La marine, pour ses usages, développa des canons de petits calibres (37, 47, 65 mm) à tir rapide qu'elle installait sur les ponts des navires ou en batterie côtière. A partir de 1910, elle s’oriente plutôt vers le calibre de 75 mm, remisant peu à peu ses canons de calibres inférieurs dans les arsenaux. Dès septembre 1914, ces canons commencent à sortir des arsenaux pour les armées territoriales et commencent à trouver un débouché dans la lutte antichars. Les 350 pièces empruntées sont retournées dans les arsenaux de la Marine à la fin de la guerre.
Au début des années 1930, la Marine se modernise et l'idée de réformer les canons de marine de 47 et 65 mm se profile.
« L’encombrement des magasins de l’Artillerie navale et la nécessité de loger, au fur et à mesure de leur constitution les stocks de rechanges et de munitions correspondant aux navires entrant en service m’obligent à envisager, à très brève échéance, la condamnation de matériels et d’éléments de munitions de modèles anciens devenus sans emploi pour mon département.
Avant de procéder à ces condamnations, j’ai l’honneur de vous offrir, présentement, la cession à titre gratuit de tout ou partie des articles dont vous trouverez la liste en annexe.
Les nombres inscrits sur cet état représentent des maximes. Les visites, actuellement en cours, des éléments de matériels et de munitions énumérés sont en effet susceptibles d’éliminer la partie d’entre eux qui serait en état d’usure excessive ou de mauvaise conservation. »
Lettre du ministre de la Marine au Ministre de la Guerre, 20 mars 1933
Cette arme initialement utilisée par la Marine française sur ses navires a été réformée en 1933 du fait de l'évolution des blindage pour être remplacée par un matériel plus performant. Le ministère de la Marine à proposé alors de céder à titre gratuit au ministère de la Guerre ces canons et leurs munitions ne lui étaient plus d'aucune utilité, ce qui sera dans un premier temps "réservé" par ce dernier du fait du développement prévu du canon antichar de campagne sur roues de 47mm modèle 1937.
Une plateforme métallique spéciale pour permettre l'ancrage de la pièce dans le sol est développée néanmoins fin 1933 par un officier du Parc de Génie de Belfort. Cette plateforme prototype "Belfort" est construite durant l'été 1934 au camp de Suippes, puis testée avec succès à Bourges en octobre 1934. Une première commande de 250 plateformes est immédiatement lancée, suivi d'une seconde de 110 supplémentaires.
Les études du nouveau matériel de 47mm ayant pris un retard conséquent (Ce canon ne sera jamais livré, ni la trémie 47B qui lui était dédiée), les 47mm de Marine seront finalement utilisés à partir de 1935 comme arme antichar dans la fortification de campagne (1).
Le canon de marine modèle 1885 sera réutilisé sur plateformes, dans les blockhaus MOM ou les coupoles pour canon de certains secteurs, monté sur affut crinoline modèle 1887(2). L'embrasure n'est protégée que par un simple volet blindé roulant, aucune trémie spécifique n'étant prévue pour ce matériel dont on pensait l'utilisation provisoire.
Du fait des munitions différentes utilisées par le canon de 47 modèle 1885 et le canon de 47 modèle 1902 livrés par la Marine, ceux ci seront affectés à des secteurs fortifiés différents pour des raisons logistiques liées à l’approvisionnement en munitions et éviter toute erreur lors de l'utilisation de l'arme.
Selon leur inventaire, la Marine disposait au 20 mars 1933 de 475 canons de ce type dont 435 avec affûts (Mle 1887, 1887-94, 1887-15, 1887-22), 640 000 obus RF, 290 000 obus FF et 845 000 douilles
Le canon de 47mm Hotchkiss modèle 1885 sera en dotation dans:
La 2° Région Militaire (Amiens) : 20 canons mle 1885;
La 6° Région Militaire (Metz-Est, secteurs fortifiés de Faulquemont et de Boulay) : 68 canons mle 1885;
La 7° Région Militaire (Besançon) : 93 canons mle 1885;
La 14° Région Militaire (Lyon) : 26 canons mle 1885;
La 15° Région Militaire (Marseille) : 34 canons mle 1885.
La 20° Région Militaire (Nancy) : 60 canons mle 1885.
Ces matériels seront sabotés sur place en juin 1940 lors du retrait des troupes d'intervalle.
Calibre : 47 mm
Longueur du tube: 1,88 m (40 calibres)
Rayures : 20 à gauche
Portée maximale : 8 400 m
Poids total en batterie : 763 kg
- Canon : 233kg
- Affût : 305kg
- Berceau avec la crosse : 135kg
- Poids du chandelier : 90kg
Effort de recul : 3,9 tonnes
Longueur du recul : 100 mm
Cadence de tir maximale : 15 cps/mn
Affûts : Modèles 1887, 1887-1894, 1887-15, 1887-22
Angle de pointage vertical : +13°, -21°
Ce canon utilise l'obus de rupture acier ou fonte Mle 1902 M (Poids 1,5 Kg)
Cette munition est détaillée dans la page du Dico Munitions de 47 utilisées dans la fortification
Initiale Pascal LAMBERT, compléments Dominique DISS
Stéphane Ferrard, France 1940 : L'armement terrestre
Divers
Disposition des 47 1885 dans la 6 région.
2 messages, le dernier est de Pascal le 20/10/2022
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4 messages, le dernier est de jolasjm le 29/05/2020