Secteur Fortifié
SFS - SF Savoie
Sous Secteur
Moyenne Maurienne
Maître d'ouvrage
MIL - CORF
Constructeur
Entreprises civiles
Année
Coordonnées
45.142724 - 6.653204
Validité information
Verifié
Niveau de réalisation en 1940
Inachevé
Plan sommaire
Notes et informations
ARMEMENT, Artillerie
L'armement d'artillerie de l'ouvrage du Pas du Roc est le suivant :
- 2 mortiers de 75 Mle 31,
- 4 mortiers de 81 Mle 32,
ARMEMENT, Infanterie
L'armement d'infanterie de l'ouvrage du Pas du Roc est le suivant :
- 1 mortier de 50,
- 1 créneau JM,
- 2 cloches JM,
- 2 cloches GFM type A,
- 2 créneaux FM de défense des fossés. Un troisième était prévu pour protéger le JM du Bloc 1 mais ne sera pas réalisé.
L'ouvrage devait également compter une cloche Lance Grenade, une cloche GFM et 3 créneaux FM pour le bloc entrée. Ces équipements n’ont pas été installés.
CONSTRUCTION, Cartouche ou information constructeur
La construction de l'ouvrage du Pas du Roc est confié intialement à la Société Provençale de Construction (Marseille) pour 5 ans, puis fin 1934 à la société la MADDALENA de Breil sur Roya (AM).
CONSTRUCTION, Cout
Le cout de la construction total est estimé à 12,15 millions de francs. 6,7 MF ont été dépensés par le Génie fin 1938, et le "reste à faire" est de 2,85 MF hors armements et munitions. Le coût final a été d'environ 10 MF incluant l'armement mais pour un ouvrage inachevé.
Source(s) :
SHD - Carton 7N3847
Une note du Gouverneur Militaire de Lyon du 6 septembre 1950 indique que l'achèvement de l'ouvrage nécessiterait un crédit de 54.000.000 francs (devis de 1949). Il indique que l'importance de sa position les justifie.
Source(s) :
SHD - 11T179
CONSTRUCTION, Description
L'ouvrage compte quatre blocs actifs et un bloc entrée (téléphérique et hommes) qui ne sera jamais achevé.
Bloc 1 (ex-bloc C3 du projet initial):
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses orienté vers ARRONDAZ (dans les plans initiaux, 2 étaient prévus)
- 2 cloches pour jumelage de mitrailleuses orientée vers le col du FREJUS.
- 1 cloche Lance Grenade (non équipée)
- 1 cloche GFM type A
A noter, la présence d'une issue de secours en fond de fossé diamant. Le créneau FM de défense de façade du JM, pourtant prévu dans les plans du blocs, n'a pas été réalisé.
Le plan incliné ascendant menant aux blocs 1 et 2 n'a jamais été équipé de son monte-wagonnets.
Le bloc 2 :
- une cloche observatoire VDP
- un créneau optique vers l'ouvrage d'ARRONDAZ
Le bloc 3 (ex-bloc C2 du projet initial) :
- 2 mortiers de 75 mm mle 31, flanquant vers le LAVOIR. Les deux pièces ont un axe décalé de 8° rentrant.
- une guérite extérieure bétonnée pour FM de défense rapprochée accessible depuis l'issue de secours du bloc
Le bloc est alimenté par un plan incliné ascendant.
Le bloc 4 (ex-bloc C1 du projet initial) :
- 4 créneaux pour mortiers de 81 mm Mle 1932 en flanquement vers ARRONDAZ et frontaux vers le col de Fréjus.
- 1 créneau pour mortier de 50 mm (initialement prévu en 60 mm mais non livré)
- 2 créneaux FM de défense des fossés et abords
- 1 cloche GFM type A
Une issue de secours débouche en fond de fossé sous les mortiers "ARRONDAZ".
Le bloc est alimenté par un plan incliné ascendant.
Le bloc Entrée Mixte:
L'ouvrage est ravitaillé par camions (trois mois par an...) ou par le téléphérique militaire le reliant à la station basse de Pont Nuaz.
La station haute du téléphérique est abritée dans l'entrée mixte.
Cette entrée est totalement inachevée en 1940, et non équipée d'éléments défensifs. Elle aurait été équipée d'un cloche GFM et de 3 créneaux FM.
Prévus aussi mais non réalisés :
- en 1er cycle, un bloc cheminée. On en voit la fouille au-dessus de l'entrée...
- en 2e cycle, un bloc d'artillerie (2 mortiers de 75mm) à gauche du B1 et avec mission de flanquement vers Plan à Marin et St Antoine (LPR). L'amorce de galerie a été faite, en face des réserves d'eau et latrines, et a été convertie en garage de voie de 0,60.
CONSTRUCTION, Environnement
P.A. du Jeu situé sous l'ouvrage du Pas du Roc et à l'arrière de l'A.P. de la Roue (Lieu dit le Jeu, côte 2245). Occupé par la section Polverelli. Un peu à l'écart il n'a pas subit d'attaques directes des Italiens.
Source(s) :
Maurienne 1940 L. Demouzon
CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet
L'ouvrage flanque les ouvrages du LAVOIR et d'ARRONDAZ. Deux de ses 81 sont à tir frontal vers le col du Fréjus.
Le bloc 1, couverture d'infanterie des cols d'ARRONDAZ et du Fréjus
Le bloc 3, couverture d'artillerie de l'ouvrage du LAVOIR et de la route du Fréjus.
Le bloc 4, couverture (mortiers) du col du Fréjus et de l'avant poste ainsi que du col d’ARRONDAZ
DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné
L'indicatif de la cloche VDP du bloc 2 est O3, tactiquement rattachée à l'ouvrage lui-même.
EFFECTIF, Commandement et/ou unité
L'effectif théorique est de 5 officiers et 167 hommes du 81° BAF, de la 14° puis 54° Bie du 164° RAP et du 4e Génie.
Commandant de l'ouvrage:
- Cdt CHANSON (4° Dépot du Génie)
Commandant l'artillerie :
- Cne SCARAMIGLIA jusqu'au 10 juin 40
- Lt CASTELLI ensuite
Commandant l'infanterie :
- Lt puis Cne MONTAZ
- Lt MOLLARET
Bloc1 :
- Lt BACCARD
Bloc 2 :
- Lt BORDERIER
Bloc 3 :
- Lt DIEUDONNE
Bloc 4 :
- Lt KARCHER
Entrée mixte :
-?
Du fait des conditions climatiques rendant difficiles les constructions en altitude, à la déclaration de guerre l'ouvrage n'est qu'un vaste chantier.
Pour pouvoir continuer les travaux, c'est le Cdt Chanson qui dirigeait le chantier qui prend le commandement de l'ouvrage, ce qui en fait le seul gradé du Génie commandant un ouvrage de la Ligne Maginot.
EQUIPEMENT, Electrique
Alimentation électrique du temps de paix est assurée par une ligne aérienne depuis Modane. Cette ligne dessert également l'ouvrage du LAVOIR mais n'a été seulement mise en place qu'en 1940, de façon provisoire et sans parafoudre. Ceci explique la destruction du transfo "Savoisienne d'Electricité" de 150 kVA de l'ouvrage durant l'occupation.
En cas de coupure de cette ligne, l'usine électrique de l'ouvrage est destinée à prendre le relais.
Cette usine aurait dû être équipée de 4 groupes, mais ne sera équipée en fin de compte que de 2 groupes électrogènes à moteur 6 cylindres Alsthom type VI/JmR 150 de 52 CV (à cette altitude) avec alternateur Alsthom type AP7-67 délivrant 35 KW et d'un groupe électrogène auxiliaire CLM 1PJ 65 de 8cv couplé à une dynamo-compresseur. L'un des emplacements inoccupés servira à y installer après guerre une cuisinière électrique, les locaux "Cuisine" n'étant que bruts de fouilles et donc inutilisables...
Le fonctionnement du téléphérique est assuré soit par un moteur électrique alimenté depuis l'usine de l'ouvrage, soit lorsque l'usine électrique ne fonctionne pas (temps de paix, maintenance ou avarie) par un moteur CLM 285 de 32 CV installé au niveau de la recette haute du téléphérique dans l'entrée mixte.
EQUIPEMENT, Hydraulique
L'alimentation en eau de l'ouvrage se fait par captage d'une source située à près de 500m de l'ouvrage, à la cote 2440m. L'eau est acheminée par une conduite enterrée.
EQUIPEMENT, Transmissions
L'ouvrage était relié par deux cables enterrés 6 paires au réseau téléphonique de la fortification. L'un de ces cables part en suivant le tracé de la ligne du téléphérique vers la chambre de coupure de PONT NUAZ, le second vers ARRONDAZ
L'ouvrage disposait par ailleurs d'un poste émetteur-récepteur ER 50 F.
EQUIPEMENT, Ventilation
L'ouvrage du PAS du ROC présente la particularité d'être dépourvu de systéme de filtrage de l'air. Il avait été estimé qu'une attaque par gaz à cette altitude était impossible et seul un systéme de ventilation classique a été mis en place.
Une prise d'air de secours a cependant été ajoutée par prudence sous le radier de l'issue de secours du bloc 3 pour parer à une indisponibilité de la prise d'air de l'entrée mixte.
ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle
2015 : l'ouvrage est propriété privée et est maintenant sécurisé et interdit d'accès.
HISTORIQUE, Chronologie
Au cours des combats de juin 1940, l'ouvrage du PAS du ROC a été particulièrement visé.
L'artillerie de campagne italienne a bombardé les blocs, et plus spécialement le bloc 1, sans résultat. Le 24 juin, l'infanterie profitant des angles morts et du brouillard, parvint jusque sur les superstructures : les ouvrages voisins (LAVOIR, SAPEY et ARRONDAZ), ainsi que l'artillerie de position, effectuèrent alors un violent tir d'épouillage, achevé par une sortie à la grenade de la garnison.
De leur coté, les mortiers du PAS du ROC furent d'un grand secours pour dégager les PO d'ARRONDAZ et l'AP du FREJUS, eux aussi attaqués par l'infanterie, ainsi que pour interdire le vallon du Fréjus quand la visibilité le permettait.
Blessé au cours des premiers bombardements, le Cne CHANSON est évacué sur l'hôpital de St Jean de Maurienne , il sera de retour dans la nuit du 22 au 23.
En septembre 1944, l'ouvrage est pris par les FFI, mais perdu dans une contre-attaque allemande. Les allemands conservent le PAS du ROC, bien que désarmé suite à l'armistice du 25 juin 1940. L'ouvrage sert d'abri face aux troupes francaises installées au LAVOIR, d'observatoire, de position de mortiers, et de cantonnement. Il ne sera évacué qu'à la fin avril 1945 avec le repli de l'armée allemande, qui au passage procède à des destructions dans l'ouvrage (le Bloc 3 et l'usine sont endommagés).
1951 : dans le cadre de la remise en état de la ligne Maginot des Alpes, autorisation est accordée à la 8° RM pour récupérer une trémie de 75/31 inutilisée en stock au COL de RESTEFOND pour rééquiper le bloc 3 de l'ouvrage.
Source(s) :
SHD - Archives du Génie de Chambéry
www.savoie-fortifications.com
HISTORIQUE, Construction
1931 :
Le marché de la construction du gros-œuvre de l'ouvrage est passé le 21 Avril 1931 à la Société Provençale de Travaux Publics (SPTP), comme pour l'autre ouvrage du barrage du Fréjus (LAVOIR), avec échéance fin 1934.
1932 :
L'avant-projet de l'ouvrage (n° 876/S) est émis le 29 Décembre 1931 par la Direction du Génie de Grenoble. Cette version est déjà un projet amendé par rapport au projet initial. Encore assez général, cet ensemble de documents est largement commenté par la CORF, la STG, l'ITTF... et finalement approuvé sous réserves le 22 Février 1932 (DM 744 2/4 S) avec une liste de 10 pages de corrections, commentaires et modifications. A ce stade, les plans de détail des blocs ne sont pas encore définis, mais les travaux de percement des galeries ont déjà débuté.
Le premier bloc à être défini est le bloc C1 (casemate 81 et Mo50 - futur bloc 4). Le projet 565/S de Grenoble est envoyé le 6 Juin 1932 pour commentaires et approuvé formellement en Juillet 1932. Les échanges dans ce cadre mettent en évidence le traitement imparfait de la protection propre de l'ouvrage (plans de feux des cloches GFM et LG et créneaux de Mo50) sujet qui devra être revu en fin d'approbation de l'ensemble des blocs.
Le projet de bloc observatoire est traité ensuite. Son projet (828/S du 5 Aout 1932) ne soulève pas d'objections majeures. Il est approuvé le 7 Septembre 1932 (DM 3928 2/4 S).
Le chantier de construction débute à la belle saison 1932 par le percement des locaux souterrains. Les chantiers ne pouvant se dérouler à cette altitude que pendant 4 à 5 mois par an, l'avancement est très lent.
1933 :
Le projet du bloc C2 (mortiers de 75/31 - futur bloc 3) est émis le 19 Janvier 1933 (projet 90/S). La CORF demande le rajout d'un PC de bloc - non prévu initialement - et fait remarquer que l'orientation du bloc ne permet pas la couverture des dessus du LAVOIR. Le créneau du 75/31 de gauche sera donc décalé de 8° vers la droite pour permettre cette couverture. Le coût prévisionnel de l'ensemble dépassant le budget de 250.000 F pour ce bloc, la CORF suggère une revisite du degré de protection - logique pour un bloc de revers - pour économiser le dépassement de 28.000 F. L'approbation ministérielle du projet de bloc intervient le 2 Mars 1933 (DM 958 2/4 S).
Au 1er Avril 1933, le degré d'avancement des travaux est estimé à 36% pour ce qui est des terrassements intérieurs et extérieurs. Aucun bétonnage ni maçonnage intérieur n'a été réalisé. Le chantier redémarre lentement le 1er juin 1933, partiellement du fait des conditions météo, mais aussi du fait que l'entrepreneur (SPTP) rencontre les plus grandes difficultés à recruter le personnel nécessaire pour un travail continu jour-nuit comme il s'y est engagé. L'été voit essentiellement l'avancement du percement à largeur finale des galeries et locaux souterrains ainsi que la réalisation des fouilles du C1 (futur B4).
En juin, le projet du bloc C3 (futur bloc d'infanterie B1) vient sur la table. Si l'ajout d'une cloche LG imprévue sur le projet initial de 1931 ne pose pas question dans un contexte d'amélioration demandée de la défense propre de l'ouvrage, le surcout du bloc entraine la suppression du 2e jumelage de flanquement vers ARRONDAZ. La chambre de tir sera donc à jumelage unique. Pour une raison inconnue, le créneau FM prévu pour protéger la façade de cette chambre de tir - pourtant approuvé en 1933 - ne sera finalement pas réalisé. Le projet amendé du bloc C3 est approuvé le 17 Juillet 1933 (DM 4301 2/4 S).
Fin 1933, 68% des terrassements externes sont réalisés ainsi que 64% des roctages/terrassements internes, sans cependant qu'aucun travaux de maçonnerie, bétonnage ou revêtements n'ait été réalisé. Aucune étude d'aménagement intérieur n'a débutée. Les travaux sont mis en suspens en Octobre pour reprise probable en Juin 1934. Certains cuirassements ont déjà été livrés et passeront l'hiver sous une charpente provisoire.
Il demeure que le chantier de l'ouvrage est très en retard sur le programme au point sur la chefferie de Chambéry demande à la SPTP de proposer un plan de travail pour 1934 qui permette de combler ce retard. Le programme proposé en retour, qui pour PAS du ROC ne permettrait que la coulée des blocs restants et un revêtement uniquement partiel des galeries du casernement et de l’usine, est jugé insatisfaisant. Le lancement dès 1934 des marchés d’aménagement intérieur serait impossible en absence de finalisation des galeries, radier et voie de 0,60m compris. L’entreprise est donc priée de modifier ce programme en vue de mettre la priorité sur le gros-œuvre intérieur. La réalisation du bloc C3 (futur bloc 1) est donc reportée sine-die pour permettre la priorisation des revêtements intérieurs.
1934 :
La conception de détail du téléphérique Pont Nuaz-Ouvrage, dont l'avant-projet de principe date d'Avril 1934 et a été approuvé le 29 Mai 1934. L'adjudication suivante pour le téléphérique proprement dit est attribuée à la société Applevage. Les travaux seront cependant lancés tardivement en Mars 1935. La station basse sera approuvée en Mai 1935, alors que la conception de la station haute (et entrée de l'ouvrage !) n'a seulement débutée dans le détail qu'à ce même moment.
L'altitude de l'ouvrage limite encore cette année-là la fenêtre disponible de chantier. Les travaux 1934 débutent fin Juin en organisation continue (équipe jour et nuit totalisant 115 personnes) par la poursuite des terrassements en surface et sous-sol, puis la coulée - enfin ! - du bloc C1 (Bloc 4 - casemate des mortiers de 81mm), interrompue à cause d'une 1ere neige le… 31 Aout, pour reprendre et finir début Octobre !. Cette coulée ayant été plus lente et difficile que prévu, le Génie prend le temps de revoir le processus d'organisation du chantier avec l'entreprise avant de couler la façade bétonnée du bloc des 75mm/31 (C2) et finalement l'observatoire, prévus durant cette courte saison de travaux. Ces travaux se font avec un appoint de personnel détaché du chantier du LAVOIR. Le revêtement intérieur des locaux réalisés du bloc C2 et de l'usine sont réalisés durant la même campagne, avec la pose des trémies des créneaux de 81mm du bloc C1.
Le marché de construction de la station basse du téléphérique à Pont-Nuaz est attribué à la société Rossetti de Modane en Septembre 1934, alors que le détail de celle-ci n'est pas encore finalisé.
Au 1er Octobre 1934, l'ouvrage est estimé à un taux global d'avancement de 27%, faisant de lui l'ouvrage le moins avancé du sous-secteur. L'estimation d'alors le voit finalisé - avec un optimisme certain - fin 1936... Les cuirassements de créneaux de 75mm sont reçus le 15 Octobre, mais il ne seront pas mis en place en 1934. Le chantier est fermé le 4 Novembre suite à d’importantes chutes de neige. Comme le chantier est inachevé et le marché de la SPTP est arrivé à échéance, une nouvelle adjudication pour l'achèvement de l'ouvrage est lancée, et attribuée à la Société de MADDALENA de Breil sur Roya (AM) le 19/12/1934.
Au 31 Décembre 1934, la situation est préoccupante puisque l'avancement total est de 35% (60% sur le gros œuvre, 10% sur les cuirassements, 0% sur l'équipement intérieur et l'armement). 3,6 millions de F ont été dépensés, et il reste pour 6 millions à réaliser. Les équipements principaux intérieurs (Usine, réseaux électrique-eau et ventilation) ne sont même pas encore étudiés.
1935 :
Chose assez peu connue, un bloc supplémentaire est discuté dans le cadre du projet de téléphérique. Deux versions (Projet 760/S et 877/S des 1 Avril et 10 Avril 1935 respectivement) sont soumises par le Génie de Grenoble pour protéger spécifiquement le dernier pilône haut du téléphérique (Pilone 8), situé 30 mètres en arrière de l'entrée téléphérique et donc dans la dispersion de coups d'artillerie provenant d'Italie et visant l'entrée. La version la moins couteuse est sélectionnée (version 1), pour un total de 200.000F, contre l'avis de la CORF, qui la considère peu protectrice au final. Pour économiser encore des coûts, le SMF (Service du Matériel des Fortifications) s'engage à concevoir des portes pour téléférique identiques pour les deux recettes et ce bloc de protection. L'ITTF propose de rajouter - sans surcout... - un fossé en avant de la porte Est pour tenir compte des objections de la CORF. Ce projet ira jusqu'à une approbation ministérielle en bonne et due forme (DM 3761 2/4 S du 11 Mai 1935) et sera inclus dans le contrat MADDALENA d'achèvement de l'ouvrage mais ce bloc ne sera cependant jamais construit.
Le bloc d'entrée téléphérique-matériel-hommes et le bloc cheminée sont les derniers éléments de l'ouvrage a être examinés. Le projet est émis le 10 Avril 1935 par la direction de Lyon (projet 899/S). Les demandes de modification portent essentiellement sur :
- la ventilation (mise en place de baies pour assurer l'entrée d'air frais quand les portes de la partie "hommes" de l'entrée sont fermées),
- le remplacement du moteur à essence du téléphérique par un moteur à gasoil,
- l'augmentation de hauteur de la salle "téléphérique" pour protéger la mécanique d'arrivée d'un éventuel fléchissement de la dalle de toiture en cas de bombardement (la portée de la dalle est très grande), et
- la correction du tracé de fossé diamant.
L'ensemble de ces modifications seront intégrées dans les plans finaux d'exécution.
L'approbation ministérielle sous réserve de l'Entrée intervient le 21 Mai 1935 (DM 4046 2/4 S). Un rectificatif est issu par la Direction de Lyon le 7 Juin 1935 portant sur l'amelioration des dessus et liaison du bloc cheminée par rocaillage avec le terrain environnant moyennant un épaississement de la dalle de toiture à 1,50 m. Ceci est approuvé à son tour le 28 Juin (DM 5283 2/4 S). Les fouilles de ces deux blocs peuvent débuter à l'été 1935
Le chantier est cependant ralenti durant cette année 1935 du fait d'une détente marquée avec l'Italie suite à la conférence de Stresa et d'un démarrage tardif du à la météo (4 Juillet 1935). Ce démarrage est d'ailleurs marqué par le repliement des installations de la SPTP et la mise en place de l'infrastructure de MADDALENA.
Le moratoire de 2 ans en pratique impliqué par la conférence de Stresa explique en grande partie l'état d'inachèvement ultime de l'ouvrage. Ceci se traduit dés 1935 par le report sine die de l'équipement en adduction et distribution d'eau de l'ouvrage, et le chantier du téléférique.
Le bloc observatoire est achevé durant l'été, avec décoffrage et poste de la cloche VDP dés mi-Juillet. La cloche GFM du bloc C1 (B4) est installée à la suite et la fouille de l'entrée est entamé à l'automne.
Fin 1935, l'ouvrage est achevé à 43%. Si les terrassements et roctages sont bien avancés (95% sans tenir compte du B1 ajourné), les revêtements intérieurs ne le sont qu'à 70% et seul 40% pour la coulée du béton. Sur l'ensemble des cuirassements (6 cloches, 11 créneaux d'infanterie, 2 créneaux d'artillerie, 5 portes blindées, etc…) et équipements lourds, seules 2 cloches et 4 créneaux d'infanterie (Mo81mm) ont été installés. Les autres cuirassements sont stockés à pied d'œuvre. Les études de la ventilation, du chauffage et de l'installation électrique n'ont pas débuté, mais celle de l'usine est en cours. A l'arrêt de la campagne de travaux, la station basse du téléphérique à Pont-Nuaz commence à sortir de terre, et les pilônes 1 à 7 ont leur génie-civil réalisé.
1936-1937 :
Le chantier ne reprend que tardivement à l'été 1936 (mi-Juillet) du fait d'une météo défavorable. La priorité de l'année sera la coulée - partielle - du bloc d'entrée, tout du moins pour la partie liée au téléférique de manière à ne pas retarder ce marché.
Au 1er Octobre 1937, l'ouvrage affiche un taux de réalisation global de 60%. A ce stade, le gros-œuvre est achevé à 70%, hors cheminée et partie "Hommes" de l'entrée. Les revêtements intérieurs sont finalisés à 90%.
- l'équipement intérieur débute à peine : la moitié des portes de sas de blocs sont en place et la cuisine commence à être installée.
- sur 6 cloches prévues, deux seulement sont installées : celle du bloc observatoire et celle du bloc pour Mo 81mm. Les autres sont sur site. Seuls les trémies des créneaux de mortiers de 81mm et de 75mm Mle 31 sont en place. Aucun plan incliné n'est installé, mais trois monte-charges ont été mis en service sur les 4 prévus.
Un état des lieux effectué par la Chefferie de Chambéry en Novembre 1938 donne l'ouvrage réalisé à 80% :
- Gros oeuvre achevé à 80% pour les blocs en cours, sachant que le bloc 1 (C3), toujours non réalisé rentre dans cet avancement de travaux.
- Aménagement intérieur finalisé à 50%, achevable en 1940. L'usine, la ventilation et l'alimentation en eau sont prévus pour 1939. Les monte-charges et plans inclinés manquants sont ajournés.
- Cuirassements : 50%. Il reste quatre cloches à mettre en place, ainsi que sept créneaux d'infanterie et deux d'artillerie (les créneaux de 75mm/31 toujours en attente depuis 1934).
- Armement installé à 0%. Aucune arme n'a encore été installée.
- Transmissions : 20%
A mi 1939, cet avancement est de 85%, l'effort étant mis sur l'armement de l'ouvrage.
Au moment de la mobilisation, seuls les blocs d'artillerie, l'observatoire et une partie de l'entrée sont coulés et équipés. Confié à un officier du Génie, le Cdp CHANSON, le chantier redouble d'activité en Octobre 1939, avec la coulée du bloc B1 (qui ne sera pas rocaillé), et l'équipement intérieur.
En Juin 1940, la situation est la suivante:
- L'entrée mixte ( hommes - téléphérique ) était partiellement réalisée et la cloche prévue n'a pas été posée.
- Le bloc d'evacuation des fumées de l'usine ne sera pas coulé et laissera une communication béante vers l'éxtérieur.
- La cuisine est inachevée et sera improvisée dans les locaux destinés à l'infirmerie alors que la cuisinière électrique 3 feux, 2 fours sera elle installée dans l'usine.
- Les équipements electro-mécaniques du plan incliné menant vers les blocs 1 et 2 n'ont pas été installés
La cloche non posée de l'entrée restera longtemps à proximité de l'ouvrage avant d'être récupérée dans les années 2000 pour être exposée à proximité de l'ouvrage du SAINT-GOBAIN
Jean-Michel Jolas - © wikimaginot.eu - 2018-19
Source(s) :
Sources :
- Dossier d'approbation de l'ouvrage - SHD carton 2 V 245
- Rapports d'avancement des travaux - SHD carton 7N3797 et 7N3847 (avancement travaux)
- Chefferie de Chambéry : 4V683 à 687
- Diverses sources en biblio.
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