Ligne Maginot - Locomotive à vapeur PECHOT-BOURDON modèle 1888



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Locomotive à vapeur PECHOT-BOURDON modèle 1888






La locomotive Péchot-Bourdon mle 1888 pour voie de 60 a été mise au point en 1887 par le Capitaine d'artillerie Prosper Péchot1 et l’ingénieur Charles-Alexandre Bourdon, ancien professeur à l'Ecole Centrale. Cette locomotive du type Fairlie2 était destinée à la desserte des fortifications de l'est de la France pendant la grande guerre.

Locotracteur Péchot-Bourdon modèle 1888

Locomotive Pechot-Bourdon



La locomotive Péchot-Bourdon offrait une excellente répartition du poids sur ses deux essieux ce qui lui permettait d'avoir une adhérence sans pareille sur la voie. Cette adhérence couplée à un dôme vapeur unique qui de par sa position centrale ne pouvait se remplir d'eau la rendait capable de gravir de fortes pentes.

Sa chaudière comportait un foyer unique et un dôme à vapeur en position centrale et deux corps cylindrique .
Du fait de la;position centrale du dôme vapeur, le foyer était toujours recouvert d’eau quelle que soit la rampe.

Cette aptitude a permit de développer des réseaux de ravitaillement par voie de 60cm nécessitant moins de travaux de génie civil dans des terrains difficiles.
Cette locomotive est symétrique et n'ayant de par sa construction ni d'avant ni d'arrière, il est inutile de la retourner pour faire repartir un convoi dans l'autre sens.

Au rang des inconvénients, la locomotive Péchot-Bourdon était gourmande en charbon et, comme toutes les machines à vapeur, facilement repérable du fait de son important panache de fumée.


Caractéristiques

Elle est équipée d'une chaudière à foyer unique, d'un dôme à vapeur en position centrale, de deux corps cylindrique et est dotée de deux cheminées.
Son autonomie en eau est limitée à une heure de fonctionnement ce qui impose de fréquents ravitaillements.

Les locomotives Péchot françaises étaient équipées d’un injecteur Giffard et les Baldwin d’un injecteur Nathan, d’un sifflet américain et de freins en bois de peuplier.


  • Masse à vide : 10 à 11 t

  • Masse en ordre de marche: 13 à 14 t

  • Masse par essieux: 3.5 t

  • Cylindres (4): diamètre 175 mm

  • Course des pistons: 240 mm

  • Diamètre du corps cylindrique: 614 mm

  • Nombre d'essieux : 4 (2x2)

  • Effort de traction: 1 765 kg


  • Longueur de la caisse 5,762 m

  • Longueur de la machine hors attelage : 6,180 m

  • Largeur de la machine : 1,970 m ou 2,075 m

  • Hauteur de la machine : 3,050 m ou 2,650 m sans rehausse de la cheminée

  • Diamètre des roues: 0,650 m

  • Empattement rigide d'un bogie: 0,900 m

  • Empattement total: 3,800 m


  • Nombre de tubes par corps cylindrique: 96

  • Surface de chauffe des foyer: 3,550 m²

  • Surface de chauffe des tubes: 22,050 m²

  • Surface de chauffe totale : 25,600 m²

  • Surface de grille: 0,480 m²

  • Longueur totale des tubes: 1 700 m

  • Diamètre extérieur des tubes: 450 mm

  • Diamètre des soupapes : 48 mm

  • Timbre de la chaudière: 12 kg/cm²

  • Mécanisme de distribution : Walschaert


  • Contenance des caisses à eau (4 soutes): 1 750 litres

  • Contenance des soutes à charbon 300 kg

  • Volume d'eau dans la chaudière: 1 000 litres


  • Pente maximale 10 %

  • Vitesse moyenne des trains: 12 km/h

  • Vitesse maximum des trains en simple traction: 20 km/h

  • Vitesse maximum des trains en double traction: 15 km/h



Fabrication

La première machine fut commandée aux Ets Decauville qui sous-traita sa construction au Établissements Franco-belges à Raismes. Baptisée France, elle portait le numéro 57 chez Decauville et le numéro 663 pour la Sté Franco-belge.

Soixante-et-une autres machines furent construites avant 1914 par les sociétés Franco-Belge (1), Fives-Lille (12), Decauville (3), Cail (39), Averly (4) et un constructeur non retrouvé (2).
A partir de 1915, du fait du conflit, la fabrication de 280 machines est assurée aux Etats-Unis par la société Baldwin et en Ecosse par North British Locomotives (Glasgow) (15).
Au total 356 machines seront fabriquées, deux resteront au Canada.

Le tableau ci-dessous reprend les informations connues sur les machines fabriquées. On note que la production assurée en France est délocalisée à l'étranger lors du premier conflit mondial.


Locomotive PECHOT-BOURDON modèle 1888

Source Bulletin FACS 422 - Bernard Rozé




Déploiement après guerre

Après la première guerre mondiale certaines machines sont signalées à l’étranger : les 64 et 285 ainsi qu’une 3ème en Pologne en 1917, les 225 et 305 en Yougoslavie en 1925et les 293 et 242 en Inde en 1934.

Au 15 mai 1940, 68 locomotives Péchot se trouvaient encore aux environs de Thionville et le parc de Soultz-sous-Forêts comprenait 10 locomotives Péchot selon le rapport de la Compagnie d’exploitation 660.


  • La 100 à Reinange en 1939-40,

  • La 130 à Bois la Ville en 1928,

  • La 150 à Bois la Ville en 1928,

  • La 175 à Bois la Ville en 1928,

  • La 182 à Versailles en 1933,

  • La 260 (BLW 43873) au camp de Satory en mai 1940

  • La 289 à Soultz-sous-Forêts en 1939-40,

  • La 309 (BLW 43873) à Thionville en mai 1940



Depot de Soultz-sous-Foret

Locomotive Pechot à Soultz sous foret en 1940



Il ne reste aujourd'hui que deux machines sauvegardées.
La 101 (n° 41983) est au musée de Požega en Serbie. En 2018, elle fut exposée au musée des Invalides pour le centenaire de 14/18, puis au Tacot des Lacs. En 2019, elle retourna à Požega.
En 2019, la Péchot de Dresde rejoignit le Frankfurter Feldbahnmuseum de Francfort. Lors de sa remise en état de présentation il fut découvert que le n° 215 était estampillé sur le train de roulement et le n° 217 sur la tringlerie.
Le musée lui apposa les plaques n° 209 et 43325 en bon état qu’il possédait.




1) Prosper Péchot était capitaine dans l'artillerie lorsqu'il déposa le 3 juin 1887 le brevet concernant la locomotive qui allait porter son nom. Il terminera sa carrière comme colonel.

2) L'écossais Robert Francis Fairlie inventait en 1864 la locomotive double foyer à laquelle il laissera son nom. Les locomotives du type Fairlie sont dotées de deux chaudières vapeur actionnant chacun un double essieu et embarquent leur combustible et l'eau nécessaire sans nécessiter de wagon tender supplémentaire sur de courts trajets.




Sources :

Bernard Rozé - Transports & Patrimoine Ferroviaires n° 422
Jean-Bernard Wahl - Chemin de fer à voie de 60
Pascal Lambert,
Daniel Froehly,
Eric Bardochan,
Divers Web





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