SENTZICH - A16

Armement total de l'ouvrage :

- 1 tourelle de mitrailleuses

- 1 jumelage de mitrailleuses sous casemate
- 2 canons 37 en casemate

- 2 cloches GFM (FM24/29 / mortier 50)

- 8 créneaux FM de défense et de flanquement
Source(s) :
Répertoire Organisations SF Thionville (33N19)

La tourelle de mitrailleuses du PO de Sentzich est la première produite par les établissements Batignolles-Chatillon. Elle porte le numéro 1

Elle sera la premiére tourelle de mitrailleuses modifiée pour recevoir une arme mixte (canon canon de 25 mm raccourci et jumelage de mitrailleuses)

Année de construction : 1933

Le Petit Ouvrage de Sentzich a été construit par la Sté Verdun - Fortifications.
Le montant du marché était de 7,5 Mio Francs
Source(s) :
correction orthographie

Le cout de l'ouvrage s'élève à la somme de 7 631 000 frs selon l'état d'avancement (100%) de janvier 36
Cf. document joint
Source(s) :
SHD 9 NN 4423

Le Petit Ouvrage de Sentzich est un ouvrage d'infanterie CORF monobloc composé de deux casemates d'infanterie et d'une tourelle de mitrailleuses.
Il est de type 'anciens fronts'

Chambre de tir Nord:
- un créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 37 mm
- une cloche GFM type A (guetteur fusil-mitrailleur) à 3 créneaux
- 2 créneaux FM de flanquement
- 2 créneaux FM de défense de fossé (Cette chambre de tir est dotée d'une issue de secours défendue par l'un de ces créneaux)

Chambre de tir Sud:
- un créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 interchangeable avec un canon antichar de 37 mm
- un créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31
- une cloche GFM type A à 5 créneaux, équipée d'un périscope J2 pour l'observation d'artillerie
- 2 créneaux FM de flanquement
- 2 créneaux FM de défense de fossé

Tourelle de mitrailleuses pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31 numéro 01
Source(s) :
Répertoire Fortifications SF Thionville (33N19)

L'appellation officielle de l'ouvrage est A 16

Les numéros d'abonnés de l'ouvrage au réseau téléphonique de la fortification maginot étaient 547 et 548
Source(s) :
Ordre pour les transmissions du 27 mai 1940

L'équipage du PO de Sentzich était composé de 70 sous-officiers et hommes principalement issus du III/167° RIF.
Il était placé sous les ordres du lieutenant LANGRAND Maurice, son adjoint étant le Lt JACOBS

Effectifs mentionnés :
- Adj. PEYROUZELLE
Source(s) :
SHD - Carton 34N158

Effectif théorique de l'ouvrage :

Total : 3 / 10 / 62

Infanterie :
- Tourelle de mitrailleuse : 1 / 2 / 11
- Casemate Nord : 0 / 1 / 5
- Casemate Sud : 0 / 2 / 12
- Commandement : 2 / 2 / 16

Génie :
- Electromécaniciens : 0 / 3 / 10
- Radios : 0 / 0 / 4
- Télégraphistes : 0 / 0 / 4

39 places couchées dans l'ouvrage
Source(s) :
Répertoire Fortifications SF Thionville (33N19)

L'ouvrage est équipé d'une cuisinière à charbon de marque Cubain

L'ouvrage est alimenté depuis le réseau civil par un transformateur HTA connecté sur la ligne aérienne alimentant l'ouvrage du Galgenberg.
En cas de coupure du réseau civil, une usine électrique dotée de deux groupes électrogène à moteurs BAUDOUIN trois cylindres type DB3 de 36 CV prenait le relais.
La distribution électrique de l'ouvrage est en 220V triphasé, 110 V monophasé pour l'éclairage. Un convertisseur rotatif assure l'alimentation de la tourelle de mittrailleuses en 110V continu.

Suite aux coupures répétées de la ligne d’alimentation électrique extérieure par l'artillerie ennemie, une alimentation enterrée depuis l'ouvrage du Galgenberg est mise en chantier en mai 1940.
Elle restera inachevée, les trois quart de la tranchée ayant été creusés le 14 juin.
Source(s) :
SHD 34N158 - Rapport Cne Langrand

Propriétaire : Commune de Cattenom (2004)

Le bombardement de l'ouvrage par l'ennemi - installé sur la ligne Krechurt-Kirchberg entre Haute-Kontz et Fixem - débute dés le 14 mai 1940. Le 15, les troupes avancées repassent derrière la LPR, mettant SENTZICH en 1e ligne.

Les travaux en cours (liaison électrique via le GALGENBERG, pose des projecteurs de champ de tir) sont ralentis par ces bombardements et ne peuvent se faire que de nuit, avec du personnel normalement de repos. Le 13 juin au soir - moment du repli des troupes d'intervalle - ces travaux extérieurs sont définitivement arrêtés. Les projecteurs sont fonctionnels mais la tranchée de cable électrique n'est réalisée qu'au 3/4. L'ouvrage fonctionnera à partir de là sur sa propre centrale.

- 15 juin 1940, l'ouvrage reçoit l'ordre par le Col O'SULLIVAN - commandant les troupes du SFT restées sur place - de replier à partir de 22h00 40% de l'effectif de l'ouvrage vers l'arrière avec les troupes d'intervalle restantes, pour tenter de rejoindre le 167° RIF, déjà en repli depuis 2 jours. Les 23 sous-officiers et hommes seront commandés par l'Adj. PEYROUZELLE. Après sortie de l'ouvage, le détachement se met aux ordres du S-Lt NOE, du III/167° RIF, commandant des éléments de retardement sur la LPR.

- 16-17 juin 1940 : mise de l'ouvrage en état de défense vers l'arrière (comblement des tranchées, pose de mines, barbelés...). Le bloc Cb8 est réoccupé pour couvrir le flanc vers la Moselle. Les bombardements se poursuivent et des tentatives d'approche ennemies sont repoussées.
Le 17 juin, le Lt LANGRAND reçoit l'ordre du Col O'SULLIVAN d'annuler la mise en oeuvre de la mesure C (évacuation totale de l'ouvrage après mise hors d'état) car l'ennemi approche des arrières. L'ouvrage combattra sur place.

- 18 au 21 juin 1940 : L'ouvrage passe aux ordres du CB CHARNAL, commandant du KOBENBUSCH et des ouvrage de la rive gauche de la Moselle du SFT. Peu d'événements marquants hors tentatives et patrouilles de nuit des Allemands aux abord de l'ouvrage, repoussées aisément. Par contre ceux-ci ont maintenant pris Thionville et s'installent progressivement dans la village de Sentzich. Un prisonnier allemand est fait - venant de Gavisse - et transféré au GALGENBERG.

- 22 juin 1940 : les tirs vers l'ouvrage provenant le l'arrière s'intensifient, contrebattus par la tourelle AM et les 50 de cloches. Des infiltrations sont maintenant quotidiennes.

- 23 juin 1940 : L'ouvrage est bombardé par l'artillerie allemande, possiblement pour partie à partir de la Feste de Guentrange.

- 24 juin 1940 : l'ouvrage est informé de la mise en vigueur du cessez-le-feu la nuit suivante à 0h35. L'ouvrage tire sur les patrouilles et infiltrations jusque 0h30...

- 25 juin-1er juillet 1940 : le silence des armes est effectif à 0h35, suivi d'une journée calme permettant à l'équipage de sortir et prendre l'air à l'intérieur du réseau. Les négociations entre les Allemands le CB CHARNAL (KOBENBUSCH) débutent. Le Col MARION, de la commission d'armistice apporte à CHARNAL l'ordre de reddition sans condition et de libération des ouvrages en état. La date de remise des clés et d'évacuation est fixée au 1er juillet 1940. Le jour dit, en début d'aprés-midi, l'équipage rejoint le GALGENBERG et part en captivité.
Source(s) :
SHD - 34N158 - Rapport du Lt LANGRAND en retour de captivité

Le plan d'implantation et projet technique de l'ouvrage est approuvé par la CORF le 2 Décembre 1929 (note 74/ORF) sous la forme d'une "casemate double avec tourelle mitrailleuse".

Le marché de construction avait été passé le 20 Décembre 1929 - comme sous élément de la tranche n°8 des travaux de 1929 - à l'entreprise VERDUN FORTIFICATIONS de Belleville, pour un montant de 3,9 MF. Le chantier débute immédiatement.

Le représentant de l'entreprise est Mr Demenois, le chef de chantier du Génie est le Cne Nicot

En octobre 1931, le gros-œuvre est considéré comme juste achevé (rocaillage réalisé).

Le Génie de la 6° Region Militaire envisage en Mars 1933 de faire construire un fossé antichar humide de 5 à 6 mètres de large pour 2 à 3 mètres de profondeur entre l'ouvrage de SENTZICH et le cours de la Moselle au droit des casemates de KOENIGSMACKER. La délégation locale de la CORF en fait l'étude et établit le devis à 3,5 millions de francs dont 3 millions pour les travaux de maçonnerie des rives du fossé, à réaliser par une entreprise civile.

Informé que le budget pour une telle construction n'existe pas, le général VAULGRENANT, commandant la 6° RM insiste fortement (et directement !) auprès du général BELHAGUE pour que les moyens soient débloqués par l'EMA. Dans un souci louable de compromis financier, il offre de faire réaliser la fouille et le terrassement par la MOM (le 2° RG a décliné poliment au motif qu'il avait autre chose à faire) en allant chercher de la "main-d'oeuvre indigène" (sic) de la 2° DINA stationnée non loin. Malgré cela, 80% de la dépense resterait à charge des budgets de fortification, déjà lourdement contraints à cette époque, ce qui tue l'idée dans l'oeuf. Le projet est malgré tout approuvé, mais sans l'ombre d'un financement, donc remis sine-die. Une deuxième approbation pour le même projet intervient cependant un an plus tard, le 11 Mai 1934 : l'ensemble du fossé est maintenant réalisé par la MOM, permettant une réduction importante (mais théorique) du budget. La loi programme du 6 Juillet 1934 (Nouveaux Fronts) dégage par ailleurs quelques moyens.

L'abandon est définitivement actée par décision ministérielle 6688 2/4-S du 26 Aout 1935. Ce fossé ne verra jamais le jour mais sera remplacé par un obstacle constitué d'un réseau de barbelés et de 8 rangs de rails, défendu par un blockhaus CORF pour canon de 47mm et jumelage de mitrailleuses REIBEL (futur blockhaus de SENTZICH).
Source(s) :
SHD 6V11100, 7N3809

Sentzich est un ouvrage monobloc de première génération dont les chambres de tir sont apparentées à la notice du 30 juillet 1929 consacrée aux casemates de mitrailleuses.
Source(s) :
Mesures et Démesures de la Ligne Maginot- Tome 2 (page 19)
Lisch Frédéric
éditions Fortenco 2024

Le soldat Karl Schneider est capturé dans la matinée du 18 juin alors qu'il s'engageait sur la route nationale, venant de Gavisse. Avant d'être conduit au Galgenberg , il expliquera qu'il rejoignait son bataillon et qu'il ne pensait pas courir de danger en traversant la Ligne Maginot .
Source(s) :
On a livré la Ligne Maginot , Roger Bruge