Ligne Maginot - SOETRICH - A11 (Ouvrage d'artillerie)



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SOETRICH - A11

( Ouvrage d'artillerie )









Secteur Fortifié
SFT - SF Thionville

Sous Secteur
Hettange-Grande

Quartier
Roussy le Village

Maître d'ouvrage
MIL - CORF

Constructeur
Entreprises civiles

Année
Commune
HETTANGE GRANDE (57330)

Lieu-dit / Parcelle

Coordonnées
49.429079 - 6.171863

Validité information
Verifié

Niveau de réalisation en 1940
Construit

Etat actuel
Incomplet





Plan sommaire








Notes et informations



ARMEMENT, Artillerie

Armement total de l'ouvrage :

- 2 tourelles avec 2 x 75R32

- 1 tourelle avec 2 x 135

- 1 casemate avec 2 x 81

Informations complémentaires sur la tourelle de 135 :

Bloc 4 : tourelle de 135 n° 114
Construite par Châtillon-Commentry. Montage effectué en 1933.
Révision après guerre effectuée en 1953-54 par Batignolles-Châtillon. Deuxième réception effectuée le 19 novembre 1954.
Source(s) :
Répertoire Fortifications SF Thionville (33N19)
SHD - 3V113 - Carnet de tourelle



ARMEMENT, Infanterie

Armement total de l'ouvrage :

- 2 tourelles de mitrailleuses :

- 4 jumelages de mitrailleuse en casemate
- 1 jumelage de mitrailleuse sous cloche
- 3 canons AC 47 / jumelage mitrailleuse en casemate

- 10 cloches GFM (FM24/29 / mortier 50)
- 1 cloche Lance-grenades

- 4 goulottes à grenades

- 5 créneaux FM de défense et de flanquement

Informations complémentaires sur les tourelles mitrailleuses :

Bloc 1 : tourelle mitrailleuse n° 24
Construite par Batignolles-Châtillon. Montage effectué en 1933.
Révision après guerre effectuée en 1955 par Batignolles-Châtillon. Deuxième réception effectuée le 8 novembre 1955.
Le jumelage et une partie de l'évacuation des douilles dans la chambre de tir ont été remplacés par des pièces de la TM n°59 du Bois du Four.

Bloc 2 : tourelle mitrailleuse n° 26
Construite par Batignolles-Châtillon. Montage effectué en 1933.
Révision après guerre effectuée en 1955 par Batignolles-Châtillon. Deuxième réception effectuée le 8 novembre 1955.
Le jumelage et une partie de l'évacuation des douilles dans la chambre de tir ont été remplacés par des pièces de la TM n°23 du Berenbach.
Source(s) :
Répertoire Fortifications SF Thionville (33N19)
SHD - 3V113 - Carnet de tourelle



CONSTRUCTION, Cout

La somme de 601 000 Frs est demandée en 1937 pour l’alimentation électrique par l'arrière de l'ouvrage, avec une fin de travaux prévue pour le 14 juillet de la même année
DM 5.105 -2/4 du 16/02/1937
Source(s) :
SHD - 9 NN 4423


Le cout de l'ouvrage s'élève à la somme de 66 151 000 frs selon l'état d'avancement (100%) de janvier 36
Cf. document joint
Source(s) :
SHD 9 NN 4423



CONSTRUCTION, Description

L'ouvrage maginot de Soetrich est un ouvrage d'artillerie CORF comptant six blocs de combat et deux entrées


Bloc 1:
- 1 tourelle pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 numéro 24
- 1 cloche GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)
- 1 cloche pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31, en flanquement gauche.

Bloc 2:
- 1 tourelle de pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 numéro 26
- 1 cloche GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)
- 1 cloche observatoire d'artillerie VDP (Vision Directe et Periscopique)

Bloc 3:
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm monté sur bi-rail
- 2 créneaux pour mortier 81mm
le tout flanquant à droite.
- 2 cloches G.F.M. type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)


Bloc 4:
- 1 tourelle de 135mm numéro 114
- 1 cloche GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)

Bloc 5:
- 1 tourelle de 75mm R32 numéro 409
- 1 cloche GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)

Bloc 6:
- 1 tourelle de 75mm R32 numéro 406
- 1 cloche GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)
- 1 cloche LG (lance grenades) non équipée

Entrée hommes (en puits):
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm monté sur bi-rail
- 1 cloche GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)

Entrée munitions (en puits) type B pour camions:
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 47 mm monté sur bi-rail
- 2 cloches GFM type A (FM 24/29 et mortier de 50 mle 1934)

Le bloc 3 couvre le "Ravin de Boust" avec la casemate de Boust.


CONSTRUCTION, Fresques ou peintures, grafitis

L'ouvrage est celèbre pour les nombreuses fresques de grande qualité, qui ornent ses locaux.

Parmi les plus connues, la chapelle peinte au fond du magasin M1, l''orchestre Basque', ainsi que diverses autres réalisations.

La fresque ornant la chapelle de Soetrich installée dans le fond du magasin M1 a été peinte par les sapeurs Raymond Charpentier (1914-1987), Robert Tinet (1913-1990) du 2e Régiment du Génie, et du caporal-chef Yves Cornet.

Cette fresque aurait été réalisée à la demande du Capitaine Suhas commandant l'infanterie de l'ouvrage.
Source(s) :
Histoire de Guerre du 07-2004



CONSTRUCTION, Mission, ou Fonction de l'objet

Les observatoires d'artillerie de l'ouvrage étaient rattachés comme suit:
- O 11 (Bloc2) - SRA de l'ouvrage de Soetrich
- O 12 (Bloc 3) - SRA de l'ouvrage du Galgenberg, pour l'ouvrage du Kobenbusch
Source(s) :
32N257 - Liste des observatoires d'artillerie de la 56° DI



DENOMINATION, Dénominations alternatives

La numérotation allemande de l'ouvrage était werke 195 avec pour chaque bloc 195a (B1), 195b (B2), 195c (B5), 195d (B3), 195f (B4), 195g (B6), 195h (EM) et 195k (EH).
Source(s) :
NARA Roll 628 -528



DENOMINATION, Indicatifs et n° d'abonné

Le numéro d'abonné de l'ouvrage de Soetrich au réseau téléphonique de la fortification Maginot était 476
Il utilisait les numéros d'abonnés de 476 à 482
Source(s) :
Ordre pour les transmissions du 27 mai 1940


L'identification des observatoires de l'ouvrage pour l'artillerie était :
- Bloc 2 : O 11
- Bloc 3 : O 12
Source(s) :
32N257 - Liste des observatoires d'artillerie de la 56° DI



EFFECTIF, Commandement et/ou unité

L'équipage théorique de l'ouvrage de Soetrich comprenait 583 hommes et 20 officiers appartenant principalement aux 168° RIF et 151° RAP.

Cdt d'ouvrage :Cdt HENGER
Major d'ouvrage : Lt PIQUE

Cdt l'artillerie: Cne FOCH puis SCHRIMPF (25° Bie)
Cdt l'infanterie : Cne SUHAS
Cdt le Génie : Cne LALANNE

Médecin de l'ouvrage : Médecin Cne WEBER
Pharmacien d'ouvrage : Pierre DESNUELLE
Cdt bloc 1 : Lt ROBITAILLIE
Cdt bloc 2 : Lt JUNK
Cdt bloc 3 : Lt GRAZIANI puis Slt PECHBERTY
Cdt bloc 4 : S.Lt. Alfred CAGNARD
Cdt bloc 5 : Lt. MICHAL ou Lt RIGAUD ??
Cdt bloc 6 : Lt DETREZ
Cdt l'EH : ?
Cdt l'EM : Slt DE VAULX

Effectif théorique de l'ouvrage :

Total : 22 / 75 / 486

Infanterie :
- Bloc 1 : 1 / 2 / 20
- Bloc 2 : 0 / 2 / 16
- Bloc 3 : 0 / 1 / 3
- Bloc 6 : 0 / 0 / 3
- EM : 1 / 3 / 16
- EH : 0 / 2 / 16
- Commandement : 6 / 12 / 56

Artillerie :
- Bloc 2 : 1 / 1 / 4
- Bloc 3 : 1 / 3 / 30
- Bloc 4 : 1 / 5 / 44
- Bloc 5 : 1 / 5 / 50
- Bloc 6 : 1 / 6 / 50
- Commandement : 4 / 10 / 37

Génie :
- Electromécaniciens : 2 / 16 / 60
- Radios : 0 / 1 / 18
- Télégraphistes : 0 / 1 / 8
- Chemins de fer : 1 / 4 / 25
- Sapeurs - Mineurs : 0 / 1 / 14

Santé : 1 / 2 / 0

317 places couchées dans l'ouvrage
Source(s) :
Répertoire Fortifications SF Thionville (33N19)



EQUIPEMENT, Divers

L'ouvrage était doté en 1939 de 3 locotracteurs SW pour voie de 60.
En décembre 1947, un seul de ces locotracteurs est toujours présent et en état de fonctionnement
Source(s) :
Energie électrique dans les ouvrages - Etat D - Traction - Secteur 1



EQUIPEMENT, Electrique

En temps de paix, l'ouvrage de Soetrich était alimenté par le réseau civil (10 300V). Un poste de transformation extérieur type SALEC Ma situé prés de l'entrée hommes assurait l'alimentation nécessaire à l'entretien et la surveillance de l'ouvrage.

En temps de guerre, l'alimentation était assurée par une ligne haute tension (10 300 V) enterrée provenant du poste de transformation bétonné de Reinange alimentant un poste de transformation installé dans les locaux souterrains de l'ouvrage à proximité de l'usine.
Ce poste est un rajout fait dans le cadre du programme d'alimentation des ouvrages par l'arrière réalisé à la fin des années 30. Il est à noter que cette alimentation a été interrompue lors du départ des troupes d'intervalle en juin 40

Une usine électrique dotée de quatre groupes électrogènes à moteur SGCM type GVU 42 à 3 cylindres de 150 CV assurait la fourniture électrique (400V Triphasés) en cas de disparition du réseau civil.
Un groupe auxiliaire à moteur CLM 1PJ65 assurait l'eclairage de l'usine et la production de l'air comprimé nécessaire au démarrage des groupes SGCM.

Le principe de l'alimentation et de la distribution électrique dans l'ouvrage est détaillé dans la page 'Principe de l'alimentation et de la distribution électrique' de la partie 'Dico' du site.

Lors de la construction de l'ouvrage, les groupes électrogènes équipant l'usine électrique de l'ouvrage étaient dotés de moteurs diesel deux temps fournis par ALS'THOM.

Ces derniers consommant énormément d'air, de sérieux problèmes se seraient posés en cas d'attaque au gaz (capacité de filtrage) et le génie à procédé à leur remplacement par les groupes SGCM SGCM G3V42 à 3 cylindres développant 150 CV avant guerre.
L'aéro-refroidisseur en place à l'entrée des hommes est alors devenu inutile et il fallut prévoir une fosse de relevage des eaux de l'usine, la hauteur des groupes SGCM imposant la création de nouvelles fosses dans le radier à une profondeur inférieure à celle du réseau d'égout de l'ouvrage.


EQUIPEMENT, Sanitaire

L'ouvrage de Soetrich présente la particularité d'avoir été équipé en 1935 d'une installation de chauffage central avec deux chaudières à mazout.
Les cuves sont situées dans le radier de l'entrée munitions au fond du hall de déchargement des camions.


ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle

Longtemps ouvert, vandalisé et pillé, les entrées de l'ouvrage ainsi que le bloc 3 ont été merlonnés (remblai de terre) dans les années 1990 par l'état défense afin d'en interdire l'accès.


HISTORIQUE, Chronologie

Le décret du 18 avril 1935 classe l'ouvrage de Soetrich (Moselle) dans la première série des places de guerre et créée les servitudes associées.

1966 - En décembre la maintenance de l'ouvrage cesse et l'alimentation électrique définitivement coupée.

1971 - L'ouvrage de Soetrich est inscrit sur la liste du décret du 29 juillet 1971 portant déclassement d'immeubles du domaine public militaire sis dans le département de la Moselle.


2001 - Par décret en date du 5 janvier 2001, l'ouvrage de Soetrich, situé sur la commune d'Hettange-Grande (Moselle) est déclassé du domaine public en tant que place de guerre de deuxième série.La première zone de servitude défensive de l'ouvrage est supprimée.
Le décret du 18 avril 1935 classant l'ouvrage de Soetrich (Moselle) dans la première série des places de guerre est abrogé.


HISTORIQUE, Construction

Le petit ouvrage (au sens originel du terme) de SOETRICH est intégré dés la conception du tronçon Moselle-Rochonvillers de la Région Fortifiée de Metz. Il est justifié par la nécessité d'assurer un barrage frontal de la trouée d'Hettange-Grande et d'assurer la liaison de flanquement d'artillerie à mi-chemin entre l'ensemble de MOLVANGE et celui de la forêt de Cattenom (futur KOBENBUSCH). Son armement initial prévoit 1 tourelle mitrailleuse, une tourelle lance-bombe et une tourelle de 81mm ainsi que deux casemates pour mortiers de 75mm et deux d'infanterie en flanquement, et un budget initial de 11,5 MF.

Le plan de masse de l'ouvrage est proposé par la DTF de Metz-Ouest le 17 Avril 1930 (Dossier 37/S). Soucieux de faire des économies par rapport au projet de principe initial, ce plan de masse prévoit :
- Un grand bloc d'artillerie de flanquement double type "traditore" pour 4 mortiers de 75mm - deux par flanquement
- Un bloc pour tourelle de 135mm
- Une casemate d'infanterie flanquant à droite, armée en outre d'un mortier de 81mm en sous-sol (remplacement de la tourelle initiale)
- Deux blocs pour tourelle JM, l'un en flanquement gauche - justifié par l'absence de défilement - et un en action frontale.
Le tout est relié par communication souterraine à un casernement souterrain et une entrée arrière.
Par ailleurs, le projet prévoit deux observatoires extérieurs, à l'est et à l'ouest pour compléter l'observation de l'ouvrage (futurs observatoires de BOUST et de ROUTE de LUXEMBOURG)

Le tout revient à... 29 millions de F, ce qui reste considérable pour un ouvrage de cette taille et près du triple du devis initial.

Ce projet est examiné lors de la 36° réunion de la CORF le 6 Mai 1930 et son cout fait débat comme on pouvait s'y attendre. La DTF s'y était préparé et propose le transfert sur SOETRICH de 13 MF d'économies réalisées sur les projets de KARRE et IMMERHOF ainsi que la diminution de la taille du casernement par report en 2e cycle des locaux abritant la section de défense des dessus. La commission demande en outre à ce que la tourelle de 135mm soit fusionnée avec le bloc double d'artillerie, qui situé à contrepente n'est pas trop exposé. Le coût de l'entrée (5 MF à elle seule !) est aussi contesté bien que la DTF précise qu'elle a déjà fait des économies là en supprimant l'approvisionnement par voie de 0,60m initialement prévu.

Le plan de masse est approuvé par l'EMA (DM 1071 3/11-1 du 20 Mai 1930) sous ces réserves et feu-vert est donné pour étudier le plan d'implantation de l'ouvrage. La présence d'un seul mortier de 81mm en flanquement Ouest est contesté dans un 2e temps par la CORF, qui rappelle que ce type d'économie de bout de chandelle enfreint la règle qui est d'en placer deux par flanquement. L'EMA demande donc à la DTF de modifier son projet en conséquence.

Le plan d'implantation de l'ouvrage est présenté l'été suivant et discuté lors de la 42° réunion de la CORF, le 19 Septembre. Le projet amendé pour tenir compte des débats précédents présente cependant un changement important. La grande casemate d'artillerie double - qui devait en plus intégrer la tourelle lance-bombes - a disparu au profit d'un retour à une approche plus classique avec deux casemates d'artillerie de flanquement simple. On revient donc à trois blocs d'artillerie. Ce changement ne soulève pas d'objection majeure, l'essentiel des débats portant sur la solution proposée pour l'égout de l'ouvrage, qui est jugée insuffisante. Sous ces réserves, l'implantation générale de l'ouvrage est approuvée par DM 2322 2/4-S du 6 Octobre 1930. Les travaux peuvent débuter…

Le marché de construction du gros-œuvre est adjugé le 1 Octobre 1930 à l'entreprise BIGUET, WOELFFLE & DUBOIS de Hettange-Grande pour un montant total de 30 MF. Chef de chantier : Cpt. Jean FEGER

Cependant, début 1931, les deux casemates pour deux mortiers de 75mm sont finalement remplacées par deux tourelles du même armement pour des raisons de sécurité et de défilement. Ces tourelles de mortiers de 75mm deviendront des tourelles de 75/05 puis de 75R32 suite à la décision de limiter l'usage des mortiers de 75 au Sud-Est.

En Mars 1931, suite à une note de la CORF aux DTF demandant d'éviter d'utiliser les tourelles mitrailleuses sur des missions multiples, la tourelle mitrailleuses Ouest est équipée d'une cloche jumelage de mitrailleuse pour assurer un rôle spécialisé et laisser à la tourelle son rôle de couverture des dessus.

En Octobre 1931, l'avancement du chantier est le suivant : l'égout a été percé sur 80% de sa longueur, la galerie principale est terrassée sur 20% de sa longueur, ainsi qu'une partie du couloir du bloc d'artillerie ouest. Avancement global du gros-œuvre de l'ordre de 7%.

A l'automne 1935, alors que l'équipement des ouvrages du Nord-Est avance à son rythme, l'EMA demande aux régions fortifiées concernées de désigner chacune un ouvrage qui servira de test d'aménagements permettant une vie normale dans ceux-ci. Ces aménagements prototypes sont à déployer rapidement début 1936 pour évaluation avant généralisation. Pour la RFM, c'est l'ouvrage de SOETRICH qui est choisi pour cette expérimentation (SCHOENENBOURG dans la RFL), et un budget spécial est dévolu pour permettre d'installer les améliorations provenant soit du Génie, soit de la CORF, soit des utilisateurs finaux. Les éléments positifs de l'essai seront ensuite généralisés aux autres ouvrages en construction. Cette idée somme toute rationnelle et partant d'un bon sentiment va cependant donner l'occasion d'une passe d'arme assez sèche entre la 6° RM, la CORF et l'EMA...

Acte I : sautant sur l'occasion, la RFM - avec le support de la 6° RM - propose à la CORF une liste considérable de désidératas d'améliorations visant à renforcer l'habitabilité et le confort de l'ouvrage. Cette liste émise le 1 Octobre 1935 contient des choses acceptables et peu couteuses qui sont validées, mais aussi des demandes qui font bondir la CORF :
- extension du PC de l'ouvrage pour offrir chambres et bureaux individuels aux officiers supérieurs de l'ouvrage
- extension des chambrées du casernement pour loger davantage de monde en arguant d'une nécessité d'augmenter l'effectif - pourtant approuvé - de l'ouvrage
- budget spécial pour la "décoration" (sic) des locaux communs du casernement,
- …

Acte II : Réponse offusquée de la CORF (note 1111/ORF) à la Direction du Génie en mettant en avant le cout, la gène occasionnée par une reprise de travaux de gros-œuvre souterrain, l'inutilité factuelle de ces demandes, etc... dans un contexte budgétaire serré sous tendu par la crainte de devoir généraliser ces changements sur l'ensemble des ouvrages si les utilisateurs devaient plébisciter ces améliorations. Le Gal BELHAGUE laisse même entendre qu'il serait moralement pas admissible de transformer les ouvrages en "lieux de confort" (sic) au vu de ce que devraient subir les troupes d'intervalle au même moment. Le Génie endosse ces conclusions et en informe la DTF de Metz-Ouest en passant par l'EMA.

Acte III : La 6° RM, insatisfaite de la réponse, fait remonter la demande directement à l'EMA pour arbitrage en retirant cependant la demande pour le budget "décoration"... L'EMA, briefé par le Génie et la CORF, ne peut que confirmer en Janvier 1936 à Metz sa première position :
- il est hors de question d'imaginer augmenter l'effectif de l'ouvrage, et que par conséquent le casernement dispose d'assez de places couchées (en comptant les places disponibles dans les blocs),
- refus de l'extension du PC à fins strictement de confort de quelques officiers, mais l'EMA concède un budget pour en déplacer les cloisons pour ajouter une salle de réunion.

Les choses en resteront là.

Le 18 Avril 1935, l'ouvrage est classé par décret dans la 1e catégorie des places de guerre.

Mi-1936, l'ouvrage est techniquement achevé et le montant dépensé sur la chantier a été en cumulé de 66.151.000 Fr. Les premières occupations ont cependant mis en évidences un certain nombre de défauts à corriger et d'améliorations nécessaires à l'habitabilité de l'ouvrage. Ces améliorations sont inscrites au programme de 1937 et recouvrent pour l'essentiel l'alimentation électrique de l'ouvrage par l'arrière pour un montant de 601.000 Fr additionnels, approuvé en Février 1937.
A mi Juillet 1937, ces travaux sont achevés.

Cout de la construction : 86 Mio (1930)

Marraine de l'ouvrage : Mme la Comtesse Sylvie DE BERTHIER
Source(s) :
SHD - 7N3762, 7N3811, 9NN4423


" le 1 juillet 1933, 755 ouvriers sont présents sur le chantiers de l'ouvrage."
Source(s) :
Hommes et ouvrages de la Ligne Maginot - Mary Jean-Yves, Hohnadel Alain, Sicard Jacques (Tome 1 - page 43)


dès 1936, on réalise l'installation d'un chauffage traditionnel à circulation d'eau chaude alimenté par deux chaudières à mazout installées à l'étage inférieur de l'entrée des Hommes.
Source(s) :
La Muraille de France ou la Ligne Maginot ( 64,105,203,388)
Truttmann Philippe
Klopp 1988



DIVERS (Sans critère)

En 1938, CBS News émettra de l'ouvrage en direction des Etats Unis.

En 1939, l'ouvrage recevra la visite du Président de la République Albert LEBRUN.

Témoignage d'Alfred CAGNARD, Sous-Lieutenant et commandant du bloc 4 (Tourelle de 135 mm): un obus de 19 kilos est tombé, vraisemblablement suite à une maladresse lors de sa manipulation, d'une hauteur d'un mètre vingt environ. L'incident n'eût fort heureusement aucune conséquence.

Le canonnier Nello PAZONIA décédera lors d'une mission de renforcement des réseaux de barbelés, à la suite d'un bombardement.




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