgré la congestion des réseaux ferrés le train transportant le personnel, parti le 14 juin de Walbourg, arrive dans la région d'Épinal. Sur la même voie, suivent les trains transportant les différents éléments des régiments de couverture du secteur fortifié de Haguenau.

Au matin du 16 juin, le train transportant le personnel du 156° RAP se trouve prêt du tunnel de Port sur Saône. Le train est stoppé en raison de l'encombrement des réseaux ferrés.
À partir de 9h00, les hommes entendent au loin des détonations, signalant l'approche des troupes allemandes. A ce moment les blindée de la 1° Panzer sont à Gray.
Le LCl BLANLOEIL du 68° RIF, dont le train est stationné à proximité de celui du 156° RAP, envoie deux sections de voltigeurs sur les crêtes. Cependant, le train repart pour s’arrêter à nouveau 300 mètres plus loin.

Les officiers organisent le ravitaillement des hommes, en profitant de la présence d’un train de ravitaillement se trouvant également stoppé près du train du 156°RAP.

Durant toute la journée, le train alterne arrêt et avance de quelques centaines de mètres. À partir de 16h20, les tirs ennemis se rapprochent, encerclant le train du personnel du 156° RAP ainsi que les trains situés à proximité.
Ces bombardements font de nombreux blessés au sein de la troupe mais également auprès des civils d’un train de réfugiés.
Certaines rames brulent. Les voies et aiguillages sont endommagés sur la ligne et nécessitent que le personnel de la 5° batterie du 2°groupe sous les autres du Cne DUMAS puissent les remettre en état. Ce travail permet de faire partir le train de refugiés civils et celui des éléments du 156°RAP et des autres unités.

Les bombardements de l’après-midi ont coûté au 2° groupe trois tués : les canonniers RAUX, HUSSON de la 5° batterie, et le canonnier HARTMANN de la section de transport hippomobile. On dénombre également trois blessés : le Mdl MARTEL, le Brigadier JACQUEMIN et le Canonnier MARTIN, eux aussi issus de la 5° batterie.

À 17h45, le train arrive en gare de Vesoul, et les éléments du 156° RAP, ainsi que les autres unités du SFH embarquées le 14 juin, sont réquisitionnés par le Cne ÉON de l’état-major de la 8ᵉ Armée pour participer à la défense de la ville.
La ville est menacé par la 20° Mot.Division du gen VON VIKTORIN venant de Langres 11. Les contres attaques imagés sous la conduite du Gal DAILLE et son 45° corps n’ont pu arrêter l’avance des troupes allemandes.
La défense de Vesoul repose sur les éléments des troupes de forteresse et des unités du disparates présentes dans le secteur 11 :

  • I/68°RIF Cne CHEVALIER

  • II/23° RIF Cne de NEXON

  • II/156°RAP intégrant une section du I/69 RA Cne CORNE

  • Des éléments du GR polonais du Lcl SWIECICKI

  • Des chars du 3°/16 BCC du Lt STRIBLEN


Le Cne CORNE prend le commandement de l'artillerie. Il dispose d’une section de 75 du 69° RA ainsi que de deux batteries de 75 DCA devant arriver dans la nuit. L’objectif est de déployer les pièces en position antichar sur les sept routes menant à Vesoul.
Les reconnaissances du terrain se déroulent sous les tirs d'obus allemands, rendant impossible l’occupation des hauteurs de La Motte. Les éléments du 156° RAP prennent alors position près de la gare de Vesoul et commencent leurs tirs sur les troupes allemandes identifiées. Les batteries ne disposent malheureusement d’aucune carte de secteur.

Les sous-sols de la préfecture sont aménagés en abri accueillant les autorités civils et militaires ainsi que les civils. Les batteries de DCA ne sont toujours pas arrivées et les seules ressources à disposition du 2°groupe sont le matériel embarqué dans le train.
A 23h, le Cne EON prend congé des troupes et du préfet et remet le commandement de la place au Lcl BLANLOEIL.

Le 17 juin, à partir de 4h00, les combats reprennent avec intensité. Les troupes allemandes pénètrent dans la ville, forçant le commandement à ordonner le repli des dernières unités vers Lure. Les documents et le drapeau du 68ᵉ RIF sont brûlés sur ordre du Lcl BLANLOEIL. La majorité des hommes s’attendent alors à être faits prisonniers dans l’heure qui suit.

Seule l’action en contre-attaque de deux chars du 16°BCC empêche la capture du Cne Corne et de ses hommes. Ce répit permet à ces derniers de se replier sur Lure. Les officiers à l’aide d’une vieille camionnette et le reste des troupes à pied.
Arrivé à 8 H à Lure, le Cne CORNE retrouve le groupe AJOUX du I/69° RAF. Les éléments sont déployés en position antichar autour de la ville. Le Lcl BLANLOEIL tente de prendre contact avec le Col DELUC dont le PC doit se trouver à proximité.

Durant la journée, des isolés rejoignent Lure, où un amalgame d’unités est en position. Le Cne CORNE demande au capitaine AJOUX d’intégrer ses hommes à son groupement et se met à disposition du Lcl BLANLOEIL, qui le nomme comme adjoint. Le groupement d’artillerie, ainsi que les chars présents à Lure, passent alors sous son commandement

À 20h00, des chars allemands apparaissent en lisière de Lure, en provenance de Vesoul. Cependant, les batteries positionnées sur place les stoppent, détruisant deux blindés ainsi que plusieurs motocyclistes. Face à cette résistance, les Allemands n'insistent pas.
La nuit est calme, tandis que les troupes polonaises présentes à Lure tentent de rejoindre la Suisse. Le Cne CORNE s’efforce de retrouver le matériel et une partie de son personnel du 156°RAP en envoyant deux sous-officiers à vélo vers Belfort.

Le 18 juin, les Allemands lancent une nouvelle offensive. Dès 6h30, de nombreux tirs d’artillerie sont déclenchés par ces derniers, cherchant à reprendre contact avec les défenseurs de Lure.
Une batterie de 105 allemande commence ses tirs, intensifiant les bombardements. À partir de 7h45, ces tirs sont suivis par la progression des engins blindés ennemis, forçant le PC à se déplacer à Saint-Germain.

Malgré l’utilisation de vieux chars FT, la pression ennemie demeure constante. Tout au long de la journée, les éléments des troupes de forteresse luttent avec peu de ressource, leur mission étant de ralentir au maximum la progression de l’ennemi pour protéger la retraite de l’armée. Cette résistance acharnée se poursuit malgré une situation générale désespérée au 18 juin 1940, alors que des rumeurs de pourparlers d’armistice circulent de toutes parts."

À 16h45, l’ordre de repli est donné en direction de Melissey, puis de Servance. Une partie des pièces n’a pas pu être évacuée et a dû rester sur place, les percuteurs ayant été enlevés pour les rendre inutilisables
Durant ces combats les batteries du 69°RA connaissent 6 tués et seront identifiés à Saint-Sauveur : Canonniers A.BOLLENDER, A. WEISS, A. MATTHEY, L.ANTONI, C.ROECKER et P.STAHL.

En fin d’après-midi, le Cne CORNE se trouve en défense à Servance après avoir veillé au cheminement des éléments du bataillon et des quatre chars restants. Il dispose de quatre pièces restantes du groupe Ajoix du 69° RA.
Le matin du 19 juin est calme, mais vers 13h30, les blindés allemands arrivent, et l’ordre de repli est donné par le Lcl BLANLOEIL en direction du Col des Croix. La colonne retrouve divers éléments provenant des replis des différents secteurs, dont un détachement du 1er BCPyr

La défense s’organise avec les ressources restantes, et le PC se fixe sur la route du Thillot. L’ordre est de maintenir l’esprit de recul. Le vieux fort et le col sont laissés à la défense du groupe du 23° RIF. Les éléments d’infanterie du groupe de Nexon du 23°RIF sont placés sur les crêtes, tandis que les chars gardent le col et le chemin des crêtes venant du Ballon de Servance.
Le Cne CORNE fait placer les deux dernières batteries du groupe AJOUX derrière le village du Thillot. À 17h, l’organisation de l’artillerie est modifiée à la demande du Gal MENU, de passage au PC. Toutes les pièces sont remontées sur les crêtes, à l'exception d’une batterie.

L’artillerie à disposition de la défense du Col de Croix se compose de:

  • 5 pièces de 75 positionnées sur les crêtes pour le tir à vue

  • 1 pièce de D.C.A

  • 4 pièces 75 restante des batteries du groupe AJOUX


Le nouveau dispositif entre en action rapidement. À 17h30, des véhicules ennemis sont signalés en direction du col. À 18h, un bombardement allemand débute et dure jusqu'à 19h30. Progressivement, les pièces sont mises hors service, avec des pertes parmi les servants
Les Lt PHILIPPON et DEPIERRE du 69°RAP sont tués et la troupe compte de nombreux blessés.

Sous la pression allemande, l'infanterie se replie, et les derniers combats se poursuivent durant toute la nuit.

Le 20 juin au matin, le Cne CORNE, le Cne AJOUX et une partie des officiers restants du 68° RIF sont capturés par les Allemands.
Le Lcl BLANLOEIL, ayant passé la nuit dans un bois proche du PC, sera capturé dans la journée.

De nombreux hommes, plus ou moins isolés, seront capturés par les allemands entre le 20 et le 25 juin, mais certains parviennent à rejoindre la zone libre par leurs propres moyens.

Le Cne CORNE sera rapatrié de captivité pour maladie en 1941
Le Lcl BLANLOEIL sera rapatrié pour raison de santé en juin 1944
Le Lcl DUVAL demanda une citation pour le Cne CORNE en 1946.

Comme pour leurs homologues restés dans les ouvrages, la conclusion des activités du 2° Groupe s’étant replié peut être celle donnée par le Cne Léon MICHEAUD dans son rapport d’activité daté du 31 août 1945 :

« Quoi qu’il résulte de cette mauvaise impression, depuis septembre 1939 et même avant, nous avons sans cesse travaillé à perfectionner notre préparation au combat ; les épreuves subies depuis le 14 juin 1940 ont prouvé aussi que nous étions artilleurs de forteresse de la Lauter, avoir jusqu’au bout fait tout notre devoir »
Capitaine Léon MICHEAUD
156°RAF, 2° Groupe affecté au Fort de Schoenenbourg





1 -Dissolution du 156°RAP ( Régiment d’Artillerie à Pied) le 10 avril 1923 place de Toul. Les éléments sont rattachés au 166°RAP. PV de Dissolution du Général ALDEBERT. SHD Carton 345 N 619 - http://www.atf40.fr/ATF40/regiments%20d'Artillerie.html
2 - Mary et al. 2001, tome 2, p. 156, Mary et al. 2009, tome 4, p. 122 & 133 et Mary et al. 2009, tome 5, p. 134.
3 - Rapport du Cne CORNE du 27 juillet 1942 SHD Carton 34 N 619
3.1- Rapport du Cne MICHEAUD du 31 août 1945 SHD Carton 34 N 619
4 - Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 p182
5 - Ordre de Bataille du 156°RAP SHD Carton 34 N 619
5.1 - Rapport du Cne MICHEAUD du 31 août 1945 SHD Carton 34 N 619
6 - Rapport d’activité du Lt GUHL SHD Carton 34 N 619
6.1 - Rapport du Cne MICHEAUD du 31 août 1945 SHD Carton 34 N 619
7 - Rapport du Cne CORNE du 27 juillet 1942 SHD Carton 34 N 619
8 - Pages des ouvrages du Hochwald et du Schoennebourg sur Wikimaginot
9 - Page 155°RAP sur wikimaginot
10 - Rapport du Cne CORNE du 27 juillet 1942 SHD Carton 34 N 619
11 - Les Combattants du 18 Juin Tome 2, Roger BRUGE p 381
12 - Les Combattants du 18 Juin Tome 2, Roger BRUGE p 424
13 - Deux FAURE font partie de effectifs du 155° RAP, le Cne FAURE Marcel, cdt la 4° Batterie et le Lt FAURE Auguste de la 5° batterie.




Rédaction

Emmanuel HORNY





Sources :

Carton SHD 34 N 619 :
Rapport du Cne CORNE
Rapport du Lt GUHL
Mary et al. 2001, tome 2
lignemaginot.com
atf40.fr





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