Le 168° Régiment d'Infanterie est créé en 27 mars 1913 et tient garnison à Toul ainsi qu’au fort de Frouard. Pendant la première guerre mondiale, il est intégré à la 128° division d’infanterie et participe aux engagements majeurs de cette unité, notamment aux combats du Bois-le-Prêtre, de septembre 1914 à juillet 1915, qui lui vaudront son surnom de « Loups du Bois-le-Prêtre ». Il prend également part aux combats du Chemin des Dames1.
Conservé dans l’ordre de bataille après l’armistice de 1918, le régiment participe à l’occupation d’Aix-la-Chapelle en 1919 et fait partie de l’armée d’occupation du Rhin de 1919 à 1930. Il est alors stationné à la caserne des Vallières à Worms2.
L’organisation de la Ligne Maginot nécessite la création d’unités spécialisées, chargées à la fois de fournir des équipages pour servir les ouvrages et de défendre ces positions à l’extérieur. Le 15 avril 1933, les quatre premiers régiments d’infanterie de région fortifiée sont créés, et le 168ᵉ RI devient l’un d’eux sous la dénomination du 168° Régiment d’Infanterie de Région Fortifiée.
Il est placé sous le commandement du Col LEBOCQ (7 mars 1913 - 9 septembre 1914) puis du Col MATHIEU
Le 168° Régiment d'Infanterie de Région Fortifiée est créé le 15 avril 1933 à Thionville à partir d'éléments du 168° RI. Il compte alors six bataillons.
Il adopte la dénomination officielle de 168° Régiment d’Infanterie de Forteresse le 25 août 1935, à la suite de la réorganisation des régiments d’infanterie de région fortifiée et reçoit l'appellation de Régiment de la Moselle.
Le 168° RIF perd alors ses 4, 5 et 6° bataillons qui donnent naissance en aout de la même année au 149° RIF qui couvre le Secteur Fortifié de la Crusnes.
1934 - 1936 : Col CAILLE
1936 - 1939 : Col TOURNADE
1939 - 1939 : Col O'SULLIVAN (qui deviendra le commandant de l'infanterie du SFT en 1939)
Le régiment éditera un journal du front intitulé Les loups 39
A la mobilisation, le 168° RIF donne naissance aux 167, 168 et 169° RIF qui sont affectés au Secteur Fortifié de Thionville . Il est placé sous le commandement du LtCol FERRONI L.
Le 168° RIF du temps de guerre est créé à partir d'éléments du 2° bataillon du 168° RIF du temps de paix et occupe les camps de sureté de Hettange-Grande et de Cattenom.
Il est mis sur pied par le CM61 à Mars la Tour (Meurthe et Moselle) et est affecté au sous-secteur de Hettange Grande (Secteur Fortifié de Thionville)
Le régiment se répartit en trois quartiers comprenant chacun deux sous-quartiers 5:
Quartier BOLER :
Sous-quartiers du Schmertgesbuch et du Weihergraben
Quartier KARRE
Sous-quartiers de Usselskirch Boust et du Bornungshoff
Quartier ROUSSY
Sous-quartiers de la Route de Luxembourg et d'Immerhoff
Etat-Major
PC à Sainte Marie
Chef de Corps : Lt Col puis Lt Col FERRONI
Chef d'état major : Cdt GLOTZ
Adjoint au chef d'état-major : Lt LEFRANCOIS
Officier Z : Cne puis Cdt VASSEUR (en charge de la tenue du JMO du régiment)
Officier renseignements : Lt BOURGEOIS
Officier de liaison : Lt BARBAT
Officier de transmissions : Lt de SILLY
Médecin Chef : Cdt BLOCK, Médecin auxiliaire GARNIER
Vétérinaire : Slt ONNO
Pharmacien : Lt PEUROLLES
Dentistes : Lt GILLET & Slt BINN
Cie de Cdt : Cne ADAM
1° Bataillon - Quartier Boler
PC au niveau du Camp de Cattenom
Cdt le Bon : Cne puis CB JUILLAGUET
Officier adjoint : Cne RANGER
Officier Renseignements : Slt LOUIS
Officier Transmission : Adjc BOYER
Officier « Z » : Lt SIMONOD
Officier Pionner : Lt ANCELIN
Médecin: Lt DAUCHY
Officier de détails : Lt PERNOT
Officier d’approvisionnement : Lt AUCOUTURIER
1° CM : Cne HENRY
2°CM : Lt OBERLE
1°CEFV : Lt LEGRAN
CHR1 : Cne BROUSSE (part au 167° RIF en oct 39)
2° Bataillon - Quartier Karre
PC dans l' Abri du Rippert
Cdt le Bon : Cne puis CB COLLILIEUX A
Officier adjoint : Cne GRELLOOU
Officier Renseignements : Lt HASSE
Officier Transmission : Lt GUEUSQUIN
Officier « Z » : Asp HOCHE
Officier Pionner : Lt DARGEGEN
Médecin: Lt VILLAT
Officier de détails : Lt VENARD
Officier d’approvisionnement : Lt CHASSARD
5° CM : Cne FOSSE
6°CM : Cne STROUP
7° CM : Cne PICHAT
2°CEFV : Lt MAILLARD
CHR 2 : Cne JENGIRARD
3° Bataillon - Quartier Roussy
PC dans l' Abri de Hettange-Grande
Cdt le Bon : Cb de la FOURNIERE
Cdt Adjoint : Cne LELOUTRE
Officier Renseignements : Slt PLETZ
Officier Transmission : Slt LE BOURGET
Officier « Z » : Lt WASSER
Officier Pionner : Lt BETHELOT
Médecin: Lt DRECQ
Officier de détails : Slt TOTAL
Officier d’approvisionnement : Lt FEJARD
9° CM : Cne BETAT
10° CM : Cne PREUX
11° CM : Cne GOEDERT
3° CEFV : WURTZ
CHR 3 : Cne SAUPIQUE
21° Bon - Instruction
- Cb Clerc puis Gilleron
Compagnie d’Équipages d'Ouvrage
L’infanterie des ouvrages d'artillerie est rattachée aux sous-secteurs , celle des petits ouvrages d'infanterie dépend des quartiers
- Petit ouvrage d'infanterie de la Ferme Immerhof - Cne Pierre REQUISTON
- Ouvrage d'artillerie de Soetrich - CB HENGER
- Petit ouvrage d'infanterie du Bois-Karre - Lt JUMEL
- Ouvrage d'artillerie du Kobenbusch - CB CHARNAL
- Petit ouvrage d'infanterie de l'Oberheid - Lt POBEAU, SLt SEPULCHRE
Compagnie d’Équipages de Casemate
- Casemate de Boust - Lt HERRIOT
- Casemate de Basse Parthe Ouest
- Casemate de Basse Parthe Est - SLt MULLER
Le personnel suivant a appartenu au 168° RIF sans que leur fonction ne nous soit connue :
Lt ROBITTAILLIE (Ouvrage A11 ?), - Slt SCHARFF (3° Bon)
Le 8 mars 1936, à 5h40, le régiment reçoit sa première mise en alerte, conséquence de la réoccupation de la Rhénanie par la Wehrmacht. Dès 6h, le mouvement des troupes s’amorce. La mise en place de l’échelon A1 est achevée à 8h30, tandis que l’échelon A2 est en position entre 16h et 17h45 3.
L’ensemble du régiment restera en position pendant un mois. Une partie de la CHR et le Col CAILLE, faisant office de commandant de l’infanterie du secteur fortifié, demeureront en garnison.
À partir du 7 avril, les effectifs déployés regagnent progressivement leurs casernements.
Le mois d’avril 1936 marque également la création de compagnies d’engins au sein de chaque bataillon. Chaque compagnie est composée de 2 officiers, 10 sous-officiers et 50 hommes 3.
La mise en alerte du régiment en mars 1936 met en évidence certaines insuffisances dans l’emplacement des cantonnements. Initialement retiré de la liste des camps de sûreté établis en 1930 en raison de sa proximité avec la caserne de Thionville, le site de Hettange-Grande est finalement retenu pour accueillir le 168° RIF 3.
Durant cette période, l’activité du régiment consiste à former les nouvelles recrues, à participer aux travaux de fortification des lignes de défense, à perfectionner la montée en ligne par des exercices et à prendre part aux prises d’armes dans la région.
À partir de septembre 1938, la montée des tensions politiques internationales entrainent une nouvelle mise en alerte du régiment3:
3 septembre, 21h :
Ordre de surveillance aérienne de jour et de nuit.
4 septembre :
Les troupes sont consignées au quartier. Prépositionnement du dispositif d’alerte et rappel des permissionnaires.
11 septembre : Déclenchement de la mesure 20, arrivée des réservistes.
23 septembre : Déclenchement de la mesure 21, mise en place des destructions.
24 septembre : Évacuation des familles de militaires vers Thionville.
À la veille du début de la guerre, la mission du 168° RIF consiste à barrer la trouée ouest de la Moselle, située derrière la frontière du Luxembourg. Le régiment assure la couverture des troupes et fournit une partie du personnel des ouvrages du sous-secteur Hettange-Grande, à savoir Immerhof, Soetrich, Bois-Karré, Kobenbusch et Oberheid ainsi que des casemates de Boust et de Basse Parthe Ouest et Est
L’alerte est donnée le 22 août à 5h du matin pour les bataillons du 168° RIF. Les équipages de l’échelon A, logés dans leurs cantonnements, rejoignent immédiatement les ouvrages pour compléter les fractions de garde et préparer l’armement.
Le 24 août, l’alerte est renforcée et la mise en sûreté est ordonnée. Les réservistes frontaliers intègrent leurs unités, tandis que les réservistes non frontaliers disposent de trois jours pour rejoindre leurs régiments (troupes de l'échelon B).
Les jours suivants sont consacrés à l’intégration des réservistes de l’échelon B, qui arrivent à partir du 24 août, date de l’alerte renforcée. Le 30 août, les éléments de l’échelon B2 rejoignent leurs positions.
À la date du 2 septembre 1939, le 168° RIF est totalement prêt pour la guerre. Seul l’échelon C rejoindra ses positions au cours de la première quinzaine de septembre 5.
L’ensemble des unités du régiment procède à l’organisation des positions extérieures.
Le 17 septembre 1939, un détachement est envoyé au Stromberg pour organiser une flanc-garde fixe, en appui aux opérations sur la rive droite de la Moselle. Placé sous les ordres du Cne Ranger, il comprend 3 sections de mitrailleurs, 2 sections de F.V., un groupe de mortiers et 2 canons de 25. L’encadrement du détachement est assuré par les Cne FOSSE, Lt MAILLARD, et les Slts L E RALL, PASQUIER et BACH.
Les Cne JUILLAGUET, VASSEUR et BROUSE sont promus Chef de Bataillons
Le Lt BOURGEOIS devient Capitaine
Le Slt LE RALL est nommé Lieutenant
Les aspirants HOCHE, BLULMENROEDER, NEU et HOUIN sont nommés Sous Lieutenants.
Le plan de renforcement du sous-secteur est mis en application. La 220° DI vient renforcer les positions tenues par le 168° RIF et se place sous le commandement du Lcl FERRONI. En novembre, elle est remplacée par la 56°DI . Le commandement du secteur est alors transféré au Lcl LAFEUILLAGE du 306° RI, tandis que le Lcl FERRONI devient son adjoint technique.
Les limites des sous-secteurs varient fréquemment, et les évolutions dans l’organisation du commandement entraînent des difficultés dans la conduite des missions quotidiennes, notamment celles liées aux travaux de construction des blockhaus.
Durant cette période, le secteur reçoit également la visite de journalistes, comme celle organisée le 7 octobre à l’ouvrage de Soetrich A11. Pour chaque visite, des consignes sont données.
L’activité des hommes se concentre sur la poursuite des travaux, le service de veille et les patrouilles en avant des ouvrages.
Les travaux réalisés portent principalement sur l’amélioration des positions et du système défensif des différentes lignes 6.
Renforcement des réseaux de barbelés sur la ligne principale.
Installation de réseaux de fils sur la ligne de soutien, d’arrêt, et entre les différents points d’appui.
Déploiement de rails comme dispositif anti-char et renforcement de ceux existants devant les ouvrages.
Construction de blockhaus pour fusils-mitrailleurs.
Entretien et aménagement des tranchées.
Alerte du matin : d’une durée de 30 minutes, permettant la vérification des systèmes d’alerte, la rapidité de mise en place de l’armement et la connaissance du personnel. Un exercice de tir fictif est également réalisé.
Travaux extérieurs : plantation de rails, aide aux unités de mitrailleurs pour la construction de blockhaus et de tranchées.
Instruction des cadres.
Exercices de tir.
Travaux d’entretien de l’ouvrage.
1° bataillon : au village de Koeking
2° bataillon : au village de Garche
3° bataillon : au Château de Lagrange
Matin : repos
Après-midi :
Travaux de propreté et corvée de lavage
2 heures d’instruction portant sur le service des armes et tirs spéciaux
Le Cdt VASSEUR est évacué et remplacé comme officier Z par le Lt BARRAT
Le Cne HE NRY de la 1° CM est évacué est remplacé par le Cne BOURGEOIS
Le Cne WURTZ prend le commandement de la 2° CEFV
Le Lt LESSIEUX prend le commandement de la 3° CEFV
Le Lt BENOIST est nommé officier du détail du 2° Bon en remplacement du Lt VENARD victime d’un accident de voiture.
Le Lt THORY est nommé officier Z du 2° Bon en remplacement du Lt DARGEGEN muté à l’EM de la 3° Armée.
L’hiver 1939-1940 est particulièrement rude sur les positions du 168ᵉ RIF. Les conditions météorologiques rendent toutes les activités difficiles. À l'exception d'une alerte le 15 janvier, le front reste calme.
L’activité se concentre principalement sur l’amélioration des défenses. Un réseau de rails antichars à deux rangs est construit, s’étendant de Boust à Galgenberg. De nouveaux blockhaus sont érigés par les hommes du 168° RIF et les troupes du génie. Toutefois, ces ouvrages, dépourvus de bouche à air et de ventilateurs, suscitent des interrogations parmi les troupes sur la possibilité d’y tenir un long moment en cas d’attaque 5.
Les ressources en véhicules du régiment posent également des problèmes. 3/5 des véhicules sont d’anciens modèles provenant de réquisitions, mis à rude épreuve en raison des conditions climatiques. Aucun remplacement majeur n’est prévu. Depuis la mobilisation jusqu’à l’attaque allemande, le régiment ne recevra que 3 camionnettes à viande et une voiture sanitaire, une donation de la marraine du régiment, Mme Jouas5.
Outre les véhicules, il manque également, au soir du 9 mai, 6 canons de 25.
L’activité combattante se résume principalement aux actions de patrouilles. Dès 1939, l’armée française décide de créer des corps francs au niveau de ses régiments. Composés uniquement de volontaires, ces groupes, appelés « l’équipe » ou « la sizaine », sont chargés d’organiser des embuscades contre les patrouilles allemandes et de collecter des informations sur les lignes ennemies.
Le 168° RIF semble disposer, dès la fin de l’année 1939, d’un groupe de corps francs. En date du 28 avril 1940, ce groupe se compose de 3 équipes et se perfectionne au camp d’Errouville du 28 avril au 10 mai 1940. Ce groupe intègre également des éléments de la 56° DI mis à disposition du 168° RIF. Le sous-lieutenant VANTHUYNE prend le commandement de ce groupe le 1er mai 1940 10.
Durant la période de 1er mai au 14 juin, le groupe réalisera 14 patrouilles et 2 coups de main, entraînant 3 blessés au cours des affrontements avec les troupes allemandes.
En mars, le 1° Bataillon se voit doter d’un fanion, remis par Mme Bousquet-Riberpray 11
Le jeudi 9 mai au soir, le Cinéma aux Armées projette dans les cantonnements légers, proches des ouvrages, le film "2ème Bureau contre Kommandantur"12.
10 mai :
À partir de 3h du matin, des ronronnements de moteurs se font entendre dans les airs, près du bloc 3 de l'ouvrage Immerhof. À 5h45, l'alerte est donnée et l'ensemble des permissionnaires sont immédiatement rappelés.
Certaines positions sont bombardées par l'aviation allemande dès le 10 mai au matin. De 3 h 45 à 6 h 15, la vallée de l'Orne est survolée par deux groupes d'une douzaine d'avions.
Le sous-secteur d’Hettange-Grande est partagé en 3 secteurs :
Sous-secteur Moselle (de la Moselle au quartier Karré), commandé par le Lcl du 306° RI.
Sous-secteur Karré (ancien quartier Karré), commandé par le Lcl du 294° RI.
Sous-secteur Roussy (ancien quartier Roussy), commandé par le Lcl du 332° RI.
Un bataillon du 306° RI renforce le quartier Karre et tient le brisant B.
Un autre bataillon du 332° RI renforce le quartier Roussy et tient le brisant C.
Nuit du 15 au 16 juin : Départ des sections extérieures laissées par les troupes d’intervalles.
17 juin à 22 h : Départ du gros de l’ouvrage, seuls les hommes nécessaires à la couverture de ce repli seront maintenus.
18 juin à 22 h : Évacuation totale de l’ouvrage après destruction des armes et des munitions.
Les troupes d’intervalles du 168° RIF doivent quitter leurs positions avant minuit le 14 juin. Cependant, le mouvement se révèle difficile en raison du manque de véhicules et du contact rapproché entre les éléments positionnés sur le brisant et les troupes allemandes. Un retard intervient, et ce n’est qu’entre 3 et 4 heures du matin que les dernières troupes de couverture peuvent se replier.
Le Lcl FERRONI a pu visiter les ouvrages de Kobenbusch et de Soetrich avant son départ.
La première étape du mouvement fixe Brouvaux, Pierrevillers, Remelange et Silvange comme destinations, représentant une marche de 30 à 35 km pour des troupes non préparées à une telle distance sous une chaleur importante. À midi, le 14 juin, les troupes arrivent épuisées à leurs cantonnements. Le mouvement des troupes laisse une impression pénible aux villageois qui voient passer les bataillons, comme le souligne le commandant JUILLAGUET du I/168°RIF.
La 1° CM restera en coupure sur l’Arne et ne rejoindra son cantonnement qu’à 17h.
À 19h, l’État-Major transmet de nouveaux ordres de repli aux trois bataillons, et le Lcl FERRONI donne l'ordre de se replier à 21h en direction de Metz et Pont-à-Mousson. Cependant, à 20h30, un contre-ordre arrive, ordonnant au 168° RIF de se diriger vers la gare de marchandises de Metz pour y embarquer le 15 juin à 1 heure du matin.
Le respect de l'horaire semble difficile pour le Lcl FERRONI en raison de la distance à couvrir. Un troisième contre-ordre est alors transmis au 168° RIF en cours de mouvement. La destination n'est plus la gare de marchandises, mais celle des voyageurs. De plus, le I/168°RIF restera à la disposition du secteur et devra rejoindre son cantonnement, situé à 32 km de distance.
Le Lcl FERRONI arrive à 2h en gare de Metz, mais ne retrouve aucun officier de l’État-Major ni commissaire de gare. Un employé des chemins de fer lui indique l’emplacement de son train, qui ne comporte que des wagons couverts. Il devient alors évident qu'il sera impossible d'y embarquer les chenillettes et les canons de 25.
Les premières troupes du III/168°RIF arrivent à 3h, et les autres unités suivent progressivement durant les heures qui suivent. L'ensemble des mitrailleuses arrivées avec les troupes est chargé dans les wagons, avec leurs munitions. Chaque wagon embarque entre 50 et 60 hommes. Le train du 168° RIF s’ébranle finalement le 16 juin à 8h, sans connaître son point de destination, ni recevoir d'ordres clairs de l’État-Major.
Certaines unités, comme la 2° CEFV, manqueront le départ et tenteront de rejoindre le régiment par la route. Le lieutenant VELAIN prend le commandement du détachement motorisé du 168°RIF.
À 12h, le Lcl FERRONI arrive en gare de Nancy. Il tente de prendre contact avec une autorité militaire pour organiser le ravitaillement des troupes, mais sans succès. Beaucoup d’hommes et d’officiers sont partis le 14 juin sans leurs sacs et n’ont donc aucun ravitaillement.
Passé la gare de Jarville, le Lcl FERRONI apprend qu’un train de ravitaillement est disponible à Blanville. Le commissaire de la gare de Blanville demande au 168° RIF de garder le train, en raison des pillages déjà commis par les réfugiés et les troupes en retraite. Le lieutenant BOULART et trois hommes partent en direction de Blanville.
Le train n’arrivera à Blanville qu’à 6h le 17 juin. Ayant appris que l’État-Major du secteur fortifié de Thionville s’est replié sur Nancy, le lieutenant SULLY est envoyé à moto pour rendre compte de la situation du 168° RIF et demander des instructions. Arrivé à Nancy, l’État-Major du secteur fortifié lui indique que, le 168° RIF ayant quitté son unité organique, il ne peut lui donner aucune instruction.
Cependant, juste avant le départ du train à 12h, le Lcl FERRONI reçoit des consignes de l’État-Major de l’armée, plaçant son régiment à la disposition de la 8° Armée et lui ordonnant de se rendre à Rupt-sur-Moselle.
Les journées du 17 et du 18 juin se passent sur les voies. À 13h30, le train se trouve à 7 km d’Épinal. Un officier de l’État-Major vient chercher le Lcl FERRONI pour l’amener auprès du général commandant la place d’Épinal. Ce dernier lui annonce que le 168° RIF est chargé de la défense d’Épinal. Cependant, une confusion concernant les rames de train mène finalement le 164° RIF à débarquer à la place du 168° RIF.
Finalement, le 168° RIF reprend sa route en direction de Rupt-sur-Moselle, où il arrive le 18 juin à 19h45. Pendant ce temps, les Allemands ont atteint Luxeuil, Bains-les-Bains et Plombières.
Les troupes du 168° RIF sont déployées comme suit :
III/168°RIF :
L’ICM du 3°bataillons et 5 canons de 25 sont poussés au col des Fourches
Le reste du 3° bataillon reste à Rupt.
II/168°RIF
Le PC du 2° Bataillon est positionné à Vecoux
5°CM PC et PA à Dammartin les Remiremont
ISM à la Poriie
6° CM et 3 sections à Maxonchamps et 1 section à Le Château
7° CM PC et PA à Vecoux
3° bataillon : positionné au col des Fourches
6° compagnie de mitrailleuses (CM) du II/168ᵉ RIF : point d’appui (PA) et PC à Maxonchamps, section de mitrailleuses (SM) à Vecoux
5° CM du II/168ᵉ RIF : PA et PC à Dammartin, SM à Vecoux
7° CM : PC et une SM, un SFV à Saint-Amé, un SEM à Selles, un SM à Gérardmer
PA de Vecoux : éléments du 20° dépôt de cavalerie – Lcl HIRSCH
PA de Saint-Amé : éléments du 20° dépôt de cavalerie – Lcl HAUSEN, accompagnés de deux chars FT
Positionné au sud de Thionville le 14 juin, le bataillon reçoit l’ordre de se mettre à disposition du secteur et de se rendre à Moulins-lès-Metz. La marche s’effectue de nuit, éclairée par la lueur des incendies du dépôt d’essence de Woippy.
15 juin :
Le 15 juin à 09h, le bataillon arrive sur sa position et se place en état d'alerte :
EM et CHR à Moulins-lès-Metz
1° CM à Maisons-Neuves
2° CM à Lessy
La 1° CEFV forme un bouchon antichars à Moulins-lès-Metz et à Lessy.
Etat-Major du Bataillon :
Commandant du Bataillon : Cba JUILLAGUET
Adjoint Major : Cne RANGER
Officier de renseignement : Slt Louis
Officier de Transmission : Slt SCHNEIDER
Officier de détails : Lt PERNOD
Officier d’approvisionnement : Lt AUCOUTURIER
Médecin du Bataillon : Médecin Lt DAUCHY
CHR : Lt ANCELIN
1° CM : Lt GRAND
1° Section Mitrailleurs : Adjc HECQUET
2° Section Mitrailleurs :Slt TERSEUR
3° Section Mitrailleurs :Asp SCHMIT
Section Fusiliers Voltigeurs : Asp DELOBEAU
2° CM : Cne OBERLE
2° Section Mitrailleurs : Slt ESCOFFIER
3° Section Mitrailleurs :Asp LECLERC
Section Fusiliers Voltigeurs : Slt BLUMENROEDER
1°CEFV : Cne LEFRANCOIS
1° Section : Lt MARCHAND
2° Section Adjc RECTENWALD
1° Section Fusiliers Voltigeurs :Lt SOUBROULLARD
Section de Mortiers : Asp WOLF
2°CEFV : Cne WURTZ
1° Section Fusiliers Voltigeurs : Asp MAIRE
2° SectionFusiliers Voltigeurs :Adj PERROT
1° Section Slt CUVIN
2° Section Asp ROBICHEZ
Section de Mortiers : Lt MAILLARD
Le groupement de Saint-Vincent, sous les ordres du Cne WURTZ
Le groupement de Méréville, sous les ordres du Cne LEFRANCOIS
1) Historique du 168°RI Librairie CHAPELOT Paris
2) Journal de Marche du 168°RI de 1919 à 1934 SHD 34 N 159
3) Journal de Marche du 168°RI janvier 1935 à juillet 1939 SHD 34 N 159
4) Encadrement du 168°RIF au 25 septembre 1939 SHD 35 N 159
5) Rapport d’activités du Lcl FERRONI SHD 34 N 159
6) Rapport d’activités du Lt POBEAU
7) Lcl FERRONI, note du 13/09/1939 sur l’organisation du service Z SHD 34 N 159
8) Lcl FERRONI, courrier au Col O’SULLIVAN du 12 octobre 1939 SHD 34 N 159
9) Lcl FERRONI, note de service du 23 octobre 1939 SHD 34 N 159
10) Rapport d’activité de l’Asp. VANTHUYNE du 11 septembre 1945 SH 34 N 159
11) Lettre Gal CONDE à Cdt le C.A.C du 24 mars 1940 SHD 34 N 159
12) Témoignage Roland MERLEN, La reddition Départ en captivité Wikimaginot
13) Rapport d’activités du Lt Roger DECOU II/168°RIF 7°CM 10 août 1940 SHD 34N159
14) Rapport du Cdt CHARNAL du 18 mars 1942 - SHD 34N159
15) Rapport du Lt LESSIEUX du 20 février 1941 – SHD 34N159
Pascal Lambert - Emmanuel Horny
Faites sauter la Ligne Maginot, Roger BRUGE, Edition Fayard
On a livré la Ligne Maginot, Roger BRUGE, Edition Fayard
Les combats du 18 juin, Roger BRUGE, Edition Fayard
Hommes et ouvrages de la ligne Maginot T1 - JY Mary, A Hohnadel, J Sicard
SHD 34 N 159; 33N1 - Liste des officiers ayant servi dans les SF de la Ligne Maginot
Date du fanion du 1er bataillon du 168° RI
7 messages, le dernier est de Pascal le 19/03/2025
Hommes du 168e RIF ou 169
20 messages, le dernier est de patrickCAM le 24/08/2024
Rédition du 168 régiment d'infanterie en 1940
10 messages, le dernier est de molvange le 23/08/2024
Journal du 168e RIF
2 messages, le dernier est de Pascal le 06/10/2022